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DÉCLARATIONS DE SÉNATEURS — L'honorable Lillian Eva Quan Dyck, O.C.

Félicitations à l'occasion de sa nomination à l'Ordre du Canada

17 septembre 2024


Honorables sénateurs, j’aimerais vous faire part de bonnes nouvelles concernant notre ancienne collègue, l’honorable Lillian Eva Quan Dyck.

Même si Lillian a pris sa retraite en août 2020, elle continue d’accumuler les prix et les éloges. Par exemple, en octobre 2022, elle a été nommée membre de l’Ordre du Canada, et il y a un mois exactement, Lillian Dyck a reçu le prix Chinese Canadian Legend, tout comme l’ancienne gouverneure générale Adrienne Clarkson d’ailleurs ainsi qu’une poignée d’autres Canadiens d’origine chinoise exceptionnels de partout au pays. J’ai eu l’honneur de recevoir le prix en son nom à un banquet qui avait lieu à Toronto, le 17 août..

Lillian a dédié le prix à son père, Quan Leen Yok, de qui découlent ses origines chinoises. Par contre, sa mère était crie, de la Première Nation George Gordon, en Saskatchewan. Les circonstances qui ont mené à un mariage entre une femme autochtone et un homme chinois sont, d’une part, dignes d’un roman d’amour, mais d’autre part, nous rappellent cruellement les difficultés auxquelles les Autochtones et les Chinois étaient confrontés dans la première moitié du XXe siècle.

Lillian a grandi en pensant qu’elle était purement d’origine chinoise parce que sa mère, une survivante des pensionnats, ne voulait pas accabler sa fille du fardeau de savoir qu’elle était autochtone et voulait lui éviter d’avoir à subir les préjugés entourant cette ascendance.

Les Chinois, cependant, n’avaient rien d’une classe privilégiée au milieu du siècle dernier. En fait, pendant les 22 années qui ont précédé la naissance de Lillian, en 1945, il n’y a eu pratiquement aucune immigration chinoise au Canada en raison de la loi sur l’exclusion des Chinois de 1923. Malgré cela, la mère de Lillian a jugé que la misère d’être Chinois au Canada valait mieux que la misère d’être Autochtone. C’est un triste constat sur l’état des choses au Canada à l’époque, mais aussi, à certains égards, un constat inspirant en ce sens où de nombreux immigrants chinois au Canada ont trouvé la solidarité, l’aide, l’amitié et, en fait, l’amour auprès de leurs frères et sœurs des Premières Nations.

Lillian a fini par découvrir ses racines cries et a appris à embrasser ses origines autochtones avec enthousiasme. Parmi ses nombreuses réalisations en tant que sénatrice, on se souvient de ses longs états de services à titre de présidente du Comité sénatorial permanent des peuples autochtones, qui a produit de nombreuses études révolutionnaires sous sa direction. Elle a fait tout cela sans tourner le dos à ses racines chinoises.

Il y a quelques années, elle a fait un pèlerinage au Guangdong pour visiter le lieu de naissance de son père et la maison ancestrale. Elle m’a dit que la maison serait encore dans la famille si son père était retourné en Chine, peut-être avec elle. Imaginons un univers parallèle où Lillian Dyck se déchaînerait sur la Chine de l’après-révolution. Ce scénario ferait un excellent film.

Nous avons par contre le film Café Daughter, sorti l’an dernier, qui a été adapté d’une pièce sur son enfance, écrite par Kenneth Williams. Cette pièce a été jouée à maintes reprises au pays. Si vous souhaitez célébrer la dernière réalisation de notre ancienne collègue et comprendre comment elle en est arrivée là contre vents et marées, je vous suggère de visionner Café Daughter. On peut le faire gratuitement sur CBC Gem.

Félicitations, Lillian.

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