Aidons les aînés canadiens à vieillir chez eux : sénateure Seidman
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La pandémie de COVID-19 a mis en évidence le désir de longue date de nombreux Canadiens de « vieillir chez eux ».
Au cours des derniers mois, les sondages menés pour mieux comprendre les points de vue et les préoccupations des Canadiens sur l’état du système de soins de longue durée du Canada ont abouti à un consensus clair : les Canadiens, en particulier ceux âgés de plus de 65 ans, souhaitent vivre en sécurité et de façon autonome dans leur propre maison le plus longtemps possible.
Bien que ce désir ne soit pas nouveau, il a été exacerbé par la pandémie de COVID-19. La pandémie a alimenté un débat national sur les causes des défis auxquels est confronté le système de soins de longue durée et sur les solutions possibles.
Pourtant, malgré la multiplication des rapports écrits et des recommandations d’experts au fil des décennies, le désir de vieillir chez soi est à peine, voire pas du tout, reflété dans nos politiques et nos actions. Les appels au financement d’un plus large éventail de services sociaux et de santé qui permettraient aux aînés canadiens de vieillir chez eux ont été régulièrement négligés par les gouvernements successifs. En 2021, même après un an et demi d’histoires déchirantes sur la souffrance de nos citoyens les plus âgés et les plus vulnérables dans les foyers de soins de longue durée, on continue de considérer le milieu institutionnel comme étant apparemment la seule option pour les aînés canadiens.
Pire encore, des rapports montrent que le Canada consacre un montant disproportionnellement faible aux soins à domicile par rapport à la moyenne de l’OCDE. Selon le rapport Ageing Well [en anglais seulement], publié par l’Université Queen’s en novembre 2020, le Canada ne consacre que 0,2 % de son PIB aux soins à domicile, soit la plus faible somme de l’OCDE.
Un autre rapport, publié par l’Association médicale canadienne ce printemps, préconise une utilisation accrue des soins à domicile pour permettre à des milliers de Canadiens de sortir des soins de longue durée, ce qui permettrait au système de soins de santé d’économiser des millions de dollars (plus précisément 794 millions de dollars par année d’ici 2031).
En septembre 2020, j’ai lancé une enquête au Sénat du Canada, attirant l’attention de notre institution, et celle de mes collègues, sur les faiblesses du système canadien de soins de longue durée, qui ont été exposées par la pandémie de COVID-19. Le Sénat, qui a l’obligation de procéder à un second examen objectif indépendant et qui peut compter sur une vision à long terme, était l’hôte idéal pour cette discussion.
Pendant neuf mois, le Sénat a participé à une conversation stimulante sur la réforme des soins de longue durée. Certains de mes collègues ont fait part d’anecdotes personnelles profondément émouvantes sur leur expérience des foyers de soins de longue durée. D’autres ont souligné les recommandations politiques qui devraient nous inciter à agir.
Dans mes propres discours, j’ai parlé des solutions réalisables à court terme déjà mises en œuvre à travers le pays, notamment la création de normes nationales, l’élargissement du recrutement de personnel et le renouvellement des infrastructures. Parallèlement, j’ai rappelé que ces solutions à court terme ne devaient pas éclipser les solutions à plus long terme.
J’ai fait valoir que ces actions, à elles seules, ne permettront pas de répondre adéquatement à la crise des soins de longue durée. Le problème fondamental est le sous-financement chronique des soins à domicile et des services communautaires qui permettront aux aînés de vieillir au sein de leur communauté, dans la résidence de leur choix.
Nous devons absolument nous demander pourquoi une si grande partie de nos efforts collectifs et de notre argent sont consacrés à des soins dont nos aînés ne veulent même pas. Le Canada ne manque pas d’idées visionnaires pour réformer les soins de longue durée. Mes propres recherches m’ont permis de découvrir un certain nombre d’initiatives communautaires dont l’objectif principal est de favoriser un vieillissement sain à domicile grâce à l’intégration de logements adaptés aux personnes âgées, de technologies émergentes et de services de santé, de soutien social, de transport, de bénévolat et de télémédecine.
Nous sommes confrontés à un problème dans notre débat public sur le vieillissement. Si nous nous concentrons uniquement sur le secteur des soins de longue durée, nous ne pourrons pas répondre aux besoins de la population croissante des aînés canadiens. Nous devons abandonner le statu quo et passer d’un système qui donne la priorité aux soins hospitaliers aigus à un système qui se concentre sur les besoins de nos aînés en matière de logement, de services sociaux et de santé.
Une chose est certaine : la souffrance est évitable, une réforme systémique est attendue depuis longtemps et est désespérément nécessaire, et nous devons agir maintenant.
Le sénateure Judith G. Seidman est épidémiologiste et chercheuse dans le domaine de la santé. Elle habite à Montréal et elle représente la région De la Durantaye, au Québec.
La pandémie de COVID-19 a mis en évidence le désir de longue date de nombreux Canadiens de « vieillir chez eux ».
Au cours des derniers mois, les sondages menés pour mieux comprendre les points de vue et les préoccupations des Canadiens sur l’état du système de soins de longue durée du Canada ont abouti à un consensus clair : les Canadiens, en particulier ceux âgés de plus de 65 ans, souhaitent vivre en sécurité et de façon autonome dans leur propre maison le plus longtemps possible.
Bien que ce désir ne soit pas nouveau, il a été exacerbé par la pandémie de COVID-19. La pandémie a alimenté un débat national sur les causes des défis auxquels est confronté le système de soins de longue durée et sur les solutions possibles.
Pourtant, malgré la multiplication des rapports écrits et des recommandations d’experts au fil des décennies, le désir de vieillir chez soi est à peine, voire pas du tout, reflété dans nos politiques et nos actions. Les appels au financement d’un plus large éventail de services sociaux et de santé qui permettraient aux aînés canadiens de vieillir chez eux ont été régulièrement négligés par les gouvernements successifs. En 2021, même après un an et demi d’histoires déchirantes sur la souffrance de nos citoyens les plus âgés et les plus vulnérables dans les foyers de soins de longue durée, on continue de considérer le milieu institutionnel comme étant apparemment la seule option pour les aînés canadiens.
Pire encore, des rapports montrent que le Canada consacre un montant disproportionnellement faible aux soins à domicile par rapport à la moyenne de l’OCDE. Selon le rapport Ageing Well [en anglais seulement], publié par l’Université Queen’s en novembre 2020, le Canada ne consacre que 0,2 % de son PIB aux soins à domicile, soit la plus faible somme de l’OCDE.
Un autre rapport, publié par l’Association médicale canadienne ce printemps, préconise une utilisation accrue des soins à domicile pour permettre à des milliers de Canadiens de sortir des soins de longue durée, ce qui permettrait au système de soins de santé d’économiser des millions de dollars (plus précisément 794 millions de dollars par année d’ici 2031).
En septembre 2020, j’ai lancé une enquête au Sénat du Canada, attirant l’attention de notre institution, et celle de mes collègues, sur les faiblesses du système canadien de soins de longue durée, qui ont été exposées par la pandémie de COVID-19. Le Sénat, qui a l’obligation de procéder à un second examen objectif indépendant et qui peut compter sur une vision à long terme, était l’hôte idéal pour cette discussion.
Pendant neuf mois, le Sénat a participé à une conversation stimulante sur la réforme des soins de longue durée. Certains de mes collègues ont fait part d’anecdotes personnelles profondément émouvantes sur leur expérience des foyers de soins de longue durée. D’autres ont souligné les recommandations politiques qui devraient nous inciter à agir.
Dans mes propres discours, j’ai parlé des solutions réalisables à court terme déjà mises en œuvre à travers le pays, notamment la création de normes nationales, l’élargissement du recrutement de personnel et le renouvellement des infrastructures. Parallèlement, j’ai rappelé que ces solutions à court terme ne devaient pas éclipser les solutions à plus long terme.
J’ai fait valoir que ces actions, à elles seules, ne permettront pas de répondre adéquatement à la crise des soins de longue durée. Le problème fondamental est le sous-financement chronique des soins à domicile et des services communautaires qui permettront aux aînés de vieillir au sein de leur communauté, dans la résidence de leur choix.
Nous devons absolument nous demander pourquoi une si grande partie de nos efforts collectifs et de notre argent sont consacrés à des soins dont nos aînés ne veulent même pas. Le Canada ne manque pas d’idées visionnaires pour réformer les soins de longue durée. Mes propres recherches m’ont permis de découvrir un certain nombre d’initiatives communautaires dont l’objectif principal est de favoriser un vieillissement sain à domicile grâce à l’intégration de logements adaptés aux personnes âgées, de technologies émergentes et de services de santé, de soutien social, de transport, de bénévolat et de télémédecine.
Nous sommes confrontés à un problème dans notre débat public sur le vieillissement. Si nous nous concentrons uniquement sur le secteur des soins de longue durée, nous ne pourrons pas répondre aux besoins de la population croissante des aînés canadiens. Nous devons abandonner le statu quo et passer d’un système qui donne la priorité aux soins hospitaliers aigus à un système qui se concentre sur les besoins de nos aînés en matière de logement, de services sociaux et de santé.
Une chose est certaine : la souffrance est évitable, une réforme systémique est attendue depuis longtemps et est désespérément nécessaire, et nous devons agir maintenant.
Le sénateure Judith G. Seidman est épidémiologiste et chercheuse dans le domaine de la santé. Elle habite à Montréal et elle représente la région De la Durantaye, au Québec.