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L’héritage de Diefenbaker mérite d’être célébré : Sénateur Tkachuk

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Il y a 59 ans maintenant, le très honorable John Diefenbaker remportait son premier gouvernement majoritaire en tant que premier ministre.

Nous apprenons avec désarroi que le prix John Diefenbaker pour la défense de la liberté et des droits de la personne, établi par le gouvernement de Stephen Harper, est discrètement mis de côté par le gouvernement Trudeau.

Radio-Canada avance par ailleurs l’hypothèse que cela s’inscrit dans une tentative, par les libéraux, d’effacer l’héritage du gouvernement conservateur précédent.

Le gouvernement semble s’être donné pour mission d’éliminer toute trace du gouvernement Harper. Son slogan, « Le Canada est de retour », a été lancé peu de temps après la victoire des Libéraux aux élections de 2015, faisant suite à neuf années de règne conservateur. On y voyait autant une célébration d’eux-mêmes que des reproches à l’endroit de Stephen Harper.

Plus encore, il y avait là un rejet des nombreuses contributions importantes que les conservateurs ont apportées à notre pays au cours des 150 dernières années, et ce, tant à l’échelle nationale qu’internationale.

Au cœur de ces contributions se place John George Diefenbaker. Les nombreuses réalisations de cet homme, qui fut très en avance sur son époque, suffiraient à remplir de fierté même un libéral du gouvernement Trudeau. Un qui soit, à tout le moins, fidèle à ses convictions.

La déclaration des droits de Diefenbaker est un document fondateur sans lequel la Charte canadienne des droits et libertés de Pierre Elliott Trudeau n’aurait jamais pu voir le jour. Même l’ancien secrétaire principal de Trudeau, Tom Axworthy, a écrit que sans la déclaration des droits de l’Homme, il n’y aurait jamais eu de Charte.

Pendant que les libéraux de l’ère Trudeau des temps modernes salivent à l’idée d’occuper un éventuel siège au Conseil de sécurité de l’ONU, ils ne devraient pas oublier que Diefenbaker était un délégué à la réunion inaugurale de la Société des Nations, le précurseur de l’ONU.

Pratiquement à l’encontre de tous, il avait adopté une ligne sévère contre l’apartheid en Afrique du Sud, et ce, quelque vingt ans avant que cet enjeu soit de nouveau défendu par un autre premier ministre conservateur, Brian Mulroney.

Pendant que le gouvernement scande son intention de forger de nouvelles relations avec les Autochtones du Canada, il devrait se souvenir que c’est sous Diefenbaker que le droit de vote a été accordé aux peuples autochtones.

Diefenbaker a été le tout premier à nommer : un sénateur autochtone, James Gladstone; une femme à un poste au Cabinet ministériel, Ellen Fairclough; un membre du Cabinet ministériel d’ascendance ukrainienne, Michael Starr; et le premier gouverneur général Canadien français, Georges Vanier.

Lorsque l’actuel premier ministre déclare son admiration envers la Chine, il devrait se rappeler que c’est Diefenbaker et un autre ministre de la Saskatchewan, Alvin Hamilton, qui ont jeté les bases des relations diplomatiques entre le Canada et la Chine communiste lorsqu’ils ont ouvert les marchés et vendu du blé à la Chine.

Le premier ministre Pearson et son ministre des Affaires étrangères, Mitchell Sharp, ont reconnu officiellement la Chine communiste. Diefenbaker avait pavé la voie, comme tant d’autres fois.

En 1958, Diefenbaker a dit : « Je suis le premier Premier ministre de ce pays qui n'est ni d'origine anglaise ni d'origine française. Je suis donc déterminé à faire émerger une citoyenneté canadienne universelle... Je suis très heureux de pouvoir dire qu'il y a aujourd'hui à la Chambre des communes, dans mon parti, des députés d'origine italienne, hollandaise, allemande, scandinave, chinoise et ukrainienne, mais qu’ils sont tous, avant tout, des Canadiens. »

Cette affirmation trouve un écho dans l’insistance du Premier ministre actuel sur le fait qu’« un Canadien est un Canadien, point à la ligne. »

Cette année marque le 150e anniversaire de notre pays, et le gouvernement trouve éloquent de fournir 750 000 $ à la mémoire de René Lévesque, un homme qui a passé toute sa carrière à tenter de faire en sorte que cet anniversaire n’ait jamais lieu. Le gouvernement pourrait y penser à deux fois avant d’abandonner un prix qui honore la mémoire d’un Premier ministre qui a tant fait pour façonner le pays que l’on connaît aujourd’hui et qu’on célébrera le 1er juillet.


Avis aux lecteurs : L’honorable David Tkachuk a pris sa retraite du Sénat du Canada en février 2020. Apprenez-en davantage sur son travail au Parlement.

Cet article est paru pour la première dans le Toronto Sun (en anglais seulement) du 12 mars 2017.

Il y a 59 ans maintenant, le très honorable John Diefenbaker remportait son premier gouvernement majoritaire en tant que premier ministre.

Nous apprenons avec désarroi que le prix John Diefenbaker pour la défense de la liberté et des droits de la personne, établi par le gouvernement de Stephen Harper, est discrètement mis de côté par le gouvernement Trudeau.

Radio-Canada avance par ailleurs l’hypothèse que cela s’inscrit dans une tentative, par les libéraux, d’effacer l’héritage du gouvernement conservateur précédent.

Le gouvernement semble s’être donné pour mission d’éliminer toute trace du gouvernement Harper. Son slogan, « Le Canada est de retour », a été lancé peu de temps après la victoire des Libéraux aux élections de 2015, faisant suite à neuf années de règne conservateur. On y voyait autant une célébration d’eux-mêmes que des reproches à l’endroit de Stephen Harper.

Plus encore, il y avait là un rejet des nombreuses contributions importantes que les conservateurs ont apportées à notre pays au cours des 150 dernières années, et ce, tant à l’échelle nationale qu’internationale.

Au cœur de ces contributions se place John George Diefenbaker. Les nombreuses réalisations de cet homme, qui fut très en avance sur son époque, suffiraient à remplir de fierté même un libéral du gouvernement Trudeau. Un qui soit, à tout le moins, fidèle à ses convictions.

La déclaration des droits de Diefenbaker est un document fondateur sans lequel la Charte canadienne des droits et libertés de Pierre Elliott Trudeau n’aurait jamais pu voir le jour. Même l’ancien secrétaire principal de Trudeau, Tom Axworthy, a écrit que sans la déclaration des droits de l’Homme, il n’y aurait jamais eu de Charte.

Pendant que les libéraux de l’ère Trudeau des temps modernes salivent à l’idée d’occuper un éventuel siège au Conseil de sécurité de l’ONU, ils ne devraient pas oublier que Diefenbaker était un délégué à la réunion inaugurale de la Société des Nations, le précurseur de l’ONU.

Pratiquement à l’encontre de tous, il avait adopté une ligne sévère contre l’apartheid en Afrique du Sud, et ce, quelque vingt ans avant que cet enjeu soit de nouveau défendu par un autre premier ministre conservateur, Brian Mulroney.

Pendant que le gouvernement scande son intention de forger de nouvelles relations avec les Autochtones du Canada, il devrait se souvenir que c’est sous Diefenbaker que le droit de vote a été accordé aux peuples autochtones.

Diefenbaker a été le tout premier à nommer : un sénateur autochtone, James Gladstone; une femme à un poste au Cabinet ministériel, Ellen Fairclough; un membre du Cabinet ministériel d’ascendance ukrainienne, Michael Starr; et le premier gouverneur général Canadien français, Georges Vanier.

Lorsque l’actuel premier ministre déclare son admiration envers la Chine, il devrait se rappeler que c’est Diefenbaker et un autre ministre de la Saskatchewan, Alvin Hamilton, qui ont jeté les bases des relations diplomatiques entre le Canada et la Chine communiste lorsqu’ils ont ouvert les marchés et vendu du blé à la Chine.

Le premier ministre Pearson et son ministre des Affaires étrangères, Mitchell Sharp, ont reconnu officiellement la Chine communiste. Diefenbaker avait pavé la voie, comme tant d’autres fois.

En 1958, Diefenbaker a dit : « Je suis le premier Premier ministre de ce pays qui n'est ni d'origine anglaise ni d'origine française. Je suis donc déterminé à faire émerger une citoyenneté canadienne universelle... Je suis très heureux de pouvoir dire qu'il y a aujourd'hui à la Chambre des communes, dans mon parti, des députés d'origine italienne, hollandaise, allemande, scandinave, chinoise et ukrainienne, mais qu’ils sont tous, avant tout, des Canadiens. »

Cette affirmation trouve un écho dans l’insistance du Premier ministre actuel sur le fait qu’« un Canadien est un Canadien, point à la ligne. »

Cette année marque le 150e anniversaire de notre pays, et le gouvernement trouve éloquent de fournir 750 000 $ à la mémoire de René Lévesque, un homme qui a passé toute sa carrière à tenter de faire en sorte que cet anniversaire n’ait jamais lieu. Le gouvernement pourrait y penser à deux fois avant d’abandonner un prix qui honore la mémoire d’un Premier ministre qui a tant fait pour façonner le pays que l’on connaît aujourd’hui et qu’on célébrera le 1er juillet.


Avis aux lecteurs : L’honorable David Tkachuk a pris sa retraite du Sénat du Canada en février 2020. Apprenez-en davantage sur son travail au Parlement.

Cet article est paru pour la première dans le Toronto Sun (en anglais seulement) du 12 mars 2017.

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