Le Canada doit renforcer son secteur de l’énergie verte : sénatrice Galvez
Étiquettes
Parce qu’il ne reconnait pas la valeur des précieuses ressources énergétiques à l’intérieur de ses frontières, le Canada les exporte aux États‑Unis et s’en remet à cette superpuissance. Par conséquent, le Canada renonce à son indépendance énergétique.
En 2023, environ 97 % des exportations de pétrole brut du Canada étaient destinées aux États‑Unis. Le Canada est aussi un exportateur net d’électricité; la même année, il a fourni 27,6 térawattheures (TWh) d’électricité à ce pays. Il ne fait aucun doute qu’avec 1 522 km de lignes de transport d’électricité reliant le Canada aux États‑Unis, le réseau énergétique nord‑américain est fortement intégré.
En 2021, les deux pays ont signé un protocole d’entente juridiquement non contraignant pour coopérer sur le plan énergétique et ils ont publié leur rapport respectif sur l’Étude nord-américaine sur l’intégration des énergies renouvelables. Dans son rapport, le Canada a conclu que la coopération est essentielle pour réduire les émissions de carbone des voies de notre réseau énergétique. De plus, augmenter le transport et le commerce d’électricité pourrait offrir des possibilités avantageuses pour aider le Canada et les États‑Unis à réaliser leurs objectifs en matière d’énergie propre.
Le caractère intégré du réseau énergétique nord‑américain et notre recours à des protocoles d’entente juridiquement non contraignants font en sorte que le Canada s’est placé dans une position de grande vulnérabilité où il est à la merci des caprices d’un dirigeant politique qui a le pouvoir – de toute évidence, sans notre vote – de prendre des décisions pouvant avoir de graves répercussions sur notre économie et notre avenir.
Dans la foulée de l’annonce de Donald Trump, le président des États‑Unis, d’imposer des tarifs qui risquent de perturber les échanges commerciaux, le secteur des énergies renouvelables (en anglais seulement) se retrouve dans une situation précaire malgré son élan de croissance. Ce secteur est à risque d’être frappé de plein fouet (en anglais seulement) par les interruptions majeures dans la chaine d’approvisionnement qui risquent de subvenir dans le contexte d’une guerre tarifaire.
Historiquement, les liens étroits entre le Canada et les États‑Unis étaient considérés comme le fondement d’une relation bilatérale mutuellement avantageuse, mais les courants sous-jacents à l’échelle planétaire sont en train de changer, l’échiquier mondial est en profonde transformation et les relations internationales deviennent incertaines et assujetties au climat politique.
Alors que les tensions s’accentuent, la question de l’heure n’est pas de savoir comment riposter aux tarifs de M. Trump; les représailles n’apporteront tout simplement aucun avantage, ni à long terme ni à court terme, pour les Canadiens et les Américains. Le Canada doit plutôt déterminer comment renforcer son économie, devenir plus résilient et soutenir son indépendance.
Nous pouvons bâtir un Canada plus fort en misant sur le développement des technologies d’énergie renouvelable et des infrastructures connexes à l’intérieur de nos frontières. En cette période où la demande internationale en gaz et en pétrole diminue et que les relations commerciales avec les États‑Unis se détériorent, nous devons mettre à profit tout le potentiel des énergies renouvelables. Faire la transition vers une économie à faibles émissions de carbone serait un moyen d’agir pour atténuer les divers défis qui nous touchent, notamment les changements climatiques, la pollution, la compétitivité économique, l’innovation, l’inflation et l’abordabilité. En effet, les énergies renouvelables ont un effet désinflationniste (en anglais seulement), elles sont plus abordables, plus propres et plus sûres, et elles ne sont soumises à aucune influence géopolitique.
Nous disposons de toutes les ressources nécessaires pour être indépendant sur le plan énergétique et assurer la sécurité énergétique (en anglais seulement) de tous les Canadiens. Notre pays est riche en minéraux critiques comme le lithium, le cobalt, le nickel et les autres éléments des terres rares essentiels à la production et au développement des véhicules électriques, des batteries et des technologies d’énergie propre. L’acier et l’aluminium – principales cibles des tarifs de M. Trump – sont des matériaux clés (en anglais seulement) pour le développement du secteur des énergies renouvelables.
Au lieu d’envoyer ces ressources précieuses dans d’autres pays, nous devons reconnaitre leur valeur à l’intérieur de nos frontières et leur rôle crucial pour notre avenir énergétique. Plutôt que de ressusciter des projets relégués aux oubliettes comme l’oléoduc Énergie Est – un projet à coût très élevé et socialement inacceptable – ou d’appuyer un secteur pétrolier qui jouit déjà de généreuses subventions, alimentant ainsi notre dépendance envers une source d’énergie ancienne et polluante, le Canada ne doit ménager aucun effort pour progresser dans sa transition énergétique.
Nous devons aussi tenir compte de la réalité : sans investissements massifs dans les énergies de l’avenir, notre avenir risque d’être sombre. C’est pourquoi, comme l’indique la Loi sur la finance alignée sur le climat, les flux de capitaux doivent être dirigés vers les projets axés sur les énergies renouvelables et propres. Nous pouvons devenir une nation indépendante sur le plan énergétique et un chef de file mondial dans les énergies renouvelables, à condition de faire les investissements essentiels, de bâtir une chaine d’approvisionnement robuste à l’intérieur de nos frontières pour le secteur des énergies renouvelables, et de mettre à profit nos ressources abondantes qui servent à produire de l’énergie.
Les chaines d’approvisionnement à l’échelle nationale ont une importance capitale lorsque des perturbations surviennent dans les contextes géopolitiques et les chaines d’approvisionnement mondiales; une leçon apparemment oubliée depuis la pandémie. L’indépendance énergétique du Canada – que nous pouvons gagner uniquement au moyen d’un secteur des énergies renouvelables robuste et dynamique – permettrait aux Canadiens d’avoir un accès ininterrompu à de l’énergie abordable.
Une période comme celle que nous vivons à l’heure actuelle nous rappelle la grande valeur de l’autosuffisance et de la résilience. Au lieu d’imposer des représailles tarifaires qui auraient un effet dévastateur sur notre pays, nous devons examiner les mesures à prendre pour bâtir un Canada plus fort, plus souverain et plus prospère. Il est temps que nous dégagions notre système énergétique des liens avec les États‑Unis et d’assurer notre avenir énergétique.
La sénatrice Rosa Galvez détient un doctorat en génie environnemental. Elle représente la division sénatoriale de Bedford, au Québec.
Cet article a été publié le 26 février 2025 dans le Hill Times (en anglais seulement).
Parce qu’il ne reconnait pas la valeur des précieuses ressources énergétiques à l’intérieur de ses frontières, le Canada les exporte aux États‑Unis et s’en remet à cette superpuissance. Par conséquent, le Canada renonce à son indépendance énergétique.
En 2023, environ 97 % des exportations de pétrole brut du Canada étaient destinées aux États‑Unis. Le Canada est aussi un exportateur net d’électricité; la même année, il a fourni 27,6 térawattheures (TWh) d’électricité à ce pays. Il ne fait aucun doute qu’avec 1 522 km de lignes de transport d’électricité reliant le Canada aux États‑Unis, le réseau énergétique nord‑américain est fortement intégré.
En 2021, les deux pays ont signé un protocole d’entente juridiquement non contraignant pour coopérer sur le plan énergétique et ils ont publié leur rapport respectif sur l’Étude nord-américaine sur l’intégration des énergies renouvelables. Dans son rapport, le Canada a conclu que la coopération est essentielle pour réduire les émissions de carbone des voies de notre réseau énergétique. De plus, augmenter le transport et le commerce d’électricité pourrait offrir des possibilités avantageuses pour aider le Canada et les États‑Unis à réaliser leurs objectifs en matière d’énergie propre.
Le caractère intégré du réseau énergétique nord‑américain et notre recours à des protocoles d’entente juridiquement non contraignants font en sorte que le Canada s’est placé dans une position de grande vulnérabilité où il est à la merci des caprices d’un dirigeant politique qui a le pouvoir – de toute évidence, sans notre vote – de prendre des décisions pouvant avoir de graves répercussions sur notre économie et notre avenir.
Dans la foulée de l’annonce de Donald Trump, le président des États‑Unis, d’imposer des tarifs qui risquent de perturber les échanges commerciaux, le secteur des énergies renouvelables (en anglais seulement) se retrouve dans une situation précaire malgré son élan de croissance. Ce secteur est à risque d’être frappé de plein fouet (en anglais seulement) par les interruptions majeures dans la chaine d’approvisionnement qui risquent de subvenir dans le contexte d’une guerre tarifaire.
Historiquement, les liens étroits entre le Canada et les États‑Unis étaient considérés comme le fondement d’une relation bilatérale mutuellement avantageuse, mais les courants sous-jacents à l’échelle planétaire sont en train de changer, l’échiquier mondial est en profonde transformation et les relations internationales deviennent incertaines et assujetties au climat politique.
Alors que les tensions s’accentuent, la question de l’heure n’est pas de savoir comment riposter aux tarifs de M. Trump; les représailles n’apporteront tout simplement aucun avantage, ni à long terme ni à court terme, pour les Canadiens et les Américains. Le Canada doit plutôt déterminer comment renforcer son économie, devenir plus résilient et soutenir son indépendance.
Nous pouvons bâtir un Canada plus fort en misant sur le développement des technologies d’énergie renouvelable et des infrastructures connexes à l’intérieur de nos frontières. En cette période où la demande internationale en gaz et en pétrole diminue et que les relations commerciales avec les États‑Unis se détériorent, nous devons mettre à profit tout le potentiel des énergies renouvelables. Faire la transition vers une économie à faibles émissions de carbone serait un moyen d’agir pour atténuer les divers défis qui nous touchent, notamment les changements climatiques, la pollution, la compétitivité économique, l’innovation, l’inflation et l’abordabilité. En effet, les énergies renouvelables ont un effet désinflationniste (en anglais seulement), elles sont plus abordables, plus propres et plus sûres, et elles ne sont soumises à aucune influence géopolitique.
Nous disposons de toutes les ressources nécessaires pour être indépendant sur le plan énergétique et assurer la sécurité énergétique (en anglais seulement) de tous les Canadiens. Notre pays est riche en minéraux critiques comme le lithium, le cobalt, le nickel et les autres éléments des terres rares essentiels à la production et au développement des véhicules électriques, des batteries et des technologies d’énergie propre. L’acier et l’aluminium – principales cibles des tarifs de M. Trump – sont des matériaux clés (en anglais seulement) pour le développement du secteur des énergies renouvelables.
Au lieu d’envoyer ces ressources précieuses dans d’autres pays, nous devons reconnaitre leur valeur à l’intérieur de nos frontières et leur rôle crucial pour notre avenir énergétique. Plutôt que de ressusciter des projets relégués aux oubliettes comme l’oléoduc Énergie Est – un projet à coût très élevé et socialement inacceptable – ou d’appuyer un secteur pétrolier qui jouit déjà de généreuses subventions, alimentant ainsi notre dépendance envers une source d’énergie ancienne et polluante, le Canada ne doit ménager aucun effort pour progresser dans sa transition énergétique.
Nous devons aussi tenir compte de la réalité : sans investissements massifs dans les énergies de l’avenir, notre avenir risque d’être sombre. C’est pourquoi, comme l’indique la Loi sur la finance alignée sur le climat, les flux de capitaux doivent être dirigés vers les projets axés sur les énergies renouvelables et propres. Nous pouvons devenir une nation indépendante sur le plan énergétique et un chef de file mondial dans les énergies renouvelables, à condition de faire les investissements essentiels, de bâtir une chaine d’approvisionnement robuste à l’intérieur de nos frontières pour le secteur des énergies renouvelables, et de mettre à profit nos ressources abondantes qui servent à produire de l’énergie.
Les chaines d’approvisionnement à l’échelle nationale ont une importance capitale lorsque des perturbations surviennent dans les contextes géopolitiques et les chaines d’approvisionnement mondiales; une leçon apparemment oubliée depuis la pandémie. L’indépendance énergétique du Canada – que nous pouvons gagner uniquement au moyen d’un secteur des énergies renouvelables robuste et dynamique – permettrait aux Canadiens d’avoir un accès ininterrompu à de l’énergie abordable.
Une période comme celle que nous vivons à l’heure actuelle nous rappelle la grande valeur de l’autosuffisance et de la résilience. Au lieu d’imposer des représailles tarifaires qui auraient un effet dévastateur sur notre pays, nous devons examiner les mesures à prendre pour bâtir un Canada plus fort, plus souverain et plus prospère. Il est temps que nous dégagions notre système énergétique des liens avec les États‑Unis et d’assurer notre avenir énergétique.
La sénatrice Rosa Galvez détient un doctorat en génie environnemental. Elle représente la division sénatoriale de Bedford, au Québec.
Cet article a été publié le 26 février 2025 dans le Hill Times (en anglais seulement).