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Trudeau ne favorise pas la classe moyenne : Sénateur Wells

Le 20 décembre 2016, le premier ministre Justin Trudeau a interdit toute activité pétrolière et gazière dans l’Arctique canadien en annonçant un moratoire sur les nouvelles activités d’exploration et d’exploitation dans les eaux arctiques pour une période d’au moins cinq ans.

La décision du premier ministre s’inscrit dans une tendance qui comprend son interdiction des pétroliers le long de la côte de la Colombie-Britannique, ses propos concernant l’élimination progressive des sables bitumineux de l’Alberta et son silence éloquent lorsque l’ex-président Barack Obama a retiré son appui au projet de pipeline Keystone — soit un élément essentiel pour acheminer aux marchés de manière sécuritaire et économique une des principales ressources naturelles du Canada.

Le premier ministre a tenté de justifier cette dernière interdiction qui frappe le développement de nos ressources en effectuant une mise en garde au sujet des risques associés au forage dans l’Arctique. Il a même déclaré qu’il n’était pas possible de faire un forage en toute sécurité dans l’Arctique. Ces déclarations sont inexactes et trompeuses. Cependant, l’une de ses déclarations est juste : il a avoué que son gouvernement avait maintenant « fermé une avenue de développement économique » pour le Nord. 

Le plus choquant, c’est que ni les Autochtones ni les dirigeants politiques de la région n’ont été consultés au sujet de cette décision avant son annonce. En fait, le premier ministre des Territoires du Nord-Ouest, Bob McLeod, a dit qu’il a seulement été avisé de cette décision, à laquelle il s’oppose, deux heures avant qu’elle soit annoncée. Quant au premier ministre du Nunavut, Peter Taptuna, il a déclaré que cette décision nuirait à l’indépendance financière de son territoire à l’avenir.

Je me suis prononcé contre cette décision à différentes reprises. En tant que sénateur de Terre-Neuve-et-Labrador, terrain d’expérimentation et porte d’entrée de l’exploration pétrolière et gazière dans l’Arctique, je sais que cette décision nuit également à ma province. Après tout, des compagnies pétrolières et des fournisseurs du monde entier sont venus dans ma province mettre au point des technologies de pointe et des pratiques exemplaires pour l’exploitation des ressources dans des environnements océaniques hostiles, comme celui de l’Arctique.

Les communautés du Nord du Canada méritent de choisir leur propre avenir et ont raison de s’inquiéter quand une décision unilatérale est prise sans consultation adéquate, une décision qui a une incidence sur leur économie et leur capacité de développer leurs propres sources de revenus. Le premier ministre Taptuna a déclaré que cette décision les ramenait à la case départ, à une époque où Ottawa prenait les décisions pour eux et, historiquement, ce modèle ne les a jamais bien servis.

Bref, le Nord cherche des façons de cesser d’être dépendant du gouvernement fédéral, et cette décision l’empêche d’y arriver.

Toutes les régions devraient pouvoir profiter de leurs ressources, comme Terre-Neuve-et-Labrador a pu le faire. En tant qu’ancien vice-président de l’Office Canada-Terre-Neuve-et-Labrador des hydrocarbures extracôtiers (en anglais seulement), j’ai eu l’occasion de participer à des initiatives qui assuraient la protection de l’environnement. En fait, grâce à un processus rigoureux, l’Office a réussi à élaborer des règles rigoureuses en matière de sécurité et de protection de l’environnement. Ces règles nous ont permis d’exploiter nos ressources naturelles extracôtières tout en protégeant l’environnement. C’est donc possible. 

Si le premier ministre Trudeau tient à la protection de l’environnement plus qu’à toute autre chose, pourquoi les activités économiques basées sur les ressources sont-elles permises dans certaines régions, mais pas dans d’autres ?

Au cours des 46 années qui se sont écoulées depuis l’extraction du premier baril de pétrole, il n’y a jamais eu de déversement de pétrole d’un puits au large de Terre-Neuve. Dans la même période, des milliards de dollars ont été versés dans les Trésors provincial et fédéral, et les dizaines de milliers d’emplois créés ont contribué à l’économie de l’ensemble de la province. Cela a eu pour effet d’accroître le niveau de vie et de créer des emplois de qualité. Il s’agit d’une grande réussite canadienne. 

Aujourd’hui, personne ne dirait aux gens de ma province qu’ils n’ont pas le droit de faire cela. Personne, pas même le premier ministre, n’a le droit de priver les gens et les communautés du Nord du Canada de ces mêmes occasions. Ils ont le droit de générer leur propre richesse et de construire leurs propres maisons, leurs propres écoles et leurs propres infrastructures de santé et de transport, non pas en fonction de ce qu’Ottawa veut bien leur donner, mais en fonction de ce qu’ils peuvent gagner eux-mêmes.

Le Nord devrait avoir le droit de choisir son propre avenir en faisant preuve de la même prudence qui a été exercée dans le reste du pays. Il pourra ainsi bénéficier du rigoureux système de réglementation de calibre mondial du Canada qui est axé sur la sécurité et la protection des gens, des ressources et de l’environnement.

Ce moratoire est une erreur qui laisse entendre qu’il n’est pas possible de développer les ressources de l’Arctique en toute sécurité. En plus d’être ridicule, cette affirmation est dangereuse.

Le premier ministre Trudeau prive le Nord de son indépendance économique à cause de cette décision mal avisée et mal informée. C’est une mauvaise décision pour le Nord. C’est une mauvaise décision pour le Canada. De plus, paradoxalement, pour un premier ministre qui prétend être le champion de la classe moyenne, c’est aussi une mauvaise décision pour la classe moyenne.

David Wells est un sénateur qui représente Terre-Neuve-et-Labrador. Il préside le Sous-comité du budget des dépenses du Sénat et siège au Comité de la régie interne, des budgets et de l’administration du Sénat.

Cet article a été publié le 7 mars, 2017 dans le journal the Hill Times (en anglais seulement).

Le 20 décembre 2016, le premier ministre Justin Trudeau a interdit toute activité pétrolière et gazière dans l’Arctique canadien en annonçant un moratoire sur les nouvelles activités d’exploration et d’exploitation dans les eaux arctiques pour une période d’au moins cinq ans.

La décision du premier ministre s’inscrit dans une tendance qui comprend son interdiction des pétroliers le long de la côte de la Colombie-Britannique, ses propos concernant l’élimination progressive des sables bitumineux de l’Alberta et son silence éloquent lorsque l’ex-président Barack Obama a retiré son appui au projet de pipeline Keystone — soit un élément essentiel pour acheminer aux marchés de manière sécuritaire et économique une des principales ressources naturelles du Canada.

Le premier ministre a tenté de justifier cette dernière interdiction qui frappe le développement de nos ressources en effectuant une mise en garde au sujet des risques associés au forage dans l’Arctique. Il a même déclaré qu’il n’était pas possible de faire un forage en toute sécurité dans l’Arctique. Ces déclarations sont inexactes et trompeuses. Cependant, l’une de ses déclarations est juste : il a avoué que son gouvernement avait maintenant « fermé une avenue de développement économique » pour le Nord. 

Le plus choquant, c’est que ni les Autochtones ni les dirigeants politiques de la région n’ont été consultés au sujet de cette décision avant son annonce. En fait, le premier ministre des Territoires du Nord-Ouest, Bob McLeod, a dit qu’il a seulement été avisé de cette décision, à laquelle il s’oppose, deux heures avant qu’elle soit annoncée. Quant au premier ministre du Nunavut, Peter Taptuna, il a déclaré que cette décision nuirait à l’indépendance financière de son territoire à l’avenir.

Je me suis prononcé contre cette décision à différentes reprises. En tant que sénateur de Terre-Neuve-et-Labrador, terrain d’expérimentation et porte d’entrée de l’exploration pétrolière et gazière dans l’Arctique, je sais que cette décision nuit également à ma province. Après tout, des compagnies pétrolières et des fournisseurs du monde entier sont venus dans ma province mettre au point des technologies de pointe et des pratiques exemplaires pour l’exploitation des ressources dans des environnements océaniques hostiles, comme celui de l’Arctique.

Les communautés du Nord du Canada méritent de choisir leur propre avenir et ont raison de s’inquiéter quand une décision unilatérale est prise sans consultation adéquate, une décision qui a une incidence sur leur économie et leur capacité de développer leurs propres sources de revenus. Le premier ministre Taptuna a déclaré que cette décision les ramenait à la case départ, à une époque où Ottawa prenait les décisions pour eux et, historiquement, ce modèle ne les a jamais bien servis.

Bref, le Nord cherche des façons de cesser d’être dépendant du gouvernement fédéral, et cette décision l’empêche d’y arriver.

Toutes les régions devraient pouvoir profiter de leurs ressources, comme Terre-Neuve-et-Labrador a pu le faire. En tant qu’ancien vice-président de l’Office Canada-Terre-Neuve-et-Labrador des hydrocarbures extracôtiers (en anglais seulement), j’ai eu l’occasion de participer à des initiatives qui assuraient la protection de l’environnement. En fait, grâce à un processus rigoureux, l’Office a réussi à élaborer des règles rigoureuses en matière de sécurité et de protection de l’environnement. Ces règles nous ont permis d’exploiter nos ressources naturelles extracôtières tout en protégeant l’environnement. C’est donc possible. 

Si le premier ministre Trudeau tient à la protection de l’environnement plus qu’à toute autre chose, pourquoi les activités économiques basées sur les ressources sont-elles permises dans certaines régions, mais pas dans d’autres ?

Au cours des 46 années qui se sont écoulées depuis l’extraction du premier baril de pétrole, il n’y a jamais eu de déversement de pétrole d’un puits au large de Terre-Neuve. Dans la même période, des milliards de dollars ont été versés dans les Trésors provincial et fédéral, et les dizaines de milliers d’emplois créés ont contribué à l’économie de l’ensemble de la province. Cela a eu pour effet d’accroître le niveau de vie et de créer des emplois de qualité. Il s’agit d’une grande réussite canadienne. 

Aujourd’hui, personne ne dirait aux gens de ma province qu’ils n’ont pas le droit de faire cela. Personne, pas même le premier ministre, n’a le droit de priver les gens et les communautés du Nord du Canada de ces mêmes occasions. Ils ont le droit de générer leur propre richesse et de construire leurs propres maisons, leurs propres écoles et leurs propres infrastructures de santé et de transport, non pas en fonction de ce qu’Ottawa veut bien leur donner, mais en fonction de ce qu’ils peuvent gagner eux-mêmes.

Le Nord devrait avoir le droit de choisir son propre avenir en faisant preuve de la même prudence qui a été exercée dans le reste du pays. Il pourra ainsi bénéficier du rigoureux système de réglementation de calibre mondial du Canada qui est axé sur la sécurité et la protection des gens, des ressources et de l’environnement.

Ce moratoire est une erreur qui laisse entendre qu’il n’est pas possible de développer les ressources de l’Arctique en toute sécurité. En plus d’être ridicule, cette affirmation est dangereuse.

Le premier ministre Trudeau prive le Nord de son indépendance économique à cause de cette décision mal avisée et mal informée. C’est une mauvaise décision pour le Nord. C’est une mauvaise décision pour le Canada. De plus, paradoxalement, pour un premier ministre qui prétend être le champion de la classe moyenne, c’est aussi une mauvaise décision pour la classe moyenne.

David Wells est un sénateur qui représente Terre-Neuve-et-Labrador. Il préside le Sous-comité du budget des dépenses du Sénat et siège au Comité de la régie interne, des budgets et de l’administration du Sénat.

Cet article a été publié le 7 mars, 2017 dans le journal the Hill Times (en anglais seulement).

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