Rencontre avec la sénatrice Michèle Audette
La sénatrice Michèle Audette est surtout connue en tant que défenseure des droits des femmes autochtones.
À l’âge de 27 ans, elle a été élue présidente de l’Association des femmes autochtones du Québec. De 2012 at 2016, elle a occupé le poste de présidente de l’Association des femmes autochtones du Canada. De plus, elle a été nommée une des cinq commissaires de l’Enquête nationale sur les femmes et les filles autochtones disparues et assassinées.
Au cours de sa carrière exceptionnelle, la sénatrice Audette rêvait de rejoindre la Chambre rouge.
Apprenez-en davantage sur cette Innue québécoise, sa vie dans la communauté d’Uashat mak Mani-utenam, et ses travaux en tant que défenseure et sénatrice.
Vous avez été impliquée dans la défense des femmes autochtones depuis votre naissance, littéralement. Pouvez-vous nous raconter l’incroyable histoire de votre naissance et comment elle a influencé votre engagement pour cette cause?
Ma mère était enceinte de moi quand elle et mon père voyageaient par train en direction de Schefferville, une ville dans le Nord-Est du Québec. À l’époque, ce train avait des wagons désignés pour « les sauvages », soit les Indiens, comme on les appelait alors. Selon le récit de ma mère, j’ai décidé de venir au monde dans ce train. Par la suite, un hélicoptère nous a transportés vers l’hôpital le plus proche au Labrador, parce qu’on était en pleine forêt.
Je suis arrivée vite et toute petite, mais j’avais dérangé le trajet du train. C’est pourquoi ma mère m’a toujours dit « Tu es née pour déranger! »
Je n’ai pas délibérément choisi de devenir militante. Dès ma naissance, cette vocation m’a été imposée par un incident survenu dans un train, où il y avait la ségrégation.
Dès votre plus jeune âge, vous rêviez de devenir sénatrice. Qu’est-ce qui a motivé votre désir de rejoindre la Chambre rouge et comment ce parcours s’aligne-t-il avec vos aspirations de jeunesse?
Quand j’étais enfant, je ne savais pas que le Sénat existait. J’ai grandi à Schefferville dans les bois et les mines, aux côtés de mon père. J’ai passé mon temps dans les rivières et les lacs en compagnie de ma famille innue et mon papa québécois. J’ai vécu dans un environnement innu, français et anglais.
Après le divorce de mes parents, ma mère n’avait plus de maison; alors on vivait dans des tentes en été et dans des sous-sols ou des cabanons en hiver. Cette période, de mes 11 à 14 ans, était pour moi une aventure amusante.
Pendant ce temps, j’allais à l’école de jour, ce qu’on appelle un externat indien ou un pensionnat, qui était devenu une école de jour. Ce n’était pas beau. Alors à un moment donné, j’ai décidé d’aller vivre chez mon père à Montréal pour poursuivre mes études secondaires.
Au conseil de bande de ma communauté, j’ai rencontré une Québécoise qui était devenue « indienne » en mariant un gars de chez nous. Elle m’a dit « Moi, je suis Indienne et mon fils peut aller à l’école puis recevoir une bourse. Toi, t’es blanche, Michèle. » Son fils était blanc avec des taches de rousseur. Elle m’a expliqué qu’elle a marié un Indien, alors elle est devenue Indienne. Mais ma mère qui a marié un blanc est devenue blanche, même après le divorce. Je suis revenue chez ma mère, fâchée. Elle m’a expliqué que les femmes indiennes qui avaient marié des blancs étaient expulsées de la bande et de la communauté.
Ma mère m’a dit que j’ai toujours été Innue, mais que la loi ne me reconnaissait pas comme telle. Donc j’ai commencé à m’impliquer avec le Centre d’amitié autochtone de Montréal, qui a été une école de vie importante pour moi, un milieu où je pouvais retrouver des gens comme moi. Puis, éventuellement, dans ma vingtaine, j’ai compris que c’était à Ottawa que se décidaient les lois, dont la Loi sur les Indiens.
Plus tard, en tant que jeune présidente des Femmes autochtones du Québec, je devais aller présenter devant le Comité sur les droits de la personne pour changer la Loi sur les Indiens. J’ai dit « Pourquoi j’irais là? Ce sont tous des blancs. Ils sont tous vieux. Ils ne comprennent rien à notre vie. » Mais j’y suis allée, et en sortant, j’ai réalisé que ces sénateurs étaient des gens brillants qui comprenaient mon histoire. C’est à ce moment-là que je me suis dit que plus vieille, j’irai au Sénat pour changer la Loi sur les Indiens.
Lors de votre cérémonie d’assermentation, vous avez marqué l’histoire en récitant votre allégeance en innu. Pourriez-vous expliquer la signification de ce moment et ce qu’il représentait pour vous personnellement?
Je vais vous confier un secret : à l’approche de ma cérémonie d’assermentation, je pensais jouer un tour au Sénat. Je prévoyais réciter mon assermentation en innu-aimun, persuadée que personne ne pourrait m’arrêter parce qu’on serait en direct, et personne ne pourrait me mettre dehors. Mais lors des préparatifs, les employés du Sénat, tous ceux et celles qui nous accueillent, me disaient « Sénatrice, est-ce que vous voulez nous dire quelle langue vous allez choisir? » Je me suis dit « Je ne peux pas jouer un tour au Sénat. Ils m’ont devancé! » Puis ils m’ont demandé si je voulais une Bible ou des plumes pour l’assermentation. J’étais profondément émue.
En 2010, on m’avait refusé mes plumes d’aigle lorsque je devais témoigner devant les sénateurs. J’avais marché de Wendake, Québec, jusqu’à Ottawa. Quand je marchais, des gens me donnaient des plumes ou des objets sacrés. Mais quand je suis arrivée au Parlement, je ne pouvais pas amener mes objets à l’intérieur des bâtiments.
Cependant, pour ma cérémonie d’assermentation, j’ai pu entrer dans la Chambre du Sénat avec ma jupe à ruban, un cadeau qu’on m’avait donné pour l’événement de la mobilisation de Joyce Echaquan, une femme Atikamekw qui est morte dans l’hôpital de Joliette en raison du racisme systémique. J’avais avec moi la plume et les mocassins.
Vous avez été présidente de Femmes autochtones du Québec et de l’Association des femmes autochtones du Canada. Vous avez également été commissaire de l’Enquête nationale sur les femmes et les filles autochtones disparues et assassinées. En tant que sénatrice, de quelle façon pouvez-vous continuer à plaider pour les droits des femmes autochtones?
Chaque jour, que ce soit d’une façon formelle ou informelle, je m’implique; par exemple en devenant marraine d’un projet de loi dont je sais qu’il y aura un impact positif ou important sur une région où sur plusieurs femmes autochtones. Ça se fait au sein des comités, lors des études ou lors des prises de parole.
Pour beaucoup de gens chez nous, s’engager ainsi ne semble pas naturel; ce n’est pas notre gouvernement, ce n’est pas notre place. Mais je leur explique que si nous ne sommes pas présents au sein de ces institutions, les gens prendront des décisions sans nous.
C’est pourquoi il faut continuer à manifester, à mobiliser, à écrire, à chanter, à enseigner ou à s’intégrer dans les systèmes. Il faut être partout, même dans les espaces où le changement est beaucoup plus lent ou plus difficile, et où le réflexe n’est pas toujours là. C’est en étant présent qu’on peut exercer une influence.
Vous êtes membre du Comité sénatorial des peuples autochtones et vous avez siégé à plusieurs autres comités, notamment le Comité sénatorial des droits de la personne et le Comité sénatorial des langues officielles. Y a-t-il des travaux de comité qui vous ont particulièrement marquée jusqu’à présent?
Au sein du Comité des langues officielles, les discussions entourant le projet de loi C-13, Loi visant l'égalité réelle entre les langues officielles du Canada, étaient très émotives et importantes pour les communautés francophones en situation minoritaire.
Mais, il était essentiel de souligner qu’il y avait d’autres langues autochtones qui n’étaient pas sur la table. Mon intention n’était pas d’enterrer le projet de loi, mais plutôt de rappeler cette réalité au comité. Si on ne pose pas ces questions dans les comités, elles risquent d’être oubliées.
Dès mon arrivée, les sénateurs du Comité exécutif des peuples autochtones me demandaient ce qu’on pourrait prioriser pour les appels à la justice de l’enquête nationale. Je leur ai dit que tout est prioritaire. Mais si on devait en sélectionner un ou deux, je vous dirais que ce serait les mécanismes de reddition de comptes. Et à partir de là, le comité a rédigé des rapports. On a ensuite fait des études qui ont finalement incité le gouvernement à nommer deux représentants spéciaux chargés de déposer des rapports nous montrant à quoi pourrait ressembler un bureau de l’ombudsperson et à quoi pourrait ressembler un tribunal sur les droits des peuples autochtones. Pour moi, c’est la force des comités.
Nommez une chose que la plupart des Canadiens ne savent probablement pas à votre sujet.
Les Canadiens ne savent peut-être pas que j’ai cinq enfants, puis deux petites filles. En plus, il y a beaucoup de gens que j’accueille et que j’adopte spirituellement. Je les enveloppe d’amour pour être sûre qu’il ne leur manque rien. J’agis comme une maman. Donc les Canadiens ne savent pas que j’ai une famille à travers le Canada, que je prends soin tranquillement.
En tant qu’Innue et Québécoise, quels aspects de votre patrimoine vous rendent particulièrement fière?
J’aime mon côté innu parce qu’il est accueillant, généreux, et humoristique. Puis mon côté québécois a une identité unique et va se battre pour protéger le français. Je suis fière de porter ces deux cultures.
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Au cours de sa carrière exceptionnelle, la sénatrice Audette rêvait de rejoindre la Chambre rouge.
Apprenez-en davantage sur cette Innue québécoise, sa vie dans la communauté d’Uashat mak Mani-utenam, et ses travaux en tant que défenseure et sénatrice.
Vous avez été impliquée dans la défense des femmes autochtones depuis votre naissance, littéralement. Pouvez-vous nous raconter l’incroyable histoire de votre naissance et comment elle a influencé votre engagement pour cette cause?
Ma mère était enceinte de moi quand elle et mon père voyageaient par train en direction de Schefferville, une ville dans le Nord-Est du Québec. À l’époque, ce train avait des wagons désignés pour « les sauvages », soit les Indiens, comme on les appelait alors. Selon le récit de ma mère, j’ai décidé de venir au monde dans ce train. Par la suite, un hélicoptère nous a transportés vers l’hôpital le plus proche au Labrador, parce qu’on était en pleine forêt.
Je suis arrivée vite et toute petite, mais j’avais dérangé le trajet du train. C’est pourquoi ma mère m’a toujours dit « Tu es née pour déranger! »
Je n’ai pas délibérément choisi de devenir militante. Dès ma naissance, cette vocation m’a été imposée par un incident survenu dans un train, où il y avait la ségrégation.
Dès votre plus jeune âge, vous rêviez de devenir sénatrice. Qu’est-ce qui a motivé votre désir de rejoindre la Chambre rouge et comment ce parcours s’aligne-t-il avec vos aspirations de jeunesse?
Quand j’étais enfant, je ne savais pas que le Sénat existait. J’ai grandi à Schefferville dans les bois et les mines, aux côtés de mon père. J’ai passé mon temps dans les rivières et les lacs en compagnie de ma famille innue et mon papa québécois. J’ai vécu dans un environnement innu, français et anglais.
Après le divorce de mes parents, ma mère n’avait plus de maison; alors on vivait dans des tentes en été et dans des sous-sols ou des cabanons en hiver. Cette période, de mes 11 à 14 ans, était pour moi une aventure amusante.
Pendant ce temps, j’allais à l’école de jour, ce qu’on appelle un externat indien ou un pensionnat, qui était devenu une école de jour. Ce n’était pas beau. Alors à un moment donné, j’ai décidé d’aller vivre chez mon père à Montréal pour poursuivre mes études secondaires.
Au conseil de bande de ma communauté, j’ai rencontré une Québécoise qui était devenue « indienne » en mariant un gars de chez nous. Elle m’a dit « Moi, je suis Indienne et mon fils peut aller à l’école puis recevoir une bourse. Toi, t’es blanche, Michèle. » Son fils était blanc avec des taches de rousseur. Elle m’a expliqué qu’elle a marié un Indien, alors elle est devenue Indienne. Mais ma mère qui a marié un blanc est devenue blanche, même après le divorce. Je suis revenue chez ma mère, fâchée. Elle m’a expliqué que les femmes indiennes qui avaient marié des blancs étaient expulsées de la bande et de la communauté.
Ma mère m’a dit que j’ai toujours été Innue, mais que la loi ne me reconnaissait pas comme telle. Donc j’ai commencé à m’impliquer avec le Centre d’amitié autochtone de Montréal, qui a été une école de vie importante pour moi, un milieu où je pouvais retrouver des gens comme moi. Puis, éventuellement, dans ma vingtaine, j’ai compris que c’était à Ottawa que se décidaient les lois, dont la Loi sur les Indiens.
Plus tard, en tant que jeune présidente des Femmes autochtones du Québec, je devais aller présenter devant le Comité sur les droits de la personne pour changer la Loi sur les Indiens. J’ai dit « Pourquoi j’irais là? Ce sont tous des blancs. Ils sont tous vieux. Ils ne comprennent rien à notre vie. » Mais j’y suis allée, et en sortant, j’ai réalisé que ces sénateurs étaient des gens brillants qui comprenaient mon histoire. C’est à ce moment-là que je me suis dit que plus vieille, j’irai au Sénat pour changer la Loi sur les Indiens.
Lors de votre cérémonie d’assermentation, vous avez marqué l’histoire en récitant votre allégeance en innu. Pourriez-vous expliquer la signification de ce moment et ce qu’il représentait pour vous personnellement?
Je vais vous confier un secret : à l’approche de ma cérémonie d’assermentation, je pensais jouer un tour au Sénat. Je prévoyais réciter mon assermentation en innu-aimun, persuadée que personne ne pourrait m’arrêter parce qu’on serait en direct, et personne ne pourrait me mettre dehors. Mais lors des préparatifs, les employés du Sénat, tous ceux et celles qui nous accueillent, me disaient « Sénatrice, est-ce que vous voulez nous dire quelle langue vous allez choisir? » Je me suis dit « Je ne peux pas jouer un tour au Sénat. Ils m’ont devancé! » Puis ils m’ont demandé si je voulais une Bible ou des plumes pour l’assermentation. J’étais profondément émue.
En 2010, on m’avait refusé mes plumes d’aigle lorsque je devais témoigner devant les sénateurs. J’avais marché de Wendake, Québec, jusqu’à Ottawa. Quand je marchais, des gens me donnaient des plumes ou des objets sacrés. Mais quand je suis arrivée au Parlement, je ne pouvais pas amener mes objets à l’intérieur des bâtiments.
Cependant, pour ma cérémonie d’assermentation, j’ai pu entrer dans la Chambre du Sénat avec ma jupe à ruban, un cadeau qu’on m’avait donné pour l’événement de la mobilisation de Joyce Echaquan, une femme Atikamekw qui est morte dans l’hôpital de Joliette en raison du racisme systémique. J’avais avec moi la plume et les mocassins.
Vous avez été présidente de Femmes autochtones du Québec et de l’Association des femmes autochtones du Canada. Vous avez également été commissaire de l’Enquête nationale sur les femmes et les filles autochtones disparues et assassinées. En tant que sénatrice, de quelle façon pouvez-vous continuer à plaider pour les droits des femmes autochtones?
Chaque jour, que ce soit d’une façon formelle ou informelle, je m’implique; par exemple en devenant marraine d’un projet de loi dont je sais qu’il y aura un impact positif ou important sur une région où sur plusieurs femmes autochtones. Ça se fait au sein des comités, lors des études ou lors des prises de parole.
Pour beaucoup de gens chez nous, s’engager ainsi ne semble pas naturel; ce n’est pas notre gouvernement, ce n’est pas notre place. Mais je leur explique que si nous ne sommes pas présents au sein de ces institutions, les gens prendront des décisions sans nous.
C’est pourquoi il faut continuer à manifester, à mobiliser, à écrire, à chanter, à enseigner ou à s’intégrer dans les systèmes. Il faut être partout, même dans les espaces où le changement est beaucoup plus lent ou plus difficile, et où le réflexe n’est pas toujours là. C’est en étant présent qu’on peut exercer une influence.
Vous êtes membre du Comité sénatorial des peuples autochtones et vous avez siégé à plusieurs autres comités, notamment le Comité sénatorial des droits de la personne et le Comité sénatorial des langues officielles. Y a-t-il des travaux de comité qui vous ont particulièrement marquée jusqu’à présent?
Au sein du Comité des langues officielles, les discussions entourant le projet de loi C-13, Loi visant l'égalité réelle entre les langues officielles du Canada, étaient très émotives et importantes pour les communautés francophones en situation minoritaire.
Mais, il était essentiel de souligner qu’il y avait d’autres langues autochtones qui n’étaient pas sur la table. Mon intention n’était pas d’enterrer le projet de loi, mais plutôt de rappeler cette réalité au comité. Si on ne pose pas ces questions dans les comités, elles risquent d’être oubliées.
Dès mon arrivée, les sénateurs du Comité exécutif des peuples autochtones me demandaient ce qu’on pourrait prioriser pour les appels à la justice de l’enquête nationale. Je leur ai dit que tout est prioritaire. Mais si on devait en sélectionner un ou deux, je vous dirais que ce serait les mécanismes de reddition de comptes. Et à partir de là, le comité a rédigé des rapports. On a ensuite fait des études qui ont finalement incité le gouvernement à nommer deux représentants spéciaux chargés de déposer des rapports nous montrant à quoi pourrait ressembler un bureau de l’ombudsperson et à quoi pourrait ressembler un tribunal sur les droits des peuples autochtones. Pour moi, c’est la force des comités.
Nommez une chose que la plupart des Canadiens ne savent probablement pas à votre sujet.
Les Canadiens ne savent peut-être pas que j’ai cinq enfants, puis deux petites filles. En plus, il y a beaucoup de gens que j’accueille et que j’adopte spirituellement. Je les enveloppe d’amour pour être sûre qu’il ne leur manque rien. J’agis comme une maman. Donc les Canadiens ne savent pas que j’ai une famille à travers le Canada, que je prends soin tranquillement.
En tant qu’Innue et Québécoise, quels aspects de votre patrimoine vous rendent particulièrement fière?
J’aime mon côté innu parce qu’il est accueillant, généreux, et humoristique. Puis mon côté québécois a une identité unique et va se battre pour protéger le français. Je suis fière de porter ces deux cultures.