La sénatrice Lillian Eva Dyck célèbre la Semaine de la culture scientifique
La Semaine de la culture scientifique, du 17 au 23 septembre, est l’occasion de célébrer les sciences et l’espace au Canada. SenCAplus a donc demandé à la sénatrice Lillian Eva Dyck de décrire sa carrière de neuro-chimiste et d’expliquer comment ses antécédents l’ont préparée à jouer son rôle au Sénat.
La sénatrice Dyck possède un doctorat en psychiatrie biologique que lui a décerné l’Université de la Saskatchewan. Elle est connue pour avoir milité en faveur de l’équité à l’endroit des femmes, des Canadiens d’origine chinoise et des peuples autochtones dans les domaines de l’éducation et de l’emploi. Elle est la première sénatrice des Premières nations et la première sénatrice d’origine chinoise née au Canada.
Comment en êtes-vous venue à vous intéresser aux sciences?
Mon frère et mon professeur de sciences au secondaire m’ont dirigée vers les sciences. J’ai continué à m’y intéresser parce qu’elles me permettaient d’obtenir un emploi d’été pendant mes études de premier cycle : je travaillais au laboratoire de chimie et de biochimie, et j’adorais cela. Je n’ai pas vraiment eu besoin d’être inspirée par un modèle. Il n’y en avait vraiment aucun pour moi. Le travail en laboratoire me passionnait; j’aimais faire des expériences et découvrir la signification des résultats. C’était très agréable, et tout cela me plaisait beaucoup.
J’ai toujours été fascinée par le fonctionnement des choses, surtout du point de vue biologique. Quand j’ai vieilli, je me suis surtout intéressée à la chimie du cerveau et à la façon dont les drogues à usage récréatif influent sur le fonctionnement de cet organe.
J’ai grandi à l’époque des hippies, où beaucoup de gens consommaient des drogues hallucinogènes. C’était les années 1960 et 1970, une période où de nombreuses personnes prenaient du LSD délibérément, et cela m’a amenée à me demander quel effet ces substances avaient sur leur cerveau. En second lieu, bien sûr, il y avait l’alcool, la drogue dont on abuse le plus communément.
Comment votre travail scientifique vous a-t-il préparée à jouer votre rôle au Sénat?
Un scientifique acquiert une façon de penser qui fait intervenir de solides aptitudes pour l’analyse logique. Il s’intéresse grandement à l’analyse des choses, il examine les preuves le plus objectivement possible et il en évalue la solidité. Au Sénat, j’ai continué à utiliser mes aptitudes à l’analyse scientifique pour résoudre les problèmes qui m’étaient présentés dans le contexte d’enjeux politiques et de projets de loi.
Je réfléchis encore de la même manière. Je ne suis pas facilement convaincue par des arguments qui reposent sur de faibles éléments de preuve. Je veux vraiment qu’on me présente des faits et des preuves solides, contrairement aux personnes qui se laissent guider par les émotions plutôt que par les faits et la raison. Je pense que la plupart des gens conviendront qu’une politique fondée sur des éléments probants est ce dont nous recherchons. Cela signifie que l’on obtient ainsi une politique solide, axée sur les faits et non sur l’opinion de quelqu’un, ou sur quelques brins de renseignements qui ne sont peut-être pas fiables ou risquent de ne pas faire voir l’ensemble du tableau.
Comment encouragez-vous les Canadiens à s’intéresser davantage aux sciences?
J’ai rendu visite à des étudiants de tous les niveaux et j’ai prononcé des discours devant eux pour les encourager à s’intéresser aux sciences. Il est inhabituel pour une femme, surtout pour une femme de mon âge, d’être scientifique. J’ai toujours travaillé dans des laboratoires où j’étais la seule femme scientifique. Il y avait des obstacles devant moi en tant que femme autochtone scientifique, mais je croyais tout de même que c’était un bon choix de carrière pour moi, une carrière que d’autres comme moi pourraient aimer et à laquelle elles pourraient apporter leur propre contribution.
Bien des gens ont peur des sciences : ils pensent que c’est un domaine difficile, et ils évitent les mathématiques et les sciences. Je crois que c’est dommage. J’ai toujours voulu encourager plus de femmes et plus d’Autochtones à entrer dans le domaine des sciences. C’est pourquoi j’ai consacré une bonne partie de mon temps prétendument libre à parler à des élèves du secondaire et du primaire pour susciter en eux un intérêt pour les sciences.
Le mouvement féministe a certainement contribué à accroître le nombre de femmes qui étudient les sciences.
Quand j’ai entrepris des études supérieures au début des années 1960, par exemple, il était très rare de voir des femmes dans la classe de chimie. Aujourd’hui, la majorité de la population étudiante du premier cycle en sciences est composée de femmes, sauf dans les domaines du génie, des mathématiques, de la physique et de l’informatique. Cependant, en biologie, les femmes sont en majorité. En médecine vétérinaire, elles dominent presque. La mise en place de programmes de promotion des sciences, surtout au niveau élémentaire et ensuite à tous les niveaux du système éducationnel, a fait toute la différence pour les femmes.
En ce qui concerne les étudiants autochtones, il existe quelques programmes de promotion des sciences, tels que le programme des ambassadeurs scientifiques à mon université (l’Université de la Saskatchewan) et les foires scientifiques organisées par la Federation of Sovereign Indigenous Nations (Fédération des nations autochtones souveraines).
J’ai vraiment beaucoup d’espoir, car j’ai vu comment ces programmes ainsi que les camps et les foires scientifiques, entre autres, ont fait toute la différence lorsqu’il s’agit d’intéresser plus de femmes aux sciences, et je suis convaincue qu’ils continueront à le faire et à attirer plus d’Autochtones dans les carrières scientifiques également.
Avis aux lecteurs : L’honorable Lillian Dyck a pris sa retraite du Sénat du Canada en août 2020. Apprenez-en davantage sur son travail au Parlement.
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La Semaine de la culture scientifique, du 17 au 23 septembre, est l’occasion de célébrer les sciences et l’espace au Canada. SenCAplus a donc demandé à la sénatrice Lillian Eva Dyck de décrire sa carrière de neuro-chimiste et d’expliquer comment ses antécédents l’ont préparée à jouer son rôle au Sénat.
La sénatrice Dyck possède un doctorat en psychiatrie biologique que lui a décerné l’Université de la Saskatchewan. Elle est connue pour avoir milité en faveur de l’équité à l’endroit des femmes, des Canadiens d’origine chinoise et des peuples autochtones dans les domaines de l’éducation et de l’emploi. Elle est la première sénatrice des Premières nations et la première sénatrice d’origine chinoise née au Canada.
Comment en êtes-vous venue à vous intéresser aux sciences?
Mon frère et mon professeur de sciences au secondaire m’ont dirigée vers les sciences. J’ai continué à m’y intéresser parce qu’elles me permettaient d’obtenir un emploi d’été pendant mes études de premier cycle : je travaillais au laboratoire de chimie et de biochimie, et j’adorais cela. Je n’ai pas vraiment eu besoin d’être inspirée par un modèle. Il n’y en avait vraiment aucun pour moi. Le travail en laboratoire me passionnait; j’aimais faire des expériences et découvrir la signification des résultats. C’était très agréable, et tout cela me plaisait beaucoup.
J’ai toujours été fascinée par le fonctionnement des choses, surtout du point de vue biologique. Quand j’ai vieilli, je me suis surtout intéressée à la chimie du cerveau et à la façon dont les drogues à usage récréatif influent sur le fonctionnement de cet organe.
J’ai grandi à l’époque des hippies, où beaucoup de gens consommaient des drogues hallucinogènes. C’était les années 1960 et 1970, une période où de nombreuses personnes prenaient du LSD délibérément, et cela m’a amenée à me demander quel effet ces substances avaient sur leur cerveau. En second lieu, bien sûr, il y avait l’alcool, la drogue dont on abuse le plus communément.
Comment votre travail scientifique vous a-t-il préparée à jouer votre rôle au Sénat?
Un scientifique acquiert une façon de penser qui fait intervenir de solides aptitudes pour l’analyse logique. Il s’intéresse grandement à l’analyse des choses, il examine les preuves le plus objectivement possible et il en évalue la solidité. Au Sénat, j’ai continué à utiliser mes aptitudes à l’analyse scientifique pour résoudre les problèmes qui m’étaient présentés dans le contexte d’enjeux politiques et de projets de loi.
Je réfléchis encore de la même manière. Je ne suis pas facilement convaincue par des arguments qui reposent sur de faibles éléments de preuve. Je veux vraiment qu’on me présente des faits et des preuves solides, contrairement aux personnes qui se laissent guider par les émotions plutôt que par les faits et la raison. Je pense que la plupart des gens conviendront qu’une politique fondée sur des éléments probants est ce dont nous recherchons. Cela signifie que l’on obtient ainsi une politique solide, axée sur les faits et non sur l’opinion de quelqu’un, ou sur quelques brins de renseignements qui ne sont peut-être pas fiables ou risquent de ne pas faire voir l’ensemble du tableau.
Comment encouragez-vous les Canadiens à s’intéresser davantage aux sciences?
J’ai rendu visite à des étudiants de tous les niveaux et j’ai prononcé des discours devant eux pour les encourager à s’intéresser aux sciences. Il est inhabituel pour une femme, surtout pour une femme de mon âge, d’être scientifique. J’ai toujours travaillé dans des laboratoires où j’étais la seule femme scientifique. Il y avait des obstacles devant moi en tant que femme autochtone scientifique, mais je croyais tout de même que c’était un bon choix de carrière pour moi, une carrière que d’autres comme moi pourraient aimer et à laquelle elles pourraient apporter leur propre contribution.
Bien des gens ont peur des sciences : ils pensent que c’est un domaine difficile, et ils évitent les mathématiques et les sciences. Je crois que c’est dommage. J’ai toujours voulu encourager plus de femmes et plus d’Autochtones à entrer dans le domaine des sciences. C’est pourquoi j’ai consacré une bonne partie de mon temps prétendument libre à parler à des élèves du secondaire et du primaire pour susciter en eux un intérêt pour les sciences.
Le mouvement féministe a certainement contribué à accroître le nombre de femmes qui étudient les sciences.
Quand j’ai entrepris des études supérieures au début des années 1960, par exemple, il était très rare de voir des femmes dans la classe de chimie. Aujourd’hui, la majorité de la population étudiante du premier cycle en sciences est composée de femmes, sauf dans les domaines du génie, des mathématiques, de la physique et de l’informatique. Cependant, en biologie, les femmes sont en majorité. En médecine vétérinaire, elles dominent presque. La mise en place de programmes de promotion des sciences, surtout au niveau élémentaire et ensuite à tous les niveaux du système éducationnel, a fait toute la différence pour les femmes.
En ce qui concerne les étudiants autochtones, il existe quelques programmes de promotion des sciences, tels que le programme des ambassadeurs scientifiques à mon université (l’Université de la Saskatchewan) et les foires scientifiques organisées par la Federation of Sovereign Indigenous Nations (Fédération des nations autochtones souveraines).
J’ai vraiment beaucoup d’espoir, car j’ai vu comment ces programmes ainsi que les camps et les foires scientifiques, entre autres, ont fait toute la différence lorsqu’il s’agit d’intéresser plus de femmes aux sciences, et je suis convaincue qu’ils continueront à le faire et à attirer plus d’Autochtones dans les carrières scientifiques également.
Avis aux lecteurs : L’honorable Lillian Dyck a pris sa retraite du Sénat du Canada en août 2020. Apprenez-en davantage sur son travail au Parlement.