Délibérations du comité sénatorial permanent des
Affaires sociales, des sciences et de la technologie
Fascicule no 11 - Témoignages du 16 novembre 2016
OTTAWA, le mercredi 16 novembre 2016
Le Comité sénatorial permanent des affaires sociales, des sciences et de la technologie se réunit aujourd'hui, à 16 h 25, pour étudier les lettres de mandat de divers ministres.
Le sénateur Kelvin Kenneth Ogilvie (président) occupe le fauteuil.
[Traduction]
Le président : On m'a informé qu'il pourrait y avoir un autre vote à la Chambre très bientôt, et nous voulons certainement avoir l'occasion d'entendre les ministres.
Au nom du comité, je tiens à remercier le ministre Bains et la ministre Duncan d'être ici, et je remercie également M. Knubley de sa présence. Je suis enchanté de le voir ici pour compléter notre équipe pour la réunion d'aujourd'hui.
Cela dit, nous allons commencer. Monsieur le ministre Bains, je vais vous inviter à faire votre exposé, puis ce sera au tour de la ministre Duncan. Ensuite, nous passerons aux questions, si cela vous convient.
L'honorable Navdeep Bains, C.P., député, ministre de l'Innovation, des Sciences et du Développement économique : Tout à fait; merci beaucoup de l'invitation. Je vous prie d'excuser notre retard. Nous avons simplement eu affaire aux procédures ingénieuses des partis de l'opposition à la Chambre des communes. Ainsi va la démocratie; je pense qu'il est tout à fait raisonnable qu'on leur permette d'avoir du plaisir.
Merci encore une fois de l'invitation. C'est un honneur d'être au Comité sénatorial permanent des affaires sociales, des sciences et de la technologie.
[Français]
Je suis honoré de prendre la parole devant ce comité. Les rapports produits par ce comité au fil des ans ont du poids, et j'ai hâte de travailler avec vous.
[Traduction]
Le mandat de ce comité est tout aussi vaste que celui du ministère que je représente.
[Français]
Je suis heureux de vous présenter certaines des plus récentes réalisations de notre équipe ministérielle. J'aimerais aussi souligner la présence de notre sous-ministre, John Knubley.
[Traduction]
La ministre Duncan, la ministre Chagger et moi-même sommes au service d'Innovation, Sciences et Développement économique Canada depuis un peu plus d'un an maintenant. Ce ministère était auparavant nommé Industrie Canada.
[Français]
Le changement de nom du ministère témoigne du rôle important que jouent l'innovation et la science pour stimuler la croissance économique.
[Traduction]
La ministre Duncan parlera évidemment de son rôle et de son mandat en tant que ministre des Sciences dans quelques minutes.
Le troisième membre de notre équipe ministérielle, la ministre Chagger, a pour tâche notamment de stimuler la croissance économique dans les secteurs de la petite entreprise et du tourisme. Notre gouvernement a aussi choisi de regrouper les six organismes de développement régional, ou ODR, comme on les appelle, dans un même portefeuille. L'idée est de rehausser leur importance et de les intégrer davantage dans le programme global de notre gouvernement qui est axé sur la croissance économique.
Tout au long de l'année, j'ai eu l'occasion de parcourir le pays et de visiter de nombreuses collectivités. Je peux vous assurer que nos ODR sont actifs et bien ancrés dans leur milieu. Les politiques doivent prendre forme au niveau de la collectivité. Et c'est justement à ce niveau que ces organismes opèrent.
Le regroupement de ces organismes dans un même ministère a permis une meilleure intégration des priorités et des pratiques exemplaires, qui peuvent ainsi être partagées et bonifiées. Après tout, les bonnes idées ne doivent pas être le monopole d'une ou deux régions, mais plutôt profiter à toutes les régions, à juste titre.
Les ODR s'intéressent entre autres, bien sûr, au développement des jeunes entreprises, au repérage des possibilités d'expansion pour les entreprises, à la diversification des économies régionales, à la promotion des technologies vertes et au soutien des collectivités autochtones. Cette intégration est une affaire de bon sens et correspond au programme global de notre gouvernement en matière de croissance économique.
Nous suivons maintenant les progrès réalisés dans chacun des secteurs que je viens de mentionner, afin de pouvoir mieux comptabiliser les éléments positifs. Le suivi des progrès permet de les gérer. Nous nous améliorerons là où cela sera nécessaire.
Le suivi des progrès nous permettra aussi de repérer les possibilités d'innovation qui ont une visibilité plus régionale et de les faire connaître.
[Français]
Car la collaboration est un moyen efficace de stimuler l'innovation.
[Traduction]
En fait, la collaboration, l'ouverture et la transparence sont des valeurs clés de ce gouvernement. Le premier ministre lui-même a donné l'exemple en rendant publiques toutes les lettres de mandat des ministres du Cabinet qui sont le sujet de nos discussions aujourd'hui.
Au cours de la dernière année, notre équipe a travaillé fort pour mener à bien les priorités établies dans nos lettres de mandat. Dès le premier jour de mon entrée en fonction — je dois avouer que j'étais quelque peu nerveux après mon assermentation au Cabinet — j'ai annoncé notre intention de rétablir le questionnaire détaillé obligatoire du recensement, car notre gouvernement comprend la valeur de la prise de décisions fondées sur des faits probants. Je suis fier de dire que les Canadiens sont d'accord avec nous, comme le démontre le taux de réponse sans précédent de 97,8 p. 100 enregistré lors du Recensement de 2016. Grâce à l'information recueillie, nous avons en main les meilleures données disponibles et nous serons en mesure de prendre des décisions financières, économiques et sociales judicieuses qui profiteront à tous les Canadiens.
Le premier ministre m'a aussi demandé de diriger l'élaboration de notre programme d'innovation inclusif. Ce programme est le plan de notre gouvernement pour stimuler la croissance économique. Et pour cela, nous voulons miser sur la créativité et l'ingéniosité de tous les Canadiens.
[Français]
C'est de cette manière que nous allons créer des emplois bien rémunérés pour la classe moyenne, et pour ceux et celles qui travaillent fort pour en faire partie.
[Traduction]
La première étape de l'élaboration de ce plan — et la plus importante — était d'être à l'écoute de la population canadienne, car comme vous le savez, le gouvernement ne peut agir seul, et les Canadiens s'attendent à des résultats tangibles. Je dois dire que le taux de participation à cet exercice de consultation a été extraordinaire.
Durant l'été, nous avons tenu 30 tables de discussions. Nous avons aussi invité les Canadiens à visiter notre site web et à partager leurs points de vue sur les médias sociaux. J'ai personnellement rencontré plus de 500 intervenants. Trois thèmes récurrents sont ressortis de nos consultations auprès des Canadiens. Je veux vous les présenter brièvement, car je tiens absolument à préciser que les idées dont je parle aujourd'hui ne reflètent pas seulement mon point de vue ou celui du gouvernement, mais sont absolument représentatives des consultations que nous avons menées auprès des petites et moyennes entreprises, des universitaires, de l'industrie et de la société civile, évidemment.
Premièrement, on nous a dit que pour stimuler l'innovation, il fallait pouvoir compter sur un plus grand nombre de personnes possédant les compétences adéquates et l'expérience nécessaire. Nous devons faire davantage pour préparer nos gens au marché de l'emploi qui évolue rapidement. Les étudiants des universités et des collèges doivent avoir accès à un plus grand nombre d'occasions d'apprentissage intégrées à l'emploi. En même temps, les personnes qui sont déjà sur le marché du travail doivent avoir plus d'occasions d'apprentissage continu.
Nous sommes aussi déterminés à faciliter et à accélérer les démarches des entreprises canadiennes qui veulent attirer les talents de l'étranger. N'oubliez pas que nous voulons faire preuve d'ouverture à l'égard des idées, du commerce et des gens.
Nous avons déjà commencé à aller de l'avant à ce chapitre. Comme beaucoup d'entre vous le savent probablement, pour avoir lu le récent Énoncé économique de l'automne, nous avons annoncé la Stratégie en matière de compétences mondiales du Canada.
Deuxièmement, on nous a parlé de la nécessité d'exploiter les technologies émergentes pour atteindre des résultats probants. Pour cela, il faut allouer nos ressources à des secteurs spécifiques qui sont assortis de missions audacieuses, comme la lutte contre les changements climatiques.
Enfin, les Canadiens nous ont dit qu'il était important pour notre pays de développer la prochaine génération d'entreprises concurrentielles à l'échelle mondiale. Dans les mois qui viennent, ces idées serviront de canevas aux travaux de notre gouvernement pour parachever notre programme d'innovation.
Notre gouvernement a déjà pris des mesures audacieuses pour stimuler l'économie au moyen de l'innovation. J'aimerais donc en parler brièvement.
Le Budget de 2016 prévoit deux milliards de dollars pour renouveler les campus des universités et des collèges au pays. Cet investissement, qui est unique en son genre, créera de bons emplois, mais permettra aussi aux étudiants, aux professeurs et aux chercheurs de disposer de locaux à la fine pointe de la technologie, des espaces conçus pour favoriser l'apprentissage permanent et l'acquisition des compétences. Ils pourront travailler en étroite collaboration avec leurs partenaires pour traduire leurs découvertes en produits et services.
Le budget prévoit aussi 800 millions de dollars au cours des quatre prochaines années afin de renforcer les réseaux et les grappes d'innovation. Ces investissements seront axés sur le développement des technologies habilitantes dans des domaines où le Canada pourrait être un chef de file à l'échelle mondiale.
Une autre enveloppe de 500 millions de dollars est prévue au budget pour l'extension des services Internet haute vitesse dans les régions rurales et éloignées. N'oubliez pas que nous voulons un programme d'innovation inclusif et que nous sommes déterminés à éliminer le fossé numérique auquel sont confrontées certaines de nos collectivités rurales et éloignées.
En outre, plus d'un milliard de dollars sont investis dans le développement des technologies vertes. Nous parlons ici de technologies qui favorisent l'efficacité énergétique, qui produisent moins d'émissions de carbone et qui sont meilleures pour l'environnement.
[Français]
Notre gouvernement a aussi comme priorité de collaborer avec tous les autres ordres de gouvernement afin de stimuler la croissance économique au moyen de l'innovation.
[Traduction]
En juin, j'ai présidé une réunion à laquelle participaient mes homologues provinciaux et territoriaux. Je dois avouer que c'était un peu surprenant. Je le souligne parce qu'il s'agissait de la première réunion du genre en 12 ans. C'était la première fois que je rencontrais mes homologues provinciaux et territoriaux pour discuter d'innovation et de développement économique. Cette réunion a donné le ton à un nouvel engagement constructif. Cet esprit de partenariat a mené, par exemple, à l'élaboration de la Stratégie de croissance pour l'Atlantique, qui a été lancée au cours de l'été.
La stratégie vise à stimuler les économies des provinces de l'Atlantique. Cette région traverse une période de faible croissance économique en raison du vieillissement de la population qui réduit la population active.
Un autre résultat important de notre collaboration avec les provinces et les territoires est le nouvel accord de principe sur le commerce intérieur, que nous appelons l'Accord de libre-échange canadien. Cet accord a été préparé de longue date et il reflète les aspirations de notre fédération.
L'accord est d'autant plus significatif qu'il a été conclu au moment où le reste du monde parle d'augmenter et non de réduire les obstacles au commerce.
[Français]
L'Accord de libre-échange canadien fournira un cadre ambitieux, progressif et moderne pour la libre circulation des biens et services sur tout notre territoire. Tous les Canadiens pourront donc en profiter, puisqu'ils auront plus de choix et de possibilités.
[Traduction]
Au cours de la prochaine année, mon personnel et moi travaillerons avec les Canadiens de tous horizons pour peaufiner et mettre en œuvre le programme d'innovation.
Nous donnerons aussi suite à notre engagement qui consiste à renforcer l'indépendance de Statistique Canada, tel que souligné dans le récent Énoncé économique de l'automne. Il s'agit d'un engagement que nous avons pris durant la campagne électorale et qui se reflétait dans ma lettre de mandat. C'est maintenant un aspect pour lequel nous avons clairement démontré notre rôle de chef de file, comme en témoigne la mise à jour économique.
Nous continuerons de travailler avec les organismes de développement régional. Par leur entremise, nous effectuerons des investissements stratégiques qui contribueront à diversifier et à renforcer les économies de chacune des régions de ce magnifique pays.
De plus, nous continuerons de soutenir les secteurs clés qui stimulent la croissance économique et l'innovation, ce qui englobe l'industrie de l'automobile, qui emploie plus d'un demi-million de Canadiens. Aujourd'hui, à la Chambre des communes, une question a été posée à ce sujet. Il s'agit donc d'une priorité pour tous les partis.
Je suis heureux de souligner que certains constructeurs d'automobiles ont signalé leur intention de faire de nouveaux investissements au Canada. À titre d'exemple, General Motors a annoncé une expansion majeure de ses activités d'ingénierie et de développement de logiciels au Canada. L'entreprise établira aussi en Ontario le siège de son centre mondial de développement pour les véhicules de demain. Ils ne font pas seulement d'importants investissements pour élargir leur mandat; ils indiquent également que le Canada sera un chef de file de l'innovation et de la création des technologies de demain.
Entre-temps, la forte demande au titre du Programme d'innovation pour les fournisseurs du secteur de l'automobile continue de susciter des occasions pour le développement de technologies émergentes au Canada.
L'industrie de l'aérospatiale est un autre moteur d'innovation tout aussi important au pays. J'ai prononcé un discours au Sommet canadien de l'aérospatiale plus tôt aujourd'hui.
Le président : Monsieur le ministre, je vous prie de m'excuser de vous interrompre pour quelques instants. Nous sommes conscients que vous devrez partir sous peu pour la tenue d'un vote, à 17 heures. J'aimerais savoir si vous pourriez revenir après le vote. Je vois que certaines personnes acquiescent de la tête.
M. Bains : La ministre Duncan et moi le ferons avec plaisir.
Le président : Merci. Dans ce cas, je vais vous permettre de poursuivre jusqu'à ce que vos assistants vous invitent à partir.
M. Bains : Comme je l'ai souligné, l'industrie de l'aérospatiale est un secteur essentiel qui emploie plus de 200 000 personnes; ce sont d'excellents emplois. Un travailleur de la fabrication dans le secteur de l'aérospatiale gagne 1,60 $ pour chaque dollar gagné par un travailleur des autres secteurs de la fabrication.
[Français]
Je suis heureux de vous faire part du fait que l'année a été très profitable pour l'industrie aérospatiale. Un événement important s'est produit lorsque Bombardier a obtenu de Transports Canada la certification nécessaire à l'exploitation de ses appareils de la Série C au Canada.
[Traduction]
J'aimerais conclure rapidement en parlant du secteur de l'aérospatiale. Bell Helicopter a relocalisé l'usine d'assemblage de l'un de ses jets des États-Unis au Canada. De plus, Pratt & Whitney a bien sûr négocié de nouveaux investissements au Canada.
En tant que gouvernement, nous favorisons une approche d'innovation axée sur les partenariats. Nous collaborons avec les provinces et les territoires, avec nos collèges et nos universités, avec le secteur privé et le secteur à but non lucratif. Les résultats que nous avons atteints au cours de la première année de notre administration témoignent de l'efficacité de cette approche.
Monsieur le président, chers collègues, je suis fier d'être au service d'un gouvernement qui écoute les Canadiens et répond à leurs besoins. Je me sens très privilégié de servir à vos côtés au nom de tous les Canadiens. J'ai hâte de discuter de nos lettres de mandat de façon plus approfondie. Merci.
Le président : Merci, monsieur le ministre. J'ai l'impression qu'on va bientôt vous éjecter de vos sièges; nous allons donc attendre votre retour. Je crois comprendre que ce sera possible.
Madame la ministre Duncan, nous avons hâte de vous entendre. Nous savons que vous devez partir, alors allez-y sans tarder.
M. Bains : Nous allons voter, puis nous reviendrons. Merci de votre patience.
Le président : Revenez le plus rapidement possible.
M. Bains : M. Knubley, le sous-ministre, est ici. L'arrangement est très simple : il répondra aux questions difficiles au nom de la ministre Duncan et en mon nom, puis nous reviendrons pour les questions plus faciles. Est-ce un arrangement équitable? Je plaisante; je reviendrai sous peu.
Le président : Chers collègues, souhaitez-vous poser des questions au sous-ministre Knubley? Je peux vous assurer qu'il est un des sous-ministres les plus compétents qu'on puisse trouver sur la Colline du Parlement pour les questions liées au développement économique. Il est rare d'avoir l'occasion de passer du temps avec lui. Puisqu'il est ici, il semble presque inconvenant de ne pas poursuivre.
Monsieur Knubley, nous passons aux questions; vous pouvez y répondre comme bon vous semble. Sénateur Eggleton, aimeriez-vous lui poser une question?
Le sénateur Eggleton : Certainement. J'ai une ou deux questions que je pourrais vous poser plutôt qu'aux ministres. Je vais réserver celles que j'avais pour les ministres, c'est-à-dire les questions d'ordre politique.
John Knubley, sous-ministre, Innovation, Sciences et Développement économique Canada : Bonne idée. Merci, sénateur.
Le sénateur Eggleton : Le ministre a mentionné quelque chose au sujet des services à large bande et des investissements à cet égard.
Le président : Oui; 500 millions de dollars. J'allais poser la même question.
Le sénateur Eggleton : C'est une question qui demeure fraîche dans notre esprit, étant donné que nous avons publié notre rapport sur la démence hier. Les gens des collectivités rurales et éloignées nous ont indiqué que c'était un besoin essentiel pour les personnes âgées, car on trouve peut-être davantage de personnes âgées dans les régions rurales que dans les centres urbains.
Ils restent généralement à la maison, là où se trouve leur famille. Mais ils doivent être en mesure, par l'entremise de télésanté et par un autre intermédiaire, d'obtenir les renseignements pour eux et pour leur famille en ce qui concerne la démence.
C'est donc une recommandation particulièrement importante dans notre rapport — la recommandation 23 — sur les services à large bande.
Quel en est l'échéancier? Quand serons-nous en mesure de mettre en place cette initiative?
M. Knubley : Cette initiative a été annoncée dans le budget de 2016. C'est un budget de 500 millions de dollars. Des consultations ont eu lieu au printemps et nous avons lancé le programme à la fin de l'automne.
Le sénateur Eggleton : Cette année ou l'année suivante? Il ne reste qu'un mois d'ici la fin de l'automne.
M. Knubley : Nous demanderons que des applications soient mises en place en décembre.
Le sénateur Eggleton : D'accord. Donc, sur le plan opérationnel...
M. Knubley : Désolé, mais nous avons eu dans le passé le programme Canada branché, qui a été lancé sous le gouvernement précédent dans le cadre du budget de 2014, si je me rappelle bien. Il a été lancé en juillet 2014. Nous avons étendu la couverture à 280 000 ménages et nous nous étions fixé l'objectif d'offrir cinq mégaoctets par seconde partout au pays.
Le programme que nous proposons maintenant de mettre sur pied ciblera plus particulièrement les collectivités très éloignées et essaiera d'offrir ces services aux collectivités éloignées dans le Nord mais également dans d'autres régions des provinces où les collectivités sont éloignées.
Le président : John, puis-je intervenir sur cette remarque précise? Comme vous le savez, je vis dans l'une des régions très éloignées du Canada, soit la Nouvelle-Écosse. Je n'habite pas trop loin d'une université. Je ne suis qu'à 25 minutes de l'Université Acadia. Il n'y a pas de services généraux à large bande dans la région, mis à part des services par satellite très dispendieux.
J'ai de la chance là où je suis car j'ai une ligne directe à une tour hertzienne et je peux avoir accès à ces services, mais la majorité des gens qui résident le long de la côte dans les régions rurales de la Nouvelle-Écosse ne peuvent pas avoir ces services. Ce nouveau budget de 500 millions de dollars permettra-t-il de desservir les régions très éloignées, ou continuera-t-on de dire que le système ne couvre pas encore les régions que je suis en train de décrire?
M. Knubley : Ce n'est pas vraiment sur une base régulière, mais nous collaborons avec les provinces pour cartographier les régions qui reçoivent de mauvais services. Dans chaque province, nous travaillons ensemble pour cibler les « régions éloignées » et la façon dont nous allons procéder.
Dans le cas de la Nouvelle-Écosse, il nous reste encore du travail à faire pour établir la façon dont nous allons procéder.
La sénatrice Merchant : Pouvez-vous me dire comment ce programme touche les collectivités des Premières Nations? Il y a des collectivités éloignées. Comment en bénéficieront-elles?
M. Knubley : L'idée dans ce cas particulier consiste à dresser une liste précise de communautés autochtones. Une partie de ces 500 millions de dollars seront versés à ces collectivités.
La sénatrice Merchant : Comment procédez-vous, si je peux poser cette question? Les avez-vous ciblées?
M. Knubley : Habituellement, on fait beaucoup de travail technique. Il y a deux façons de faire. La première, c'est que nous effectuons le travail technique avec les autorités provinciales et les fournisseurs dans chaque province. Nous avons en fait préparé des cartes détaillées de la couverture à large bande et avons relevé les lacunes. La deuxième, c'est que nous élaborons le plan en tenant une série de consultations. Nous avons mené des consultations au cours des trois derniers mois, qui ont commencé à la mi-juin.
La sénatrice Seidman : J'aimerais me concentrer sur l'exposé du ministre. Il a dit qu'il avait organisé des tables rondes, rencontré des intervenants, et qu'il y avait des thèmes récurrents.
Vous avez entendu parler qu'il faut tirer parti des technologies émergentes et cibler les ressources dans des secteurs précis. Les Canadiens ont dit qu'il est important que le pays crée la prochaine génération d'entreprises concurrentielles à l'échelle mondiale. Vous comprenez le thème sur lequel je me concentre ici.
Le budget prévoit 800 millions de dollars pour les quatre prochaines années afin de renforcer les réseaux et les grappes d'innovation, et de se concentrer sur les technologies où le Canada a le potentiel de faire preuve de leadership à l'échelle mondiale.
C'est quelque chose qui m'intéresse beaucoup. Je siège à un autre Comité où nous discutons dans le cadre de notre étude de l'énergie durable et de leadership mondial, et nous avons entendu à maintes reprises qu'il y a des défis pour passer de la R-D à la commercialisation d'un produit sur le marché. C'est un défi à l'heure actuelle au pays, mais il existe d'immenses possibilités, comme nous le disons, de faire preuve de leadership, de concevoir la technologie et de commercialiser cette technologie dans le monde entier.
Quelles sont nos forces et nos faiblesses? Comment allez-vous procéder? Le témoin y a fait souvent allusion dans son exposé. Quels sont les domaines où nous faisons preuve de leadership, et comment allons-nous montrer et améliorer ce leadership mondial?
M. Knubley : Permettez-moi de commencer par le haut. Le ministre a parlé de nos consultations sur le programme en matière d'innovation. Il y a eu 30 tables rondes. Nous avons fait appel à des champions externes, pour ainsi dire, qui ne font pas partie du ministère ou du gouvernement, pour mener ces consultations, qui ont eu lieu au cours des trois derniers mois.
Dans le cadre de ces consultations, comme le ministre l'a dit, on a relevé trois sujets prioritaires. Nos consultations ont porté sur six sujets. L'un de ces sujets était le talent. Toutes les entreprises qui sont venues témoigner ont dit qu'elles commencent presque toujours par se pencher sur le talent et sur la façon dont ces questions sont importantes pour s'assurer d'avoir les compétences voulues dans l'avenir.
Ce que je dirais, si l'on compare avec les discussions que nous avons eues dans le passé sur l'innovation avec les entreprises, c'est que l'on peut facilement voir l'importance que l'on accorde aux talents et à quel point il est important que les entreprises aient les bons employés. Je pense que j'ai appris, dans le cadre de ces consultations, que l'innovation est aussi importante que les ressources humaines puisque nous cherchons à offrir des produits ou des processus à valeur ajoutée.
Je pense que le problème, c'est le vieillissement de la population, mais aussi les technologies émergentes. Premièrement, il y a le talent.
Deuxièmement, il y a les technologies émergentes. Je pense que ce que nous constatons tous, c'est qu'il y a des technologies qui évoluent. Les stratégies commerciales doivent changer en raison de la fabrication de pointe, de la robotique, d'Internet, et cetera. Les entreprises ont du mal, dans une certaine mesure, à suivre le rythme des changements et des besoins, et il y a des possibilités.
Troisièmement, il y a les entreprises en expansion. Les éléments de preuve dont nous disposons révèlent que le Canada excelle dans la création d'entreprises. C'est vrai dans le secteur des technologies propres également. En fait, quelques-unes des données montrent que nous pouvons créer des entreprises plus rapidement que les États-Unis. Là où nous battons de l'aile cependant, c'est pour faire prendre de l'expansion aux entreprises de taille moyenne pour qu'elles deviennent de grandes entreprises. Ce que l'on fait habituellement — et on vous en a parlé —, c'est qu'une entreprise américaine viendra et achètera la propriété intellectuelle et ramènera le produit à Silicon Valley ou ailleurs. Je pense que nous voulons vraiment — et il y a un large consensus à cet égard — nous améliorer au Canada pour permettre à nos jeunes entreprises de devenir des entreprises de taille moyenne et de grandes entreprises. Je vais m'arrêter ici. Je sais qu'il y avait d'autres volets à la question.
Le président : Oui, il y en a effectivement. Je pense que je veux entendre encore quelques collègues, puis nous pourrons revenir pour approfondir la question. Je pense que vous avez bien entamé la discussion.
La sénatrice Raine : C'est formidable d'avoir l'occasion de vous poser quelques questions.
Le président : Une question.
La sénatrice Raine : Une question, d'accord.
Dans quelle mesure pensez-vous que la science des humains cause les changements climatiques? J'imagine que ce qui me préoccupe, c'est qu'il y a un problème qui est très polarisé, et je sais qu'il existe des avis et des traités scientifiques en ce qui concerne les deux côtés de la question. Je ne pense pas que nous avons tenu le débat approprié. Ce qui était un débat scientifique a dégénéré et est presque devenu un débat fanatique. Je ne pense pas que ce soit sain.
Je sais très bien que, avec le nouveau gouvernement aux États-Unis, nous pourrions nous placer dans une position très précaire si nous décidons de mettre en place des programmes qui seront coûteux. Cela pourrait vraiment nuire à notre économie. Je me demande donc comment vous allez régler cette situation.
M. Knubley : Nous sommes résolus à utiliser les données scientifiques comme base pour aller de l'avant avec des initiatives de lutte contre les changements climatiques. La ministre Duncan en discutera lorsqu'elle comparaîtra.
La sénatrice Raine : D'accord.
M. Knubley : Je pense que ce que je veux signaler, à la suite de la conférence de Paris, c'est que le gouvernement a créé quatre groupes de travail. Celui sur lequel nous nous concentrons le plus est le groupe de travail sur l'Innovation, les Sciences et le Développement économique — et le ministre Bains en est le coprésident avec les provinces — qui examinera la croissance propre, l'innovation et les emplois. Ces groupes de travail se penchent davantage sur la façon de promouvoir des opérations durables au sein des entreprises dans l'économie et non pas seulement dans le secteur des ressources naturelles. Je pense que ce que j'ai observé en tant que sous-ministre est que de nombreuses entreprises de nos jours sont très désireuses d'améliorer leurs pratiques éconergétiques durables, en partie parce que c'est ce que les consommateurs veulent. Je pense que c'est l'une des choses que nous avons apprises dans le cadre du travail que nous avons fait avec les provinces sur la croissance propre.
L'autre aspect — et je pense qu'il se rapporte dans une certaine mesure à quelques points que la sénatrice Seidman a soulevés dans ses questions —, c'est à quel point les technologies propres sont importantes pour le Canada. Il y a des entreprises très solides au Canada. Certaines d'entre elles ont tendance à être de plus petite taille et très axées sur les exportations, et il y a des possibilités commerciales pour faire prendre de l'expansion à ces entreprises et à les aider à exporter leurs produits.
Je dirais peut-être en terminant que je suis d'accord pour dire qu'il est regrettable qu'il y ait un débat polarisé sur cette question. Je pense qu'il existe des preuves scientifiques qui vous mènent à des mesures raisonnables entourant la croissance durable, mais également aux autres secteurs qu'étudient les groupes de travail du gouvernement, qui se rapportent à la réduction des risques, à l'adaptation et à la tarification du carbone.
La sénatrice Nancy Ruth : Je suis très intéressée par la façon dont les ministères utilisent les analyses sexospécifiques. Ce n'est pas le format qui compte; c'est la façon de mesurer les résultats.
Donc, compte tenu de l'enthousiasme entourant les industries de l'automobile, de l'aérospatiale et de la croissance propre, comment appliquez-vous les analyses sexospécifiques, et comment les mesurez-vous?
M. Knubley : C'est une excellente question.
La sénatrice Nancy Ruth : C'est ce que je pensais.
M. Knubley : Je pense que je répondrai que, tout d'abord, au sein du ministère, il y a des processus entourant les analyses sexospécifiques, et nous avons vraiment fait ce qu'il fallait, pour ainsi dire, relativement au travail que nous faisons entourant ces initiatives précises.
Donc, à mesure que les sujets sont présentés aux ministres pour qu'ils les examinent, nous suivons ce processus entourant les analyses sexospécifiques et nous faisons des recommandations en ce sens, mais permettez-moi d'essayer de répondre à votre question très précise. Je pense que vous entendrez la ministre Duncan et la ministre Chagger parler souvent de l'importance des femmes dans le secteur scientifique, de l'importance des femmes dans les disciplines STIM. Lorsque nous allons de l'avant et travaillons, par exemple, dans le secteur aérospatial ou le secteur de l'automobile, nous travaillons constamment avec les entreprises pour trouver des moyens d'améliorer la formation des gens dans ces secteurs d'une façon plus adaptée à l'égalité entre les sexes.
La sénatrice Nancy Ruth : Ce qui me préoccupe, c'est que nous avons le processus depuis plus de 20 ans.
M. Knubley : Oui.
La sénatrice Nancy Ruth : Mais nous n'avons pas obtenu de résultats positifs. Nous suivons encore le processus.
M. Knubley : Oui.
La sénatrice Nancy Ruth : Donc, comment allez-vous mesurer les résultats?
M. Knubley : Eh bien, je pense que vous verrez que, dans le cadre des initiatives, ce gouvernement tient généralement beaucoup aux paramètres. J'ai en fait mis sur pied un nouveau groupe dans mon organisation pour créer des paramètres pour nos activités plus particulièrement.
Dans ce cas-ci, je vous dirais que nous essayons vraiment d'établir des résultats précis liés aux femmes dans le secteur scientifique, les disciplines STIM et le codage pour pouvoir les atteindre. Je suis d'accord avec vous qu'il est frustrant qu'il n'y ait pas eu plus de résultats au cours des 20 dernières années.
La sénatrice Merchant : Je vais poser une question sur le recensement car le ministre Bains l'a mentionné. Vous avez maintenant le formulaire détaillé du recensement — que vous avez rétabli —, mais j'aimerais savoir s'il a changé. Le formulaire détaillé du recensement a-t-il changé par rapport au précédent?
M. Knubley : Non, le statisticien en chef, en consultation avec les ministres, a lancé le recensement de 2016. Les questions dans le recensement, à l'exception d'une, je crois, sont les mêmes que dans le recensement obligatoire précédent.
La sénatrice Merchant : Je vois. Des coûts supplémentaires sont-ils associés au formulaire détaillé du recensement par rapport au formulaire abrégé? Quel type de résultats cherchez-vous à atteindre que vous ne pouviez pas obtenir avec le formulaire abrégé?
M. Knubley : Il faudrait que je vous revienne là-dessus car je ne suis pas certain des coûts qui sont associés au recensement. Cela relève évidemment du statisticien en chef.
Le sénateur Eggleton : Un point qui figure dans les lettres de mandat des deux ministres est l'établissement de nouvelles chaires de recherche au Canada pour contribuer à stimuler la créativité qui mène à des recherches de pointe. Ce sont les chaires de recherche du Canada pour les technologies durables, plus précisément. Comment cela se présente-t-il?
M. Knubley : Le programme investit environ 265 millions de dollars par année pour attirer et retenir les esprits les plus accomplis et prometteurs au monde. Il finance près de 1 700 chercheurs dans plus de 70 universités au Canada.
La ministre Duncan a annoncé un nouveau concours du Programme des chaires d'excellence en recherche du Canada. Avec cette annonce, et cela se rapporte à une question précédente, elle a mis en relief l'importance de l'équité et de la diversité. Ce concours est en cours en ce moment et donnera lieu à la nomination de nouvelles personnes à des chaires de recherche au moment opportun.
Le sénateur Eggleton : Il n'y a pas encore eu de résultats, seulement ces plans et l'argent alloué?
M. Knubley : Non, la façon dont ce programme fonctionne habituellement, c'est que du financement est offert pour un certain nombre d'années. Chaque année, nous examinons le nombre de chaires pouvant être ajoutées. Nous envisageons, je pense, d'ajouter de 10 à 15 chaires de recherche, et un concours a été lancé pour nommer ces personnes.
Le sénateur Eggleton : Vous avez dit qu'« au moment opportun », des décisions seront prises. Par « au moment opportun », on parle de combien de temps? Est-ce que ce sera au cours de la prochaine année?
M. Knubley : Je répète que c'est un concours. Nous prenons le temps de voir qui sont les vrais leaders que nous voulons nommer. Nous voulons la bonne proportion d'hommes et de femmes, alors je ne peux pas vous donner de délai.
Le sénateur Eggleton : Nous voulons également que les choses avancent.
M. Knubley : Je tiens simplement à dire qu'il y a déjà un certain nombre de chaires de recherche.
Le sénateur Eggleton : Oui, je le sais, mais c'est une promesse qui a été faite lors de la campagne électorale et qui figure dans les lettres de mandat.
La sénatrice Seidman : Je vais tout simplement reprendre ma question, alors... pour que vous ayez la chance d'y répondre.
Quelles sont les forces du Canada? Quels sont les technologies ou les secteurs de croissance clés où le Canada peut attirer des investissements, faire croître les entreprises et attaquer le marché mondial?
M. Knubley : Bien qu'il n'y ait rien de confirmé, nous songeons à un processus qui permettra aux gens, surtout aux entreprises qui font partie des regroupements, de présenter une proposition de valeur au gouvernement quant à la façon dont elles favoriseront les technologies émergentes, les partenariats et la collaboration, et la présence à l'échelle internationale.
Le processus permettra à certaines entreprises ou organisations comme Communitech ou COSIA de désigner les lacunes qui doivent être corrigées.
Cela étant dit, la force du Canada réside dans plusieurs domaines. Par exemple — même si c'est du domaine purement scientifique — on a fait plusieurs annonces relatives au Fonds d'excellence en recherche Apogée Canada. Je vais vous donner des exemples de financement important en vue de la recherche fondamentale. À mon avis, cela démontre la force du Canada.
Voici donc une liste. Premièrement, le Nord et les enjeux connexes. Deuxièmement, la science et la technologie quantiques. L'Université de Sherbrooke, l'Université de la Colombie-Britannique et l'Université Waterloo ont reçu plusieurs prix à cet égard. Le marché alimentaire mondial... et vous avez probablement entendu Dominic Barton parler des forces du Canada dans le secteur de l'alimentation, et des possibilités pour le Canada de tirer profit de la croissance de la classe moyenne en Asie. On remet un prix associé à la médecine régénérative et à la théorie sur les cellules souches... de nombreuses forces à cet égard.
On a remis un prix pour les technologies océanologiques. Sur la côte Ouest et la côte Est, ce prix a été remis à l'Université Dalhousie, à l'Université de l'Île-du-Prince-Édouard et à l'Université Memorial de Terre-Neuve. L'Ouest a également des forces en matière de technologies océanologiques.
Je crois que l'intelligence artificielle est un autre domaine dont nous entendons beaucoup parler. Les villes de Montréal et de Toronto sont des chefs de file en matière d'intelligence artificielle.
Je pourrais continuer, mais je crois que le Canada a de grandes forces dans certains domaines, à une époque où les changements sont rapides et où les nouvelles technologies sont nombreuses. Le défi pour le Canada est toujours de transformer le travail scientifique fondamental, auquel nous excellons, en des occasions commerciales. Nous espérons que la nouvelle conception du programme dont nous parlons permettra d'attaquer la question de la commercialisation et de transformer la science fondamentale, dans laquelle nous venons d'investir, en une occasion commerciale.
La sénatrice Seidman : Dans la lettre de mandat du ministre...
M. Knubley : Le ministre Bains?
La sénatrice Seidman : Oui, pardon. Dans la liste des « grandes priorités », le deuxième point est le suivant :
Améliorer la qualité des données accessibles au public au Canada. Cela nécessitera une collaboration avec Statistique Canada, le président du Conseil du Trésor et d'autres ministères et agences afin de concevoir une initiative des données ouvertes qui tiendra compte des données volumineuses et qui rendra accessibles au public davantage de données payées par les Canadiens.
Pourriez-vous me dire où nous en sommes avec le projet des données ouvertes et leur accessibilité au public?
M. Knubley : Oui. Le Conseil du Trésor est responsable des initiatives en matière de données ouvertes. Notre ministère travaille en étroite collaboration avec lui à cet égard. Nous travaillons avec les entreprises de télécommunications du secteur des TIC sur les mégadonnées et les possibilités connexes. Encore une fois, nous travaillons en collaboration dans ce domaine et nous espérons que certaines perspectives organisationnelles se transformeront en des occasions commerciales concrètes.
La ministre Duncan veut aussi vous parler du soutien que nous offrons aux universités par l'entremise de CANARIE et de Calcul Canada. Nous examinons leurs activités afin de veiller à offrir un soutien adéquat aux infrastructures numériques des universités.
La sénatrice Seidman : Donc, vous dites que je devrais poser plus de questions au ministre Bains à ce sujet?
Le président : Nous y arrivons.
M. Knubley : Oui, je crois que ce serait une excellente idée de lui en parler.
La sénatrice Seidman : Quelle coïncidence : le ministre vient tout juste d'entrer.
La sénatrice Raine : C'est une question facile.
M. Knubley : Je disais que la ministre Duncan voudrait peut-être parler de Calcul Canada et de CANARIE.
Le président : Étant donné le déroulement de la séance, je vais revenir aux ministres, même si nous avons eu un excellent échange avec le sous-ministre qui, comme vous le savez, est l'un des meilleurs sur la Colline.
Cela étant dit, madame Duncan, je vous invite à nous présenter votre exposé.
L'honorable Kirsty Duncan, C.P., députée, ministre des Sciences : Monsieur le président, je tiens d'abord à vous remercier de me recevoir. C'est un honneur pour moi d'être ici aujourd'hui. Je vous remercie de l'invitation. C'est un honneur particulier parce que j'ai eu le privilège de travailler avec bon nombre d'entre vous au cours des dernières années, et je tenais à vous remercier avant de commencer.
[Français]
Je suis heureuse de me trouver devant cet auguste comité. Je vous suis reconnaissante de me donner l'occasion aujourd'hui de m'exprimer au sujet de mon mandat et de ce qui est fait pour soutenir les sciences dans notre pays.
[Traduction]
Je tiens aussi à saluer mon grand ami et collègue Navdeep Bains, ministre de l'Innovation, des Sciences et du Développement économique. Vous avez aussi entendu John Knubley et, comme vous l'avez dit, monsieur le sénateur, c'est un des meilleurs sous-ministres de la Colline.
[Français]
Monsieur le président, en novembre dernier, le premier ministre m'a demandé de prendre la responsabilité du soutien à la recherche et de l'intégration des considérations scientifiques dans nos choix en matière de politiques.
[Traduction]
Comme le premier ministre l'a écrit, le soutien à la science est un pilier essentiel de notre stratégie visant à favoriser une croissance économique durable et à assurer la croissance de la classe moyenne. Renforcer le rôle de la science est assurément une chose qui me passionne. Dès le début, nous avons clairement fait comprendre aussi bien aux représentants des médias qu'aux membres du public que les scientifiques du gouvernement devraient avoir la liberté de parler librement de leur travail, et qu'ils pouvaient le faire.
En mai dernier, j'ai travaillé avec mon collègue, le président du Conseil du Trésor, Scott Brison, à la publication d'une nouvelle politique sur les communications du gouvernement. La politique est claire : les spécialistes — y compris les scientifiques — peuvent parler publiquement de leur travail sans nécessairement avoir été officiellement désignés pour le faire.
Même que le gouvernement aplanit les obstacles qui empêchent les scientifiques fédéraux de faire part de leurs connaissances à leurs pairs, alors qu'ils travaillent tous à l'atteinte des mêmes objectifs. À cette fin, j'ai rencontré les sous-ministres des ministères et organismes à vocation scientifique à une toute première réunion de réflexion cet été. J'ai insisté sur la nécessité de promouvoir une meilleure intégration interportefeuille, et je me réjouis vraiment de constater les progrès accomplis jusqu'à maintenant dans les domaines des ressources humaines, des laboratoires, des infrastructures et des technologies de l'information.
[Français]
Nous effectuons également des investissements concrets qui amélioreront la capacité scientifique fédérale.
[Traduction]
Par exemple, en mai dernier, j'ai travaillé avec le ministre des Pêches en vue d'annoncer un investissement de 197 millions de dollars qui nous permettra de prendre des décisions plus éclairées concernant nos océans, nos voies navigables et nos pêches. Grâce à cet investissement, 135 nouveaux emplois seront créés dans le domaine scientifique à l'échelon fédéral. Il s'agit de la plus importante campagne de recrutement en vue de rétablir les sciences océaniques à leur juste valeur.
Et pour veiller à ce que les travaux scientifiques menés au sein de l'administration fédérale soient accessibles à la population, le gouvernement a créé le poste de conseiller scientifique en chef. Les démarches en vue de pourvoir ce poste seront lancées sous peu.
[Français]
Monsieur le président, la science est une composante essentielle du Programme d'innovation du Canada.
[Traduction]
Et la capacité de notre pays d'être concurrentiel et prospère dépend de la créativité et du talent de nos concitoyens. C'est pourquoi j'ai lancé au mois de juin un examen indépendant du financement fédéral consacré aux sciences afin de nous assurer que le financement que nous accordons est stratégique et efficace, et qu'il répond aux besoins des scientifiques. Je m'attends à recevoir les recommandations du comité d'examen d'ici la fin de l'année.
Nous encourageons également une plus grande collaboration entre les chercheurs et les entreprises, ainsi que l'augmentation de possibilités de stages et d'enseignement coopératif.
Au cours de la même période, nous avons lancé un certain nombre d'initiatives de financement visant à renforcer le milieu de l'enseignement. Comme l'a fait valoir mon collègue, le ministre Bains, nous avons octroyé 2 milliards de dollars en vue d'améliorer l'infrastructure de recherche et d'innovation dans les établissements postsecondaires partout au pays. Nous avons aussi octroyé 95 millions de dollars supplémentaires par année aux trois conseils subventionnaires à l'appui de la recherche axée sur la découverte, soit la plus importante hausse jamais vue en 10 ans, et 900 millions de dollars pour les projets de recherche transformationnelle au titre du Fonds d'excellence en recherche Apogée Canada.
En octobre, j'ai lancé également un concours visant l'attribution de 11 nouvelles chaires d'excellence en recherche du Canada, dont au moins deux seront établies dans les domaines reliés aux technologies propres et durables.
[Français]
Ce sont là des exemples de ce que nous avons accompli au Canada.
[Traduction]
De plus, j'ai participé à plusieurs réunions de haut niveau en Chine, au Japon, en Belgique et en Allemagne en vue de promouvoir la science canadienne, de voir ce que les autres pays font de façon exemplaire et d'établir de nouveaux partenariats scientifiques.
Et, en septembre, j'ai assisté à une réunion des ministres des Sciences pour l'Arctique à la Maison-Blanche. Partout où je suis allée, les gens étaient très désireux d'en apprendre davantage sur le Canada, sur notre vision et sur notre ouverture, et aussi sur ce que nous avons comme plan pour l'avenir.
Ce plan comprend la création de possibilités pour les chercheurs, surtout pour les femmes, les Autochtones et les groupes sous-représentés.
[Français]
La diversité est un facteur important du potentiel créatif des gens, des organisations et des nations.
[Traduction]
C'est pourquoi nous devons absolument prendre des dispositions pour lever les obstacles qui empêchent les femmes de faire carrière en science. À cette fin, nous avons rétabli l'enquête du Système d'information sur le personnel d'enseignement dans les universités et les collèges. Nous serons ainsi en mesure de prendre des décisions éclairées au sujet des chercheurs et du corps professoral des universités.
En outre, le Programme des chaires de recherche du Canada a mis en place des mesures visant à accroitre la participation des femmes. Et dans le cadre du concours de 2016 du Programme des chaires d'excellence en recherche, nous avons établi de nouvelles exigences destinées à renforcer l'équité et la diversité.
Monsieur le président, plus le Programme d'innovation prendra de l'ampleur, plus la science jouera un rôle important dans nos processus décisionnels et nos choix d'investissements. Et je compte bien poursuivre sur la lancée de ce que nous avons accompli au cours de l'année.
[Français]
Merci, monsieur le président.
[Traduction]
Le président : Je vous remercie tous deux de votre présence ici aujourd'hui.
Je vais vous poser une question avant de passer à la liste des intervenants. Je rappelle à mes collègues que nous revenons à la liste des intervenants d'origine, et que trois noms y figurent pour le moment.
Madame Duncan, je connais maintenant beaucoup mieux les récents développements relatifs à notre capacité de recherche de base et la recherche exceptionnelle qui est réalisée au pays. Bien sûr, la société tire profit de ces recherches lorsqu'elles se traduisent par des développements sociaux et économiques. Je vais donc poser une question à M. Bains à ce sujet.
Vous avez tenu de nombreuses consultations. Vous avez rencontré de nombreux innovateurs et intervenants en matière de développement économique. J'aimerais que vous me parliez de l'innovation naissante au pays et des idées novatrices qui seront mises en œuvre, de même que des nouvelles possibilités économiques et capacités d'accès au marché pour l'incroyable secteur des sciences au pays.
Pourriez-vous nous faire part de vos observations à cet égard?
M. Bains : Bien sûr. Je vous remercie de votre question. Vous avez soulevé un point important, essentiel et qui correspond aux commentaires de la ministre Duncan : les sciences sont une composante essentielle du programme d'innovation et il faut en être fiers. Nous représentons environ 0,5 p. 100 de la population mondiale et nous produisons 2 p. 100 des publications mondiales. Notre influence est plus grande que notre poids démographique. Nos publications sont de grande qualité. C'est un des indicateurs, en plus du montant de recherche et développement investi dans l'enseignement supérieur. Nous sommes au premier rang des pays du G7. La science est donc une base essentielle.
Sous la direction de la ministre Duncan, nous avons accordé un financement accru aux conseils de subvention. Bien sûr, comme je l'ai dit plus tôt, nous avons rétabli le questionnaire détaillé de recensement obligatoire, signe que nous accordons une importance particulière à la science.
Je me suis surtout concentré sur le volet de la commercialisation, en plus de ce à quoi vous avez fait référence. C'est essentiel, parce que trop souvent, nous avons des idées, mais nous ne tirons pas profit de la propriété intellectuelle, et les idées sont commercialisées à l'étranger.
Quelques domaines se démarquent du lot. Je sais que mon sous-ministre a parlé des trois thèmes clés qui sont ressortis de nos consultations, et j'y ai fait référence dans mon exposé : les gens, le talent et l'apprentissage continu.
Les nouvelles technologies en sont un autre. Certaines plateformes horizontales ont fait surface et montrent que le Canada est un chef de file dans ce domaine. Il y a aussi l'intelligence artificielle, qui modifie et perturbe les activités de tous les secteurs de l'économie.
Enfin, il y a l'informatique quantique. C'est une autre technologie horizontale qui a une incidence importante.
Toutefois, le gouvernement consacre beaucoup de temps et d'énergie aux technologies propres, alors que nous effectuons une transition vers une économie à faibles émissions de carbone. Nous avons établi un fonds de 1 milliard de dollars dans le dernier budget pour démontrer notre engagement à l'égard de la commercialisation des technologies propres, et on a trouvé de nombreuses solutions dans ce domaine. Je pense par exemple aux technologies océanologiques dans le Canada atlantique, à l'agriculture et à la transformation des aliments, et à leur valeur ajoutée. De nombreuses solutions émergent dans ces domaines, et c'est essentiel.
J'étais en Inde la semaine dernière et je peux vous dire que le pays est confronté à d'importants problèmes de pollution. J'étais à Delhi et la qualité de l'air n'a jamais été aussi mauvaise en 17 ans. C'était vraiment terrible. Mes homologues m'ont dit qu'ils voulaient tirer profit de nos investissements dans les technologies propres. C'est donc un domaine émergent, et très important.
Il ne faut toutefois pas sous-estimer certains des secteurs clés qui existent déjà depuis longtemps au Canada, comme le secteur de l'automobile. GM vient tout juste d'annoncer la création de 1 000 postes d'ingénieur pour développer les logiciels et la technologie de l'automobile du futur. Le secteur de l'aérospatiale est toujours au premier ou au deuxième rang en matière d'investissement dans la recherche et le développement, et crée des technologies de pointe. Les industries de l'automobile et de l'aérospatiale sont donc très fortes. Le corridor Toronto-Waterloo compte aussi beaucoup d'entreprises en démarrage dans le domaine des technologies de l'information et des communications, et des sciences de la vie.
De nombreuses solutions émergent, de petite ou de grande portée, et c'est prévalant dans tous les secteurs. Les technologies sont maintenant répandues partout, qu'il s'agisse de technologies financières, de technologies océaniques ou de technologies propres. Ce que je veux souligner, c'est que l'intelligence artificielle, par exemple, ou l'informatique quantique formeront la base d'une grande partie de la commercialisation et des technologies qui vont émerger.
Le président : Merci beaucoup. Je vais maintenant passer à la liste des intervenants. Si j'ai bien compris, les ministres devront partir au plus tard à 18 heures. Je vais appliquer la règle voulant qu'on pose une question à la fois, et nous allons faire le tour autant de fois que possible.
Le sénateur Eggleton : Nous ne pourrons pas poser des questions à chacun des ministres?
Le président : Non. Une seule question. Je vais commencer par le sénateur Eggleton, qui sera suivi de la sénatrice Seidman.
Le sénateur Eggleton : Merci à vous deux pour vos exposés. Vous avez énoncé plusieurs programmes. Vous avez exprimé une vision. Vous avez dit : « Voici l'argent que nous avons consacré à cela, et voici toutes les réunions que nous avons tenues pour y arriver. » La prochaine fois, nous aimerions que vous veniez nous parler des effets et des résultats, car nous avons besoin de cela.
Monsieur le ministre Bains, ce que vous avez énoncé est très prometteur. Cependant, notre économie est faible, alors il faut que certaines de ces choses soient mises en œuvre très bientôt, et non à un moment donné.
Je vais vous interroger sur un des volets de votre mandat. J'ai des questions à vous poser, et à la prochaine occasion, je poserai des questions à la ministre Duncan.
L'une de vos responsabilités est de soutenir la ministre du Commerce international et de concevoir des programmes pour aider les entreprises canadiennes à accroître leurs exportations, à étendre la portée de leurs partenaires commerciaux et à se préparer et s'adapter pour pouvoir profiter de la mise en œuvre de nouveaux accords commerciaux. Des déclarations semblables ont été faites par votre parti lors de la campagne électorale.
Je pense que c'est particulièrement important. Bien sûr, j'ai un intérêt particulier dans cela. À l'époque où j'étais ministre du Commerce international, le ministre de l'Industrie d'alors, John Manley... Nous avions en fait un processus de collaboration afin d'aider nos industries à percer dans les marchés étrangers et à ne pas se limiter aux États-Unis. Nous voulions étendre la portée de nos efforts, et peut-être qu'on n'a jamais eu autant besoin de cela que maintenant. Perrin Beatty l'a clairement dit hier, quand il parlait du genre de situation que nous connaissons, avec la nouvelle présidence des États-Unis.
Le gouvernement a signé l'AECG en Europe. Comme dans tous les accords commerciaux, il y a des chiffres qui disent que nous pourrons avoir tel nombre d'emplois, que nous aurons tel PIB, et telle croissance de l'économie. Mais pour cela, il faut que nos industries en profitent. C'est un cadre favorable. Ça ne va pas tomber du ciel. Il faut beaucoup pousser et encourager cela. Nous sommes une nation commerçante, et cet accord pourrait être très important pour nous, alors nous avons vraiment besoin des mécanismes qui nous permettront d'encourager nos industries à prendre de l'expansion et à exporter dans ces autres marchés.
Dites-moi les progrès que vous faites sur ce plan. Dites-moi ce que vous faites en particulier pour faire ce que les documents de la campagne électorale disaient : « Nous développerons une nouvelle stratégie pour promouvoir nos exportations qui aidera les entreprises à tirer parti des nouveaux accords de libre-échange. » Dites-moi, qu'est-ce que vous avez prévu pour cela?
M. Bains : Je vous remercie beaucoup de votre question. J'estime que vous avez tout à fait raison. En matière d'innovation, il faut des éléments à court et à long terme. Une partie de ce que nous avons prévu à court terme — l'investissement stratégique de 2 milliards de dollars dans nos universités et collèges — doit prendre effet immédiatement. Nous avons lancé cet ambitieux programme. Nous avons pris les engagements à cette fin, par exemple. Nous avons donc des mesures à court terme aussi dans notre budget.
Certaines des choses qui vont prendre du temps — et mon sous-ministre en a parlé tout à l'heure — sont liées à la stratégie relative aux réseaux et aux grappes d'innovation, avec la création des centres d'excellence mondiaux. Il faudra déployer des efforts sur plusieurs années pour les voir prendre de l'importance et influer sur l'expansion des entreprises et la création d'emplois.
Cependant, cette fois-ci, en matière d'innovation, je me permets de souligner que des leçons ont été apprises. J'ai parlé avec les anciens ministres de l'Industrie.
Un élément diffère, cette fois, et c'est la nature inclusive des efforts. Nous nous concentrons sur les jeunes, les collectivités autochtones, les femmes et les nouveaux Canadiens et nous nous penchons sur le fossé numérique. Je sais que vous avez parlé de cela, plus tôt, en discutant de connexion à large bande. Ceci est différent. Nous voulons véritablement être inclusifs, car nous ne le sommes pas; nous voyons les enjeux sociaux et économiques qui prennent forme dans d'autres parties du monde, avec le Brexit et les propos qui se tiennent aux États-Unis.
L'autre chose, c'est qu'il faut nous concentrer sur des aspects essentiels. C'est la raison pour laquelle nous avons trois éléments stratégiques clés entourant le talent, les technologies en matière de ressources humaines et les entreprises à forte croissance.
Nous reconnaissons aussi que le modèle doit être axé sur les partenariats. Le gouvernement n'a pas toutes les solutions. Nous faisons vraiment de l'excellent travail quand il s'agit des investissements en recherche et développement. Nous sommes au neuvième rang des pays de l'OCDE concernant le soutien du gouvernement à la recherche et au développement, mais l'industrie tire de l'arrière par rapport à nos pairs. Sur le plan de l'industrie, le Canada arrive au 22e rang sur 34 pays, concernant les investissements dans la recherche et le développement.
Nous devons faire débloquer une partie de l'argent qui se trouve au bilan. Ce que nous cherchons à faire différemment, cette fois-ci, c'est d'obtenir véritablement la participation de l'industrie, des milieux universitaires et de la société civile, car nous avons besoin d'un modèle et d'un effort de collaboration.
Ce que vous avez dit à propos de l'exécution est fondamental. Par exemple, nous avons le Programme d'innovation Construire au Canada, le PICC. C'est un programme visant l'achat d'innovations précommerciales. C'est un programme de 40 millions de dollars. La participation ne correspond qu'à 12 millions de dollars. Nous achetons pour des milliards de dollars en produits et services, nous réservons 40 millions pour les innovations précommerciales, mais ce n'est qu'environ le quart de ce montant qui est utilisé. Cela vous montre ce qu'il en est de l'exécution, alors je pense que nous devons faire mieux sur ce plan.
Concernant votre dernier point, nous devons nous assurer d'avoir des mesures claires que le public comprend, que nous pouvons gérer et communiquer — des mesures relatives à la croissance, aux emplois et à la recherche et au développement. Nous reconnaissons que c'est essentiel à notre succès. Je voulais vous donner du contexte. Nous avons un plan à court terme : nous avons un plan à long terme. C'est différent des tentatives antérieures. Nous avons appris beaucoup de leçons, et nous travaillons à obtenir davantage de participation par nos efforts d'approche.
Concernant la lettre de mandat et notre façon de travailler avec ma collègue du Commerce international, je vous donnerai comme exemple le secteur de l'automobile, que j'avais d'ailleurs mentionné dans ma déclaration. Nous nous efforçons d'obtenir les investissements d'entreprises d'ailleurs qui viendraient au Canada. Ces investissements contribueront manifestement à l'accomplissement du mandat lié au secteur de l'automobile. Nous créons un guichet unique pour les investissements dans le secteur de l'automobile, et nous voulons profiter de l'AECG. Ce que nous disons aux entreprises, c'est : « Si vous venez vous installer au Canada, non seulement nous avons l'Accord de libre- échange nord-américain, mais maintenant — comme vous l'avez mentionné —, nous sommes en train de ratifier et de compléter un accord de libre-échange avec l'Europe, l'AECG. » De nombreux constructeurs automobiles voient le Canada comme la possible plaque tournante à partir de laquelle ils peuvent exporter vers l'Europe. C'est un exemple — et il y en a bien d'autres — de la façon dont je travaille en très étroite collaboration avec Commerce international. Nous pouvons signer tous les accords de libre-échange que nous voulons. Tout est dans la façon dont les entreprises en profitent vraiment. Que faisons-nous pour permettre à nos PME et à certains de nos secteurs clés de vraiment profiter de cela? C'est une chose que la ministre Freeland comprend et que notre gouvernement reconnaît. Il est clair que notre premier ministre comprend cela, et c'est une chose dont il fait la promotion lors de chacun de ses voyages à l'étranger. C'est un objectif fondamental. Il ne s'agit pas simplement de signer des accords. Le signe de notre succès sera la façon dont nous aurons effectivement amélioré les débouchés d'exportation pour nos entreprises. Le secteur de l'automobile est un exemple de créneau très particulier que nous offrons maintenant, en devenant le point de contact pour les exportations vers l'Europe de nombreux constructeurs automobiles. Ils reconnaissent cela, et c'est grâce à l'AECG.
La sénatrice Seidman : M. Knubley a vraiment bien répondu à ma question sur les technologies émergentes et sur l'importance pour le Canada d'être à l'avant-garde et de pouvoir tirer parti de la prochaine génération d'entreprises concurrentielles à l'échelle mondiale, comme vous avez dit avoir entendu cela lors de vos tables rondes. Vous avez commencé à en parler de nouveau dans votre réponse au sénateur Ogilvie. Nous savons tous que c'est une situation difficile et qu'elle demeure difficile au Canada, peu importe la raison. M. Knubley a mentionné la transition de la petite entreprise vers la moyenne entreprise. Vous avez mentionné — et nous le savons — le passage de la recherche et du développement au marché, ainsi que la compétitivité mondiale, et vous avez parlé en fait de maximiser les possibilités à l'échelle internationale si nous sommes innovateurs dans des domaines particuliers. Comment maximiser les possibilités à l'échelle internationale pour que le Canada et les Canadiens profitent de l'innovation, plutôt que de voir les Américains ou les Allemands arriver, acheter les entreprises, puis développer la technologie? Comment comptez- vous faire cela? Encore là, comme le sénateur Eggleton l'a dit, comment comptez-vous mesurer les résultats? En science, nous mesurons les résultats, alors comment êtes-vous organisés pour mesurer votre succès?
M. Bains : Nous sommes absolument axés sur les mesures et la science. La ministre Duncan me le rappelle constamment.
Je suis entièrement d'accord avec vous. Votre évaluation est très semblable à l'approche que nous essayons d'adopter. Nous reconnaissons que nous sommes très bons dans le démarrage d'entreprises. Nous démarrons plus de 70 000 entreprises chaque année. Nous sommes vraiment devenus une nation de démarrage. C'est une source de fierté. Ce n'est peut-être pas le cas partout au pays. Les défis diffèrent selon les régions, mais dans l'ensemble, nous sommes très bons dans le démarrage d'entreprises.
Le défi réside dans le taux de croissance des entreprises extrêmement compétentes qui sont capables d'afficher une forte croissance. Le pourcentage est très faible; à peu près 3,5 p. 100. La mesure que j'utilise est une croissance de 20 p. 100 par année, et ce, trois années de suite. C'est ainsi que je détermine les entreprises à forte croissance. C'est un très petit pourcentage. Donc, en tant que gouvernement, nous essayons d'obtenir de meilleures données pour cerner ces entreprises. Ce que nous avons annoncé dans le budget est une stratégie de croissance accélérée, qui cherche à répondre à la question : « Comment pouvons-nous identifier ces entreprises et utiliser tous les programmes et toutes les agences que nous avons pour les aider à explorer les diverses possibilités qu'elles ont d'intensifier leurs activités, de croître? » Il pourrait s'agir de réfléchir à des subventions ou à des contributions remboursables, à des initiatives par lesquelles elles rehausseraient leur talent, à des occasions d'améliorer l'ensemble des compétences de leurs employés. C'est un aspect.
L'autre aspect que les entreprises nous ont clairement fait valoir — ce que nous allons faire, comme je l'ai mentionné précédemment — est l'approvisionnement. Le gouvernement peut véritablement être un client de choix. Nous pouvons miser sur les investissements sans précédent que nous faisons dans l'achat et l'acquisition d'avions de chasse, au moyen de notre Politique des RIR, des retombées industrielles et technologiques, par exemple. Nous pouvons regarder les investissements sans précédent que nous allons faire dans l'infrastructure comme une occasion de réellement faire participer des entreprises canadiennes qui ont des solutions et des idées vraiment intéressantes.
Ce que nous disons, c'est que nous allons fixer des cibles concrètes. Nous allons avoir des cibles pour divers ministères. Nous voulons voir combien d'entreprises nous pouvons attirer, et nous voulons le faire avec un nombre étroitement géré d'entreprises, car comme je le disais, les entreprises à forte croissance forment un très petit pourcentage, soit 3,5 p. 100. Nous ne traitons pas avec des centaines et des milliers d'entreprises, mais avec un groupe nettement plus restreint. Nous voulons donc porter une grande attention à ces entreprises.
Le principe est que si vous êtes un client ou une entreprise et que vous voulez faire des affaires avec le gouvernement, ce que nous voulons faire, c'est présenter l'ensemble des défis que nous devons relever et nous adresser au marché pour dire : « Voici les problèmes que nous avons; voici les défis que nous avons au gouvernement. Est-ce que quelqu'un a une solution novatrice? » Il n'est pas toujours question du coût le moins élevé, mais bien de la meilleure idée. Ce que nous espérons, c'est que ces entreprises fassent des affaires avec nous. Cela leur permet de valider la solution particulière qu'elles proposent. Cela leur permet d'aller à l'étranger et de se vanter de faire des affaires avec le gouvernement du Canada, ce qui, je le répète, crée davantage de possibilités pour elles à l'étranger. C'est un exemple de manière dont nous créerions des possibilités, et il est sûr que nous mesurerions cela. La mise en œuvre, comme je l'ai dit, est essentielle au succès d'une initiative comme celle-là.
La sénatrice Merchant : Je remercie nos deux ministres. Je vais poser mes questions à la ministre Duncan. Vous êtes assise là, bien tranquille. Vous avez mentionné que vous allez nommer un conseiller scientifique en chef pour le Canada et que vous amorcez ce processus en ce moment. J'aimerais connaître la portée de ce poste, les fonctions que le titulaire assumera et la façon dont vous allez veiller à ce que ce poste survive quand vous ne serez plus au pouvoir. Allez-vous l'inscrire dans la loi? Regardez-vous les modèles d'autres pays? Quel modèle préférez-vous? Je crois savoir que le Québec a un poste semblable. Est-ce que c'est le cas d'autres provinces? Travaillez-vous avec le Québec pour vous assurer que tout fonctionne bien et que les deux fonctions se complètent?
Mme Duncan : Je vous remercie beaucoup, sénatrice Merchant. Ce n'est que quelques semaines après ma nomination que nous avons entrepris les consultations pour le poste de conseiller scientifique en chef. Nous voulons nous assurer que les Canadiens ont accès aux données scientifiques du gouvernement, que les scientifiques du gouvernement peuvent parler librement de leur travail et que les analyses scientifiques étayent la prise de décisions.
J'ai commencé à joindre les scientifiques en chef, les conseillers scientifiques en chef ou les agents en chef de l'innovation de divers pays, notamment ceux de l'Australie, d'Israël, du Royaume-Uni, des États-Unis et de la Nouvelle-Zélande, et il y a eu de nombreuses réunions. Nos représentants ont communiqué entre eux, puis nous avons entrepris une vaste consultation à l'échelle du pays. Nous avons communiqué avec les experts, les intervenants et les parlementaires de tous les horizons politiques.
Je peux dire que depuis que je suis ici — cela fait sept ans — personne ne m'a demandé mon opinion. Je ne pense pas qu'un seul parti possède toutes les réponses, alors nous nous sommes adressés à tout le monde et leur avons posé la question : « Quels devraient être les rôles et les responsabilités liés à ce poste? Quels devraient être les premiers gestes du titulaire de ce poste? Comment devrait-il travailler avec les scientifiques externes et les scientifiques intra-muros? » Je suis ravie de vous dire que nous avons reçu plus de 80 réponses et que le modèle que nous allons proposer sera le reflet de ce que le milieu a demandé. Nous avons même examiné les statistiques. Nous avons donc vraiment essayé de bien refléter tout cela.
Je peux vous dire que nous espérons lancer le processus dans un très proche avenir.
La sénatrice Merchant : Ma question portait en partie sur la façon dont vous allez vous assurer que ce poste demeure. Allez-vous l'intégrer dans la loi? Qu'allez-vous faire?
Mme Duncan : Merci, sénatrice Merchant. Vous avez parlé du scientifique en chef du Québec, le Dr Rémi Quirion. Il contribue à l'examen des sciences fondamentales que nous réalisons. Il est l'un des neuf membres du groupe d'experts. Nous avons demandé au Dr Quirion de participer. Nous voulons absolument veiller à la durabilité et à la permanence de cela. Il s'agira des principaux enjeux pour nous.
C'est un poste vraiment très important, et il est très malheureux qu'il ait été éliminé dans le passé. Nous voulons veiller à ce qu'il soit maintenu.
Le président : Je crois que c'est probablement où vous irez.
La sénatrice Nancy Ruth : Madame la ministre Duncan, j'ai été ravie de vous entendre dire, dans votre déclaration, que le plan inclut la création d'occasions pour les femmes, les Autochtones et les autres groupes sous-représentés.
Je m'intéresse en fait au travail sur les effets des changements climatiques sur les écosystèmes marins de l'Arctique. Je me demande quelles mesures vous pouvez prendre, compte tenu de ce travail de recherche réalisé à cet endroit, pour faire intervenir les Autochtones, et les femmes autochtones en particulier.
Mme Duncan : Sénatrice Nancy Ruth, vous venez de poser une question qui englobe toute une gamme d'enjeux. Aimeriez-vous que je parle des femmes et des Autochtones, puis que je vous parle de l'Arctique?
La Sénatrice Nancy Ruth : Comme cela vous plaît. C'est un réel problème. Ce sont des domaines où il y a de réels problèmes.
Mme Duncan : En effet.
La sénatrice Nancy Ruth : Comment pouvons-nous procéder?
Mme Duncan : Je vais vous donner des chiffres. Aujourd'hui, au Canada, les femmes représentent presque la moitié des diplômés de premier cycle en sciences. En ingénierie, elles en représentent le quart. Comme vous le savez, au niveau de la maîtrise et du doctorat, ce nombre diminue. Elles représentent environ 33 p. 100 des titulaires d'un doctorat, comparativement à 49 p. 100 au Royaume-Uni et à 46 p. 100 aux États-Unis.
Dans les domaines de la science, de la technologie, de l'ingénierie et des mathématiques — STIM —, en 1987, la proportion de femmes était de 20 p. 100. Aujourd'hui, le chiffre est de 22 p. 100. Aucun pays ne peut se permettre de perdre la moitié de ses gens de talent. Le milieu scientifique a besoin de femmes et de diversité. Il doit être à l'image du Canada.
Dès le premier jour où j'ai assumé les fonctions de ministre, j'ai clairement indiqué que cela ferait partie de mon mandat. Pour l'instant, nous avons ramené l'UCAS. Nous allons donc avoir des données au mois d'avril prochain. Les femmes gravissent-elles les échelons au même rythme que leurs collègues masculins? Gagnent-elles autant d'argent?
Nous avons prescrit l'équité et la diversité parmi les titulaires des chaires d'excellence en recherche. Les universités devront soumettre leurs plans, et elles devront répondre de leur façon de gérer le Programme des chaires de recherche du Canada.
Si vous consultez le site web du CRSH, le Conseil de recherches en sciences humaines, vous verrez que les données sur l'équité sont maintenant disponibles pour l'ensemble du pays.
Je tiens à ajouter que nous montrons également la voie dans ce dossier à l'échelle internationale. Je reviens tout juste de Chine où j'ai participé à la rencontre des ministres des Sciences et à la réunion du groupe Carnegie, et le Canada a travaillé avec le Japon pour présenter une motion. L'une des questions abordées était celle des femmes dans le domaine des STIM. C'est une des trois questions sur lesquelles nous nous sommes penchés pendant les trois jours de discussions.
Ce n'est pas uniquement une question de sexe; on parle des femmes, des Autochtones et d'autres groupes sous- représentés, comme les handicapés.
Vous avez parlé de l'Arctique. La question des changements climatiques est notre dossier environnemental le plus pressant. Sur la scène internationale, on essaie de freiner le réchauffement de la planète, qui ne doit pas dépasser 2 degrés Celsius, c'est-à-dire la hausse à partir de laquelle la situation serait considérée comme étant dangereuse. Le chiffre est maintenant de 1,5 degré. Comme nous visons dans un pays nordique, le réchauffement est beaucoup plus important. Certaines estimations sont très élevées. C'est d'ailleurs ce qui explique, par exemple, la fonte rapide de la glace de mer.
J'ai été invitée au tout premier sommet ministériel des sciences de l'Arctique de la Maison-Blanche. C'est avec fierté que j'ai mentionné que les peuples autochtones doivent participer aux discussions, que nous devons travailler en partenariat avec eux et que les connaissances traditionnelles sont importantes.
Mes propres travaux de recherche se faisaient dans l'Arctique. Nous nous rendions sur place quelques semaines par année. Je vais donner un exemple de l'importance des connaissances traditionnelles. Lorsque des membres de la communauté scientifique sont sur place pendant quelques semaines, ils se demandent à quel endroit percer la glace, car les lacs ne sont plus gelés. C'est ici que les connaissances traditionnelles sont utiles. Quand on vit dans l'Arctique, il faut savoir lire le ciel et l'atmosphère. Il faut être capable de lire les signes. Les gens du Nord nous disent maintenant que les connaissances traditionnelles sur lesquelles ils comptent ne s'appliquent plus toujours.
Je vais terminer en racontant une dernière anecdote. Il y a plusieurs années, on m'a demandé de présenter à un groupe d'Autochtones du pays un exposé sur les changements climatiques. Je leur ai dit que j'espérais qu'ils trouvent ridicule que je leur parle de changements climatiques alors que c'était moi qui pouvais leur demander quels changements ils avaient observés dans l'Arctique. Je n'arrivais pas à écrire assez rapidement pour les noter : un nouvel insecte avait fait son apparition; l'éclosion d'une fleur se produisait de quatre à cinq semaines plus tôt et ainsi de suite. Je n'arrivais pas à noter tous les changements.
J'espère avoir répondu à vos questions.
Le président : Sénatrice Raine, je vous prie de peser vos mots pour obtenir une réponse efficace.
La sénatrice Raine : Je m'intéresse depuis longtemps au potentiel de l'énergie nucléaire. Il y a beaucoup de changements qui s'opèrent, et je me demandais simplement ce que nous allions faire par rapport aux programmes d'éducation. Je crois que nous sommes probablement un peu à court de physiciens et d'ingénieurs en sciences nucléaires dans nos universités et nos programmes, surtout pour donner suite à l'idée de se servir du thorium, qui est un produit nucléaire très intéressant, comme vous le savez sûrement.
M. Bains : En ce qui a trait à l'aspect scientifique de la question, voulez-vous savoir si nous avons des bourses ou des cibles qui portent précisément là-dessus?
La sénatrice Raine : Des retraités — qui sont probablement pas mal plus vieux que moi — ont dit qu'on n'étudie plus la physique nucléaire dans nos universités. Ils craignent beaucoup que nous prenions du retard dans ce domaine de connaissances.
M. Bains : Je peux certainement vous faire parvenir plus tard des chiffres sur notre situation. Les investissements que nous avons faits dans les sciences et les conseils subventionnaires, par exemple, et les progrès que nous avons réalisés auprès de nos établissements d'enseignement visent tous à créer un environnement qui permet aux gens d'exceller davantage dans ce domaine ainsi que dans d'autres domaines.
J'ignore s'il y a des initiatives ciblées connexes, mais je peux sans aucun doute m'informer. Je ne sais pas si mon sous-ministre a quelque chose à ajouter à ce sujet, mais nous pouvons certainement vous faire parvenir les chiffres.
Le président : Nous vous invitons à répondre à la question qui a été posée. De plus, nous vous serions reconnaissants de nous fournir l'information de vos ministères sur la situation du Canada concernant le personnel hautement qualifié dans ce domaine et les changements apportés aux programmes de chimie et de physique nucléaires de nos universités. La situation a sans aucun doute changé au fil du temps. Nous allons attendre la réponse officielle, si vous pouvez nous la faire parvenir.
M. Bains : Tout à fait. Nous serons très heureux de vous fournir les données et les renseignements demandés. Si jamais vous avez d'autres questions ou que vous souhaitez faire un suivi, n'hésitez pas à communiquer avec moi ou avec mon personnel.
Le président : Merci. Le comité se penchera là-dessus.
Nous vous sommes très reconnaissants d'être tous les deux ici. Nous savons à quel point la vie sur la Colline est trépidante; c'est sans aucun doute toujours excitant.
À propos de certaines choses que vous avez mentionnées, comme vous le savez probablement, notre comité s'apprête à étudier le potentiel de l'intelligence artificielle, de la robotique et de l'impression tridimensionnelle dans le système de santé en général, ce qui correspond parfaitement à un examen des perspectives d'avenir dans des dossiers d'avant-garde. L'étude donnera suite à certaines questions que nous avons abordées sur la Colline, y compris à un de mes stands qui portaient sur les superordinateurs et les mégadonnées. Nous allons poursuivre dans la même veine en nous penchant également sur l'intelligence artificielle au printemps.
M. Bains : À propos, c'est très intéressant, car j'ai pris la parole aujourd'hui au sommet de l'aérospatiale canadienne de 2016 pour parler de l'influence du Canadarm et des répercussions sur la société. La santé est un domaine sur lequel la robotique a eu une énorme incidence. Ce sera très pertinent dans le cadre de vos prochaines études, lorsqu'il est question de fabrication additive — d'impression tridimensionnelle, comme vous l'avez mentionné — et de robotique. Je pense que nous faisons preuve de beaucoup de leadership dans ces domaines, qui ont des applications directes dans le secteur de la santé.
Le président : Nous sommes sans aucun doute des chefs de file dans ces domaines. Nous avons d'ailleurs hâte de mettre nos efforts à profit et de formuler des recommandations pour l'avenir.
Je vous remercie tous beaucoup. Vous avez parlé de domaines qui serviront manifestement à jeter les bases de sociétés et de collectivités florissantes. Espérons que les programmes que vous mettrez de l'avant permettront de cerner et de promouvoir des Canadiens, des applications canadiennes et ces industries naissantes sur lesquels reposera l'avenir économique. Nous comptons sur vous pour continuer de progresser.
Nous savons que vous avez mené de vastes consultations, et nous sommes maintenant très impatients de voir comment vous mettrez à profit ce qui en est ressorti.
Sur ce, au nom des membres du comité, je tiens à vous remercier encore une fois, et je vous souhaite bonne chance dans vos dossiers.
(La séance est levée.)