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ILLE - Comité spécial

Drogues illicites (spécial)


Comité sénatorial sur la législation et la politique anti-drogue du Canada

Rapport final

Étude exploratoire auprès des Canadiens sur l'usage du cannabis

Juin 2002


TABLE DES MATIÈRES

Introduction

Faits saillants de la recherche

Résultats de la recherche
    1. Principales préoccupations des Canadiens 
    2. Perception globale à l'égard du cannabis et de son usage 
    3. Attitudes et comportements à l'égard de l'usage du cannabis
    4. Les enjeux et les craintes à l'égard du cannabis
    5. Les perspectives d'un choix de société


Introduction

Contexte et objectifs de l’étude 

La firme Léger Marketing a été mandatée par le Comité sénatorial sur la législation et la politique anti-drogue du Canada pour réaliser une recherche exploratoire auprès de la population canadienne, conformément aux termes de l'offre de services présentée en février 2002 

Cette recherche a pour principal objectif d'identifier et valider les tendances de l'opinion pour une politique publique qui pourraient constituer les fondements d'un consensus sociétal sur l'usage du cannabis au Canada. 

De façon spécifique, la recherche exploratoire doit permettre d'évaluer : 

 

1.      La perception globale à l'égard de l'usage des drogues en général, du cannabis en   particulier ; 

2.      L'image sociétale (valeurs) associées à l'usage du cannabis (tradition/ouverture, contrainte/liberté, etc.) ; 

3.      L'attitude et le comportement social à l'égard de l'usage du cannabis à des fins récréatives ; 

4.      Les craintes, les préjugés et les tabous qui subsistent à l'égard du cannabis (les effets perçus, le lien avec la criminalité, le coût social, l'impact sur les jeunes, etc.) ; 

5.      La connaissance et les perceptions à l'égard du cadre législatif qui régit l'usage du cannabis ; 

6. Les attentes des citoyens à l'égard d'une politique publique sur l'usage du cannabis à des fins récréatives. 

   

 

Démarche méthodologique

Pour répondre aux objectifs de l'étude Léger Marketing a réalisé 16 groupes de discussion  répartis dans différentes régions du Canada (Montréal, Trois-Rivières, Halifax, Winnipeg, Vancouver, Toronto, London) et un total de 14 entrevues en profondeur à Montréal et Toronto.

Au total, plus de 130 Canadiens ont participé à cette étude au cours des deux dernières semaines de février et de la première semaine de mars 2002.

Pour chaque région, l'éventail des participants ont été sélectionnés et invités de manière à assurer un équilibre représentatif des différentes catégories démographiques et socioprofessionnelles de la population par région. Toutefois, le sexe et l'âge sont les deux principaux critères qui ont déterminé la composition des groupes et la répartition des entrevues en profondeur. Les tableaux ci-après précisent le nombre de participants par région, par sexe et tranches d'âge.

 

Groupes

Régions et villes

Nombre total de participants

Répartition par sexe

Tranches d'âge

FF

H

15-18 ans

19-24 ans

26-35 ans

35 ans et plus

Groupe 1

Montréal

7

4

3

7

 

 

 

Groupe 2

Montréal

8

4

4

 

4

4

 

Groupe 3

Montréal

6

2

4

 

 

 

6

Groupe 4

Trois-Riv.

7

3

4

 

3

4

 

Groupe 5

Trois-Riv

6

4

2

 

 

 

6

Groupe 6

Toronto

8

3

5

8

 

 

 

Groupe 7

Toronto

8

4

4

 

4

4

 

Groupe 8

Toronto

7

3

4

 

 

 

7

Groupe 9

Halifax

8

4

4

 

4

4

 

Groupe 10

Halifax

8

4

4

 

 

 

8

Groupe 11

London

8

5

3

 

4

4

 

Groupe 12

London

8

3

5

 

 

 

8

Groupe 13

Vancouver

7

3

4

 

4

3

 

Groupe 14

Vancouver

7

4

3

 

 

 

7

Groupe 15

Winnipeg

8

4

4

 

4

4

 

Groupe 16

Winnipeg

8

4

4

 

 

 

8

 

 

119

58

61

15

27

27

50

Répartition des entrevues à Montréal et Toronto

 

Montréal

8

5

3

4

2

 

2

 

Toronto

6

4

2

2

1

 

2

 

Par ailleurs, lors de la sélection les participants ont été invités à répondre à des questions sur l'opinion à l'égard des grands sujets de société tels que l'avortement, la peine de mort, l'euthanasie, etc.  

La durée des groupes de discussion et des entrevues en profondeur était, respectivement de 2 heures et de 1 heure. Ces rencontres ont été animées en français ou en anglais selon la région.

Ce document présente les résultats détaillés de la recherche qualitative.

 

Note aux lecteurs  

§         Ce document reflète les opinions et les perceptions des répondants telles qu’elles ont été énoncées pendant les groupes de discussion. Aussi, il doit être reçu avec ses limites et ne doit surtout pas être interprété comme une fin en soi. Ces constatations sont le reflet de personnes précises, en réponse à des questions spécifiques, à un moment défini dans le temps. Ces résultats constituent des tendances et ne peuvent être extrapolés à l'ensemble des citoyens, groupes ou sous-groupes de population à l'étude. Aux seules fins d'alléger le texte, il pourra être fait référence aux Canadiens ou aux résidants des régions et des villes concernées par l'étude.  

§         Le masculin est utilisé aux seules fins d'alléger le texte.    


Faits saillants de la recherche

Figure


Résultats de la recherche 

1. Principales préoccupations des Canadiens  

Ø      L’usage récréatif du cannabis ne fait pas partie des préoccupations quotidiennes des Canadiens.  L’animateur des groupes de discussion a dû sonder directement les participants sur la question des drogues illicites pour que ceux-ci en discutent.  Spontanément, le sujet n’est donc pas une priorité pour les Canadiens. Lorsque le sujet est abordé, les participants sont plutôt préoccupés par les activités criminelles reliées aux vendeurs et importateurs de drogues illicites que par l’usage de ces drogues par les Canadiens.  De plus, les participants de certaines villes étaient aussi inquiets de l’impact de la présence de drogues illicites et de leur impact sur la qualité de vie et la sécurité de certains quartiers (Gastown à Vancouver ou Montréal-Nord à Montréal, par exemple).  

Ø      Ce sont davantage les questions reliées à la santé, à l’éducation et à la pauvreté qui occupent une place importante dans les réflexions des Canadiens.

 

La santé, l’éducation et l’emploi au cœur des préoccupations des Canadiens

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

  

 

?   De manière générale, les Canadiens participant aux groupes de discussion ne se préoccupent pas beaucoup des questions entourant l’usage récréatif du cannabis, et ce, peu importe leur province d’origine. Ainsi, lorsqu’on leur demande quelles sont leurs principales préoccupations en tant que citoyen, ce sont les thèmes de la santé, de l’éducation, de l’avenir des jeunes, de l’emploi et de la pauvreté qui leur viennent spontanément à l’esprit.

 

 

« la santé, ça presse!… »

 

« la qualité de l’éducation donnée aux jeunes d’aujourd’hui… »

 

« l’écart entre les riches et les pauvres… dans les années 80, cet écart était moins grand, mais on dirait qu’aujourd’hui, il y a soit des très riches, soit des très pauvres, et au milieu, il n’y a plus rien… »

 

« tuition fees and cost of education… »

« health care… »

 

« cost of living… change in lifestyle… »

 

Aucun participant n’a parlé de façon spontanée de la drogue en général et du cannabis en particulier.

     

La violence : une préoccupation conjoncturelle renforcée par les événements du 11 septembre 2001  

?   La violence constitue une autre préoccupation importante des Canadiens. Soulignons, toutefois, que cette préoccupation est exacerbée par les événements du 11 septembre 2001. Ainsi, cinq mois après ces événements, les Canadiens se questionnent sur la capacité du Canada à se défendre contre des attaques terroristes. Certains doutent de la préparation adéquate de l’armée canadienne pour faire face à ce genre de situation.

 

« All this business of war is depressing me. What do you get out of it? Nothing… I just don’t see the purpose of it »

 

« we should have better military equipments… »

 

« increase in terrorism… »

 

« il y a trop de violence : le terrorisme, la guerre en Afghanistan… »

 

« on passe de bonnes annonces sur l’armée canadienne, mais on est mal équipé… »

 

« on dirait que la vie s’est arrêtée aux États-Unis après le 11 septembre… »

 


2. Perception globale à l'égard du cannabis et de son usage

Ø      Le cannabis, perçu comme une drogue « douce » par les Canadiens, se distingue des drogues « dures » par son caractère naturel et l’absence apparente d’effets secondaires néfastes pour le consommateur.

 

Il existe deux grands groupes de drogues

 

 

 

 

 

 

 

?   Les participants procèdent à une hiérarchisation quasi systématique des drogues lorsqu’on explore leurs perceptions à l’égard de celles-ci. Ainsi, les participants organisent l’univers des drogues en deux catégories clairement définies : les drogues « dures » et les drogues « douces ».  

 

« il faudrait d’abord avoir une bonne définition de la drogue… »

 

« there are hard and soft drugs… »

 

« la drogue, c’est tout ce qui crée de la dépendance…la bière, le travail, la cigarette, le café peuvent être considérés comme des drogues »  

Le cannabis : une drogue « douce »  

?   À l’exception de quelques personnes qui considèrent que peu importe son nom, « une drogue reste une drogue », la majorité des participants classent le cannabis parmi les drogues « douces ». Dans de nombreux cas, le terme drogue est jugé inapproprié pour désigner le cannabis. Les participants, notamment ceux de Montréal, Halifax, Toronto et Vancouver, comparent plutôt le cannabis à l’alcool, en ce sens où l’alcool n’est pas affublé d’un nom aussi péjoratif que celui de « drogue », alors que ses effets sont perçus comme tout aussi sinon plus importants que ceux de la marijuana.

 

« Pour moi, il n’y a pas de drogues douces ou fortes, il n’y a que des drogues… »

 

« Il y a des drogues qui ne sont pas aussi fortes que les autres… »

 

« Marijuana is considered soft… »

 

« Heroin is hard, marijuana is soft… »

 

« Smoking marijuana is like having a cigarette and a scotch after work… »  

Différences entre drogues « douces » et « dures »  

De manière générale, les participants regroupent le cannabis, le haschich et l’alcool parmi les drogues « douces » alors que le crack, la cocaïne, le LSD, l’héroïne et l’extasie sont perçus comme des drogues « dures ».

 

 

 

?   La distinction entre les drogues « dures » et les drogues « douces » se fait sur la base de deux éléments majeurs : la composition et les effets. Les drogues « douces » sont des composants naturels avec des effets « contrôlés ». Les drogues « dures » sont des composants chimiques avec des effets « destructifs ».  Plusieurs répondants font aussi état de la propension à développer une dépendance comme étant un autre facteur de différenciation entre les drogues.  Ainsi, les drogues dites « chimiques » sont identifiées comme des drogues créant une dépendance quasi-immédiate comparativement à la marijuana, notamment, dont le risque de dépendance est pratiquement nul aux yeux de la très grande majorité des répondants.  Spontanément, un nombre important de participants croient que la marijuana en tant que tel ne cause pas la dépendance lors d’un usage récréatif, mais que cette drogue puisse être source de dépendance auprès de personnes ayant une propension psychologique à la dépendance.  Encore une fois, la comparaison avec l’alcool semble évidente pour les participants : si la grande majorité de la population peut consommer de l’alcool en quantité raisonnable, une proportion de la population y a développé une dépendance.  Il en irait de même pour la marijuana.

 

 

« Les drogues douces, ça va plus être des produits naturels, alors que les drogues fortes, ça va être chimique et plein de mélanges… »

 

« The way hard drugs are cut is so unpredictable… You don’t know what you’re getting. Marijuana is a little harder to mess with, so it’s more predictable… »

 

« Quand tu fumes un joint, tu ne deviens pas accro… »

 

« Chances of od’ing on pot are less… »

 

« Tu peux devenir accro plus facilement à la cocaïne qu’à la marijuana… »

 

« Marijuana won’t fry your brain cells… »

 

« Those who get hooked on pot have dependent personalities.  That same person could get hooked on gambling, booze or anything else. »

 

 

?   Le terme cannabis semble très peu employé par les Canadiens et ce, peu importe les régions étudiées. Ces derniers parlent plutôt de marijuana, de pot, de joint ou d’herbe lorsqu’ils font référence au cannabis.  En anglais en particulier, l’appellation cannabis demeure très méconnue.

 

Le vert est spontanément associé au cannabis  

?   La nature végétale du cannabis influence beaucoup la perception des Canadiens à son égard. Invités à décrire un personnage auquel on pourrait associer le cannabis, les participants ont évoqué les images suivantes :

 

« Une plante… »

« Un petit bonhomme vert… »  

« Vert et poilu… »  

 

« Il me fait penser à l’ogre dans le Petit Poucet »  

?   Par ricochet, certains participants associent le cannabis à la criminalité et aux motards, et ce, surtout au Québec.  L’association à la criminalité dans les villes hors Québec en est une de milieu.  C’est-à-dire qu’on associe le cannabis à un quartier de la ville où d’autres types de méfaits reliés à des drogues dites dures sont présents.  De fait, peu de participants estiment qu’un consommateur occasionnel de marijuana ne sera pas celui associé à des vols ou autres méfaits dans le but de se procurer sa drogue de prédilection.

 

« Je vois comme un épouvantail, dans un champ, avec des cheveux en blé-dinde… Ça me fait penser aux organisations criminelles qui ont des plants de cannabis dans des champs de maïs et qui terrorisent les producteurs agricoles … »

 

« There are people making too much money from it… »

 

« C’est un bonhomme qui se tient avec les motards… »

 

« C’est un petit lutin malicieux… »

 

« I can’t picture a guy robbing the corner store to buy himself a joint.  This is something heroin addicts would do.  First, pot is cheap, second it doesn’t make you want it desperately. »  

 


3. Attitudes et comportements à l'égard de l'usage du cannabis  

Ø      Une dimension de plaisir et de convivialité est généralement associée à l'usage du cannabis, alors que les drogues « dures » s'inscrivent dans un univers de détresse morale, physique et de déchéance sociale.  Le cannabis serait surtout consommé dans des occasions sociales un peu comme l’alcool. Les consommateurs de marijuana présents aux groupes, ainsi que ceux qui l’ont déjà expérimentée avouent que son utilisation était liée à la volonté de « rehausser » le plaisir d’une soirée.

Ø      On ne constate pas de véritable clivage générationnel de l’opinion à l’égard de l’usage récréatif du cannabis, du moins entre la génération des « baby-boomers » et celles qui la suivent.  Il existe cependant une nuance dans la manière d'aborder le sujet : les commentaires des plus jeunes sont empreints d'une certaine banalité, alors que l'attitude des plus âgées transparaît une certaine réserve. L'attachement à des croyances et des valeurs plus conservatrices, généralement plus présentes, dans les groupes de population plus âgées ne semblent pas avoir un impact déterminant sur l'opinion et l'attitude à l'égard de l'usage récréatif du cannabis.  

Ø      Si un clivage existe, il repose davantage sur des caractéristiques socioprofessionnelles : les citoyens peu scolarisés et résidant en milieu rural semblent démontrer une plus grande résistance. Un tel constat est déterminant et nécessite d'être validé par des mesures quantitatives.  Toutefois, la démarche qualitative a tout de même démontré que les participants, notamment ceux issus du milieu universitaire, ont souvent côtoyé ou consommé de la marijuana.  Cette proximité avec la marijuana leur permettrait d’aborder le sujet sans faire référence aux stéréotypes souvent associés à ceux qui consomment des drogues illicites.  Un autre clivage se trouve auprès des femmes ayant des enfants d’âge scolaire.  Plusieurs d’entre elles se disent très préoccupées de la grande disponibilité de la marijuana en milieu scolaire (niveau secondaire surtout mais aussi primaire) et du fait que des personnes plus âgées que leurs enfants gravitent autour des écoles.

Ø      Ainsi, les poches de résistance à l’égard de la consommation récréative du cannabis sont souvent liées à des considérations morales et même parfois religieuses.   Ceux qui s’opposent à sa consommation évoquent souvent des arguments où leur sens du bien et du mal demeure tranchant.  Ce type de réactions ont été exprimées par des participants d'âge mûr mais aussi par de jeunes adultes (20-25 ans), notamment à Trois-Rivières et Winnipeg. Plusieurs opposants se demandent pourquoi remettre en question quelque chose qui « a toujours été considéré comme étant mal (wrong) », alors que cette remise en question ne fait que nier les acquis moraux du passé ainsi que le bien fondé des principes appris et auxquels ils tiennent.

Une drogue acceptée socialement

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

   

 

 

Le cannabis : « Une drogue de partys »

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

   

 

 

 

 

 

 

 

 

Un personnage aux mille visages

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

   

 

 

 

 

 

 

 

 

La présence du cannabis dans les écoles engendre un sentiment d’impuissance chez les parents

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

?   L’usage récréatif du cannabis semble généralement bien accepté. De ce fait, très spontanément, plusieurs participants, et ce, dans chaque groupe, ont évoqué leurs propres expériences de consommation passées et/ou présentes.  Cet « aveu », loin d’être provoqué par une question directe de l’animateur, ressortait de manière volontaire et spontanée, dans le but de démontrer que « n’importe qui peut consommer de la marijuana ».

   

« Tout le monde le fait, tout le monde l’a fait… »

 

« C’est presque rendu normal quand tu vois quelqu’un fumer un joint… »

 

« J’en prends à l’occasion avec des amis… »

 

« It doesn’t bother me that people do marijuana. As long as they are aware of their decision, what they are doing, I respect it… »

 

« Some drugs are socially acceptable, the same as alcohol… »

 

« I sometimes smoke pot and it doesn’t keep me from being a productive guy at work or a good family man. »

 

« Doctors, lawyers, accountants and pot heads do it.  It doesn’t matter what you have in your bank account or what you do for a living. »

 

« It’s a choice, just like anything else. »

 

 

 

?   D'un point de vue moral, la consommation de cannabis est souvent comparée à celle de l'alcool. Comme pour l'alcool, ce sont davantage les notions d'abus et de responsabilité sociale qui marquent la différence.  Certains participants étaient beaucoup plus durs à l’égard de l’abus d’alcool qu’on associe à la violence, qu’elle soit conjugale ou envers des personnes anonymes dans un bar.

 

« Tu peux en prendre pendant les partys. Au lieu de prendre un coup, tu fumes un joint… »

 

« Marijuana is more like alcohol for the level of buzz… »

 

« Certains alcools sont plus nocifs que le cannabis… »

 

« C’est bien plaisant, c’est comme la bière. Tu as la même sensation sauf que tu n’as pas de problèmes après… »

 

« I used to go out to bars a lot.  Every night there would be a fight.  A guy gets drunk and then starts insulting somebody else or feels another guy is flirting with his girlfriend.  At one point punches get thrown around.  But you know what? I have never seen a guy stoned on pot go nuts and want to knock somebody out. »

 

« People on pot just feel mellow and want to relax and have a few laughs.  I’d rather have that at a party than a bunch of drunks. »

 

 

?   La consommation récréative de cannabis n’est pas exclusive à une classe déterminée de la population. La consommation de cannabis est aussi bien associée aux jeunes de l’école secondaire ou du cégep qu’aux professionnels, aux artistes et à toute personne qui travaille sous pression.

 

« C’est un personnage qui quête des trente sous au coin de la rue… »

 

« Il ne fait rien dans la vie… »

 

« Ça me fait plus penser aux jeunes du secondaire ou du cégep… Ils aiment essayer de nouvelles choses… »

 

« Fine for people to light up and go about their normal duties… »

 

« Un monsieur en veston et cravate, avec une mallette. Il fait 125 000 $ par an … »

 

« C’est un écrivain, un artiste… la mari, ça te fait décrocher… »

 

« Everyone smokes it regardless of social status… CEO’s, lawyers… »

 

 

?   L'accès jugé trop facile et dangereux de la marijuana semble être une préoccupation majeure, notamment pour les mères de famille. Cette préoccupation influence l'opinion de cette catégorie de la population qui oscille entre un besoin de tolérance et d'ouverture et une grande inquiétude vis-à-vis des conséquences d'une libéralisation de l'usage du cannabis.

 

 

« Qu’ils légalisent ou pas, ça ne change rien. Moi, tout ce que je veux, c’est que les drogues ne soient pas accessibles aux enfants… Qu’ils en vendent au primaire, moi ça m’enrage parce que ça les rend dépendant très jeunes…

 

« Si ça [le cannabis] devient légal, j’ai peur que les jeunes qui n’auraient pas touché à la drogue aient le goût d’aller l’essayer… »

 

« Je l’ai barré de ma vie quand j’ai eu des enfants… »

 

« I think it should stay illegal.  Think of the kids. »

 

 

 
4. Les enjeux et les craintes à l'égard du cannabis  

Ø      La légalisation du cannabis à des fins thérapeutiques a suscité parmi les citoyens un besoin d'information pour participer à une véritable réflexion sur le sujet.  

Ø      L’usage modéré du cannabis n’aurait pas d’effet nocif connu sur la santé, contrairement au tabac.  

Ø      Les risques d'accoutumance, de dépendance et d'escalade vers des drogues dures sont, selon la plupart des participants, liés davantage à des effets de milieux ou aux personnalités des consommateurs qu'au cannabis lui-même. Par contre, plusieurs participants craignent qu'une consommation à un âge précoce prédispose à des expériences plus dangereuses.  

Ø      Selon leurs connaissances et les informations dont ils disposent, l'usage modéré du cannabis n'entraîne pas de troubles du comportement. Alors que l'alcool peut générer des comportements violents, l'usage du cannabis crée plutôt un effet relaxant et un sentiment de détente. Par contre, un questionnement demeure sur la conduite sous l'effet de consommation de cannabis. Sans parler de conduite dangereuse, la plupart des participants considèrent que le risque est réel parce que les réflexes du conducteur peuvent être affaiblis.

 

L’usage du cannabis à des fins thérapeutiques reçoit un appui favorable

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

   

 

 

 

 

 

 

 

 

 

« Une plante qui a des effets qu’on considère néfastes alors qu’ils sont moins graves que ceux de la cigarette… »

 

 

 

 

 

   

 

 

 

 

 

 

 

 

L’usage occasionnel du cannabis cause rarement une accoutumance à cette drogue

 

 

 

 

 

 

 

 

 

   

 

 

 

 

 

 

La dépendance au cannabis résulte d’un usage trop fréquent de cette drogue

 

 

 

 

 

   

   

 


 

« Ça dépend toujours des individus »

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

   

   

 

 

 

 

 

 

« Un bonhomme toujours souriant, mais qui ne sait pas pourquoi »

 

« Un joint, ça calme »

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

« these data are out of date »

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

   

 

 

 

« C’est comme si on prenait un marteau pour tuer une mouche et une aiguille pour tuer un lion »

 

 

« Je trouve que le système est un peu hypocrite et incohérent »

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

?   De manière générale, les participants ne s’opposent pas à la légalisation de l’usage du cannabis pour des fins thérapeutiques. Toutefois, avant d’accorder un appui inconditionnel à une telle démarche, certains participants souhaiteraient qu’une structure claire de distribution soit établie dans les établissements de soins et qu’on puisse déterminer avec précision les doses adéquates selon l’intensité de la douleur.  Cependant, cette forme de légalisation semble avoir eu un impact sur la perception de certains participants vis-à-vis de la marijuana.  Son acceptation par la communauté médicale, telle qu’elle est perçue par les participants, leur permet de remettre en question certains préjugés à l’égard de la marijuana.  Les perceptions quant à la toxicité et le danger de dépendance ont été modifiées. De plus, la possibilité que la marijuana puisse avoir des bienfaits démontrables est maintenant conçue comme ayant une certaine crédibilité.

 

 

« If it works to help relieve pain… If they approve of Tylenol [as a pain killer], they should approve of marijuana as well… »

 

« Si on décide de légaliser à des fins thérapeutiques, il faudra que les infrastructures soient à point. Il ne faut pas commencer à réagir aux problèmes seulement après qu’ils surgissent … »

 

 

« Si le gouvernement veut rendre la marijuana légale pour des fins thérapeutiques, qu’il soit capable d’en contrôler la distribution… »

 

« We may find out someday that it helps relieve stress.  What if it also helped with certain types of mental illnesses? »

 

 

 

?   En général, les participants estiment qu’une consommation occasionnelle de cannabis n’a pas d’effet néfaste sur la santé.  Plusieurs participants font une comparaison spontanée avec le tabac et l’alcool et parviennent souvent à la conclusion que le cannabis n’est pas la plus nocive de ces trois substances.

 

 

« Dans l’état actuel des connaissances, je ne pense pas qu’on doive avoir peur du cannabis… »

 

« I have never heard of pot related cancer.  Nor have I ever heard of somebody od’ing on pot. »

 

« I wonder what the smoke from marijuana does to your lungs.  But if it’s only occasional, I guess it’s not bad. »

 

« C’est pas pire que de prendre une bière, finalement. Fumer [un joint], ce n’est pas comme se piquer… Tant que c’est dans la mesure du raisonnable… »

 

 

 

?   La majorité des participants ne craignent pas l’accoutumance au cannabis. Selon eux, seul un usage fréquent d’une drogue douce pourrait provoquer une accoutumance du consommateur à cette substance. 

 

 

« Quelqu’un qui prend un joint une fois de temps en temps, je ne pense pas que ça va changer grand chose… »

 

« Chaque personne est différente. Il faut être capable d’établir la dose limite pour ne pas créer l’accoutumance. Il faut avoir la maturité pour être capable de faire ça… »

 

« Certaines personnes, peu à peu, peuvent aller vers des drogues plus fortes. Mais souvent, les gens qui vont faire ça, ce sont des gens plus jeunes, qui vont être en groupe… »

 

« This is the key question.  I don’t think you can get hooked on it really.  Not as much as booze or nicotine for sure.  But that’s the kind of proof or medical evidence I would like to have if you want me to make up my mind on it. »

 

 

 

 

?   Pour la plupart des participants, la dépendance au cannabis est fortement liée à la fréquence et à la quantité de consommation. Un usage occasionnel et modéré de marijuana engendre difficilement une dépendance à l’égard de cette substance.

 

 

« I don’t think marijuana is necessarily addictive… »

 

« Some people may not get addicted and some may… People react differently to it… »

 

 

 

?   L’usage du cannabis ne pousse pas inexorablement le consommateur à essayer des drogues plus fortes. Selon la majorité des participants, la consommation de drogues « dures » est liée davantage à la personnalité et à la maturité du consommateur ainsi qu’au milieu dans lequel il évolue, qu’au cannabis lui-même.  Les participants semblent dissocier le fait que la marijuana soit souvent la première drogue consommée par ceux qui iront vers des drogues plus dures, du produit lui-même.  Autrement dit, ce n’est pas un ingrédient ou un agent toxique dans la marijuana qui pousse le consommateur vers des drogues plus dures mais seulement le fait que la marijuana est plus facilement disponible, moins dispendieuse et moins stigmatisée.

 

 

« Les adolescents sont plus vulnérables à ça… »

 

« Souvent, ça commence par la petite drogue, mais les gens, à cause du milieu qu’ils fréquentent, iront vers des drogues plus fortes pour avoir des sensations plus fortes… »

 

« Ça serait plus facile pour les jeunes d’être intéressés à passer d’une drogue à l’autre par curiosité et selon le coût… »

 

« I would guess that people that do harder drugs started with pot, yet others have never done anything but pot… »

 

 

 

?   La majorité des participants, y compris ceux qui sont peu favorables à l’usage récréatif du cannabis, s’accordent pour affirmer que le cannabis n’engendre pas un comportement violent chez le consommateur. Bien que les consommateurs de cannabis présentent souvent un air joyeux et détendu, il arrive qu’ils pleurent ou soient malheureux. Aux dires de certains participants, la composante active du cannabis exacerbe les sentiments de joie et de peine chez le consommateur, mais ne favorise pas la violence.

 

« C’est plus la violence associée à la production et à la distribution du cannabis qui fait peur aux gens… »

 

« La mari, ça te calme… »

 

« I use it every night to go to sleep… »

 

« It’s just a way to chill out and have fun. »

 

« Some people like to smoke it before they go out. It helps to calm them down… »

 

 

 

?   Contrairement à l’alcool, le cannabis ne pousse pas le consommateur à la violence. Cependant, en ce qui a trait à la conduite automobile, il est autant hasardeux de conduire ivre que sous l’effet du cannabis. Cette préoccupation est renforcée par le fait que, selon les participants, il n’existe pas encore de cannabis-test.

 

 

« Les effets sont contraires à ceux de l’alcool : tu souris, tu es dans ta bulle… »

 

« Une bière peut créer plus de violence que le cannabis… »

 

« Le cannabis en lui-même n’est pas dangereux, mais c’est impossible d’être fonctionnel sous l’effet du cannabis… »

 

« I think that marijuana puts you on the couch more than out to steal… »

 

 

« Tu ne peux pas conduire. Tu as des facultés affaiblies au même titre qu’une bière. Tu n’as plus les mêmes réflexes… »

 

« Tes perceptions changent, tes réflexes vont être plus lents… »

 

 

?   Une réaction unanime a été observée autour de certaines données communiquées aux participants :

 

§         Réaction d'incrédulité quant au chiffre de 10% des Canadiens adultes qui font usage du cannabis. Selon les participants ce chiffre est très fortement sous-évalué. Il serait de l'ordre de 50%.

   

« Ça me surprend que ça soit juste 10% de la population qui en consomme. Je m’attendais plus à 50 à 60%… »

 

« Ce n’est pas juste notre génération qui en consomme… »

 

« I did it, my friends did it.  I think everbody that hung around a university campus in the seventies did it! »

 

« Mes parents ont des amis qui en consomment… »

 

 

§         30 000 arrestations pour possession de cannabis : Les participants considèrent que l'attitude des autorités policières est disproportionnée. Ils ont le sentiment que les efforts et les ressources devraient être mis sur la lutte contre les réseaux criminels de distribution. L'un des objectifs prioritaires est d'éviter que les drogues sous toutes leurs formes, y compris le cannabis, ne pénètrent dans les écoles.

 

« 30,000 people charged per year seems like a waste of taxpayers money if just for possession. It’s a lot of money to prosecute and they all get thrown out anyaway… »

 

« Je ne pensais pas qu’on pouvait se faire arrêter pour possession. Ce n’est pas comme si tu voulais le revendre… »

 

 

« Quand on pense à d’autres crimes beaucoup plus importants, quand on pense à l’encombrement du système judiciaire, je trouve ça ridicule… »

 

 

« Si tu possède un kilo de cannabis, ça se comprend. On ne sait pas si tu vas le diluer pour le revendre. Mais quelqu’un qui a trois joints, ça serait ridicule de l’arrêter… »

 

« Pour moi, le problème est au niveau des groupes organisés qui produisent et vendent ces drogues. Quand ils sont arrêtés, ils sortent au bout de six mois… »

 

« Why would you spend my tax money to go after pot smokers, while the hard drug dealers involved in organized crime go about their business without being bothered.  Let’s get our priorities straight here. »

 

 

5. Les perspectives d'un choix de société

Ø      Selon les tendances exprimées par l'opinion, la société canadienne serait prête pour une dé-criminalisation de l'usage du cannabis.  

Ø      L'attitude des Canadiens est marquée par un besoin d'étapisme qui pourrait, à long terme conduire vers une légalisation sous contrôle.  

Ø      Les préalables, les modalités et les moyens complexes que nécessiterait une légalisation sous contrôle constituent des freins au choix d'une telle option dans un avenir proche.  

Ø      Le maintien du statu quo est considéré comme «une hypocrisie collective» et une forme d'attentisme politique qui entraînent un gaspillage de ressources publiques.  

Ø      La consultation publique doit s'inscrire dans une démarche d'éducation et d'information des citoyens.

 

1.      La protection des jeunes et des enfants est au centre de toute réflexion autour d'une politique publique sur l'usage du cannabis.

2.      Dans toutes les régions, un consensus semble se dégager autour d'une solution intermédiaire qui consisterait à décriminaliser l'usage social de cannabis. 

3.      Cette dé-criminalisation viendrait entériner un comportement sociétal et permettrait aux autorités de se concentrer sur les « vrais problèmes » associés à la distribution de produits prohibés.  

4.      Certains participants, notamment à Montréal et à Vancouver, se sont exprimés en faveur d'une libéralisation. Cependant, ils s'interrogent sur la nature et les modes de contrôle que les autorités pourraient mettre en place pour :  

ò          La production du cannabis et les normes de qualité exigées ;  

ò          La distribution et commercialisation du cannabis (la référence aux coffee-shops de certains pays européens est une alternative, par contre une vente libre comme pour le tabac est rejetée) ; 

ò          La mise en place de «quotas» pour éviter les abus : certains ont proposé un système de carte à puces pour contrôler la consommation et la nécessité d'un « cannabis-test » pour les conducteurs.    

5.      Plus qu'une consultation sur les fondements d'une politique publique sur l'usage du cannabis, les citoyens souhaitent être informés et « éduqués » sur ce qui concerne l'usage du cannabis. Les besoins d'information portent sur :  

ò          Les connaissances scientifiques sur les effets à court et long termes de l'usage du cannabis ;  

ò          Les risques réels de dépendance et d'escalade ;  

ò          Les moyens de protéger les enfants contre une consommation précoce ;  

ò          L'impact d'une dé-criminalisation (ou légalisation) sur la lutte contre le crime organisé.  

 

Ces informations doivent être documentées et appuyées par des expertises crédibles.  En fait, le préalable à tout soutien à une politique visant la décriminalisation ou la légalisation de la marijuana demeure celui de combler de nombreux besoins en informations le plus souvent de nature scientifique.  

 

Le Canada : une société tolérante et ouverte…

 

 

   

 

 

 

 

 

 

 

 

… mais inquiète sur les conséquences de cette tolérance sur les enfants et les adolescents…

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

La dé-criminalisation : une option consensuelle

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

« If everyone is doing it, it won’t be cool anymore »

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Des poches de résistance encore présentes

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Non à la dépénalisation

 

 

 

?   De manière générale, les participants estiment que la société canadienne est assez tolérante à l’égard de l’usage récréatif du cannabis. Si on représentait le Canada sur un continuum de tolérance, il se rapprocherait plus des Pays-Bas que des États-Unis.

 

« Je pense qu’en Suisse et aux Pays-Bas, il y a beaucoup plus d’ouverture, beaucoup plus de tolérance qu’au Canada… »

 

« Canada is in the middle… »

 

« As tolerant as you can get without legalizing… »

 

« Repressive countries would include Singapore, Saudi Arabia and the USA. Canada is more tolerant and Holland would be more tolerant than us… »

 

 

 

Bien que la majorité des participants approuvent l’attitude actuelle de la société canadienne à l’égard de l’usage récréatif du cannabis, ils déplorent la facilité avec laquelle les jeunes peuvent se procurer cette drogue, notamment dans les écoles et les CEGEP.

 

« Il faut de la tolérance zéro pour les jeunes… »

 

« Je ne veux pas que ça se ramasse dans les écoles primaires »

 

« Je veux qu’on soit plus sévère là où la loi s’applique, c’est-à-dire avec les jeunes de moins de 18 ans, et moins sévère avec les adultes… »

 

 

?   Le discours des participants tend majoritairement vers un positionnement entre la dé-criminalisation et la légalisation.

 

 

« I’m between decriminalization and legalization… »

 

« The best option is decriminalization leaning towards government legalization. The worst option would be depenalization : to legalize without getting involved… »

 

« What does it change for Canadians to have criminal records because of smoking marijuana ? We are not fighting the real problem… »

 

 

Cette position est particulièrement populaire à Montréal, Toronto, Vancouver et Halifax. Les participants optant pour la dé-criminalisation de l’usage récréatif du cannabis estiment qu’une telle décision aura un effet positif sur les éléments suivants :

 

§         La capacité d’informer sur les risques

§         La santé des personnes

§         La santé publique

§         La sécurité publique

§         Le trafic illégal

§         L’implication du crime organisé

§         Le respect des droits et libertés individuels

§         L’efficacité des dépenses publiques

 

Par ailleurs, les participants s’attendent à une augmentation de la consommation récréative du cannabis mais ne pensent pas que la dé-criminalisation engendrera une augmentation de l’abus et de la consommation chez les jeunes.

 

 

 

 

 

 

 

À ce propos, plusieurs participants, et ce, dans différentes régions, ont affirmé qu’une dé-criminalisation de l’usage récréatif du cannabis entraînerait un désintérêt chez les jeunes, parce qu’il perdrait l’attrait du fruit défendu.

 

« Pot is attractive to kids only because it’s prohibited. Remove the element of curiosity and they aren’t as interested… »

 

 

 

?   Il demeure un noyau dur de la population canadienne qui estime que la loi concernant l’usage récréatif du cannabis n’est pas assez sévère et que la société canadienne devrait se diriger vers une criminalisation accrue de la consommation sociale du cannabis.

 

 

Cette position est notamment populaire à Winnipeg chez les personnes de plus de 40 ans et Trois-Rivières. Les participants optant pour une criminalisation accrue de l’usage récréatif du cannabis estiment qu’une telle décision aura un effet positif sur tous les éléments suivants :

 

 

§         La consommation récréative du cannabis

§         L’abus du cannabis

§         La consommation chez les jeunes

§         La capacité d’informer sur les risques

§         La santé des personnes

§         La santé publique

§         La sécurité publique

§         Le trafic illégal

§         L’implication du crime organisé

§         Le respect des droits et libertés individuels

§         L’efficacité des dépenses publiques

 

 

?   La dépénalisation totale de l’usage récréatif du cannabis ne semble pas soulever l’enthousiasme des Canadiens participant aux groupes de discussion.

 

« The worst case scenario would be depenalization because it would lead to chaos. The mafia would be so involved… it would get much worse than it is already… »

 

« Depenalization is too much a free for all. Pot would be everywhere, young kids would get a hold of it. There has to be some kind of control… like alcohol… »

 

« Il faut pouvoir maintenir un certain contrôle… la mari ne devrait pas être disponible n’importe où… les jeunes ne devraient pas pouvoir s’en procurer dans les dépanneurs… »

 


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