PÉRIODE DES QUESTIONS — Les affaires étrangères et le commerce international
La protection des minorités religieuses
11 décembre 2019
Honorables sénateurs, ma question s’adresse au leader du gouvernement au Sénat. On soulignait hier le 71e anniversaire de la Déclaration universelle des droits de l’homme et la Journée internationale des droits de la personne. Jusqu’à présent, et depuis trop longtemps, le gouvernement communiste de la Chine poursuit sa campagne de persécution contre les pratiques spirituelles du Falun Dafa et du Falun Gong, alors que ses adeptes veulent simplement mettre en pratique un enseignement axé sur la vérité, la compassion et la tolérance.
Partout en Chine, des centaines de milliers, voire des millions, d’adeptes du Falun Gong et de personnes qui adhèrent à d’autres fois croupissent en prison, où on les torture et on va jusqu’à prélever leurs organes. Comme nous le savons, ce ne sont pas les seules atrocités documentées qui sont commises par la Chine contre des minorités ethniques et ethnoreligieuses.
Qu’a fait le gouvernement du Canada pour dénoncer ces abominables atrocités et ces crimes contre l’humanité?
Je remercie l’honorable sénateur de sa question. Comme on l’a souligné hier, le Canada a beaucoup contribué aux efforts entourant la déclaration des Nations unies. John Humphrey ainsi que des diplomates canadiens étaient présents non seulement dès sa création, mais aussi pendant les décennies de vigilance qui ont suivi. Le gouvernement du Canada a, à maintes reprises, fait part de ses préoccupations en ce qui a trait aux droits de la personne, qu’il s’agisse de la situation des Ouïghours ou de la persécution subie par d’autres minorités en Chine.
Ces questions ont été directement portées à l’attention du gouvernement de la Chine. Le gouvernement canadien a pris la parole sur diverses tribunes, notamment au Conseil des droits de l’homme des Nations unies, pour demander aux autorités chinoises de relâcher les personnes détenues en raison de leurs croyances. J’ajouterais à cela les récentes déclarations faites par le Canada et 21 autres pays, un bloc regroupant divers gouvernements aux visées similaires, à l’intention du Conseil des droits de l’homme pour exprimer leurs préoccupations. De plus, pas plus tard qu’en octobre dernier, le Royaume-Uni, au nom de plusieurs pays dont le Canada, a fait part de ses préoccupations à ce sujet directement auprès de la Chine dans le cadre de l’Assemblée générale des Nations unies.
Le Canada demande au gouvernement de la Chine de respecter les droits de la personne de sa population et il collabore avec d’autres pays sur différentes tribunes pour que ce message soit entendu clairement.
Sénateur Harder, en 2017, le nouveau ministre des Affaires étrangères, François-Philippe Champagne, a affirmé ce qui suit au réseau China Global Television Network :
Dans un monde où l’incertitude, l’imprévisibilité et la remise en question des règles du commerce international sont maîtres, le Canada, et j’ajouterais la Chine, constituent [un] exemple de stabilité, de prévisibilité, de système fondé sur les règles et de société très inclusive.
On estime à un million le nombre de musulmans ouïghours et de personnes issues d’autres minorités qui ont été internés dans les soi-disant camps de rééducation de la Chine. Des documents du gouvernement chinois divulgués en novembre font état de violations systémiques des droits de la personne dans ces camps de détention de masse.
Sénateur Harder, ma question est la suivante : à la lumière du traitement qu’elle réserve aux musulmans ouïghours et aux autres minorités religieuses, comment le ministre Champagne peut-il parler de la Chine comme étant une société très inclusive?
Je remercie l’honorable sénatrice de sa question. Je ne peux que répéter ce que j’ai dit à propos des Ouïghours et d’autres groupes victimes de persécutions. Je précise toutefois que la relation entre le Canada et la Chine est multidimensionnelle. Chose certaine, le Canada a découvert que la Chine a des vues similaires aux siennes en ce qui concerne le régime commercial qui consiste à reconnaître les institutions mondiales de commerce international et les accords généraux que nous avons conclus et qui sont soumis à une surveillance de l’OMC. Aussi, le Canada et la Chine — c’est certainement vrai pour le Canada — ont donné des indications à des partenaires d’optique commune au sein de l’OMC sur la façon de préserver le système commercial international.
Comme le sait l’honorable sénatrice, la Chine a appuyé un certain nombre d’initiatives que le Canada a prises à cette fin. Il est crucial, même en cette période marquée par les difficultés et les défis entre les deux États, que le gouvernement du Canada continue de défendre les intérêts du pays au sein d’une relation économique bilatérale et qu’il s’appuie sur des efforts multilatéraux pour garantir que le régime commercial dont nous jouissons soit respecté par tous les participants.