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DÉCLARATIONS DE SÉNATEURS — L’Organisation pour l’alimentation et l’agriculture

9 juin 2022


Honorables sénateurs, je prends la parole aujourd’hui pour attirer votre attention sur le travail de l’Organisation pour l’alimentation et l’agriculture, mieux connue sous le nom de FAO. La FAO est l’agence spécialisée des Nations unies qui mène les efforts internationaux vers l’élimination de la faim.

Comme vous le savez, la pandémie et la guerre qui sévit en Ukraine, en plus des changements climatiques et de l’instabilité des chaînes d’approvisionnement, exercent des pressions jamais vues sur les systèmes alimentaires dans le monde. Plus tôt cette semaine, la FAO et le Programme alimentaire mondial ont publié le plus récent rapport Hunger Hotspots, qui décrit la situation actuelle. Je cite :

[...] un sommet de tous les temps, où jusqu’à 49 millions de personnes réparties dans 46 pays partout sur la planète sont à risque de souffrir de famine ou de se trouver dans des conditions proches à la famine, à moins de recevoir une aide immédiate pour assurer leur survie et sauver leurs moyens de subsistance.

C’est une statistique choquante qui mérite notre attention immédiate. J’espère que cette urgence sera prise au sérieux à l’échelle nationale et internationale, et que les personnes dans cette enceinte, dans l’autre endroit et dans les autres instances gouvernementales dans le monde y accorderont la priorité.

J’aimerais maintenant remercier la FAO, et plus particulièrement Beth Bechdol, sa directrice générale adjointe, qui est avec nous à la Chambre rouge aujourd’hui en compagnie de ses collègues, des efforts déployés pour renforcer la sécurité alimentaire dans le monde.

Comme je l’ai déjà souligné pendant les travaux du Sénat et du Comité sénatorial permanent de l’agriculture et des forêts, la sécurité alimentaire est aussi un enjeu ici même au Canada. Dans le cadre d’un sondage mené par Banques alimentaires Canada, un répondant sur cinq a dit ne pas avoir mangé à sa faim au moins une fois entre mars 2020 et mars 2022, et près d’un quart des Canadiens ont dit ne pas manger suffisamment en raison de l’augmentation des prix.

Par ailleurs, comme nous pouvons le voir lorsque nous faisons l’épicerie ou le plein d’essence, la hausse régulière du prix des aliments et de l’essence, qui était déjà en cours, est maintenant exacerbée par la guerre en Ukraine et d’autres facteurs que j’ai déjà mentionnés. Bref, nous sommes confrontés à des prix plus élevés dans les commerces et les stations-service, et nous pouvons malheureusement nous attendre à ce que la situation s’aggrave encore dans les endroits qui dépendent des produits agricoles provenant d’Ukraine et de Russie.

Honorables collègues, j’en profite pour souligner les liens qui existent entre l’industrie céréalière du Canada et celle de l’Ukraine. On pourrait d’ailleurs dire ceci :

En grande partie, l’industrie du blé du Canada, la plus renommée du monde, doit son développement à un simple grain de blé d’Ukraine.

C’est ce qu’écrit Stephan Symko, chercheur et biologiste, dans la monographie posthume Il n’aura fallu qu’une seule graine. On y apprend que le blé Red Fife — le plus ancien du Canada — et ses nombreux hybrides sont les descendants d’un seul grain de blé Halychanka cultivé dans l’Ouest de l’Ukraine, qui a été mêlé à une cargaison de blé d’hiver en 1842.

Je garde à l’esprit cette relation profonde entre nos deux pays, et j’espère que le Canada continuera non seulement d’aider l’Ukraine à trouver des façons d’exporter le grain qu’elle a déjà entreposé, mais aussi de mettre à contribution la production canadienne de grain pour aider à régler les enjeux de sécurité alimentaire à l’échelle mondiale. Merci, meegwetch.

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