Aller au contenu

DÉCLARATIONS DE SÉNATEURS — Les foires agricoles

8 juin 2023


Chers collègues, je prends la parole aujourd’hui pour soulever un enjeu préoccupant dans le Canada rural et agricole.

Les foires et les expositions sont souvent le pivot de nombreuses localités rurales canadiennes. Elles permettent en effet de mieux connaître l’excellent travail des agriculteurs, des transformateurs, des habitants du coin, des organismes et des entrepreneurs, de les mettre en valeur et de célébrer l’ingéniosité des Canadiens.

Aussi essentielles soient-elles, ces activités sont une fois de plus en péril. Le nouveau règlement sur la traçabilité du bétail qu’on propose d’adopter est loin d’être raisonnable et il causera inévitablement du tort aux agriculteurs, aux propriétaires de ranchs et aux bénévoles de partout au pays qui travaillent fort pour organiser des foires et des expositions et pour y participer.

La politique proposée par l’Agence canadienne d’inspection des aliments exigerait des agriculteurs qu’ils obtiennent un numéro d’identification pour leurs installations et qu’ils enregistrent le bétail en conséquence.

Là n’est pas le problème, chers collègues, car les agriculteurs suivent avec plaisir les normes de l’industrie et ils utilisent les mécanismes d’identification pour protéger leurs actifs depuis des années.

Le problème, c’est que les sociétés agricoles et les foires qu’elles organisent auraient le fardeau de tenir un registre des bêtes présentes sur place, de leur attribuer un type de marquage et de faire rapport de leurs déplacements pendant toute la durée de l’activité.

Selon les principaux organismes du domaine, dont l’Association canadienne des foires et expositions et l’association des sociétés agricoles de l’Ontario, la formation et les programmes offerts aux organisateurs de foires et d’expositions sont insuffisants.

Il faudrait que chaque société agricole donne une formation aux bénévoles sur ce processus, qui inclut la vérification de l’identification et de l’étiquette d’oreille de chaque animal, puis la saisie des données sur chaque animal d’élevage présent à la foire ou à l’événement dans la base de données en ligne des administrateurs responsables. Il s’agit non seulement d’une dépense que les foires sont incapables d’assumer, mais aussi d’une mesure qui n’est pas réalisable compte tenu de la diminution du nombre de bénévoles à laquelle toutes les organisations sont confrontées de nos jours.

De plus, le règlement proposé s’appliquera à toute activité qui touche les animaux visés et qui est organisée sur le champ de foire d’une société agricole, et pas seulement à sa foire. Si une société agricole loue ou prête ses installations pour qu’on y tienne une exposition des 4-H, un rassemblement de veaux ou une exposition de bétail, il lui incombera de recueillir et de déclarer les renseignements sur les déplacements des animaux, comme je l’ai expliqué plus tôt. La perte des occasions et des installations qui permettent d’accueillir des programmes concernant le bétail et des journées d’excellence des 4-H pourrait avoir un effet négatif important sur les programmes des 4-H et les jeunes qui y participent en Ontario et partout au Canada.

Comme vous le savez, chers collègues, les programmes des 4-H me tiennent à cœur et je ne serais pas ici aujourd’hui sans eux.

Il est important de noter, chers collègues, que les fermiers et fermières ne s’opposent pas à ces mesures.

Je suis préoccupé par l’énorme fardeau que cela imposerait aux bénévoles du secteur des foires, qui est déjà mis à rude épreuve par la pénurie de main-d’œuvre et les obstacles réglementaires.

J’espère que le gouvernement canadien réglera le problème qui pourrait involontairement mettre fin à de nombreuses foires et expositions et que nous pourrons trouver une solution. Merci, meegwetch.

Haut de page