PÉRIODE DES QUESTIONS — Les affaires autochtones et du Nord
Les services de police autochtones--La formation des membres de la GRC--La réconciliation
25 février 2020
Honorables sénateurs, ma question s’adresse au leader du gouvernement au Sénat.
Dans le cadre de mes travaux au Sénat, autant que possible, j’essaie d’accorder une place aux jeunes pour qu’ils puissent faire entendre leur voix et exprimer leurs préoccupations. Ainsi, je poserai mes questions aujourd’hui au nom des étudiants du programme de droit canadien des Autochtones offert à l’Université de Brandon. Elles concernent les événements qui se produisent actuellement dans l’Ouest et partout au Canada.
Un étudiant a écrit que nous devrions nous tourner vers l’avenir au lieu de réagir en fonction du passé. Il a souligné que, à l’origine, dans les années 1870, la GRC a été créée pour exercer un contrôle sur les Premières Nations. Or, nous sommes maintenant en 2020. Pourquoi le Canada se sert-il encore de la GRC pour contrôler les Premières Nations?
Même si on suppose que, pour le moment, la présence de la GRC dans la vie des Autochtones est inévitable, d’autres étudiants se sont demandé si les personnes responsables de la formation axée sur la sensibilisation à la culture pourraient tenir compte de l’article 35 de la loi constitutionnelle dans le contenu des cours obligatoires qui sont offerts à tous les agents de la GRC. Selon eux, il est important de se pencher sur les points de vue et les croyances que les agents de la GRC entretiennent à l’égard des peuples autochtones du Canada.
Enfin, un étudiant a exprimé ses préoccupations à l’égard d’une question fondamentale en disant qu’il semble toujours revenir à l’idée de la réconciliation et aux devoirs et responsabilités du gouvernement. La réconciliation arrivera-t-elle un jour? Il est difficile d’y croire. Cet étudiant dit que, en tant qu’Autochtone, il se sent découragé par les attitudes négatives qu’il observe au Canada.
Ces jeunes ont soulevé des questions judicieuses et importantes. Je vous remercie, en leur nom, de vos réflexions et de vos réponses à ces questions.
Merci beaucoup pour les questions et merci aux étudiants de les avoir posées.
On m’a dit, en ce qui concerne les services de police autochtones, que le gouvernement est déterminé à ce que toutes les collectivités, y compris celles des Premières Nations et des Inuits, aient une police à la fois professionnelle et dévouée.
On m’a dit aussi — les sénateurs s’en souviendront peut-être — que le gouvernement s’est engagé dans le budget de 2017, puis en janvier 2018, à investir 291 millions de dollars dans le Programme des services de police des Premières Nations afin d’améliorer la sécurité des agents, l’équipement, les salaires, etc.
Quant à la question sur la GRC, on m’a dit qu’elle avait déjà apporté un certain nombre de changements à ses politiques, procédures et formations au cours des dernières années. Soit dit en passant, on peut ajouter à cela les efforts qu’elle fait pour recruter plus d’Autochtones en son sein. On m’a, en outre, dit que les membres de la GRC reçoivent aussi différentes formes de formations de sensibilisation culturelle.
Concernant la réconciliation, le gouvernement du Canada maintient son engagement envers la réconciliation et reste déterminé à renouveler sa relation avec les peuples autochtones et à la bâtir sur l’affirmation des droits, le respect, la coopération et le partenariat. C’est pourquoi le gouvernement a promis de mettre intégralement en œuvre la Déclaration des Nations unies sur les droits des peuples autochtones. Le gouvernement poursuit son travail de collaboration grâce à des tables de discussion constructives portant sur les droits et la reconnaissance. Les priorités sont établies par des communautés autochtones et mises en œuvre une fois que des politiques élaborées conjointement sont en place.
Enfin, le gouvernement reconnaît que la réconciliation n’est pas seulement une affaire et un impératif autochtones : c’est aussi une affaire et un impératif canadiens. Nous devons tous y prendre part.