Aller au contenu

PÉRIODE DES QUESTIONS — La sécurité publique

L'ingérence étrangère

17 mai 2023


L’honorable Donald Neil Plett (leader de l’opposition)

Monsieur le leader du gouvernement, selon un reportage paru il y a peu dans le Globe and Mail, les activités de l’agent de la République populaire de Chine qui a été expulsé du Canada la semaine dernière étaient connues du Service canadien du renseignement de sécurité, le SCRS, depuis l’arrivée de l’homme en sol canadien, en 2018.

Selon le Globe and Mail, pendant que ce diplomate était au Canada :

[...] il prenait des dissidents en photo, il épiait les activités qu’ils organisaient, il se renseignait sur leur identité et il faisait parvenir toute cette information à la police secrète chinoise [...]

Toujours selon le Globe and Mail, monsieur le leader, c’est dès 2020 que les agents du SCRS ont commencé à transmettre des renseignements de nature confidentielle sur cet homme à Affaires mondiales Canada, y compris sur ses rencontres avec des personnes travaillant pour des députés libéraux. Le gouvernement Trudeau savait que ce diplomate espionnait les Canadiens, mais pendant trois ans, il n’a absolument rien fait pour le stopper. On ne parle pas d’une semaine, monsieur le leader, mais de trois ans. En quoi cela est-il dans l’intérêt supérieur des Canadiens?

L’honorable Marc Gold (représentant du gouvernement au Sénat) [ + ]

Je vous remercie. Je ne suis en position de commenter ni le reportage du Globe and Mail, ni l’information qui aurait pu être transmise à Affaires mondiales Canada, ni la nature de cette information. En ce qui concerne les allégations qui ont été rendues publiques par le Globe and Mail, ce que je peux vous dire, c’est que c’est par le journal que le gouvernement a été informé des gestes qui ont été posés à l’encontre du député Chong et qu’il a rapidement fait ce qu’il fallait pour que le diplomate en cause soit déclaré persona non grata.

Voilà ce qu’on peut qualifier de contradiction, monsieur le leader. À un certain moment, vous ne pouvez faire de commentaires sur ce que rapporte le Globe and Mail mais, lorsque vous agissez, vous affirmez l’avoir fait en tenant compte de ce qui a été publié dans ce même quotidien. Quelle est votre position, monsieur le leader? Comme vous le dites souvent, monsieur le leader — ce sont vos paroles —, soyons clairs, les Canadiens peuvent voir exactement ce qui se passe dans ce dossier. Ils ne sont pas dupes. Le premier ministre et le gouvernement qu’il dirige n’ont rien fait pour contrer l’ingérence de Pékin parce que cette immixtion les avantageait. Le gouvernement n’a pris des mesures que récemment à la suite de fuites aux médias, et ces mesures sont dérisoires. C’est aussi simple que cela.

J’ai demandé à maintes reprises combien d’autres parlementaires avaient été ciblés par l’ingérence de Pékin. Nous venons d’apprendre, au cours de la fin de semaine, que le SCRS a communiqué avec l’ancien chef du Parti conservateur, Erin O’Toole, et avec la députée néo-démocrate Jenny Kwan. Deux sources liées à la sécurité nationale ont déclaré au Globe and Mail que le gouvernement Trudeau a reçu une liste d’autres diplomates susceptibles de faire l’objet d’une expulsion.

Permettez-moi de vous poser les questions suivantes, monsieur le leader. D’autres parlementaires ont-ils été ciblés? D’autres agents à la solde du régime de Pékin devraient-ils être expulsés pour s’être livrés à des activités d’ingérence? Que faudrait-il pour que le gouvernement les expulse maintenant, et non dans plusieurs années?

Le sénateur Gold [ + ]

Je vous remercie de la question.

Tout d’abord, honorables collègues, il est inapproprié d’attribuer des intentions à un gouvernement ou à un député, quel qu’il soit, et d’affirmer que l’un ou l’autre n’a pas agi parce que c’était à son avantage. Le Président précédent nous a rappelé dans diverses décisions qu’il est inapproprié de faire des affirmations qui ne reposent pas sur des faits.

Pour ce qui est de votre question, et je vous rappelle que nous sommes à la période des questions. Par conséquent, vous pouvez poser des questions concernant des renseignements classifiés dont disposent peut-être les forces de sécurité ou les services du renseignement, mais il ne revient pas — et il ne reviendra jamais — au représentant du gouvernement, ou au leader du gouvernement, peu importe le titre que vous me donniez, à moi ou à la personne qui me succédera, de divulguer des renseignements secrets dans cette enceinte.

Haut de page