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PÉRIODE DES QUESTIONS — Le Bureau du Conseil privé

Le rapporteur spécial indépendant sur l'ingérence étrangère

18 mai 2023


L’honorable Donald Neil Plett (leader de l’opposition)

Monsieur le leader du gouvernement, ma question aujourd’hui concerne le rapporteur spécial inventé de toutes pièces par le premier ministre.

Monsieur le leader, votre gouvernement renforce l’impression que cette nomination est loin d’être sérieuse. Je n’arrive toujours pas à trouver comment des témoins d’intimidation ici même au Canada par le Parti communiste chinois ou des Canadiens qui en sont victimes peuvent communiquer avec le rapporteur spécial pour dénoncer une telle situation. Il y a trois semaines, le ministre Leblanc avait pourtant promis — avait garanti — ici même dans cette enceinte de fournir une adresse électronique ou une adresse postale. Or, nous n’avons rien reçu.

Par surcroît, monsieur le leader, hier, CBC News, l’organe de propagande libérale, rapportait que le Bureau du Conseil privé — le ministère du premier ministre — s’occupe des demandes des médias concernant le rapporteur spécial. Or, le rapporteur spécial est prétendument indépendant, mais c’est le Cabinet du premier ministre qui se charge des demandes des médias.

De plus, nous venons d’apprendre que le rapporteur ne s’est même pas donné la peine de répondre à une lettre du chef de l’opposition, Pierre Poilievre.

Monsieur le leader, les Canadiens ne sont pas dupes; ils voient ce qui se passe. J’espère qu’il en est de même pour vous. Le gouvernement Trudeau cherche à esquiver les questions difficiles concernant l’ingérence étrangère en les renvoyant au titulaire d’un poste factice. Comment vous et le gouvernement pouvez-vous continuer sans sourciller de faire la promotion de ce poste, qui n’est qu’un écran de fumée?

L’honorable Marc Gold (représentant du gouvernement au Sénat) [ + ]

Je vous remercie de votre question.

Le rapporteur spécial, l’honorable David Johnston, a été chargé d’une mission importante, qui consiste à conseiller le premier ministre sur la manière appropriée et prudente de faire toute la lumière sur ces allégations d’ingérence étrangère.

Il m’est difficile de m’abstenir de...

Répondez à la question.

Le sénateur Gold [ + ]

La réponse à votre question est que je suis ici à représenter fièrement et en toute conscience le gouvernement. C’est également avec fierté et honneur que je rappelle au sénateur que qualifier, comme lui et son chef l’ont fait, le mandat de l’ancien gouverneur général d’« écran de fumée » est une fois de plus un manque de respect pour l’institution.

Ce qui est irrespectueux, sénateur Gold, c’est que vous n’essayez même pas de répondre à la question. Je vous ai posé la question suivante : comment les gens peuvent-ils entrer en contact avec lui? Comment les gens peuvent-ils contacter le rapporteur spécial, la personne que vous qualifiez d’indépendante? Comment les gens communiquent-ils avec lui?

Au lieu de répondre, vous dites que nous manquons de respect. En quoi est-ce un manque de respect envers les Canadiens que de demander comment on peut communiquer avec ce rapporteur spécial? Si ce n’est pas qu’un écran de fumée, il devrait y avoir un moyen de le contacter.

Le gouvernement est incapable de prendre la bonne décision. Même lorsque le choix est évident, son manque de leadership et de sens moral se manifeste à maintes reprises quand il désigne d’autres personnes pour prendre des décisions à sa place. Il se contente de créer un nouveau poste pour éviter d’avoir à supporter la pression et le poids d’une quelconque responsabilité.

En voici quelques exemples : le prétendu rapporteur spécial sur l’ingérence étrangère, le processus de nomination soi-disant indépendant du Sénat, les consultants, en particulier les amis du cabinet McKinsey, et tous les groupes consultatifs d’experts qui coûtent de l’argent aux contribuables.

Monsieur le leader, si ce rapporteur spécial indépendant n’était pas qu’un écran de fumée, ne pensez-vous pas qu’il y aurait plus de transparence sur la manière de joindre son bureau et que les demandes des médias n’auraient pas à être traitées par l’intermédiaire du Cabinet du premier ministre? Le chef de la loyale opposition de Sa Majesté n’aurait-il pas reçu une réponse à sa lettre?

Le sénateur Gold [ + ]

La tradition veut qu’on nous accuse de répondre à des questions par des questions. Je vais donc répondre à votre question, mais je vais d’abord poser la mienne.

Nous parlons de respect. L’honorable chef de l’opposition à l’autre endroit a décliné une invitation à rencontrer le rapporteur spécial, l’honorable David Johnston. Il a refusé de le rencontrer même si les autres chefs des partis de l’opposition, qui ont aussi réclamé une enquête publique, l’ont rencontré.

Je crois que cela répond peut-être à la question sur le respect, honorables collègues.

Pour ce qui est de vos autres questions, dont la teneur exacte m’échappe, il demeure que le premier ministre du Canada attend avec impatience les recommandations de l’honorable David Johnston, et que des mesures seront prises en conséquence.

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