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Réinstallation des réfugiés syriens: faire du Canada sa terre d'accueil

En 2015, le gouvernement du Canada a implanté un nouveau programme de réinstallation de réfugiés syriens, accueillant ainsi 25 000 réfugiés entre novembre 2015 et février 2016. Jusqu’à quel point ce programme est-il un succès ?

Le Sénat est bien positionné pour analyser de manière impartiale les forces et faiblesses d’un tel programme, notamment en examinant les défis auxquels les intervenants impliqués font face. C’est pourquoi, le Comité sénatorial des droits de la personne a décidé d’entreprendre une étude sur les facteurs qui mènent à une intégration réussie, notamment en ce qui a trait à la formation linguistique, les programmes pour les jeunes et les femmes, la formation des travailleurs peu qualifiés, les besoins en santé mentale, les délais administratifs et l’hébergement.

De plus, le comité souhaite en apprendre davantage sur les meilleures façons de combler le fossé entre la situation des réfugiés parrainés par le gouvernement et ceux parrainés par le secteur privé (églises ou familles par exemples) qui tendent à devenir autosuffisant plus facilement.

« Il est extrêmement important de sensibiliser les gens à la différence entre les réfugiés parrainés par le gouvernement et les réfugiés parrainés par le secteur privé, et d’identifier là où il y a des lacunes. »

Sénateur Munson, président du comité

« Au Canada, nous considérons que les réfugiés sont un atout, non un fardeau. »

Sénatrice Ataullahjan, vice-présidente du comité

Debout, mais blessés

Constat des sénateurs : les réfugiés syriens ont besoin de soutien psychologique

La Syrie, ravagée par une guerre brutale, n’a épargné aucun réfugié.

Le sénateur Jim Munson, président du comité sénatorial des droits de la personne, se rappelle ce garçon qui, même après avoir trouvé refuge au Canada, cachait ses jouets sous son lit par crainte que des soldats ne les lui confisquent.

Lundi, les membres du comité se sont réunis à Toronto pour évaluer l’efficacité du programme fédéral qui a permis l’accueil, au Canada, de milliers de réfugiés syriens ainsi que pour déterminer ce qu’il faut faire de plus.

Selon des témoins, il est essentiel d’offrir une aide psychologique à ces rescapés de la guerre civile.

« Parmi ces enfants qui cachent leurs jouets, combien échappent à nos soins ? » C’est la question posée par Meb Rashid, directeur de la clinique pour réfugiés du Women’s College Hospital.

« Combien d’entre eux auront des problèmes plus graves encore dans six mois ? »

Alors que le soleil brillait sur Toronto, ces tristes questions ont ému le sénateur Munson, la vice‑présidente et sénatrice Salma Ataullahjan, le sénateur Thanh Hai Ngo ainsi que les sénatrices Elizabeth Hubley et Ratna Omidvar, qui ont découvert la dure réalité syrienne.

« Il faut qu’il y ait davantage de points de service pour offrir de l’aide psychologique et du soutien pour gérer le stress post-traumatique, de sorte que les réfugiés puissent évacuer leurs émotions, » a affirmé le sénateur Munson.

Selon Meb Rashid, il est crucial d’établir des relations de confiance avec les réfugiés pour leur offrir du soutien psychologique.

« Il faut mettre ces gens en contact avec des personnes qui pourront leur offrir un soutien continu. De cette façon, on tisse des liens, » a-t-il indiqué

Il a ajouté que l’intégration est un puissant remède.

« J’ai vu des gens faire des thérapies, mais ce qui les aide vraiment, c’est de trouver un emploi ou d’être réunis avec des membres de leur famille, » a ajouté M. Rashid. « Ce sont des éléments qui ont une influence fondamentale sur la santé mentale des gens. »

La sénatrice Ataullahjan a voulu en apprendre davantage sur la violence conjugale chez les réfugiés.

Les membres du Comité ont appris que des séances de sensibilisation, destinés autant aux hommes qu’aux femmes sont en cours, mais que les travailleurs sociaux sont débordés.

« Ce qui m’inquiète, ce sont les gens qui n’ont pas accès à des soins médicaux et ceux qui sont isolés, » a indiqué M. Rashid. « Si on est capable de les amener vers les soins de santé, il devient alors possible pour nous de leur parler de leurs droits. »

Pour ne pas perdre de vue la raison d’être du programme des réfugiés, les sénateurs ont également entendu les témoignages de réfugiés.

« Ils sont venus chez moi et ils ont massacré mon mari, devant mes filles, » a indiqué une femme au comité sous le couvert de l’anonymat.

« Son seul crime était d’être sunnite. »

Amenées dans un centre de détention, ses filles de 10 ans et de 11 ans ont subi des actes de torture que même des hommes adultes ne pourraient pas supporter, a‑t‑elle ajouté.

Des quatre mois qu’elles ont été les prisonnières elles étaient incapables de distinguer le jour de la nuit.

« Les horreurs que j’ai vécues en Syrie me font détester mon pays. Je souhaiterais que le gouvernement canadien accueille davantage de Syriens au pays, » a ajouté la femme.

Les sénateurs l’ont écouté en silence.

« Nous avons entendu des récits perturbants qui nous marqueront à jamais. Personne ne devrait avoir à subir ce que vous avez subi, » a dit la sénatrice Ataullahjan, les yeux remplis d’eau.

Le sénateur Munson était également ému.

« L’une des choses que j’ai apprises aujourd’hui, c’est que dans cette pièce, il y a une grandeur d’esprit humain hors du commun, » a‑t‑il conclu.

Réinstallation des réfugiés syriens: faire du Canada sa terre d'accueil

En 2015, le gouvernement du Canada a implanté un nouveau programme de réinstallation de réfugiés syriens, accueillant ainsi 25 000 réfugiés entre novembre 2015 et février 2016. Jusqu’à quel point ce programme est-il un succès ?

Le Sénat est bien positionné pour analyser de manière impartiale les forces et faiblesses d’un tel programme, notamment en examinant les défis auxquels les intervenants impliqués font face. C’est pourquoi, le Comité sénatorial des droits de la personne a décidé d’entreprendre une étude sur les facteurs qui mènent à une intégration réussie, notamment en ce qui a trait à la formation linguistique, les programmes pour les jeunes et les femmes, la formation des travailleurs peu qualifiés, les besoins en santé mentale, les délais administratifs et l’hébergement.

De plus, le comité souhaite en apprendre davantage sur les meilleures façons de combler le fossé entre la situation des réfugiés parrainés par le gouvernement et ceux parrainés par le secteur privé (églises ou familles par exemples) qui tendent à devenir autosuffisant plus facilement.

« Il est extrêmement important de sensibiliser les gens à la différence entre les réfugiés parrainés par le gouvernement et les réfugiés parrainés par le secteur privé, et d’identifier là où il y a des lacunes. »

Sénateur Munson, président du comité

« Au Canada, nous considérons que les réfugiés sont un atout, non un fardeau. »

Sénatrice Ataullahjan, vice-présidente du comité

Debout, mais blessés

Constat des sénateurs : les réfugiés syriens ont besoin de soutien psychologique

La Syrie, ravagée par une guerre brutale, n’a épargné aucun réfugié.

Le sénateur Jim Munson, président du comité sénatorial des droits de la personne, se rappelle ce garçon qui, même après avoir trouvé refuge au Canada, cachait ses jouets sous son lit par crainte que des soldats ne les lui confisquent.

Lundi, les membres du comité se sont réunis à Toronto pour évaluer l’efficacité du programme fédéral qui a permis l’accueil, au Canada, de milliers de réfugiés syriens ainsi que pour déterminer ce qu’il faut faire de plus.

Selon des témoins, il est essentiel d’offrir une aide psychologique à ces rescapés de la guerre civile.

« Parmi ces enfants qui cachent leurs jouets, combien échappent à nos soins ? » C’est la question posée par Meb Rashid, directeur de la clinique pour réfugiés du Women’s College Hospital.

« Combien d’entre eux auront des problèmes plus graves encore dans six mois ? »

Alors que le soleil brillait sur Toronto, ces tristes questions ont ému le sénateur Munson, la vice‑présidente et sénatrice Salma Ataullahjan, le sénateur Thanh Hai Ngo ainsi que les sénatrices Elizabeth Hubley et Ratna Omidvar, qui ont découvert la dure réalité syrienne.

« Il faut qu’il y ait davantage de points de service pour offrir de l’aide psychologique et du soutien pour gérer le stress post-traumatique, de sorte que les réfugiés puissent évacuer leurs émotions, » a affirmé le sénateur Munson.

Selon Meb Rashid, il est crucial d’établir des relations de confiance avec les réfugiés pour leur offrir du soutien psychologique.

« Il faut mettre ces gens en contact avec des personnes qui pourront leur offrir un soutien continu. De cette façon, on tisse des liens, » a-t-il indiqué

Il a ajouté que l’intégration est un puissant remède.

« J’ai vu des gens faire des thérapies, mais ce qui les aide vraiment, c’est de trouver un emploi ou d’être réunis avec des membres de leur famille, » a ajouté M. Rashid. « Ce sont des éléments qui ont une influence fondamentale sur la santé mentale des gens. »

La sénatrice Ataullahjan a voulu en apprendre davantage sur la violence conjugale chez les réfugiés.

Les membres du Comité ont appris que des séances de sensibilisation, destinés autant aux hommes qu’aux femmes sont en cours, mais que les travailleurs sociaux sont débordés.

« Ce qui m’inquiète, ce sont les gens qui n’ont pas accès à des soins médicaux et ceux qui sont isolés, » a indiqué M. Rashid. « Si on est capable de les amener vers les soins de santé, il devient alors possible pour nous de leur parler de leurs droits. »

Pour ne pas perdre de vue la raison d’être du programme des réfugiés, les sénateurs ont également entendu les témoignages de réfugiés.

« Ils sont venus chez moi et ils ont massacré mon mari, devant mes filles, » a indiqué une femme au comité sous le couvert de l’anonymat.

« Son seul crime était d’être sunnite. »

Amenées dans un centre de détention, ses filles de 10 ans et de 11 ans ont subi des actes de torture que même des hommes adultes ne pourraient pas supporter, a‑t‑elle ajouté.

Des quatre mois qu’elles ont été les prisonnières elles étaient incapables de distinguer le jour de la nuit.

« Les horreurs que j’ai vécues en Syrie me font détester mon pays. Je souhaiterais que le gouvernement canadien accueille davantage de Syriens au pays, » a ajouté la femme.

Les sénateurs l’ont écouté en silence.

« Nous avons entendu des récits perturbants qui nous marqueront à jamais. Personne ne devrait avoir à subir ce que vous avez subi, » a dit la sénatrice Ataullahjan, les yeux remplis d’eau.

Le sénateur Munson était également ému.

« L’une des choses que j’ai apprises aujourd’hui, c’est que dans cette pièce, il y a une grandeur d’esprit humain hors du commun, » a‑t‑il conclu.

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