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Simcoe et les véritables bâtisseurs du Canada : Sénatrice Cools

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Le premier lundi du mois d’août de chaque année marque un congé civique dans plusieurs régions du Canada, appelé jour de Simcoe. Le jour de Simcoe est nommé ainsi en l’honneur de John Graves Simcoe.

John Graves Simcoe, né en 1752 et décédé en 1806, était le premier lieutenant-gouverneur du Haut-Canada, qu’on appelle aujourd’hui l’Ontario. Les Ontariens se souviennent encore du fondateur de la ville de York, ancien nom donné à Toronto, lorsqu’ils admirent le lac Simcoe ou lorsqu’ils empruntent les diverses rues qui portent le nom Simcoe à travers cette grande province.

Au-delà des expositions annuelles d’artefacts militaires et d’artillerie à Fort York, les Ontariens doivent en apprendre davantage au sujet de l’homme et du pays qu’il a contribué à construire.  

John Graves Simcoe a vécu dans une période de grands changements. Deux révolutions, la Révolution américaine et la Révolution française, sont venues bouleverser à jamais l’ordre mondial. Propulsé par le siècle des Lumières, le whiggisme, essence de la tradition libérale et de l’autonomie gouvernementale, a fait son chemin dans l’esprit de nos penseurs et de nos politiciens.

Ces idées éclairées étaient au cœur de la rivalité coloniale entre la France et l’Angleterre, comme le démontrent les batailles navales et terrestres parsemées dans les Caraïbes et en Amérique du Nord. 

Nous en étions à moins de vingt ans après la conquête de Québec par l’Angleterre en 1759, et les républicains américains croyaient que des rebelles potentiels se cachaient dans ce qu’il restait de l’Amérique du Nord britannique.

Voilà le chaos dans lequel John Graves Simcoe a grandi et le monde dans lequel le Canada a vu le jour. Sans se laisser décourager, il a créé un système de gouvernance robuste à l’origine de la formation paisible du Canada en 1867, soit près d’un siècle plus tard. 

John Graves Simcoe était un soldat qui a pris part à la Guerre d’indépendance américaine. Il est arrivé en Amérique du Nord au sein du 35e régiment d’infanterie déployé dans les Treize colonies en 1770 pour apaiser la révolte de la population. Après le début de la Révolution américaine, il a été promu commandant des Queen’s Rangers, où il a fait preuve de dévouement.

John Graves Simcoe a laissé sa marque au fil des ans. Après un court mandat à la Chambre des communes britannique, il a été nommé lieutenant-gouverneur de la nouvelle province du Haut-Canada en 1791. À son arrivée à Kingston, il a constaté la présence des Français à l’est et des républicains au sud. Il aurait pu être difficile pour lui d’avoir une vision positive du reste de l’Amérique du Nord britannique.

Cependant, John Graves Simcoe s’est tourné vers l’ouest, en direction des Grands Lacs. Il a accueilli des milliers de loyalistes dans le sud de l’Ontario. Dans son discours du Trône de 1793, il a affirmé que le Haut-Canada serait « l’image et la transcription » de la Grande-Bretagne.  

Les Ontariens devraient savoir que l’une des réalisations les plus notables de John Graves Simcoe est d’avoir fait du Haut-Canada le premier territoire de l’empire britannique à abolir l’esclavage, en 1793. Lors des délibérations qui entouraient son projet de loi intitulé Loi visant à restreindre l’esclavage dans le Haut-Canada au Parlement du Haut-Canada, six des seize députés de l’assemblée avaient des esclaves. John Graves Simcoe a donc affirmé que « les principes de la Constitution britannique n’autorisent pas l’esclavage, qui est aussi condamné par le christianisme. En tant que lieutenant-gouverneur du Haut-Canada, je ne peux pas adhérer à une loi discriminatoire envers les Autochtones d’Afrique, d’Amérique et d’Europe. »

Son projet de loi visait sûrement aussi à empêcher les Américains de se rendre au Canada pour retrouver leurs esclaves en fuite.  

John Graves Simcoe n’était pas un réformiste solitaire. Il faisait partie d’une génération de whigs anglais consciente que le monde était en évolution et en faveur de l’obtention de droits, tout en demeurant prudente.

Par-dessus tout, John Graves Simcoe et ses collègues voulaient éviter une autre tragédie coloniale. Ils étaient conscients du risque de conflit avec les États-Unis et ont mis en place un système pratique.

Ils étaient les véritables bâtisseurs du Canada, l’endroit où, quelques générations plus tard, un groupe d’Écossais viendraient confédérer quatre colonies britanniques distinctes en Amérique du Nord, pour en faire le Dominion du Canada. 

Si le projet de John Graves Simcoe avait échoué, le Canada n’existerait probablement pas et aurait sans doute été annexé aux États-Unis, comme ceux-ci ont tenté de le faire quelques années après sa mort. Pendant la Guerre de 1812, ils ont brûlé York, sa capitale. C’est la modération de la génération de John Graves Simcoe qui a rendu les compromis de Sir John A. Macdonald possibles. 

Le Canada, à titre de nation et de peuple, a de quoi être fier. En cette nouvelle période de changement, tirons des leçons de notre passé.

La sénatrice Anne C. Cools est celle qui cumule le plus grand nombre d’années de service au Sénat. Elle est vice-présidente du Comité sénatorial des finances nationales et membre du Comité sénatorial des affaires étrangères et du commerce international et du Comité sénatorial du règlement, de la procédure et des droits du Parlement.

Le premier lundi du mois d’août de chaque année marque un congé civique dans plusieurs régions du Canada, appelé jour de Simcoe. Le jour de Simcoe est nommé ainsi en l’honneur de John Graves Simcoe.

John Graves Simcoe, né en 1752 et décédé en 1806, était le premier lieutenant-gouverneur du Haut-Canada, qu’on appelle aujourd’hui l’Ontario. Les Ontariens se souviennent encore du fondateur de la ville de York, ancien nom donné à Toronto, lorsqu’ils admirent le lac Simcoe ou lorsqu’ils empruntent les diverses rues qui portent le nom Simcoe à travers cette grande province.

Au-delà des expositions annuelles d’artefacts militaires et d’artillerie à Fort York, les Ontariens doivent en apprendre davantage au sujet de l’homme et du pays qu’il a contribué à construire.  

John Graves Simcoe a vécu dans une période de grands changements. Deux révolutions, la Révolution américaine et la Révolution française, sont venues bouleverser à jamais l’ordre mondial. Propulsé par le siècle des Lumières, le whiggisme, essence de la tradition libérale et de l’autonomie gouvernementale, a fait son chemin dans l’esprit de nos penseurs et de nos politiciens.

Ces idées éclairées étaient au cœur de la rivalité coloniale entre la France et l’Angleterre, comme le démontrent les batailles navales et terrestres parsemées dans les Caraïbes et en Amérique du Nord. 

Nous en étions à moins de vingt ans après la conquête de Québec par l’Angleterre en 1759, et les républicains américains croyaient que des rebelles potentiels se cachaient dans ce qu’il restait de l’Amérique du Nord britannique.

Voilà le chaos dans lequel John Graves Simcoe a grandi et le monde dans lequel le Canada a vu le jour. Sans se laisser décourager, il a créé un système de gouvernance robuste à l’origine de la formation paisible du Canada en 1867, soit près d’un siècle plus tard. 

John Graves Simcoe était un soldat qui a pris part à la Guerre d’indépendance américaine. Il est arrivé en Amérique du Nord au sein du 35e régiment d’infanterie déployé dans les Treize colonies en 1770 pour apaiser la révolte de la population. Après le début de la Révolution américaine, il a été promu commandant des Queen’s Rangers, où il a fait preuve de dévouement.

John Graves Simcoe a laissé sa marque au fil des ans. Après un court mandat à la Chambre des communes britannique, il a été nommé lieutenant-gouverneur de la nouvelle province du Haut-Canada en 1791. À son arrivée à Kingston, il a constaté la présence des Français à l’est et des républicains au sud. Il aurait pu être difficile pour lui d’avoir une vision positive du reste de l’Amérique du Nord britannique.

Cependant, John Graves Simcoe s’est tourné vers l’ouest, en direction des Grands Lacs. Il a accueilli des milliers de loyalistes dans le sud de l’Ontario. Dans son discours du Trône de 1793, il a affirmé que le Haut-Canada serait « l’image et la transcription » de la Grande-Bretagne.  

Les Ontariens devraient savoir que l’une des réalisations les plus notables de John Graves Simcoe est d’avoir fait du Haut-Canada le premier territoire de l’empire britannique à abolir l’esclavage, en 1793. Lors des délibérations qui entouraient son projet de loi intitulé Loi visant à restreindre l’esclavage dans le Haut-Canada au Parlement du Haut-Canada, six des seize députés de l’assemblée avaient des esclaves. John Graves Simcoe a donc affirmé que « les principes de la Constitution britannique n’autorisent pas l’esclavage, qui est aussi condamné par le christianisme. En tant que lieutenant-gouverneur du Haut-Canada, je ne peux pas adhérer à une loi discriminatoire envers les Autochtones d’Afrique, d’Amérique et d’Europe. »

Son projet de loi visait sûrement aussi à empêcher les Américains de se rendre au Canada pour retrouver leurs esclaves en fuite.  

John Graves Simcoe n’était pas un réformiste solitaire. Il faisait partie d’une génération de whigs anglais consciente que le monde était en évolution et en faveur de l’obtention de droits, tout en demeurant prudente.

Par-dessus tout, John Graves Simcoe et ses collègues voulaient éviter une autre tragédie coloniale. Ils étaient conscients du risque de conflit avec les États-Unis et ont mis en place un système pratique.

Ils étaient les véritables bâtisseurs du Canada, l’endroit où, quelques générations plus tard, un groupe d’Écossais viendraient confédérer quatre colonies britanniques distinctes en Amérique du Nord, pour en faire le Dominion du Canada. 

Si le projet de John Graves Simcoe avait échoué, le Canada n’existerait probablement pas et aurait sans doute été annexé aux États-Unis, comme ceux-ci ont tenté de le faire quelques années après sa mort. Pendant la Guerre de 1812, ils ont brûlé York, sa capitale. C’est la modération de la génération de John Graves Simcoe qui a rendu les compromis de Sir John A. Macdonald possibles. 

Le Canada, à titre de nation et de peuple, a de quoi être fier. En cette nouvelle période de changement, tirons des leçons de notre passé.

La sénatrice Anne C. Cools est celle qui cumule le plus grand nombre d’années de service au Sénat. Elle est vice-présidente du Comité sénatorial des finances nationales et membre du Comité sénatorial des affaires étrangères et du commerce international et du Comité sénatorial du règlement, de la procédure et des droits du Parlement.

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