« Je suis reconnaissant envers mon pays d’adoption » : Le sénateur Oh prend sa retraite
Après avoir immigré au Canada, en 1978, le sénateur Victor Oh est devenu un entrepreneur prospère, puis s’est consacré à aider les nouveaux arrivants à se lancer en affaire.
Avant de prendre sa retraite, le 10 juin 2024, le sénateur ontarien s’est entretenu avec SenCAPlus de son parcours jusqu’à la Chambre rouge, de sa passion pour la diplomatie et de son amitié de toujours avec une mairesse légendaire.
Vous êtes né à Singapour et vous êtes d’origine chinoise. Qu’est-ce qui vous a amené au Canada?
Il y a quatre générations, mon arrière-grand-père a quitté la province chinoise du Fujian pour s’installer à Singapour. Une fois installée, ma famille s’est lancée dans l’immobilier. Grâce à cette entreprise, j’ai fait connaissance avec le haut-commissariat du Canada à Singapour, dont plusieurs employés louaient des appartements de notre entreprise familiale. Nous sommes devenus amis, et j’ai commencé à participer aux réceptions organisées par le haut-commissariat du Canada.
En 1975, après la chute du Vietnam, la situation en Asie du Sud-Est était agitée, car le Vietnam a commencé à occuper le Cambodge après le retrait des Américains. La tension était vive dans la région. Mes amis du haut-commissariat m’ont encouragé à m’installer au Canada. J’ai finalement accepté l’offre et j’ai commencé une nouvelle vie ici en 1978. À partir de ce moment, je n’ai jamais regardé en arrière.
Après ma nomination au Sénat, j’ai réussi à retrouver celui qui m’a encouragé à venir au Canada et j’ai pu le remercier personnellement pour ses conseils qui ont changé ma vie.
Avez-vous atterri tout de suite à Mississauga?
Oui, et puis j’ai fait la connaissance d’une femme merveilleuse, une mentore pour moi, Hazel McCallion, qui venait de devenir mairesse de la ville. Mississauga était encore une ville nouvelle, et je dirais qu’Hazel l’a bâtie à partir de rien au cours de ses 36 années en poste.
Nous avons développé une amitié à vie – elle était comme une mère pour moi – jusqu’à son décès, le 29 janvier 2023. La dernière fois que je l’ai vue, c’était le 14 janvier. J’avais apporté des mets chinois à emporter chez elle, et elle m’a offert une figurine à tête branlante d’elle-même dans une voiture de course de Formule 1. Elle aura gardé son sens de l’humour jusqu’à la fin.
Après sa mort, j’ai été honoré de prendre la parole lors de ses funérailles nationales. Je n’avais jamais pris la parole lors de funérailles nationales.
Comment vous a-t-elle guidé en tant que nouvel arrivant au Canada et comment a-t-elle inspiré votre carrière politique?
Lorsque Hazel a appris que j’étais nouvellement arrivé à Mississauga, elle m’a accueilli à bras ouverts. Elle a commencé à m’inviter à des événements publics et m’a demandé de faire du bénévolat au sein de la communauté grandissante.
Il y a de nombreuses années, Hazel m’a raconté qu’elle avait écrit à Stephen Harper, alors premier ministre, pour me recommander en tant que représentant de l’Ontario à la Chambre haute. En 2013, après avoir prêté serment, je suis retourné à Mississauga, et Hazel a été la première personne avec qui j’ai célébré. Elle m’a dit que je devais utiliser mon expertise de la région Asie-Pacifique pour aider le Canada dans ses échanges bilatéraux.
Quelle femme remarquable! Elle a vraiment changé ma vie.
Et vous avez parlé avec émotion des voyages à l’étranger que vous avez faits avec elle.
J’ai eu l’honneur de voyager avec Hazel en Chine au moins cinq fois. Je me souviens qu’il y a plusieurs années, nous avons passé deux jours à gravir le Mont Wutai. Hazel avait alors 92 ans, et j’avais du mal à la suivre.
Vous avez siégé au Comité sénatorial de l’agriculture et des forêts pendant près de 11 ans. Qu’est-ce qui, dans ce comité, vous a motivé à y rester pendant toute votre carrière au Sénat?
Je trouve formidable que le Canada puisse produire autant de nourriture pour le pays et le monde. La plupart des Canadiens ne savent pas que nous sommes le cinquième pays en importance pour l’agriculture.
J’ai eu la chance de visiter de nombreuses exploitations agricoles dans tout le pays et d’accueillir des agriculteurs et des producteurs agricoles à Ottawa. Ils m’ont permis de comprendre en profondeur ce que nous cultivons et comment nous aidons le monde. Je suis très honoré d’avoir pu aider les agriculteurs canadiens à exporter leurs produits dans la région Asie-Pacifique.
Vous avez fait partie d’innombrables groupes interparlementaires et groupes d’amitié, dont l’Association législative Canada-Chine et l’Association parlementaire Canada-Europe. Pourquoi la diplomatie parlementaire est-elle importante pour vous?
Mon pays d’origine, Singapour, est également très multiculturel. Même avant de venir au Canada, j’étais très actif dans le domaine diplomatique. Je suis d’un naturel très extraverti, et j’aime rencontrer de nouvelles personnes. Lorsque je suis arrivé au Sénat, j’ai exploré les possibilités qu’offrait Ottawa en matière de diplomatie culturelle. Je pense que le Canada devrait se concentrer à renforcer le bilatéralisme avec d’autres pays.
J’ai été très honoré d’être invité par le président du Kazakhstan en tant qu’observateur international de l’élection présidentielle. C’était la première fois que je me rendais en Asie centrale. C’était formidable! J’ai rencontré des fonctionnaires, des citoyens et des universitaires kazakhs, et j’ai pris la parole lors d’un séminaire sur le commerce international. J’ai eu l’impression d’avoir pu contribuer à nourrir les relations entre les deux pays.
Je me suis également rendu à Dhaka, au Bangladesh, en tant qu’observateur international pour les élections. Cela m’a permis de mieux comprendre les enjeux démocratiques de ce pays.
Vous avez également travaillé à l’édifice du Centre avant sa fermeture pour les travaux de réhabilitation, en 2019. Gardez-vous de bons souvenirs du temps que vous avez passé dans cet édifice?
Je me sens honoré et chanceux d’avoir prêté serment dans la Chambre du Sénat de l’édifice du Centre. J’ai de bons souvenirs de visites de la famille, des invités et de nombreuses délégations étrangères dans ce bâtiment historique. J’ai hâte de revoir l’édifice du Centre une fois les travaux de rénovation terminés.
Quels sont vos plans pour la retraite?
Je ne prendrai jamais ma retraite! Je serai toujours à la recherche d’une activité dans le domaine du commerce, de l’économie et de la diplomatie. Mais je pense que j’en profiterai aussi pour faire quelques parties de golf cet été.
Avez-vous encore de la famille à l’étranger à qui vous pouvez rendre visite pendant votre retraite?
Oui. J’ai huit frères et sœurs qui devaient me rejoindre au Canada, mais ils ne sont jamais venus parce qu’ils trouvaient qu’il faisait trop froid ici!
Je suis reconnaissant envers mon pays d’adoption, ses habitants et ses politiciens. Je suis fier de dire que j’ai des amis dans tous les partis politiques. J’ai toujours utilisé mes connaissances et mes relations pour faire de mon mieux pour ce grand pays que j’ai la chance de considérer comme mon chez-moi.
Pour en savoir plus sur le sénateur Victor Oh, lisez cet article sur SenCAplus.
Regardez les hommages au sénateur Oh ainsi que son discours d’adieu dans la Chambre du Sénat.
Avis aux lecteurs : L’honorable Victor Oh a pris sa retraite du Sénat du Canada en juin 2024. Visitez le site web Parlinfo de la bibliothèque du parlement et apprenez-en davantage sur son travail au Parlement.
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Après avoir immigré au Canada, en 1978, le sénateur Victor Oh est devenu un entrepreneur prospère, puis s’est consacré à aider les nouveaux arrivants à se lancer en affaire.
Avant de prendre sa retraite, le 10 juin 2024, le sénateur ontarien s’est entretenu avec SenCAPlus de son parcours jusqu’à la Chambre rouge, de sa passion pour la diplomatie et de son amitié de toujours avec une mairesse légendaire.
Vous êtes né à Singapour et vous êtes d’origine chinoise. Qu’est-ce qui vous a amené au Canada?
Il y a quatre générations, mon arrière-grand-père a quitté la province chinoise du Fujian pour s’installer à Singapour. Une fois installée, ma famille s’est lancée dans l’immobilier. Grâce à cette entreprise, j’ai fait connaissance avec le haut-commissariat du Canada à Singapour, dont plusieurs employés louaient des appartements de notre entreprise familiale. Nous sommes devenus amis, et j’ai commencé à participer aux réceptions organisées par le haut-commissariat du Canada.
En 1975, après la chute du Vietnam, la situation en Asie du Sud-Est était agitée, car le Vietnam a commencé à occuper le Cambodge après le retrait des Américains. La tension était vive dans la région. Mes amis du haut-commissariat m’ont encouragé à m’installer au Canada. J’ai finalement accepté l’offre et j’ai commencé une nouvelle vie ici en 1978. À partir de ce moment, je n’ai jamais regardé en arrière.
Après ma nomination au Sénat, j’ai réussi à retrouver celui qui m’a encouragé à venir au Canada et j’ai pu le remercier personnellement pour ses conseils qui ont changé ma vie.
Avez-vous atterri tout de suite à Mississauga?
Oui, et puis j’ai fait la connaissance d’une femme merveilleuse, une mentore pour moi, Hazel McCallion, qui venait de devenir mairesse de la ville. Mississauga était encore une ville nouvelle, et je dirais qu’Hazel l’a bâtie à partir de rien au cours de ses 36 années en poste.
Nous avons développé une amitié à vie – elle était comme une mère pour moi – jusqu’à son décès, le 29 janvier 2023. La dernière fois que je l’ai vue, c’était le 14 janvier. J’avais apporté des mets chinois à emporter chez elle, et elle m’a offert une figurine à tête branlante d’elle-même dans une voiture de course de Formule 1. Elle aura gardé son sens de l’humour jusqu’à la fin.
Après sa mort, j’ai été honoré de prendre la parole lors de ses funérailles nationales. Je n’avais jamais pris la parole lors de funérailles nationales.
Comment vous a-t-elle guidé en tant que nouvel arrivant au Canada et comment a-t-elle inspiré votre carrière politique?
Lorsque Hazel a appris que j’étais nouvellement arrivé à Mississauga, elle m’a accueilli à bras ouverts. Elle a commencé à m’inviter à des événements publics et m’a demandé de faire du bénévolat au sein de la communauté grandissante.
Il y a de nombreuses années, Hazel m’a raconté qu’elle avait écrit à Stephen Harper, alors premier ministre, pour me recommander en tant que représentant de l’Ontario à la Chambre haute. En 2013, après avoir prêté serment, je suis retourné à Mississauga, et Hazel a été la première personne avec qui j’ai célébré. Elle m’a dit que je devais utiliser mon expertise de la région Asie-Pacifique pour aider le Canada dans ses échanges bilatéraux.
Quelle femme remarquable! Elle a vraiment changé ma vie.
Et vous avez parlé avec émotion des voyages à l’étranger que vous avez faits avec elle.
J’ai eu l’honneur de voyager avec Hazel en Chine au moins cinq fois. Je me souviens qu’il y a plusieurs années, nous avons passé deux jours à gravir le Mont Wutai. Hazel avait alors 92 ans, et j’avais du mal à la suivre.
Vous avez siégé au Comité sénatorial de l’agriculture et des forêts pendant près de 11 ans. Qu’est-ce qui, dans ce comité, vous a motivé à y rester pendant toute votre carrière au Sénat?
Je trouve formidable que le Canada puisse produire autant de nourriture pour le pays et le monde. La plupart des Canadiens ne savent pas que nous sommes le cinquième pays en importance pour l’agriculture.
J’ai eu la chance de visiter de nombreuses exploitations agricoles dans tout le pays et d’accueillir des agriculteurs et des producteurs agricoles à Ottawa. Ils m’ont permis de comprendre en profondeur ce que nous cultivons et comment nous aidons le monde. Je suis très honoré d’avoir pu aider les agriculteurs canadiens à exporter leurs produits dans la région Asie-Pacifique.
Vous avez fait partie d’innombrables groupes interparlementaires et groupes d’amitié, dont l’Association législative Canada-Chine et l’Association parlementaire Canada-Europe. Pourquoi la diplomatie parlementaire est-elle importante pour vous?
Mon pays d’origine, Singapour, est également très multiculturel. Même avant de venir au Canada, j’étais très actif dans le domaine diplomatique. Je suis d’un naturel très extraverti, et j’aime rencontrer de nouvelles personnes. Lorsque je suis arrivé au Sénat, j’ai exploré les possibilités qu’offrait Ottawa en matière de diplomatie culturelle. Je pense que le Canada devrait se concentrer à renforcer le bilatéralisme avec d’autres pays.
J’ai été très honoré d’être invité par le président du Kazakhstan en tant qu’observateur international de l’élection présidentielle. C’était la première fois que je me rendais en Asie centrale. C’était formidable! J’ai rencontré des fonctionnaires, des citoyens et des universitaires kazakhs, et j’ai pris la parole lors d’un séminaire sur le commerce international. J’ai eu l’impression d’avoir pu contribuer à nourrir les relations entre les deux pays.
Je me suis également rendu à Dhaka, au Bangladesh, en tant qu’observateur international pour les élections. Cela m’a permis de mieux comprendre les enjeux démocratiques de ce pays.
Vous avez également travaillé à l’édifice du Centre avant sa fermeture pour les travaux de réhabilitation, en 2019. Gardez-vous de bons souvenirs du temps que vous avez passé dans cet édifice?
Je me sens honoré et chanceux d’avoir prêté serment dans la Chambre du Sénat de l’édifice du Centre. J’ai de bons souvenirs de visites de la famille, des invités et de nombreuses délégations étrangères dans ce bâtiment historique. J’ai hâte de revoir l’édifice du Centre une fois les travaux de rénovation terminés.
Quels sont vos plans pour la retraite?
Je ne prendrai jamais ma retraite! Je serai toujours à la recherche d’une activité dans le domaine du commerce, de l’économie et de la diplomatie. Mais je pense que j’en profiterai aussi pour faire quelques parties de golf cet été.
Avez-vous encore de la famille à l’étranger à qui vous pouvez rendre visite pendant votre retraite?
Oui. J’ai huit frères et sœurs qui devaient me rejoindre au Canada, mais ils ne sont jamais venus parce qu’ils trouvaient qu’il faisait trop froid ici!
Je suis reconnaissant envers mon pays d’adoption, ses habitants et ses politiciens. Je suis fier de dire que j’ai des amis dans tous les partis politiques. J’ai toujours utilisé mes connaissances et mes relations pour faire de mon mieux pour ce grand pays que j’ai la chance de considérer comme mon chez-moi.
Pour en savoir plus sur le sénateur Victor Oh, lisez cet article sur SenCAplus.
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