« La beauté du Canada » : la sénatrice Jaffer se remémore sa carrière de 23 ans au Sénat
La sénatrice Mobina S. B. Jaffer et les membres de sa famille sont venus au Canada en tant que réfugiés en 1975, après leur exil de l’Ouganda avec la population sud-asiatique du pays.
Le jour de leur arrivée à Vancouver, son père a dit qu’ils devaient commencer à redonner au pays qui les accueillait. La sénatrice Jaffer a gardé cette valeur au cœur de son illustre carrière. Elle est devenue la première femme sud-asiatique à pratiquer le droit au Canada et, en 2001, elle a été nommée première sénatrice musulmane, africaine et sud-asiatique. De nombreux sénateurs ont prononcé des discours émouvants en l’honneur de ses réalisations et de sa contribution au Sénat au cours de la séance du 12 juin 2024.
Avant de prendre sa retraite le 20 aout 2024, la sénatrice Jaffer réfléchit sur son parcours de l’Ouganda au Canada, à la défense des droits des femmes et à sa carrière de 23 ans au Sénat.
Vous avez dit que vous étiez fière d’avoir des identités multiples en tant que musulmane ismaélienne, Africaine, Sud-Asiatique et Canadienne. Comment vos antécédents ont-ils influencé votre travail au Sénat?
De toutes les façons qui me viennent à l’esprit. Dans la foi musulmane ismaélienne, nous avons un credo de bénévolat et de générosité. Mon chef spirituel, l’Aga Khan, nous a toujours guidés à tendre la main et à soutenir les autres. Ce sont mes principes.
En tant que musulmane et Indienne, j’ai également pu m’attaquer aux problèmes de racisme ou de profilage racial après les attentats du 11 septembre.
Je suis très fière de mon patrimoine africain. Mon père était député au Parlement de l’Ouganda, et nous ne pensions jamais devoir partir, pas dans nos rêves les plus fous. Mais nous y sommes retournés, et nous sommes toujours liés au pays. En juillet, j’ai eu le plaisir d’y retourner avec mes cinq sœurs, nos enfants et nos petits-enfants, et de séjourner à l’hôtel qui avait été la propriété de mon père.
Les gens là-bas sont fascinés à l’idée qu’une personne réfugiée soit nommée au Sénat. C’est la beauté du Canada.
Vous avez souvent parlé avec affection de l’influence de vos parents sur votre vie et votre carrière. Quelles valeurs avez-vous apprises d’eux?
Mon père vient d’une culture indienne où les filles ne sont pas traitées également, mais il a toujours traité mes cinq sœurs et moi comme des égales.
Je me souviens d’être allée à la maternelle en Ouganda – c’était avant l’indépendance – et j’ai été expulsée parce que je n’étais pas blanche. Mon père s’est porté à ma défense. Il m’a dit : « Ne te laisse jamais traiter comme une personne de seconde classe. Ce n’est pas une question de peau. C’est à propos de toi. » Ce fut ma première leçon sur l’égalité.
Mon père a donné aux filles de ma famille la meilleure éducation possible. Il m’a envoyé en Angleterre dans un pensionnat, et j’ai ensuite obtenu un diplôme en droit.
Ma mère était enseignante, puis travailleuse sociale. Elle m’a transmis la patience, la persévérance et la douceur.
Vous avez été l’une des premières sénatrices à commencer à utiliser les médias sociaux et les blogues, et vous êtes devenue une championne des efforts déployés pour communiquer les travaux du Sénat aux Canadiens. Pourquoi la communication est-elle si importante pour vous?
Lorsque je suis arrivée ici, je n’aimais pas l’image du Sénat. Je rentrais chez moi et je disais aux gens à quel point ma journée était chargée, et ils souriaient. Ils avaient l’impression que les sénateurs prenaient un gros diner, buvaient et ensuite dormaient tout l’après-midi.
J’estimais qu’il était très important que les gens comprennent ce qu’était le Sénat, et ce que nous faisions. Partout où j’allais, je participais à des émissions de télévision locales, communautaires ou de la diaspora pour parler du travail du Sénat, et j’encourageais mes collègues du Sénat à faire de même.
Je crois sincèrement que nous communiquons beaucoup mieux avec le public. C’est en partie grâce à l’équipe des Communications du Sénat, mais les membres du Sénat sont aussi beaucoup plus conscients de l’importance de faire passer le message. Je trouve que la population est plus ouverte à l’égard du Sénat aujourd’hui.
Vous avez été assermentée à la Chambre rouge peu après les attentats du 11 septembre. Comment cet événement a‑t‑il influencé votre façon d’aborder votre rôle en tant que première sénatrice musulmane du Canada?
Ce n’était pas un moment agréable d’être accueillie au Sénat en tant que première sénatrice musulmane. Le plus difficile pour moi a été d’entendre des gens accuser toutes les personnes musulmanes d’être des terroristes. Je devais leur rappeler qu’ils parlaient de moi.
Tout le monde manifestait ses préjugés, et je devais jouer le rôle de protectrice. J’ai invité des gens de la communauté afin qu’ils expliquent aux membres du Sénat que nous ne sommes pas tous des terroristes.
À l’époque, l’aéroport était un véritable cauchemar. Lorsque je voyageais avec d’autres membres du Sénat, ils passaient par la sécurité sans problème, mais, moi, on me mettait à l’écart et on me fouillait. Il n’y a rien de plus gênant que d’être fouillée devant ses pairs.
En tant que nouvelle sénatrice, ma confiance a été ébranlée, et j’ai été blessée dans mon estime de moi-même d’avoir été traitée de la sorte. J’ai fait partie du comité qui a étudié le terrorisme au Canada, où j’ai contesté les autorités en matière de profilage racial. En tant que sénatrice libérale, j’avais un siège à la table des réunions hebdomadaires du caucus libéral. J’ai pu parler des réalités des personnes musulmanes.
J’ai dû relever de nombreux défis, mais nous sommes très chanceux d’avoir plus de voix musulmanes au Sénat aujourd’hui.
Vous préconisez depuis longtemps que les femmes doivent jouer un rôle plus important dans la résolution des conflits mondiaux et les pourparlers de paix. Parlez-nous de certaines de vos réalisations.
En 2002, le premier ministre Jean Chrétien m’a nommée envoyée spéciale du Canada pour la paix au Soudan. C’était le point culminant de ma carrière.
Pendant le conflit au Darfour, les femmes n’ont pas été incluses dans les pourparlers de paix. On envoyait des avions de l’Organisation des Nations Unies pour aller chercher des hommes en exil, mais on ignorait les femmes. J’ai convaincu Salim Salim, ancien président de la Tanzanie qui dirigeait les négociations de paix, d’envoyer un avion pour les femmes également. Il a accepté.
Nous avons réuni 40 femmes de différents camps de réfugiés. J’ai constaté que les femmes étaient plus au courant de ce qui se passait sur le terrain que les hommes qui avaient été exilés pendant longtemps.
Je parle six langues, ce qui est un atout. En tant qu’envoyée spéciale, j’ai pu converser en swahili et dans d’autres langues avec les ambassadeurs. Comme mon père l’a toujours dit, il suffit de quelques mots pour ouvrir le cœur de la personne à qui on parle.
J’ai également présidé le Comité canadien sur les femmes, la paix et la sécurité. Cela m’a donné la capacité d’autonomiser d’autres femmes.
Vous avez présidé et siégé à plusieurs comités sénatoriaux, dont le Comité des droits de la personne et le Comité des affaires juridiques et constitutionnelles. De quel travail de comité êtes-vous le plus fière?
Je suis fière de tout le travail que je fais en comité parce que je donne le meilleur de moi-même dans tout ce que je fais.
Lorsque j’ai présidé le Comité sénatorial des droits de la personne, nous avons étudié la cyberintimidation.
Nous avons été le premier comité à inviter des jeunes à témoigner. Nous avons mis en place beaucoup de protocoles pour nous assurer qu’ils étaient protégés tout au long du processus.
J’étais également fière de présider le Comité sénatorial des affaires juridiques et constitutionnelles parce que je suis avocate. Le travail que nous faisions chaque jour m’a paru remarquable. Nous avons travaillé sur tout – des droits des animaux aux questions criminelles. J’ai trouvé le travail fascinant.
Vous avez défendu plusieurs projets de loi au Sénat. Y en a-t-il qui ressortent selon vous?
Je suis fière de la Loi instituant la Journée internationale de la langue maternelle, qui désigne le 21 février comme la journée de la langue maternelle. Il s’agit de respecter toutes les langues et de valoriser l’importance de communiquer librement dans la langue maternelle de notre choix.
En 2020, le Sénat a adopté mon projet de loi d’intérêt privé, la Loi concernant les Guides du Canada. C’était très spécial pour moi parce que j’ai grandi avec les Guides. Lorsque je suis arrivée au Canada, j’ai lancé les Guides ismaéliennes sur la rive nord, puis beaucoup d’autres groupes ont été créés dans nos mosquées.
J’étais très fière que des filles puissent aller camper et faire des activités qu’elles n’auraient peut-être pas faites autrement. Je suis ensuite devenue commissaire des Guides.
J’ai également lutté pour faire adopter le projet de loi S-235, qui vise à accorder la citoyenneté aux enfants qui viennent au Canada puis qui cessent d’être pris en charge par un organisme gouvernemental ou par une famille d’accueil. C’était une bataille vraiment difficile, mais j’ai fait mon possible.
Quelle est la prochaine étape pour vous?
Mon fils et moi avons un cabinet d’avocats à Vancouver, alors j’y reviendrai. Ma fille et moi gérons une ferme de production d’œufs, avec environ 100 000 poules, dont ma sœur et moi avons hérité de mon père. Malheureusement, nous avons récemment perdu nos poules à cause de la grippe aviaire, et maintenant, nous commençons tout juste à nous rétablir. Nous avons subi une grande perte, mais c’est la vie d’un agriculteur.
Pour moi, la chose la plus importante dans la vie, c’est ma famille. Je suis heureuse de pouvoir passer plus de temps auprès d’elle.
Apprenez-en plus sur la sénatrice Mobina S. B. Jaffer dans cet article sur SenCAplus.
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La sénatrice Mobina S. B. Jaffer et les membres de sa famille sont venus au Canada en tant que réfugiés en 1975, après leur exil de l’Ouganda avec la population sud-asiatique du pays.
Le jour de leur arrivée à Vancouver, son père a dit qu’ils devaient commencer à redonner au pays qui les accueillait. La sénatrice Jaffer a gardé cette valeur au cœur de son illustre carrière. Elle est devenue la première femme sud-asiatique à pratiquer le droit au Canada et, en 2001, elle a été nommée première sénatrice musulmane, africaine et sud-asiatique. De nombreux sénateurs ont prononcé des discours émouvants en l’honneur de ses réalisations et de sa contribution au Sénat au cours de la séance du 12 juin 2024.
Avant de prendre sa retraite le 20 aout 2024, la sénatrice Jaffer réfléchit sur son parcours de l’Ouganda au Canada, à la défense des droits des femmes et à sa carrière de 23 ans au Sénat.
Vous avez dit que vous étiez fière d’avoir des identités multiples en tant que musulmane ismaélienne, Africaine, Sud-Asiatique et Canadienne. Comment vos antécédents ont-ils influencé votre travail au Sénat?
De toutes les façons qui me viennent à l’esprit. Dans la foi musulmane ismaélienne, nous avons un credo de bénévolat et de générosité. Mon chef spirituel, l’Aga Khan, nous a toujours guidés à tendre la main et à soutenir les autres. Ce sont mes principes.
En tant que musulmane et Indienne, j’ai également pu m’attaquer aux problèmes de racisme ou de profilage racial après les attentats du 11 septembre.
Je suis très fière de mon patrimoine africain. Mon père était député au Parlement de l’Ouganda, et nous ne pensions jamais devoir partir, pas dans nos rêves les plus fous. Mais nous y sommes retournés, et nous sommes toujours liés au pays. En juillet, j’ai eu le plaisir d’y retourner avec mes cinq sœurs, nos enfants et nos petits-enfants, et de séjourner à l’hôtel qui avait été la propriété de mon père.
Les gens là-bas sont fascinés à l’idée qu’une personne réfugiée soit nommée au Sénat. C’est la beauté du Canada.
Vous avez souvent parlé avec affection de l’influence de vos parents sur votre vie et votre carrière. Quelles valeurs avez-vous apprises d’eux?
Mon père vient d’une culture indienne où les filles ne sont pas traitées également, mais il a toujours traité mes cinq sœurs et moi comme des égales.
Je me souviens d’être allée à la maternelle en Ouganda – c’était avant l’indépendance – et j’ai été expulsée parce que je n’étais pas blanche. Mon père s’est porté à ma défense. Il m’a dit : « Ne te laisse jamais traiter comme une personne de seconde classe. Ce n’est pas une question de peau. C’est à propos de toi. » Ce fut ma première leçon sur l’égalité.
Mon père a donné aux filles de ma famille la meilleure éducation possible. Il m’a envoyé en Angleterre dans un pensionnat, et j’ai ensuite obtenu un diplôme en droit.
Ma mère était enseignante, puis travailleuse sociale. Elle m’a transmis la patience, la persévérance et la douceur.
Vous avez été l’une des premières sénatrices à commencer à utiliser les médias sociaux et les blogues, et vous êtes devenue une championne des efforts déployés pour communiquer les travaux du Sénat aux Canadiens. Pourquoi la communication est-elle si importante pour vous?
Lorsque je suis arrivée ici, je n’aimais pas l’image du Sénat. Je rentrais chez moi et je disais aux gens à quel point ma journée était chargée, et ils souriaient. Ils avaient l’impression que les sénateurs prenaient un gros diner, buvaient et ensuite dormaient tout l’après-midi.
J’estimais qu’il était très important que les gens comprennent ce qu’était le Sénat, et ce que nous faisions. Partout où j’allais, je participais à des émissions de télévision locales, communautaires ou de la diaspora pour parler du travail du Sénat, et j’encourageais mes collègues du Sénat à faire de même.
Je crois sincèrement que nous communiquons beaucoup mieux avec le public. C’est en partie grâce à l’équipe des Communications du Sénat, mais les membres du Sénat sont aussi beaucoup plus conscients de l’importance de faire passer le message. Je trouve que la population est plus ouverte à l’égard du Sénat aujourd’hui.
Vous avez été assermentée à la Chambre rouge peu après les attentats du 11 septembre. Comment cet événement a‑t‑il influencé votre façon d’aborder votre rôle en tant que première sénatrice musulmane du Canada?
Ce n’était pas un moment agréable d’être accueillie au Sénat en tant que première sénatrice musulmane. Le plus difficile pour moi a été d’entendre des gens accuser toutes les personnes musulmanes d’être des terroristes. Je devais leur rappeler qu’ils parlaient de moi.
Tout le monde manifestait ses préjugés, et je devais jouer le rôle de protectrice. J’ai invité des gens de la communauté afin qu’ils expliquent aux membres du Sénat que nous ne sommes pas tous des terroristes.
À l’époque, l’aéroport était un véritable cauchemar. Lorsque je voyageais avec d’autres membres du Sénat, ils passaient par la sécurité sans problème, mais, moi, on me mettait à l’écart et on me fouillait. Il n’y a rien de plus gênant que d’être fouillée devant ses pairs.
En tant que nouvelle sénatrice, ma confiance a été ébranlée, et j’ai été blessée dans mon estime de moi-même d’avoir été traitée de la sorte. J’ai fait partie du comité qui a étudié le terrorisme au Canada, où j’ai contesté les autorités en matière de profilage racial. En tant que sénatrice libérale, j’avais un siège à la table des réunions hebdomadaires du caucus libéral. J’ai pu parler des réalités des personnes musulmanes.
J’ai dû relever de nombreux défis, mais nous sommes très chanceux d’avoir plus de voix musulmanes au Sénat aujourd’hui.
Vous préconisez depuis longtemps que les femmes doivent jouer un rôle plus important dans la résolution des conflits mondiaux et les pourparlers de paix. Parlez-nous de certaines de vos réalisations.
En 2002, le premier ministre Jean Chrétien m’a nommée envoyée spéciale du Canada pour la paix au Soudan. C’était le point culminant de ma carrière.
Pendant le conflit au Darfour, les femmes n’ont pas été incluses dans les pourparlers de paix. On envoyait des avions de l’Organisation des Nations Unies pour aller chercher des hommes en exil, mais on ignorait les femmes. J’ai convaincu Salim Salim, ancien président de la Tanzanie qui dirigeait les négociations de paix, d’envoyer un avion pour les femmes également. Il a accepté.
Nous avons réuni 40 femmes de différents camps de réfugiés. J’ai constaté que les femmes étaient plus au courant de ce qui se passait sur le terrain que les hommes qui avaient été exilés pendant longtemps.
Je parle six langues, ce qui est un atout. En tant qu’envoyée spéciale, j’ai pu converser en swahili et dans d’autres langues avec les ambassadeurs. Comme mon père l’a toujours dit, il suffit de quelques mots pour ouvrir le cœur de la personne à qui on parle.
J’ai également présidé le Comité canadien sur les femmes, la paix et la sécurité. Cela m’a donné la capacité d’autonomiser d’autres femmes.
Vous avez présidé et siégé à plusieurs comités sénatoriaux, dont le Comité des droits de la personne et le Comité des affaires juridiques et constitutionnelles. De quel travail de comité êtes-vous le plus fière?
Je suis fière de tout le travail que je fais en comité parce que je donne le meilleur de moi-même dans tout ce que je fais.
Lorsque j’ai présidé le Comité sénatorial des droits de la personne, nous avons étudié la cyberintimidation.
Nous avons été le premier comité à inviter des jeunes à témoigner. Nous avons mis en place beaucoup de protocoles pour nous assurer qu’ils étaient protégés tout au long du processus.
J’étais également fière de présider le Comité sénatorial des affaires juridiques et constitutionnelles parce que je suis avocate. Le travail que nous faisions chaque jour m’a paru remarquable. Nous avons travaillé sur tout – des droits des animaux aux questions criminelles. J’ai trouvé le travail fascinant.
Vous avez défendu plusieurs projets de loi au Sénat. Y en a-t-il qui ressortent selon vous?
Je suis fière de la Loi instituant la Journée internationale de la langue maternelle, qui désigne le 21 février comme la journée de la langue maternelle. Il s’agit de respecter toutes les langues et de valoriser l’importance de communiquer librement dans la langue maternelle de notre choix.
En 2020, le Sénat a adopté mon projet de loi d’intérêt privé, la Loi concernant les Guides du Canada. C’était très spécial pour moi parce que j’ai grandi avec les Guides. Lorsque je suis arrivée au Canada, j’ai lancé les Guides ismaéliennes sur la rive nord, puis beaucoup d’autres groupes ont été créés dans nos mosquées.
J’étais très fière que des filles puissent aller camper et faire des activités qu’elles n’auraient peut-être pas faites autrement. Je suis ensuite devenue commissaire des Guides.
J’ai également lutté pour faire adopter le projet de loi S-235, qui vise à accorder la citoyenneté aux enfants qui viennent au Canada puis qui cessent d’être pris en charge par un organisme gouvernemental ou par une famille d’accueil. C’était une bataille vraiment difficile, mais j’ai fait mon possible.
Quelle est la prochaine étape pour vous?
Mon fils et moi avons un cabinet d’avocats à Vancouver, alors j’y reviendrai. Ma fille et moi gérons une ferme de production d’œufs, avec environ 100 000 poules, dont ma sœur et moi avons hérité de mon père. Malheureusement, nous avons récemment perdu nos poules à cause de la grippe aviaire, et maintenant, nous commençons tout juste à nous rétablir. Nous avons subi une grande perte, mais c’est la vie d’un agriculteur.
Pour moi, la chose la plus importante dans la vie, c’est ma famille. Je suis heureuse de pouvoir passer plus de temps auprès d’elle.
Apprenez-en plus sur la sénatrice Mobina S. B. Jaffer dans cet article sur SenCAplus.