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Muriel McQueen Fergusson, la Présidente du Sénat qui « s’est attaquée à des conventions sociales bien établies »

En décembre 1972, la sénatrice Muriel McQueen Fergusson du Nouveau-Brunswick devient la première femme à présider le Sénat, ouvrant ainsi une nouvelle ère pour les femmes en politique canadienne.

Même si sa mère était convaincue que le devoir d’une femme était de se marier et de tenir la maison, Mme Fergusson obtient en 1921 son diplôme de l’Université Mount Allison à Sackville, au Nouveau‑Brunswick.

Âgée de 22 ans, elle fait son apprentissage au cabinet de son père et devient la quatrième femme reçue au barreau du Nouveau‑Brunswick. Presque immédiatement, elle met sa carrière naissante en veilleuse pour épouser Aubrey Fergusson, lui aussi avocat.

Le portrait officiel de Muriel McQueen Fergusson a été réalisé par Hubert Rogers, un peintre canadien polyvalent qui a travaillé en début de carrière comme illustrateur d’œuvres de science-fiction à New York.
Lorsque cette photo a été prise, vers 1920, la sénatrice Fergusson étudiait à l’Université Mount Allison à Sackville, au Nouveau-Brunswick. (Crédit photo : Archives de l’Université Mount Allison – 2003.04/1/29)

Par la suite, lorsque l’état de santé de son mari commence à se détériorer en raison de blessures subies pendant la Première Guerre mondiale, elle demande à être de nouveau admise au barreau afin d’empêcher le cabinet de sombrer. Elle gère le plus gros des affaires du cabinet et devient, en 1935, la première juge successorale du Nouveau-Brunswick.

Elle refuse de reculer devant les obstacles institutionnels qui empêchent les femmes de faire carrière en droit et en politique. En 1946, elle obtient pour les Néo‑Brunswickoises le droit de vote aux élections municipales. Elle plaide en faveur de l’équité en matière d’emploi et convainc la ville de Fredericton d’accorder aussi aux femmes l’augmentation salariale de 100 $ par année accordée aux employés masculins. Elle s’élève également contre l’interdiction qui empêche les femmes de briguer un siège au conseil municipal de Fredericton. En 1950, à la levée de l’interdiction, elle devient la première conseillère municipale de la ville, pour ensuite devenir, en 1953, la première mairesse adjointe.

La sénatrice Fergusson assise sur le fauteuil du Président du Sénat; photo prise vers la fin de sa carrière.

Jeanne Sauvé, première femme gouverneure générale du Canada, remet à la sénatrice Fergusson le Prix du gouverneur général en commémoration de l’affaire « personne » en 1986. (Crédit photo : Condition féminine Canada/Archives nationales)

Sa nomination au Sénat en 1953 la propulse sur la scène nationale. En novembre 1953, dans son discours inaugural, elle rend hommage aux Célèbres cinq, les militantes de l’Alberta « qui ont joué un rôle aussi vaillant pour faire comprendre au gouvernement que les tribunaux devaient trancher la question de savoir si les femmes devaient être considérées comme des personnes aux termes de l’Acte de l’Amérique du Nord britannique, et donc admissibles au Sénat ».

Mme Fergusson milite pour les femmes en politique. Elle estime que des pays progressistes comme le Canada sont conscients « que leurs femmes constituent un groupe important de personnes imbues de civisme; nombre d’entre elles, étant bien qualifiées, peuvent et désirent participer largement aux affaires du gouvernement à tous les échelons ».

Au cours de ses 22 années de carrière à la Chambre haute, elle siège à divers comités chargés d’étudier le chômage, le divorce, les prisons pour femmes, la pauvreté et l’aide aux personnes âgées.

Elle croit que le devoir du pays envers les citoyens va au-delà de la réussite économique sur le papier. « La prospérité à elle seule ne suffit pas », dit-elle. « Il faut aussi veiller au bonheur et à la sécurité de chaque citoyen. »

En 1971, elle réussit à faire en sorte que la Chambre haute ouvre son Programme des pages du Sénat aux femmes. L’année suivante, elle est nommée Présidente. Elle assure la présidence jusqu’en 1974 et prend sa retraite un an plus tard. En effet, elle a voté en faveur de l’amendement constitutionnel de 1965 qui prévoit la retraite obligatoire des sénateurs à l’âge de 75 ans.

Elle reçoit l’Ordre du Canada en 1976.

Après sa mort en 1997, Joyce Fairbairn, première leader du gouvernement au Sénat du Canada, reconnait ce que d’autres parlementaires canadiens et elle-même doivent à la sénatrice du Nouveau‑Brunswick.  

« Muriel s’est attaquée à des conventions sociales bien établies dans sa province, donnant ainsi le courage à d’autres – notamment à certains d’entre nous ici, au Sénat – de marcher sur ses traces. »

Muriel McQueen Fergusson, la Présidente du Sénat qui « s’est attaquée à des conventions sociales bien établies »

En décembre 1972, la sénatrice Muriel McQueen Fergusson du Nouveau-Brunswick devient la première femme à présider le Sénat, ouvrant ainsi une nouvelle ère pour les femmes en politique canadienne.

Même si sa mère était convaincue que le devoir d’une femme était de se marier et de tenir la maison, Mme Fergusson obtient en 1921 son diplôme de l’Université Mount Allison à Sackville, au Nouveau‑Brunswick.

Âgée de 22 ans, elle fait son apprentissage au cabinet de son père et devient la quatrième femme reçue au barreau du Nouveau‑Brunswick. Presque immédiatement, elle met sa carrière naissante en veilleuse pour épouser Aubrey Fergusson, lui aussi avocat.

Le portrait officiel de Muriel McQueen Fergusson a été réalisé par Hubert Rogers, un peintre canadien polyvalent qui a travaillé en début de carrière comme illustrateur d’œuvres de science-fiction à New York.
Lorsque cette photo a été prise, vers 1920, la sénatrice Fergusson étudiait à l’Université Mount Allison à Sackville, au Nouveau-Brunswick. (Crédit photo : Archives de l’Université Mount Allison – 2003.04/1/29)

Par la suite, lorsque l’état de santé de son mari commence à se détériorer en raison de blessures subies pendant la Première Guerre mondiale, elle demande à être de nouveau admise au barreau afin d’empêcher le cabinet de sombrer. Elle gère le plus gros des affaires du cabinet et devient, en 1935, la première juge successorale du Nouveau-Brunswick.

Elle refuse de reculer devant les obstacles institutionnels qui empêchent les femmes de faire carrière en droit et en politique. En 1946, elle obtient pour les Néo‑Brunswickoises le droit de vote aux élections municipales. Elle plaide en faveur de l’équité en matière d’emploi et convainc la ville de Fredericton d’accorder aussi aux femmes l’augmentation salariale de 100 $ par année accordée aux employés masculins. Elle s’élève également contre l’interdiction qui empêche les femmes de briguer un siège au conseil municipal de Fredericton. En 1950, à la levée de l’interdiction, elle devient la première conseillère municipale de la ville, pour ensuite devenir, en 1953, la première mairesse adjointe.

La sénatrice Fergusson assise sur le fauteuil du Président du Sénat; photo prise vers la fin de sa carrière.

Jeanne Sauvé, première femme gouverneure générale du Canada, remet à la sénatrice Fergusson le Prix du gouverneur général en commémoration de l’affaire « personne » en 1986. (Crédit photo : Condition féminine Canada/Archives nationales)

Sa nomination au Sénat en 1953 la propulse sur la scène nationale. En novembre 1953, dans son discours inaugural, elle rend hommage aux Célèbres cinq, les militantes de l’Alberta « qui ont joué un rôle aussi vaillant pour faire comprendre au gouvernement que les tribunaux devaient trancher la question de savoir si les femmes devaient être considérées comme des personnes aux termes de l’Acte de l’Amérique du Nord britannique, et donc admissibles au Sénat ».

Mme Fergusson milite pour les femmes en politique. Elle estime que des pays progressistes comme le Canada sont conscients « que leurs femmes constituent un groupe important de personnes imbues de civisme; nombre d’entre elles, étant bien qualifiées, peuvent et désirent participer largement aux affaires du gouvernement à tous les échelons ».

Au cours de ses 22 années de carrière à la Chambre haute, elle siège à divers comités chargés d’étudier le chômage, le divorce, les prisons pour femmes, la pauvreté et l’aide aux personnes âgées.

Elle croit que le devoir du pays envers les citoyens va au-delà de la réussite économique sur le papier. « La prospérité à elle seule ne suffit pas », dit-elle. « Il faut aussi veiller au bonheur et à la sécurité de chaque citoyen. »

En 1971, elle réussit à faire en sorte que la Chambre haute ouvre son Programme des pages du Sénat aux femmes. L’année suivante, elle est nommée Présidente. Elle assure la présidence jusqu’en 1974 et prend sa retraite un an plus tard. En effet, elle a voté en faveur de l’amendement constitutionnel de 1965 qui prévoit la retraite obligatoire des sénateurs à l’âge de 75 ans.

Elle reçoit l’Ordre du Canada en 1976.

Après sa mort en 1997, Joyce Fairbairn, première leader du gouvernement au Sénat du Canada, reconnait ce que d’autres parlementaires canadiens et elle-même doivent à la sénatrice du Nouveau‑Brunswick.  

« Muriel s’est attaquée à des conventions sociales bien établies dans sa province, donnant ainsi le courage à d’autres – notamment à certains d’entre nous ici, au Sénat – de marcher sur ses traces. »

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