Rencontre avec la sénatrice Marnie McBean
La sénatrice Marnie McBean est triple médaillée d’or olympique, conférencière motivatrice et ancienne chef de mission pour les Jeux de Tokyo en 2020.
Apprenez-en davantage sur la sénatrice McBean, sur son parcours olympique en aviron et sur l’influence de celui-ci sur son travail au Sénat.
Vous êtes l’une des athlètes olympiques les plus décorés de l’histoire du Canada, une conférencière motivatrice, une bénévole et une mentore pour les jeunes athlètes. Comment votre expérience vous a-t-elle préparée à la Colline du Parlement?
Je dis à de nombreux athlètes qui participent aux Jeux olympiques pour la première fois que ce n’est pas parce qu’on est un débutant aux Jeux olympiques qu’on est un débutant dans son domaine. J’essaie de me le rappeler au Sénat : ce n’est pas parce que je suis une nouvelle sénatrice que je suis une débutante dans le domaine du service au Canada et aux Canadiens.
Qu’est-ce qui vous a donné l’envie de servir les Canadiens en tant que sénatrice?
J’ai assisté à une cérémonie de citoyenneté en 2017 et, à ce moment-là, j’essayais déjà de réfléchir à mon avenir après les Jeux olympiques de Tokyo en 2020. Je regardais le juge de la citoyenneté interagir avec de nombreux Canadiens de diverses origines, pour lesquels il aidait à obtenir leur citoyenneté, et je trouvais ce rôle très intéressant.
J’ai fait part de cet objectif à une autre de mes amies, qui m’a suggéré de poser ma candidature au Sénat, car elle sait que je suis curieuse et que j’aime poser des questions.
À ce moment-là, c’est devenu une sorte de pari. Elle m’a mis au défi de poser ma candidature au Sénat, et je l’ai mise au défi de terminer un livre qu’elle était en train d’écrire. Me voici au Sénat, et j’attends toujours qu’elle termine son livre!
Vous avez été assermentée au Sénat le 6 février 2024. À quoi pensiez-vous en récitant votre serment?
J’étais simplement heureuse d’avoir ma famille à mes côtés. J’ai une fille de neuf ans et j’ai vécu de nombreux moments marquants dans ma carrière avant sa naissance. Ma femme m’a accompagnée dans certains de ces moments. J’étais tout particulièrement heureuse de les avoir toutes les deux à mes côtés cette fois-ci.
Qu’espérez-vous accomplir en tant que sénatrice?
Je me souviens qu’Ernie McCullough, qui a participé aux Jeux de Londres en 1948, a dit que vous ne sauriez pas l’impact que les Jeux olympiques auront sur vous avant 30 ans, une fois que vous aurez pris votre retraite.
Je n’ai donc aucune idée de l’impact que j’aurai au Sénat ni de l’impact qu’il aura sur moi! Pour l’instant, je suis ici pour apprendre et pour m’engager à fond. Depuis longtemps, je parle de viser la haute performance sportive et je ne pense pas que ce sera différent ici.
Souhaitez-vous faire partie d’un comité?
Je les trouve tous fascinants. En tant que nouvelle sénatrice, j’ai assisté à de nombreuses réunions de comités différents, allant du secteur bancaire à la défense nationale. J’ai beaucoup apprécié l’énergie et l’environnement. J’ai assisté à une réunion du Comité sénatorial de l’agriculture et des forêts et c’était incroyable. Je pense que c’est un domaine dans lequel je pourrais me lancer à fond.
Je n’ai pas encore fait mon choix, mais j’ai trouvé toutes les discussions très intéressantes. Je pense que la plupart des Canadiens seraient surpris par le niveau de détail technique et le dévouement qui caractérisent les travaux du Sénat.
Avez-vous été surprise par autre chose au sujet du Sénat?
Cela ne devrait pas me surprendre, mais la qualité des gens. Je m’attendais à ce qu’il y ait une bande de vieux hommes blancs étroits d’esprit, mais le Sénat est merveilleusement diversifié. Je n’ai rencontré personne avec qui il n’était pas facile de discuter.
Les gens sont très curieux ici. Je reçois beaucoup de conseils et de soutien, mais personne n’impose ses idées; tout le monde pose des questions.
Nous avons entendu des rumeurs selon lesquelles vous commenceriez peut-être à animer des séances d’entrainement au Sénat.
C’est vrai. Je dois me familiariser un peu plus avec mon nouveau rôle, mais la sénatrice Chantal Petitclerc et moi avons plaisanté en disant que nous allions peut-être créer un groupe d’entrainement le mercredi, ou quelque chose du genre.
Si seulement il y avait 40 heures dans une journée! J’aurai bientôt des travaux de comité et je vais aussi ajouter des cours de français à mon horaire. Je peux avoir une conversation en français sur le sport, mais je pense qu’il est important, surtout dans ce rôle, de pouvoir écouter et parler dans les deux langues officielles.
Dans votre premier discours au Sénat, vous avez parlé de votre parcours en tant qu’homosexuelle à l’âge adulte. Pourquoi était-il important pour vous de témoigner de cette histoire?
Dans son ensemble, le Sénat est un groupe progressiste. Je pense que la plupart des personnes, voire tout le monde, dans le Sénat s’identifieraient comme des alliés. Mais ils ne savent peut-être pas à quel point il est difficile d’affirmer son identité et de vivre en tant que membre de la communauté 2SLGBTQIA+. J’ai voulu parler de mon expérience d’une manière qui attire leur attention de façon non conflictuelle.
Je suis membre du caucus de la fierté avec les sénateurs René Cormier et Kim Pate, et nous avons parlé de remplir le Mois de la fierté avec autant de déclarations de sénateurs que possible. J’ai voulu prendre les devants avec ma première déclaration au Sénat pour donner un ton accueillant.
Vous avez grandi à Toronto, mais vous avez dit que votre deuxième foyer se trouve dans votre province natale, la Colombie-Britannique. Comment restez-vous connecté à votre province d’origine?
J’ai déménagé à Toronto à l’âge d’un an, mais nous retournions en C.-B. chaque été pour deux mois. Je me suis beaucoup entrainé à Vancouver et à Victoria. Ma femme et moi avons une propriété à Whistler, que nous considérons comme un chalet; nous adorons toutes les trois y séjourner, été comme hiver.
J’ai été nommée sénatrice représentante de l’Ontario, mais une grande partie de mon cœur et de mon esprit vient de la Colombie-Britannique.
C’est comme si vous représentiez deux régions au Sénat.
Je le mentionne à certains sénateurs de la Colombie-Britannique et ils en sont très ravis. Je pense qu’il est juste de dire que la Colombie-Britannique et les provinces de l’Ouest sont sous-représentées au Sénat, selon les sièges attribués dans la Constitution, alors ça fait du bien de représenter un peu la Colombie-Britannique aussi!
En tant que chef de mission pour les Jeux olympiques de Tokyo de 2020, on vous a souvent aperçue dans les gradins en train de battre sur un tambour de la Première Nation de Squamish. Racontez-nous l’histoire de ce tambour.
En tant que chef de mission, je suis la chef de la délégation d’Équipe Canada, mais je suis aussi une fan. Je ne suis pas une personne tranquille. Je siffle fort et j’étais prête à encourager l’équipe canadienne. Mais tous les spectateurs extérieurs, ainsi que les chants, les cris et les sifflets, étaient interdits pendant la pandémie, alors je savais que les stades allaient être très silencieux.
Je me demandais comment, en tant que chef de mission et seule fan dans les gradins, j’allais faire du bruit pour le Canada. J’ai choisi un tambour, mais je voulais quelque chose d’approprié, pas quelque chose que l’on trouve sur Amazon.
L’athlète olympique Clara Hughes m’a mise en contact avec Tewanee Joseph, membre de la nation Squamish. Il a trouvé l’idée merveilleuse. Lui et sa famille ont fabriqué un tambour qui représente le battement de cœur de notre nation, le battement de cœur des amis et de la famille qui n’ont pas pu être présents.
Votre bio X indique que vous êtes une « sacrée bonne cuisinière ». Quel est votre plat signature?
Pour ma fille, ce sont les ailes de poulet. Pour ma femme, c’est du saumon sauvage en croûte de graines de chanvre et de pistaches, grillé au barbecue. Il n’y a jamais de restants.
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Apprenez-en davantage sur la sénatrice McBean, sur son parcours olympique en aviron et sur l’influence de celui-ci sur son travail au Sénat.
Vous êtes l’une des athlètes olympiques les plus décorés de l’histoire du Canada, une conférencière motivatrice, une bénévole et une mentore pour les jeunes athlètes. Comment votre expérience vous a-t-elle préparée à la Colline du Parlement?
Je dis à de nombreux athlètes qui participent aux Jeux olympiques pour la première fois que ce n’est pas parce qu’on est un débutant aux Jeux olympiques qu’on est un débutant dans son domaine. J’essaie de me le rappeler au Sénat : ce n’est pas parce que je suis une nouvelle sénatrice que je suis une débutante dans le domaine du service au Canada et aux Canadiens.
Qu’est-ce qui vous a donné l’envie de servir les Canadiens en tant que sénatrice?
J’ai assisté à une cérémonie de citoyenneté en 2017 et, à ce moment-là, j’essayais déjà de réfléchir à mon avenir après les Jeux olympiques de Tokyo en 2020. Je regardais le juge de la citoyenneté interagir avec de nombreux Canadiens de diverses origines, pour lesquels il aidait à obtenir leur citoyenneté, et je trouvais ce rôle très intéressant.
J’ai fait part de cet objectif à une autre de mes amies, qui m’a suggéré de poser ma candidature au Sénat, car elle sait que je suis curieuse et que j’aime poser des questions.
À ce moment-là, c’est devenu une sorte de pari. Elle m’a mis au défi de poser ma candidature au Sénat, et je l’ai mise au défi de terminer un livre qu’elle était en train d’écrire. Me voici au Sénat, et j’attends toujours qu’elle termine son livre!
Vous avez été assermentée au Sénat le 6 février 2024. À quoi pensiez-vous en récitant votre serment?
J’étais simplement heureuse d’avoir ma famille à mes côtés. J’ai une fille de neuf ans et j’ai vécu de nombreux moments marquants dans ma carrière avant sa naissance. Ma femme m’a accompagnée dans certains de ces moments. J’étais tout particulièrement heureuse de les avoir toutes les deux à mes côtés cette fois-ci.
Qu’espérez-vous accomplir en tant que sénatrice?
Je me souviens qu’Ernie McCullough, qui a participé aux Jeux de Londres en 1948, a dit que vous ne sauriez pas l’impact que les Jeux olympiques auront sur vous avant 30 ans, une fois que vous aurez pris votre retraite.
Je n’ai donc aucune idée de l’impact que j’aurai au Sénat ni de l’impact qu’il aura sur moi! Pour l’instant, je suis ici pour apprendre et pour m’engager à fond. Depuis longtemps, je parle de viser la haute performance sportive et je ne pense pas que ce sera différent ici.
Souhaitez-vous faire partie d’un comité?
Je les trouve tous fascinants. En tant que nouvelle sénatrice, j’ai assisté à de nombreuses réunions de comités différents, allant du secteur bancaire à la défense nationale. J’ai beaucoup apprécié l’énergie et l’environnement. J’ai assisté à une réunion du Comité sénatorial de l’agriculture et des forêts et c’était incroyable. Je pense que c’est un domaine dans lequel je pourrais me lancer à fond.
Je n’ai pas encore fait mon choix, mais j’ai trouvé toutes les discussions très intéressantes. Je pense que la plupart des Canadiens seraient surpris par le niveau de détail technique et le dévouement qui caractérisent les travaux du Sénat.
Avez-vous été surprise par autre chose au sujet du Sénat?
Cela ne devrait pas me surprendre, mais la qualité des gens. Je m’attendais à ce qu’il y ait une bande de vieux hommes blancs étroits d’esprit, mais le Sénat est merveilleusement diversifié. Je n’ai rencontré personne avec qui il n’était pas facile de discuter.
Les gens sont très curieux ici. Je reçois beaucoup de conseils et de soutien, mais personne n’impose ses idées; tout le monde pose des questions.
Nous avons entendu des rumeurs selon lesquelles vous commenceriez peut-être à animer des séances d’entrainement au Sénat.
C’est vrai. Je dois me familiariser un peu plus avec mon nouveau rôle, mais la sénatrice Chantal Petitclerc et moi avons plaisanté en disant que nous allions peut-être créer un groupe d’entrainement le mercredi, ou quelque chose du genre.
Si seulement il y avait 40 heures dans une journée! J’aurai bientôt des travaux de comité et je vais aussi ajouter des cours de français à mon horaire. Je peux avoir une conversation en français sur le sport, mais je pense qu’il est important, surtout dans ce rôle, de pouvoir écouter et parler dans les deux langues officielles.
Dans votre premier discours au Sénat, vous avez parlé de votre parcours en tant qu’homosexuelle à l’âge adulte. Pourquoi était-il important pour vous de témoigner de cette histoire?
Dans son ensemble, le Sénat est un groupe progressiste. Je pense que la plupart des personnes, voire tout le monde, dans le Sénat s’identifieraient comme des alliés. Mais ils ne savent peut-être pas à quel point il est difficile d’affirmer son identité et de vivre en tant que membre de la communauté 2SLGBTQIA+. J’ai voulu parler de mon expérience d’une manière qui attire leur attention de façon non conflictuelle.
Je suis membre du caucus de la fierté avec les sénateurs René Cormier et Kim Pate, et nous avons parlé de remplir le Mois de la fierté avec autant de déclarations de sénateurs que possible. J’ai voulu prendre les devants avec ma première déclaration au Sénat pour donner un ton accueillant.
Vous avez grandi à Toronto, mais vous avez dit que votre deuxième foyer se trouve dans votre province natale, la Colombie-Britannique. Comment restez-vous connecté à votre province d’origine?
J’ai déménagé à Toronto à l’âge d’un an, mais nous retournions en C.-B. chaque été pour deux mois. Je me suis beaucoup entrainé à Vancouver et à Victoria. Ma femme et moi avons une propriété à Whistler, que nous considérons comme un chalet; nous adorons toutes les trois y séjourner, été comme hiver.
J’ai été nommée sénatrice représentante de l’Ontario, mais une grande partie de mon cœur et de mon esprit vient de la Colombie-Britannique.
C’est comme si vous représentiez deux régions au Sénat.
Je le mentionne à certains sénateurs de la Colombie-Britannique et ils en sont très ravis. Je pense qu’il est juste de dire que la Colombie-Britannique et les provinces de l’Ouest sont sous-représentées au Sénat, selon les sièges attribués dans la Constitution, alors ça fait du bien de représenter un peu la Colombie-Britannique aussi!
En tant que chef de mission pour les Jeux olympiques de Tokyo de 2020, on vous a souvent aperçue dans les gradins en train de battre sur un tambour de la Première Nation de Squamish. Racontez-nous l’histoire de ce tambour.
En tant que chef de mission, je suis la chef de la délégation d’Équipe Canada, mais je suis aussi une fan. Je ne suis pas une personne tranquille. Je siffle fort et j’étais prête à encourager l’équipe canadienne. Mais tous les spectateurs extérieurs, ainsi que les chants, les cris et les sifflets, étaient interdits pendant la pandémie, alors je savais que les stades allaient être très silencieux.
Je me demandais comment, en tant que chef de mission et seule fan dans les gradins, j’allais faire du bruit pour le Canada. J’ai choisi un tambour, mais je voulais quelque chose d’approprié, pas quelque chose que l’on trouve sur Amazon.
L’athlète olympique Clara Hughes m’a mise en contact avec Tewanee Joseph, membre de la nation Squamish. Il a trouvé l’idée merveilleuse. Lui et sa famille ont fabriqué un tambour qui représente le battement de cœur de notre nation, le battement de cœur des amis et de la famille qui n’ont pas pu être présents.
Votre bio X indique que vous êtes une « sacrée bonne cuisinière ». Quel est votre plat signature?
Pour ma fille, ce sont les ailes de poulet. Pour ma femme, c’est du saumon sauvage en croûte de graines de chanvre et de pistaches, grillé au barbecue. Il n’y a jamais de restants.