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Rencontre avec la sénatrice Renée Dupuis

Renée Dupuis a été nommée au Sénat du Canada en novembre 2016. La sénatrice Dupuis est membre du Barreau du Québec et se spécialise dans les domaines des droits de la personne, du droit relatif aux autochtones et du droit administratif. Elle détient une accréditation en médiation civile et commerciale du Barreau du Québec et est l’auteure de nombreux livres et autres publications.

Qui vous a transmis le désir et l'intérêt de participer à la vie publique ?

Durant toute mon enfance, la maison de mes grands-parents paternels a été le théâtre de débats politiques animés autour de la personne de mon grand-père Louis-Auguste Dupuis, auxquels participaient autant mes oncles et mon père que leurs sœurs, surtout tante Thérèse. J'ai donc grandi en considérant que l'action citoyenne d'une femme entrait dans l'ordre des choses et que la parole et l'opinion d'une femme sur les questions politiques valent celles d'un homme. Mon grand-père a été un homme très engagé dans le milieu agricole où il est né, dans une région où la terre était généreuse et permettait, entre autres beaucoup d'expérimentations horticoles, dans le bas du Fleuve Saint-Laurent sur la rive sud à 250 kilomètres à l'est de la ville de Québec. Notaire, grand marcheur, il a exercé diverses fonctions publiques, à titre de maire, de président de la caisse populaire et de la Chambre des notaires et de député provincial.

 

Le bâtonnier Louis Masson remet la Médaille du Barreau à la sénatrice Renée Dupuis en juin 2012, la plus prestigieuse distinction du Barreau du Québec qui vise à souligner la contribution remarquable de juristes québécois à l'avancement du droit et à son exercice. La médaille a été attribuée à la sénatrice pour sa contribution à la défense des droits de la personne, au droit relatif aux Autochtones et au droit administratif.

Une photo avec le recteur Denis Brière lors de la remise du Doctorat honorifique en Droit que l'Université Laval a décerné à la sénatrice Dupuis en juin 2012.

Quel est le plus important enjeu de politique publique auquel le Canada fait face à l'heure actuelle?

L'élimination des diverses formes d'inégalités socio-économiques, et plus particulièrement:

  1. La mise en œuvre concrète et résolue de l'égalité réelle de droits entre les femmes et les hommes. Aucune raison politique, sociale, culturelle ou économique ne justifie qu'on en retarde la réalisation concrète.
  2. Aussi également importante est la réconciliation avec les peuples autochtones, entre autres, d'abord par l'élimination du fossé actuel entre les services fournis aux enfants, aux femmes et aux hommes autochtones et les services fournis aux autres citoyens canadiens qui ne sont pas autochtones. Les changements nécessaires doivent être identifiés par les peuples autochtones pour eux-mêmes. C'est une condition essentielle pour arriver à combler les écarts dans les domaines de la santé, de l'éducation, de l'emploi. Mon travail de plusieurs décennies avec des premières nations du Québec et du Canada m'a permis de mieux mesurer à quel point la discrimination inscrite dans les systèmes doit être éradiquée.

Pourquoi un plus grand nombre de personnes devraient s'intéresser aux travaux du Sénat?

L'information circule sans interruption et les citoyens sont très scolarisés. Ils ont désormais des attentes différentes envers les personnes qui les gouvernent. Nous nous attendons à être engagés autrement que par un vote aux cinq ans. Nous sommes en déficit de participation citoyenne au processus de décisions politiques. D'autres façons de consulter doivent être adoptées pour assurer cette participation y compris dans l'étude des projets de lois qui affectent directement la vie des citoyens, comme la protection du consommateur et les banques, la consommation de cannabis ou la protection des sources des journalistes.

La sénatrice Dupuis participe au programme Les enfants pour la paix, un programme qui a amené, en mai 2017, plus d'une douzaine d'enfants réfugiés syriens sur la Colline du Parlement pour afficher des toiles inspirées par leurs expériences.

La sénatrice Dupuis s'inspire de la statue de <a href='https://sencanada.ca/fr/sencaplus/comment-pourquoi/limportance-de-laffaire-personne/'>l'affaire « personne »</a> sur la Colline du Parlement. La sénatrice a siégé à titre de commissaire à la Commission canadienne des droits de la personne de 1989 à 1995, où elle s'est plus particulièrement intéressée à la discrimination contre les femmes, au harcèlement sexuel, à la parité salariale et à l'équité en emploi.

À quels efforts législatifs ou travaux de comités êtes-vous la plus fière d'avoir participé?

J'ai été nommée comme sénatrice indépendante en novembre 2016. J’ai siégé sur plusieurs comités du Sénat depuis ma nomination, dont le Comité sénatorial des affaires juridiques et constitutionnelles. J’en suis actuellement vice-présidente depuis novembre dernier. Je siège également sur le Comité sénatorial de l’environnement, de l’énergie et des ressources naturelles. Mon travail ne fait que commencer et déjà plusieurs sujets ont retenu mon attention : la question des surdoses dues aux opioïdes, la protection des personnes transgenres contre la discrimination, la protection des sources journalistiques et la réduction des délais en matière de justice criminelle.

Quel est un trésor caché de votre région que les Canadiens gagneraient à découvrir ? 

La division territoriale des Laurentides que je représente au Sénat couvre un immense territoire du nord-est et du nord québécois. On y trouve de nombreux endroits très spectaculaires. Tout le littoral nord à partir de l'île d'Orléans dans l'estuaire du fleuve Saint-Laurent jusqu'à la frontière du Labrador où la chaîne de montagne des Laurentides est très accidentée recèle les plus hauts sommets du Québec et le majestueux fiord du Saguenay. On peut maintenant le découvrir en voiture la plus grande partie, presque jusqu'à la limite de la frontière est québécoise, ce qui vous permet de prendre contact avec la richesse des différentes communautés québécoises francophones, anglophones et autochtones qui y vivent, le long des rivières à saumons, parmi les plus belles.

Ce fleuve constitue le socle commun de l'expérience de ces populations successives, un moyen de transport, mais comme terrain de leurs imaginaires respectifs. Leurs chants, leurs œuvres littéraires et artistiques en témoignent. 

La suite d'îles qui parsèment le fleuve sur toute sa longueur jusqu'à l'océan Atlantique offre des variétés particulières, et parfois rares, de spécimens de la faune et de la flore québécoise. 

L'intérieur des terres vaut aussi tous les détours pour y rencontrer les troupeaux de caribous, une expérience inoubliable. 

En somme, une infinité de trésors humains et naturels vous y attendent et vous y êtes les bienvenus.

La sénatrice Dupuis a été nommée à la Chambre rouge en novembre 2016, où elle représente la division sénatoriale des Laurentides dans l'est et le nord-est du Québec.

En 2001, la sénatrice Dupuis a remporté le prix du gouverneur général pour son livre : Quel Canada pour les Autochtones? La fin de l'exclusion (2001), qui a ensuite été publié en anglais sous le titre : Justice for Canada's Aboriginal Peoples (2002). Ses autres publications incluent Max "One Onti" Gros-Louis, Constance et détermination (2008), Tribus, Peuples et Nations (1997) et La question indienne au Canada (1991). Bon nombre de ses articles ont paru dans des revues spécialisées et de vulgarisation.

Pouvez-vous me nommer une chanson qui vous fait toujours sourire ?

Une chanson pour enfant que je chante depuis des années en arpentant les corridors de la maison ou les rues ou en nageant d'abord avec mes deux filles et maintenant avec mes petites-filles dans les bras :

"Maman, les petits bateaux qui vont sur l'eau ont-ils des jambes ? Mais oui, mon gros bêta, s'ils n'en avaient pas, ils ne marcheraient pas..." (sur un air connu)

Quel est le dernier film que vous avez recommandé et pourquoi?

Le documentaire « Demain », parce qu'il se préoccupe de l'avenir de notre planète, ce dont je me soucie, en mettant l'accent sur des initiatives prises un peu partout dans le monde actuel pour la préserver, ce qui correspond à ma vision de la nécessaire contribution de chacun de nous.

Avis aux lecteurs : L’honorable sénatrice Dupuis a pris sa retraite du Sénat du Canada en janvier 2024. Visitez le site web Parlinfo de la bibliothèque du parlement et apprenez-en davantage sur son travail au Parlement.

Rencontre avec la sénatrice Renée Dupuis

Renée Dupuis a été nommée au Sénat du Canada en novembre 2016. La sénatrice Dupuis est membre du Barreau du Québec et se spécialise dans les domaines des droits de la personne, du droit relatif aux autochtones et du droit administratif. Elle détient une accréditation en médiation civile et commerciale du Barreau du Québec et est l’auteure de nombreux livres et autres publications.

Qui vous a transmis le désir et l'intérêt de participer à la vie publique ?

Durant toute mon enfance, la maison de mes grands-parents paternels a été le théâtre de débats politiques animés autour de la personne de mon grand-père Louis-Auguste Dupuis, auxquels participaient autant mes oncles et mon père que leurs sœurs, surtout tante Thérèse. J'ai donc grandi en considérant que l'action citoyenne d'une femme entrait dans l'ordre des choses et que la parole et l'opinion d'une femme sur les questions politiques valent celles d'un homme. Mon grand-père a été un homme très engagé dans le milieu agricole où il est né, dans une région où la terre était généreuse et permettait, entre autres beaucoup d'expérimentations horticoles, dans le bas du Fleuve Saint-Laurent sur la rive sud à 250 kilomètres à l'est de la ville de Québec. Notaire, grand marcheur, il a exercé diverses fonctions publiques, à titre de maire, de président de la caisse populaire et de la Chambre des notaires et de député provincial.

 

Le bâtonnier Louis Masson remet la Médaille du Barreau à la sénatrice Renée Dupuis en juin 2012, la plus prestigieuse distinction du Barreau du Québec qui vise à souligner la contribution remarquable de juristes québécois à l'avancement du droit et à son exercice. La médaille a été attribuée à la sénatrice pour sa contribution à la défense des droits de la personne, au droit relatif aux Autochtones et au droit administratif.

Une photo avec le recteur Denis Brière lors de la remise du Doctorat honorifique en Droit que l'Université Laval a décerné à la sénatrice Dupuis en juin 2012.

Quel est le plus important enjeu de politique publique auquel le Canada fait face à l'heure actuelle?

L'élimination des diverses formes d'inégalités socio-économiques, et plus particulièrement:

  1. La mise en œuvre concrète et résolue de l'égalité réelle de droits entre les femmes et les hommes. Aucune raison politique, sociale, culturelle ou économique ne justifie qu'on en retarde la réalisation concrète.
  2. Aussi également importante est la réconciliation avec les peuples autochtones, entre autres, d'abord par l'élimination du fossé actuel entre les services fournis aux enfants, aux femmes et aux hommes autochtones et les services fournis aux autres citoyens canadiens qui ne sont pas autochtones. Les changements nécessaires doivent être identifiés par les peuples autochtones pour eux-mêmes. C'est une condition essentielle pour arriver à combler les écarts dans les domaines de la santé, de l'éducation, de l'emploi. Mon travail de plusieurs décennies avec des premières nations du Québec et du Canada m'a permis de mieux mesurer à quel point la discrimination inscrite dans les systèmes doit être éradiquée.

Pourquoi un plus grand nombre de personnes devraient s'intéresser aux travaux du Sénat?

L'information circule sans interruption et les citoyens sont très scolarisés. Ils ont désormais des attentes différentes envers les personnes qui les gouvernent. Nous nous attendons à être engagés autrement que par un vote aux cinq ans. Nous sommes en déficit de participation citoyenne au processus de décisions politiques. D'autres façons de consulter doivent être adoptées pour assurer cette participation y compris dans l'étude des projets de lois qui affectent directement la vie des citoyens, comme la protection du consommateur et les banques, la consommation de cannabis ou la protection des sources des journalistes.

La sénatrice Dupuis participe au programme Les enfants pour la paix, un programme qui a amené, en mai 2017, plus d'une douzaine d'enfants réfugiés syriens sur la Colline du Parlement pour afficher des toiles inspirées par leurs expériences.

La sénatrice Dupuis s'inspire de la statue de <a href='https://sencanada.ca/fr/sencaplus/comment-pourquoi/limportance-de-laffaire-personne/'>l'affaire « personne »</a> sur la Colline du Parlement. La sénatrice a siégé à titre de commissaire à la Commission canadienne des droits de la personne de 1989 à 1995, où elle s'est plus particulièrement intéressée à la discrimination contre les femmes, au harcèlement sexuel, à la parité salariale et à l'équité en emploi.

À quels efforts législatifs ou travaux de comités êtes-vous la plus fière d'avoir participé?

J'ai été nommée comme sénatrice indépendante en novembre 2016. J’ai siégé sur plusieurs comités du Sénat depuis ma nomination, dont le Comité sénatorial des affaires juridiques et constitutionnelles. J’en suis actuellement vice-présidente depuis novembre dernier. Je siège également sur le Comité sénatorial de l’environnement, de l’énergie et des ressources naturelles. Mon travail ne fait que commencer et déjà plusieurs sujets ont retenu mon attention : la question des surdoses dues aux opioïdes, la protection des personnes transgenres contre la discrimination, la protection des sources journalistiques et la réduction des délais en matière de justice criminelle.

Quel est un trésor caché de votre région que les Canadiens gagneraient à découvrir ? 

La division territoriale des Laurentides que je représente au Sénat couvre un immense territoire du nord-est et du nord québécois. On y trouve de nombreux endroits très spectaculaires. Tout le littoral nord à partir de l'île d'Orléans dans l'estuaire du fleuve Saint-Laurent jusqu'à la frontière du Labrador où la chaîne de montagne des Laurentides est très accidentée recèle les plus hauts sommets du Québec et le majestueux fiord du Saguenay. On peut maintenant le découvrir en voiture la plus grande partie, presque jusqu'à la limite de la frontière est québécoise, ce qui vous permet de prendre contact avec la richesse des différentes communautés québécoises francophones, anglophones et autochtones qui y vivent, le long des rivières à saumons, parmi les plus belles.

Ce fleuve constitue le socle commun de l'expérience de ces populations successives, un moyen de transport, mais comme terrain de leurs imaginaires respectifs. Leurs chants, leurs œuvres littéraires et artistiques en témoignent. 

La suite d'îles qui parsèment le fleuve sur toute sa longueur jusqu'à l'océan Atlantique offre des variétés particulières, et parfois rares, de spécimens de la faune et de la flore québécoise. 

L'intérieur des terres vaut aussi tous les détours pour y rencontrer les troupeaux de caribous, une expérience inoubliable. 

En somme, une infinité de trésors humains et naturels vous y attendent et vous y êtes les bienvenus.

La sénatrice Dupuis a été nommée à la Chambre rouge en novembre 2016, où elle représente la division sénatoriale des Laurentides dans l'est et le nord-est du Québec.

En 2001, la sénatrice Dupuis a remporté le prix du gouverneur général pour son livre : Quel Canada pour les Autochtones? La fin de l'exclusion (2001), qui a ensuite été publié en anglais sous le titre : Justice for Canada's Aboriginal Peoples (2002). Ses autres publications incluent Max "One Onti" Gros-Louis, Constance et détermination (2008), Tribus, Peuples et Nations (1997) et La question indienne au Canada (1991). Bon nombre de ses articles ont paru dans des revues spécialisées et de vulgarisation.

Pouvez-vous me nommer une chanson qui vous fait toujours sourire ?

Une chanson pour enfant que je chante depuis des années en arpentant les corridors de la maison ou les rues ou en nageant d'abord avec mes deux filles et maintenant avec mes petites-filles dans les bras :

"Maman, les petits bateaux qui vont sur l'eau ont-ils des jambes ? Mais oui, mon gros bêta, s'ils n'en avaient pas, ils ne marcheraient pas..." (sur un air connu)

Quel est le dernier film que vous avez recommandé et pourquoi?

Le documentaire « Demain », parce qu'il se préoccupe de l'avenir de notre planète, ce dont je me soucie, en mettant l'accent sur des initiatives prises un peu partout dans le monde actuel pour la préserver, ce qui correspond à ma vision de la nécessaire contribution de chacun de nous.

Avis aux lecteurs : L’honorable sénatrice Dupuis a pris sa retraite du Sénat du Canada en janvier 2024. Visitez le site web Parlinfo de la bibliothèque du parlement et apprenez-en davantage sur son travail au Parlement.

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