Rencontre avec le sénateur Marty Klyne
Presse écrite, services bancaires, développement économique des Autochtones, hockey… Le sénateur Marty Klyne a occupé des postes de haute direction dans tous ces domaines et plus encore au cours d’une vaste carrière de dirigeant qui lui a valu le surnom de « Mister Regina » dans son coin de pays.
En conversation avec SenCAplus, l’ancien PDG a parlé de sa vaste expérience du monde des affaires et de la façon dont elle lui sert dans son travail de sénateur.
Avant d’être nommé au Sénat en 2018, vous avez occupé des postes de direction dans plusieurs organisations, dont le Centre du patrimoine de la GRC, le club de hockey des Pats de Regina, ainsi que le Regina Leader-Post et le Saskatoon StarPhoenix, deux quotidiens. Comment vos compétences en leadership et en affaires ont-elles facilité votre adaptation au travail de sénateur?
Comme j’ai travaillé dans divers secteurs et que je pratique la pensée latérale, j’apporte des perspectives différentes, qui me permettent de proposer des façons inédites de régler des problèmes. Cela m’est très utile pour naviguer parmi la myriade de propositions législatives que nous traitons au Sénat. Mes compétences en leadership m’ont amené jusqu’ici et je crois qu’elles me sont utiles dans mon travail à la Chambre haute. En matière de leadership, quatre qualités me tiennent à cœur : être réputé comme une personne crédible, cultiver un mode de pensée tourné vers l’avenir, avoir une énergie positive et être compétent.
Je n’oublierai jamais mes premières journées à la Chambre haute, quand je me suis rendu compte que je n’étais vraiment pas la personne la plus brillante du groupe. Il a fallu que je mette les bouchées doubles!
Qu’est-ce qui vous a poussé à poser votre candidature pour devenir sénateur?
Je me disais que le travail de sénateur pourrait marquer le couronnement de ma carrière, et je pensais aussi à mes deux fils et à mes petits-enfants.
Je me disais également que ce serait une bonne façon de redonner au pays que mon père a servi pendant 25 ans dans les Forces armées canadiennes.
Vous avez été membre de plusieurs comités sénatoriaux. Qu’est-ce qui vous a particulièrement marqué dans le travail qu’ils accomplissent?
Quand on arrive au Sénat, on comprend qu’une grande partie du travail se fait au sein des comités. On commence alors à se demander à quels comités on souhaiterait participer. Cela me fait penser à une partie de hockey sur le lac, quand tout le monde jette son bâton au centre et espère qu’il se retrouvera dans la pile de l’équipe dont il souhaite faire partie.
Les deux premiers comités dont je suis devenu membre étaient le Comité sénatorial des finances nationales et le Comité sénatorial des banques, du commerce et de l’économie, des domaines que je connais bien. J’ai toutefois quitté ces comités par la suite pour me joindre au Comité des transports et des communications et au Comité de l’agriculture et des forêts (AGFO). En parallèle, je siégeais parfois comme suppléant au Comité sénatorial des affaires juridiques et constitutionnelles (LCJC). Après un certain temps, je suis devenu membre du comité LCJC, en plus du comité AGFO, et j’ai quitté le Comité des transports. Je trouve le travail que nous accomplissons au sein du LCJC très enrichissant, et je suis particulièrement fier de la façon dont nous avons traité le projet de loi S-205, qui vise à protéger les femmes contre la violence entre partenaires intimes.
On m’a aussi demandé de siéger au Comité permanent de l’audit et de la surveillance, un comité relativement nouveau et unique en son genre, qui est chargé d’effectuer des audits internes au Sénat. Une grande partie de mes compétences et de mon expérience cadrent avec le travail de ce comité, que j’ai fini par présider. Pendant ma carrière, j’ai siégé à plusieurs conseils d’administration et j’ai aussi été PDG de quelques organisations, ce qui veut dire que je rendais des comptes au conseil d’administration et que je jouais un rôle administratif auprès des auditeurs internes.
De plus, on m’a invité à me joindre au Comité des parlementaires sur la sécurité nationale et le renseignement.
Vous êtes le parrain du projet de loi S-15, qui vise à interdire la captivité des éléphants et des grands singes. Qu’est-ce qui vous a poussé à défendre cette cause?
J’aime les animaux, et je ne peux tout simplement pas comprendre que des gens se montrent cruels envers des animaux, quels qu’ils soient, les maltraitent ou les négligent.
Quand l’honorable Murray Sinclair s’apprêtait à prendre sa retraite du Sénat, il m’a fait l’honneur de me téléphoner chez moi pour me demander si j’accepterais de parrainer son projet de loi, la Loi de Jane Goodall. J’ai accepté sans hésiter. Ce projet de loi, qui portait le numéro S-241, a été retiré depuis. Je parraine maintenant une mesure semblable du gouvernement, le projet de loi S-15, qui vise à interdire toute nouvelle captivité d’éléphants ou de grands singes, à moins qu’une licence ne soit délivrée dans l’intérêt du bien-être de l’animal ou dans le cadre d’un programme de conservation ou de recherche scientifique, sur la base d’éléments probants et d’une évaluation indépendante.
Ces animaux sont des êtres sensibles qui méritent une protection juridique. En s’inspirant de la science et des valeurs autochtones ancrées dans le respect de la nature, le Canada peut devenir un chef de file mondial de la protection des éléphants et des grands singes, puisqu’il s’est déjà démarqué grâce à ses lois sur la captivité des baleines et des dauphins.
Vous avez parlé au Sénat de vos origines métisses et cries. Comment avez-vous découvert la richesse de votre histoire familiale?
J’ai commencé à tracer l’arbre généalogique de la famille avec l’aide de mon cousin, qui avait déjà une base solide pour notre lignée. Du côté de mon père, je peux remonter jusqu’à des ancêtres qui vivaient en Allemagne en 1510. Leur nom de famille, « Klein », est devenu « Klyne » à la fin des années 1700. Ma mère descend de l’un des premiers pionniers qui s’est installé à Regina Beach, en Saskatchewan, où elle a grandi.
Toujours du côté de ma mère, j’ai pu remonter jusqu’à des ancêtres qui vivaient en Écosse en 1710, et jusqu’à une autre lignée qui vivait en France en 1620.
Des mères fortes, métisses et des Premières Nations, peuplent les deux côtés de mon arbre généalogique. Mon arrière-grand-mère venait de la Première Nation de Little Black Bear, mais elle a perdu son statut lié aux traités quand elle a quitté la réserve et s’est mariée. La culture et les traditions métisses étaient très présentes dans ma vie pendant ma jeunesse.
Grâce à toutes ces recherches sur la généalogie de ma famille, j’ai obtenu mon statut lié aux traités en tant que membre de la Première Nation de Little Black Bear. C’est tout récent, puisque cela s’est produit pendant les deux dernières années.
Vous avez aussi fait l’éloge de votre père, que vous avez décrit comme « une combinaison de Clark Gable, John Wayne et G.I. Joe ». Comment vous a-t-il influencé?
Je compare mon père à G.I. Joe parce qu’il était militaire de carrière et qu’il a servi dans les Forces armées canadiennes pendant 25 ans, y compris en service actif pendant la Deuxième Guerre mondiale et la guerre de Corée. Quand il a pris sa retraite, il était sergent et instructeur, décoré de dix médailles, et j’avais neuf ans. Je dois dire qu’il a continué son rôle d’instructeur pendant une grande partie de mon adolescence.
Je le compare aussi à Clark Gable parce que c’était un vrai gentleman. Ses chaussures étaient toujours cirées et polies, ses chemises et costumes toujours impeccables et repassés. Il cirait ses chaussures tous les soirs. Très tôt, j’ai commencé à cirer ses chaussures et plus tard, les miennes. Aujourd’hui encore, je cire mes chaussures et je repasse mes chemises. J’ai rencontré des gens qui pouvaient dire, à la seule vue de mes chaussures, « oui, tu es bien le fils de Lawrence Klyne ».
Quant à la comparaison avec John Wayne, c’est que mon père a toujours tenu les rênes d’une main ferme – c’est lui qui dirigeait. Comme il a fait partie du Corps du Génie électrique et mécanique royal canadien, il avait beaucoup de connaissances à me transmettre dans des domaines comme la réparation de voitures, l’électricité, la mécanique et la charpenterie. Nous avons construit quelques garages ensemble. Il a construit la première maison de la famille après la guerre, avant ma naissance.
Ma mère débordait de créativité; elle était pleine d’esprit et savait faire rire les gens. Elle cousait et cuisinait superbement. Pendant la Deuxième Guerre mondiale, elle s’est portée volontaire pour le Service féminin de l’Armée canadienne. Elle a d’ailleurs reçu une Médaille canadienne du volontaire de 1939-1945.
Qu’est-ce que la plupart des Canadiens ne savent peut-être pas de vous? Donnez-nous un exemple.
Certains de mes partenaires d’affaires avaient l’habitude de m’appeler « Mister Regina », et j’en ai fait mon nom d’utilisateur sur la plateforme X, @Mister_Regina. Je fais un peu partie des meubles à Regina – je suis une présence familière et confortable, sans prétention, visible et accessible.
Je n’ai jamais cherché de travail, sauf pour décrocher mon premier emploi après le secondaire et lorsque j’ai posé ma candidature pour le Sénat. Tout au long de ma carrière, des gens m’ont recruté ou sont venus me chercher parce qu’un collègue m’avait recommandé.
En 2013, j’ai tenté de prendre ma retraite; puis j’ai eu une conversation informelle avec un partenaire, et il m’a téléphoné le lendemain pour m’inviter à faire partie de son organisation. J’ai accepté son invitation. J’avais besoin de me sentir productif et d’avoir un but. Je me suis réellement engagé dans toutes les organisations que j’ai dirigées, comme en témoigne le travail que j’ai accompli dans des entreprises, des conseils de trésorerie, des sociétés d’État, des fondations et des entreprises à but non lucratif. J’ai également reçu de nombreux prix et distinctions, dont l’Alumni Award for Distinguished Professional Achievement de l’Université de Regina en 2013.
J’ajouterais que je suis un fier défenseur du développement économique des Autochtones et que j’ai eu l’honneur de recevoir plusieurs prix pour mon travail communautaire. J’ai notamment reçu une couverture des Premières Nations de l’ancien chef national de l’Assemblée des Premières Nations, Perry Bellegarde, ainsi qu’une plume d’aigle blanche de la part d’un danseur du soleil de la Première Nation Nakoda de Carry the Kettle.
Qu’est-ce que le reste du Canada devrait savoir à propos de Regina, votre ville?
Regina est un endroit où il fait bon vivre, travailler et s’amuser. Nous avons accès à tout : des opéras, un orchestre symphonique, les Roughriders, le club de hockey des Pats de Regina, d’excellents terrains de golf, de bons endroits pour chasser et pêcher, et 15 lacs à vocation récréative à une distance raisonnable en voiture. Autre point important, le marché immobilier est abordable. C’est une ville où règne un véritable sentiment d’appartenance et de solidarité.
C’est aussi un bon endroit où élever une famille. J’ai vécu dans la région du Grand Toronto et j’ai beaucoup voyagé pour le travail, à Calgary, Edmonton et Richmond. J’ai vu bien des endroits et je suis tout à fait d’accord avec Bob Ellard, qui décrit Regina comme « la meilleure petite grande ville du Canada ».
Articles connexes
Étiquettes
Nouvelles des comités
Rencontre avec le sénateur Marty Klyne
Presse écrite, services bancaires, développement économique des Autochtones, hockey… Le sénateur Marty Klyne a occupé des postes de haute direction dans tous ces domaines et plus encore au cours d’une vaste carrière de dirigeant qui lui a valu le surnom de « Mister Regina » dans son coin de pays.
En conversation avec SenCAplus, l’ancien PDG a parlé de sa vaste expérience du monde des affaires et de la façon dont elle lui sert dans son travail de sénateur.
Avant d’être nommé au Sénat en 2018, vous avez occupé des postes de direction dans plusieurs organisations, dont le Centre du patrimoine de la GRC, le club de hockey des Pats de Regina, ainsi que le Regina Leader-Post et le Saskatoon StarPhoenix, deux quotidiens. Comment vos compétences en leadership et en affaires ont-elles facilité votre adaptation au travail de sénateur?
Comme j’ai travaillé dans divers secteurs et que je pratique la pensée latérale, j’apporte des perspectives différentes, qui me permettent de proposer des façons inédites de régler des problèmes. Cela m’est très utile pour naviguer parmi la myriade de propositions législatives que nous traitons au Sénat. Mes compétences en leadership m’ont amené jusqu’ici et je crois qu’elles me sont utiles dans mon travail à la Chambre haute. En matière de leadership, quatre qualités me tiennent à cœur : être réputé comme une personne crédible, cultiver un mode de pensée tourné vers l’avenir, avoir une énergie positive et être compétent.
Je n’oublierai jamais mes premières journées à la Chambre haute, quand je me suis rendu compte que je n’étais vraiment pas la personne la plus brillante du groupe. Il a fallu que je mette les bouchées doubles!
Qu’est-ce qui vous a poussé à poser votre candidature pour devenir sénateur?
Je me disais que le travail de sénateur pourrait marquer le couronnement de ma carrière, et je pensais aussi à mes deux fils et à mes petits-enfants.
Je me disais également que ce serait une bonne façon de redonner au pays que mon père a servi pendant 25 ans dans les Forces armées canadiennes.
Vous avez été membre de plusieurs comités sénatoriaux. Qu’est-ce qui vous a particulièrement marqué dans le travail qu’ils accomplissent?
Quand on arrive au Sénat, on comprend qu’une grande partie du travail se fait au sein des comités. On commence alors à se demander à quels comités on souhaiterait participer. Cela me fait penser à une partie de hockey sur le lac, quand tout le monde jette son bâton au centre et espère qu’il se retrouvera dans la pile de l’équipe dont il souhaite faire partie.
Les deux premiers comités dont je suis devenu membre étaient le Comité sénatorial des finances nationales et le Comité sénatorial des banques, du commerce et de l’économie, des domaines que je connais bien. J’ai toutefois quitté ces comités par la suite pour me joindre au Comité des transports et des communications et au Comité de l’agriculture et des forêts (AGFO). En parallèle, je siégeais parfois comme suppléant au Comité sénatorial des affaires juridiques et constitutionnelles (LCJC). Après un certain temps, je suis devenu membre du comité LCJC, en plus du comité AGFO, et j’ai quitté le Comité des transports. Je trouve le travail que nous accomplissons au sein du LCJC très enrichissant, et je suis particulièrement fier de la façon dont nous avons traité le projet de loi S-205, qui vise à protéger les femmes contre la violence entre partenaires intimes.
On m’a aussi demandé de siéger au Comité permanent de l’audit et de la surveillance, un comité relativement nouveau et unique en son genre, qui est chargé d’effectuer des audits internes au Sénat. Une grande partie de mes compétences et de mon expérience cadrent avec le travail de ce comité, que j’ai fini par présider. Pendant ma carrière, j’ai siégé à plusieurs conseils d’administration et j’ai aussi été PDG de quelques organisations, ce qui veut dire que je rendais des comptes au conseil d’administration et que je jouais un rôle administratif auprès des auditeurs internes.
De plus, on m’a invité à me joindre au Comité des parlementaires sur la sécurité nationale et le renseignement.
Vous êtes le parrain du projet de loi S-15, qui vise à interdire la captivité des éléphants et des grands singes. Qu’est-ce qui vous a poussé à défendre cette cause?
J’aime les animaux, et je ne peux tout simplement pas comprendre que des gens se montrent cruels envers des animaux, quels qu’ils soient, les maltraitent ou les négligent.
Quand l’honorable Murray Sinclair s’apprêtait à prendre sa retraite du Sénat, il m’a fait l’honneur de me téléphoner chez moi pour me demander si j’accepterais de parrainer son projet de loi, la Loi de Jane Goodall. J’ai accepté sans hésiter. Ce projet de loi, qui portait le numéro S-241, a été retiré depuis. Je parraine maintenant une mesure semblable du gouvernement, le projet de loi S-15, qui vise à interdire toute nouvelle captivité d’éléphants ou de grands singes, à moins qu’une licence ne soit délivrée dans l’intérêt du bien-être de l’animal ou dans le cadre d’un programme de conservation ou de recherche scientifique, sur la base d’éléments probants et d’une évaluation indépendante.
Ces animaux sont des êtres sensibles qui méritent une protection juridique. En s’inspirant de la science et des valeurs autochtones ancrées dans le respect de la nature, le Canada peut devenir un chef de file mondial de la protection des éléphants et des grands singes, puisqu’il s’est déjà démarqué grâce à ses lois sur la captivité des baleines et des dauphins.
Vous avez parlé au Sénat de vos origines métisses et cries. Comment avez-vous découvert la richesse de votre histoire familiale?
J’ai commencé à tracer l’arbre généalogique de la famille avec l’aide de mon cousin, qui avait déjà une base solide pour notre lignée. Du côté de mon père, je peux remonter jusqu’à des ancêtres qui vivaient en Allemagne en 1510. Leur nom de famille, « Klein », est devenu « Klyne » à la fin des années 1700. Ma mère descend de l’un des premiers pionniers qui s’est installé à Regina Beach, en Saskatchewan, où elle a grandi.
Toujours du côté de ma mère, j’ai pu remonter jusqu’à des ancêtres qui vivaient en Écosse en 1710, et jusqu’à une autre lignée qui vivait en France en 1620.
Des mères fortes, métisses et des Premières Nations, peuplent les deux côtés de mon arbre généalogique. Mon arrière-grand-mère venait de la Première Nation de Little Black Bear, mais elle a perdu son statut lié aux traités quand elle a quitté la réserve et s’est mariée. La culture et les traditions métisses étaient très présentes dans ma vie pendant ma jeunesse.
Grâce à toutes ces recherches sur la généalogie de ma famille, j’ai obtenu mon statut lié aux traités en tant que membre de la Première Nation de Little Black Bear. C’est tout récent, puisque cela s’est produit pendant les deux dernières années.
Vous avez aussi fait l’éloge de votre père, que vous avez décrit comme « une combinaison de Clark Gable, John Wayne et G.I. Joe ». Comment vous a-t-il influencé?
Je compare mon père à G.I. Joe parce qu’il était militaire de carrière et qu’il a servi dans les Forces armées canadiennes pendant 25 ans, y compris en service actif pendant la Deuxième Guerre mondiale et la guerre de Corée. Quand il a pris sa retraite, il était sergent et instructeur, décoré de dix médailles, et j’avais neuf ans. Je dois dire qu’il a continué son rôle d’instructeur pendant une grande partie de mon adolescence.
Je le compare aussi à Clark Gable parce que c’était un vrai gentleman. Ses chaussures étaient toujours cirées et polies, ses chemises et costumes toujours impeccables et repassés. Il cirait ses chaussures tous les soirs. Très tôt, j’ai commencé à cirer ses chaussures et plus tard, les miennes. Aujourd’hui encore, je cire mes chaussures et je repasse mes chemises. J’ai rencontré des gens qui pouvaient dire, à la seule vue de mes chaussures, « oui, tu es bien le fils de Lawrence Klyne ».
Quant à la comparaison avec John Wayne, c’est que mon père a toujours tenu les rênes d’une main ferme – c’est lui qui dirigeait. Comme il a fait partie du Corps du Génie électrique et mécanique royal canadien, il avait beaucoup de connaissances à me transmettre dans des domaines comme la réparation de voitures, l’électricité, la mécanique et la charpenterie. Nous avons construit quelques garages ensemble. Il a construit la première maison de la famille après la guerre, avant ma naissance.
Ma mère débordait de créativité; elle était pleine d’esprit et savait faire rire les gens. Elle cousait et cuisinait superbement. Pendant la Deuxième Guerre mondiale, elle s’est portée volontaire pour le Service féminin de l’Armée canadienne. Elle a d’ailleurs reçu une Médaille canadienne du volontaire de 1939-1945.
Qu’est-ce que la plupart des Canadiens ne savent peut-être pas de vous? Donnez-nous un exemple.
Certains de mes partenaires d’affaires avaient l’habitude de m’appeler « Mister Regina », et j’en ai fait mon nom d’utilisateur sur la plateforme X, @Mister_Regina. Je fais un peu partie des meubles à Regina – je suis une présence familière et confortable, sans prétention, visible et accessible.
Je n’ai jamais cherché de travail, sauf pour décrocher mon premier emploi après le secondaire et lorsque j’ai posé ma candidature pour le Sénat. Tout au long de ma carrière, des gens m’ont recruté ou sont venus me chercher parce qu’un collègue m’avait recommandé.
En 2013, j’ai tenté de prendre ma retraite; puis j’ai eu une conversation informelle avec un partenaire, et il m’a téléphoné le lendemain pour m’inviter à faire partie de son organisation. J’ai accepté son invitation. J’avais besoin de me sentir productif et d’avoir un but. Je me suis réellement engagé dans toutes les organisations que j’ai dirigées, comme en témoigne le travail que j’ai accompli dans des entreprises, des conseils de trésorerie, des sociétés d’État, des fondations et des entreprises à but non lucratif. J’ai également reçu de nombreux prix et distinctions, dont l’Alumni Award for Distinguished Professional Achievement de l’Université de Regina en 2013.
J’ajouterais que je suis un fier défenseur du développement économique des Autochtones et que j’ai eu l’honneur de recevoir plusieurs prix pour mon travail communautaire. J’ai notamment reçu une couverture des Premières Nations de l’ancien chef national de l’Assemblée des Premières Nations, Perry Bellegarde, ainsi qu’une plume d’aigle blanche de la part d’un danseur du soleil de la Première Nation Nakoda de Carry the Kettle.
Qu’est-ce que le reste du Canada devrait savoir à propos de Regina, votre ville?
Regina est un endroit où il fait bon vivre, travailler et s’amuser. Nous avons accès à tout : des opéras, un orchestre symphonique, les Roughriders, le club de hockey des Pats de Regina, d’excellents terrains de golf, de bons endroits pour chasser et pêcher, et 15 lacs à vocation récréative à une distance raisonnable en voiture. Autre point important, le marché immobilier est abordable. C’est une ville où règne un véritable sentiment d’appartenance et de solidarité.
C’est aussi un bon endroit où élever une famille. J’ai vécu dans la région du Grand Toronto et j’ai beaucoup voyagé pour le travail, à Calgary, Edmonton et Richmond. J’ai vu bien des endroits et je suis tout à fait d’accord avec Bob Ellard, qui décrit Regina comme « la meilleure petite grande ville du Canada ».