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« Un honneur de servir » : L’ancien sénateur Marwah revient sur sa carrière au Sénat

Le sénateur Sabi Marwah assis dans son bureau à Ottawa, en habit avec cravate.

Arrivé au Canada à la fin des années 1970 avec pour seul bagage un sac à dos, l’honorable Sabi Marwah a fini par entrer à la Banque Scotia, où il a passé des décennies à gravir les échelons pour devenir un cadre supérieur influent.

Il est réputé pour son esprit d’analyse et son affinité pour les chiffres, ce qui lui vaudra plus tard d’être président du Comité permanent de la régie interne, des budgets et de l’administration (CIBA).

Marwah a pris une retraite anticipée de la Chambre rouge le 8 septembre 2023. Après son départ, il s’est entretenu avec SenCAplus pour livrer ses réflexions sur le Sénat.

Vous êtes né et avez grandi en Inde, puis vous avez déménagé à Los Angeles en tant que jeune adulte. Comment êtes-vous arrivé au Canada?

J’ai eu la chance d’avoir des parents qui m’ont offert le cadeau le plus utile : l’éducation. J’ai fait ma maîtrise en Inde, puis j’ai obtenu un MBA à l’Université de Californie à Los Angeles. Après avoir obtenu mon diplôme, j’ai beaucoup voyagé à travers les États-Unis jusqu’à ce que je n’aie plus d’argent. Mon frère était ici, et il m’avait parrainé, alors j’ai pensé que j’allais essayer le Canada.

Je suis arrivé ici avec un sac à dos et j’ai rejoint les rangs des chômeurs. J’ai toujours pensé que je pourrais retourner aux États-Unis ou en Inde, mais le Canada a été très bon pour moi, et je ne l’ai jamais quitté.

Senator Sabi Marwah meets with members of the Senate’s Communications Directorate in his capacity as chair of the Standing Committee on Internal Economy, Budgets and Administration in East Block in 2019.

Comment passe-t-on d’un sac à dos pour tout bagage au poste de vice-président et de directeur de l’exploitation de la Banque Scotia?

Je suis arrivé au Canada en pleine récession, il a donc été difficile de trouver un emploi au début. Je savais que je voulais travailler dans les services financiers parce que j’étais très doué pour les chiffres et que j’avais un esprit analytique. J’ai trouvé un emploi chez Manuvie en tant que programmeur informatique, mais ce n’était pas l’idéal pour mes compétences. Je voulais devenir opérateur en bourse, mais en 1979, il était difficile pour quelqu’un comme moi d’obtenir ce poste. Je me suis donc joint au service des finances de la Banque Scotia et j’y suis resté pendant presque toute ma carrière.

J’ai fini par devenir directeur financier de la Banque Scotia. J’ai ensuite progressivement assumé la responsabilité d’autres services, tels que l’informatique, les services partagés, l’immobilier, les investissements, l’économie, entre autres, et j’ai finalement été nommé directeur de l’exploitation.

Il est intéressant de noter que j’ai voyagé dans le monde entier avant de venir au Canada, mais que lorsque je me suis joint à la banque, je suis resté dans le bâtiment situé à l’angle des rues King et Bay pendant toute ma carrière.

Le sénateur Marwah se tient devant le fauteuil du Président, dans la Chambre du Sénat.

Comment êtes-vous devenu sénateur?

J’ai toujours voulu être au service du public. J’étais reconnaissant de ce que le Canada m’avait donné et je voulais lui rendre la pareille d’une manière ou d’une autre. Lorsque j’ai pris ma retraite, j’ai discuté avec de nombreux acteurs du monde politique, tant au niveau fédéral que provincial, et l’un d’entre eux était Michael Wilson, ancien ministre fédéral des Finances. C’est lui qui, le premier, m’a suggéré d’envisager le Sénat, et vous connaissez la suite. 

Qu’est-ce que cela a signifié pour vous de devenir le premier sénateur sikh du Canada?

Cela n’a jamais été ma motivation pour me joindre au Sénat, mais c’est la réalité. Par conséquent, j’ai estimé que je devais servir avec un niveau de professionnalisme et d’intégrité encore plus élevé.

En tant que premier sénateur sikh, j’ai été très fier de parrainer le projet de loi C-376, qui a fait du mois d’avril le Mois du patrimoine sikh. C’était très important pour la communauté et pour moi personnellement. J’ai été heureux de constater qu’il a reçu un soutien unanime, tant en comité qu’au Sénat lui-même.

L’une de vos premières tâches en tant que sénateur a été de plaider en faveur de la création de la Banque de l’infrastructure du Canada. Pourquoi cette question était-elle importante pour vous?

À l’époque, le Canada accusait un déficit d’infrastructure de 500 milliards de dollars, car de nombreux projets d’infrastructure, principalement des routes, des hôpitaux et des ponts, avaient été négligés dans les années 1980 et 1990. Les gouvernements ne disposant pas des fonds nécessaires pour combler ce déficit, il s’agissait de faire participer le secteur privé dans ces projets coûteux et à long terme. Le Canada est un chef de file en matière de partenariats public-privé (P3). La Banque de l’infrastructure du Canada était une évolution du système P3, car elle offrait une structure plus officielle et standardisée dans laquelle les partenariats P3 pouvaient s’épanouir.

De gauche à droite, les sénateurs Sabi Marwah, Nancy J. Hartling, Marc Gold et Gwen Boniface participent à l’événement Déferlante roulante sur la Colline (en anglais seulement) en 2017.

Vous avez présidé le CIBA, le comité chargé de la gestion interne du Sénat, pendant quatre ans. Quels sont les travaux du Comité qui vous ont le plus marqué?

La gestion de la pandémie de COVID-19 a été marquante. Il n’y avait pas de précédent. De plus, les choses évoluaient très rapidement et les renseignements étaient limités. Nous avons dû mettre en place de nouveaux protocoles et de nouvelles procédures et les exécuter dans un court laps de temps.

Nous avons également dû trouver un moyen de faire fonctionner le Sénat virtuellement, afin que les sénateurs puissent participer à distance aux séances et aux réunions des comités. De nombreux défis se sont posés, allant de la technologie à la gestion des services de traduction, en passant par les questions de ressources humaines. Nous avons dû gérer un grand nombre de questions émergentes et mettre en place un système capable de fonctionner de manière efficace, dans le respect du budget. 

Dans l’ensemble, je considère la gestion de la pandémie comme l’une des réussites du CIBA et de l’ancien Président du Sénat, M. George J. Furey.

Il vous restait quelques années avant l’âge de la retraite obligatoire. Qu’est-ce qui vous a décidé à prendre une retraite anticipée?

Je me suis joint au Sénat pour être au service du public. À l’époque, je m’étais dit que je ferais entre cinq et sept ans. Ma démission du CIBA l’année dernière a marqué le début du processus. Le moment était venu, et j’ai donc officiellement pris ma retraite en septembre 2023.

Je me sens extrêmement privilégié d’avoir été nommé au Sénat. Ce fut un honneur de servir. J’ai maintenant plus de respect pour le processus législatif, car je comprends qu’il y a de nombreux freins et contrepoids dans l’élaboration d’une législation. J’ai beaucoup appris en écoutant les témoins du comité et mes collègues au Sénat. Je n’étais pas forcément d’accord avec tout le monde, mais le fait d’entendre leurs points de vue a contribué à façonner le mien.

À la retraite, le sénateur Marwah prévoit de passer plus de temps avec sa famille, notamment ses trois petits-enfants. (Crédit photo : Bureau du sénateur Sabi Marwah)

Que prévoyez-vous de faire ensuite?

Je me suis retiré du Sénat, mais pas de la vie. J’ai toujours considéré la vie comme un voyage d’apprentissage et j’ai l’intention de poursuivre dans cette voie. Pour commencer, je suis mon propre conseil, qui est de ne pas prendre de nouveaux engagements pendant trois mois et de décider ensuite de ce que sera ma nouvelle norme.

Et puis, il y a la famille, les voyages et le plus beau des cadeaux : pouvoir passer plus de temps avec mes trois petits-enfants, âgés de un, trois et cinq ans. Ils sont merveilleux.

« Un honneur de servir » : L’ancien sénateur Marwah revient sur sa carrière au Sénat

Le sénateur Sabi Marwah assis dans son bureau à Ottawa, en habit avec cravate.

Arrivé au Canada à la fin des années 1970 avec pour seul bagage un sac à dos, l’honorable Sabi Marwah a fini par entrer à la Banque Scotia, où il a passé des décennies à gravir les échelons pour devenir un cadre supérieur influent.

Il est réputé pour son esprit d’analyse et son affinité pour les chiffres, ce qui lui vaudra plus tard d’être président du Comité permanent de la régie interne, des budgets et de l’administration (CIBA).

Marwah a pris une retraite anticipée de la Chambre rouge le 8 septembre 2023. Après son départ, il s’est entretenu avec SenCAplus pour livrer ses réflexions sur le Sénat.

Vous êtes né et avez grandi en Inde, puis vous avez déménagé à Los Angeles en tant que jeune adulte. Comment êtes-vous arrivé au Canada?

J’ai eu la chance d’avoir des parents qui m’ont offert le cadeau le plus utile : l’éducation. J’ai fait ma maîtrise en Inde, puis j’ai obtenu un MBA à l’Université de Californie à Los Angeles. Après avoir obtenu mon diplôme, j’ai beaucoup voyagé à travers les États-Unis jusqu’à ce que je n’aie plus d’argent. Mon frère était ici, et il m’avait parrainé, alors j’ai pensé que j’allais essayer le Canada.

Je suis arrivé ici avec un sac à dos et j’ai rejoint les rangs des chômeurs. J’ai toujours pensé que je pourrais retourner aux États-Unis ou en Inde, mais le Canada a été très bon pour moi, et je ne l’ai jamais quitté.

Senator Sabi Marwah meets with members of the Senate’s Communications Directorate in his capacity as chair of the Standing Committee on Internal Economy, Budgets and Administration in East Block in 2019.

Comment passe-t-on d’un sac à dos pour tout bagage au poste de vice-président et de directeur de l’exploitation de la Banque Scotia?

Je suis arrivé au Canada en pleine récession, il a donc été difficile de trouver un emploi au début. Je savais que je voulais travailler dans les services financiers parce que j’étais très doué pour les chiffres et que j’avais un esprit analytique. J’ai trouvé un emploi chez Manuvie en tant que programmeur informatique, mais ce n’était pas l’idéal pour mes compétences. Je voulais devenir opérateur en bourse, mais en 1979, il était difficile pour quelqu’un comme moi d’obtenir ce poste. Je me suis donc joint au service des finances de la Banque Scotia et j’y suis resté pendant presque toute ma carrière.

J’ai fini par devenir directeur financier de la Banque Scotia. J’ai ensuite progressivement assumé la responsabilité d’autres services, tels que l’informatique, les services partagés, l’immobilier, les investissements, l’économie, entre autres, et j’ai finalement été nommé directeur de l’exploitation.

Il est intéressant de noter que j’ai voyagé dans le monde entier avant de venir au Canada, mais que lorsque je me suis joint à la banque, je suis resté dans le bâtiment situé à l’angle des rues King et Bay pendant toute ma carrière.

Le sénateur Marwah se tient devant le fauteuil du Président, dans la Chambre du Sénat.

Comment êtes-vous devenu sénateur?

J’ai toujours voulu être au service du public. J’étais reconnaissant de ce que le Canada m’avait donné et je voulais lui rendre la pareille d’une manière ou d’une autre. Lorsque j’ai pris ma retraite, j’ai discuté avec de nombreux acteurs du monde politique, tant au niveau fédéral que provincial, et l’un d’entre eux était Michael Wilson, ancien ministre fédéral des Finances. C’est lui qui, le premier, m’a suggéré d’envisager le Sénat, et vous connaissez la suite. 

Qu’est-ce que cela a signifié pour vous de devenir le premier sénateur sikh du Canada?

Cela n’a jamais été ma motivation pour me joindre au Sénat, mais c’est la réalité. Par conséquent, j’ai estimé que je devais servir avec un niveau de professionnalisme et d’intégrité encore plus élevé.

En tant que premier sénateur sikh, j’ai été très fier de parrainer le projet de loi C-376, qui a fait du mois d’avril le Mois du patrimoine sikh. C’était très important pour la communauté et pour moi personnellement. J’ai été heureux de constater qu’il a reçu un soutien unanime, tant en comité qu’au Sénat lui-même.

L’une de vos premières tâches en tant que sénateur a été de plaider en faveur de la création de la Banque de l’infrastructure du Canada. Pourquoi cette question était-elle importante pour vous?

À l’époque, le Canada accusait un déficit d’infrastructure de 500 milliards de dollars, car de nombreux projets d’infrastructure, principalement des routes, des hôpitaux et des ponts, avaient été négligés dans les années 1980 et 1990. Les gouvernements ne disposant pas des fonds nécessaires pour combler ce déficit, il s’agissait de faire participer le secteur privé dans ces projets coûteux et à long terme. Le Canada est un chef de file en matière de partenariats public-privé (P3). La Banque de l’infrastructure du Canada était une évolution du système P3, car elle offrait une structure plus officielle et standardisée dans laquelle les partenariats P3 pouvaient s’épanouir.

De gauche à droite, les sénateurs Sabi Marwah, Nancy J. Hartling, Marc Gold et Gwen Boniface participent à l’événement Déferlante roulante sur la Colline (en anglais seulement) en 2017.

Vous avez présidé le CIBA, le comité chargé de la gestion interne du Sénat, pendant quatre ans. Quels sont les travaux du Comité qui vous ont le plus marqué?

La gestion de la pandémie de COVID-19 a été marquante. Il n’y avait pas de précédent. De plus, les choses évoluaient très rapidement et les renseignements étaient limités. Nous avons dû mettre en place de nouveaux protocoles et de nouvelles procédures et les exécuter dans un court laps de temps.

Nous avons également dû trouver un moyen de faire fonctionner le Sénat virtuellement, afin que les sénateurs puissent participer à distance aux séances et aux réunions des comités. De nombreux défis se sont posés, allant de la technologie à la gestion des services de traduction, en passant par les questions de ressources humaines. Nous avons dû gérer un grand nombre de questions émergentes et mettre en place un système capable de fonctionner de manière efficace, dans le respect du budget. 

Dans l’ensemble, je considère la gestion de la pandémie comme l’une des réussites du CIBA et de l’ancien Président du Sénat, M. George J. Furey.

Il vous restait quelques années avant l’âge de la retraite obligatoire. Qu’est-ce qui vous a décidé à prendre une retraite anticipée?

Je me suis joint au Sénat pour être au service du public. À l’époque, je m’étais dit que je ferais entre cinq et sept ans. Ma démission du CIBA l’année dernière a marqué le début du processus. Le moment était venu, et j’ai donc officiellement pris ma retraite en septembre 2023.

Je me sens extrêmement privilégié d’avoir été nommé au Sénat. Ce fut un honneur de servir. J’ai maintenant plus de respect pour le processus législatif, car je comprends qu’il y a de nombreux freins et contrepoids dans l’élaboration d’une législation. J’ai beaucoup appris en écoutant les témoins du comité et mes collègues au Sénat. Je n’étais pas forcément d’accord avec tout le monde, mais le fait d’entendre leurs points de vue a contribué à façonner le mien.

À la retraite, le sénateur Marwah prévoit de passer plus de temps avec sa famille, notamment ses trois petits-enfants. (Crédit photo : Bureau du sénateur Sabi Marwah)

Que prévoyez-vous de faire ensuite?

Je me suis retiré du Sénat, mais pas de la vie. J’ai toujours considéré la vie comme un voyage d’apprentissage et j’ai l’intention de poursuivre dans cette voie. Pour commencer, je suis mon propre conseil, qui est de ne pas prendre de nouveaux engagements pendant trois mois et de décider ensuite de ce que sera ma nouvelle norme.

Et puis, il y a la famille, les voyages et le plus beau des cadeaux : pouvoir passer plus de temps avec mes trois petits-enfants, âgés de un, trois et cinq ans. Ils sont merveilleux.

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