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ILLE - Comité spécial

Drogues illicites (spécial)

 

Chapitre 21

Options de politique publique

Une politique publique ne se réduit pas à la législation habilitante, dans ce cas-ci la loi pénale.  Pourtant, en matière de drogues illicites, la législation pénale occupe une place symbolique et matérielle déterminante.  En fait, tout se passe comme si elle était l’ossature même de toute la politique publique.  Les débats publics sur le cannabis ne tournent pas autour des questions de santé publique, de santé des usagers, ou de prévention des usages à risque et excessifs, mais portent sur les questions de savoir s’il faut décriminaliser ou non, créer une infraction civile ou garder une infraction pénale, si l’on peut légaliser et jusqu’où.  D’ailleurs, au moment même où nous mettons la dernière main à notre rapport, le ministre de la Justice du Canada lance précisément quelques ballons d’essai sur la « décriminalisation » du cannabis.  Indépendamment des mérites de cette approche – que la suite de ce chapitre explicitera et commentera – il est clair pour nous que modifier ici ou là la loi pénale ne fait pas une politique publique en la matière.  En ce qui nous concerne, une politique publique en matière de cannabis doit être d’abord et avant tout, et essentiellement, une politique de santé publique axée sur la responsabilisation des pouvoirs publics et des usagers.

Sur un plan général, la tendance à réduire les débats sur les drogues à leur support juridique s’inscrit sûrement dans le contexte de la juridicisation croissante des relations sociales, où l’adoption d’une loi est devenue l’outil central, parfois unique, de la politique d’État.  Mais en matière de drogues illicites, il y a d’autres facteurs à l’oeuvre.

D’une part, cette attitude s’inscrit au cœur même des approches adoptées depuis le début du XXe siècle en matière de drogues, où la prohibition pénale a été le fil conducteur – et réducteur – des politiques publiques.  Ce n’est en fait qu’en raison de la « crise » du sida que l’on a « découvert » les mérites d’une approche de réduction des méfaits pour les usagers de drogues.  Découverte qui n’était pas nécessairement fondée, chez les décideurs, sur une volonté de protéger la santé des usagers de drogues autant que sur la protection de la société des non-usagers.  De même quand on s’est attaqué aux problèmes de criminalité découlant de la criminalisation des drogues pour les usagers (nous ne parlons pas ici de la criminalité organisée des narcotrafiquants) ce n’était pas tant pour améliorer leurs conditions de vie que pour protéger les non-usagers des « méfaits » de l’usage de drogues.

D’autre part, l’interdit pénal demeure souvent, dans les mentalités, le « dernier rempart » contre la prolifération incontrôlée de l’usage de drogues.  Sans l’interdit pénal, nous a-t-on dit, la consommation de cannabis pourrait bien exploser et être hors contrôle.  L’hypothèse sous-jacente, rarement rendue explicite, voulant que la criminalisation des drogues contribue effectivement à en diminuer l’usage, n’a pourtant jamais été démontrée.  Et ce chapitre démontrera que tout donne à penser que les politiques héritées de la prohibition ont peu d’effet sur les niveaux d’usage aussi bien que sur la disponibilité des drogues.

Une politique publique se réduit d’autant moins à l’adoption d’une législation que les lois ne contiennent que trop rarement des énoncés de principes directeurs qui permettraient d’en connaître les buts et objectifs.  En matière de drogues illicites, où les enjeux relèvent de la santé publique et de la culture (incluant l’éducation et la recherche) d’abord et avant tout, et où le droit pénal ne devrait constituer qu’un dernier recours, une politique publique doit reposer sur des principes intelligibles et énoncer des objectifs clairs.  Et pour se matérialiser, elle doit disposer de l’ensemble des outils capables d’agir sur les divers enjeux que les drogues posent aux sociétés.  La législation est l’un de ces outils.

Les coûts sociaux et économiques des drogues illicites touchent de vastes pans de l’organisation sociale : ils se comptent en baisse de productivité et en pertes pour les entreprises, en heures d’hospitalisation et soins médicaux de toutes sortes, en temps policier et en jours d’incarcération, et en vies brisées ou perdues.  Même si personne ne peut dire exactement quelle en est la proportion, une partie de ces coûts provient non pas des substances elles-mêmes mais du fait qu’elles soient criminalisées.  La drogue qui est le plus souvent associée à la violence et à des infractions criminelles, incluant la conduite avec facultés affaiblies, est en fait la seule qui soit légale : l’alcool.[1]  Quant au cannabis, hormis les réseaux criminalisés qui contrôlent une part du circuit de production et de distribution, il n’entraîne pas de criminalité ni d’insécurité.  Même ses coûts sociaux et de santé sont relativement limités par rapport à ceux de l’alcool et du tabac.  En fait, plus que pour n’importe quelle autre drogue illicite, nous pouvons affirmer que c’est sa criminalisation qui est la principale source de coûts sociaux et économiques.

Pourtant, malgré que les principaux coûts sociaux des drogues touchent les entreprises, la santé ou les familles, la trop grande importance du discours juridique crée un déséquilibre de l’action publique au profit des agences chargées de l’application de la loi.  Personne ne niera que leur travail soit nécessaire pour assurer l’ordre et la paix publique et pour lutter contre la criminalité organisée.  Au même moment, le fait que 90 % et plus des ressources soient consacrées à l’application de la loi, que les actions les plus visibles dans la sphère publique sur les drogues soient les opérations policières et les décisions des tribunaux, et que, au moins en matière de cannabis, la loi soit en décalage par rapport aux attitudes et opinions des citoyens, crée un fossé réel entre les besoins et la pratique.

La plupart des stratégies nationales connaissent une forme semblable de déséquilibre.  Mais les stratégies nationales qui semblent les mieux à même de réussir sont celles qui se donnent des moyens pour corriger ce déséquilibre.  Ces stratégies mettent en place des outils de connaissance et d’observation, identifient des indicateurs de réussite par rapport à leurs objectifs, et créent un véritable centre nerveux de mise en œuvre et de suivi de la politique publique.  La loi, la loi pénale notamment, est alors remise à sa place qui est celle d’un moyen parmi d’autres pour atteindre les objectifs fixés et non de devenir un but en soi.

Ce chapitre se divise en trois sections.  La première porte précisément sur la question de l’efficacité des mesures légales de lutte aux drogues et démontrera que les régimes juridiques ont peu d’effets sur la consommation ou sur l’offre.  La seconde section décrit les diverses composantes d’une politique publique.  Et la troisième réfléchit sur les orientations de la politique pénale, définissant au passage les principaux termes qui sont utilisés : décriminalisation, dépénalisation, déjudiciarisation, légalisation, réglementation.

 

 

L’inefficacitÉ des politiques pÉnales

 

On utilise généralement deux indicateurs clés pour mesurer l’efficacité des politiques pénales en matière de drogues : la diminution de la demande et la diminution de l’offre.  Certains auteurs tentent aussi de mesurer l’efficience économique de diverses options de contrôle[2] mais nous laisserons cet aspect de côté, les données demeurant trop incomplètes.

Les moyens de mesurer l’impact des politiques publiques sur l’offre et la demande se heurtent à une série d’embûches méthodologiques.  Premièrement, ces deux indicateurs sont relativement artificiels et surtout ne sont pas séparés l’un de l’autre ; c’est-à-dire que les actions sur l’un et sur l’autre sont concurrentes, souvent le fait des mêmes acteurs – pensons par exemple aux policiers qui font de « l’éducation » aux drogues dans les écoles, agissant théoriquement sur la demande mais faisant sûrement en même temps un travail susceptible de mener à une réduction de l’offre.  Deuxièmement, la capacité des institutions responsables d’agir sur l’un et l’autre dépend en retour de toute une série d’indicateurs relatifs à leurs moyens et ressources, leurs pratiques et habiletés, leur compétence.  Ainsi, pour la police, le nombre de policiers par habitant et les orientations générales des forces de l’ordre (police communautaire, police traditionnelle plus réactive) de même que la priorité accordée aux infractions reliées aux drogues, peuvent influencer le nombre d’incidents signalés et les décisions de porter des accusations.  Plus généralement, la quantité globale des ressources consacrées par un État à sa politique sur les drogues pourrait avoir un effet sur l’un et l’autre de ces indicateurs.  En somme, la mesure de l’efficacité n’est pas immédiate.

Il est encore plus difficile d’évaluer, même indirectement, les effets des actions mises en œuvre, quand des objectifs clairs, idéalement accompagnés d’indicateurs, ne sont pas définis par l’autorité publique, ce qui est le cas au Canada actuellement comme nous l’avons vu au chapitre 11.  Ceci étant, à défaut d’être en mesure de proposer une évaluation rigoureuse des politiques publiques sur les drogues, nous examinerons la question par le biais d’une série d’indicateurs indirects.

 

Des impacts sur la consommation ?

 
Orientation générale des politiques

Au niveau le plus général, les États, comme nous l’avons vu au chapitre précédent, donnent une orientation générale à leurs politiques sur les drogues : certaines plus tolérantes ou permissives comme aux Pays-Bas (mais aussi en Belgique, Espagne ou Allemagne) d’autres plus axées sur la prohibition et la non consommation comme aux États-Unis, en Suède ou en France.  Ce sont là des catégorisations crues, réductionnistes de la complexité des politiques des uns et des autres.  Même aux USA, où se poursuit une politique de « guerre à la drogue », les actions menées couvrent un vaste champ.  De plus, entre le discours de politique publique et sa traduction dans des actions concrètes, il y a souvent un écart important.  Par exemple, le discours répressif en France s’accompagne d’une activité policière limitée à l’endroit des usagers.  Au Canada, plusieurs témoins nous ont dit que l’activité répressive de la police n’est pas suivie d’effet par les décisions des tribunaux.  Il n’y a donc pas adéquation directe entre les énoncés politiques et les actions menées concrètement.

Diverses études comparatives ont tenté de répondre à la question de savoir si les politiques publiques influent sur les niveaux de consommation.  Une étude menée par Reuband compare des pays européens « tolérants » (Pays-Bas, Espagne, Danemark et Italie) à des pays restrictifs (Allemagne, France, Norvège, Royaume-Uni et Suède).  Cette étude n’a pas observé de différences significatives entre les niveaux de consommation, quelles que soient les orientations des politiques publiques.[3]

Le message du Conseil fédéral suisse sur la révision de la loi sur les stupéfiants rapporte les résultats d’une étude comparative de Cesoni sur 7 pays européens qui concluait que le régime juridique n’avait pas d’influence sur la fréquence de consommation.[4]

Une autre étude réalisée pour l’Office fédéral suisse de la Santé publique classe les politiques de pays européens sur un axe allant de « très libérale » à « très restrictive »  et les met en relation avec la prévalence vie de consommation de cannabis.  L’étude n’a pas observé de relation entre la sévérité de la législation et le niveau d’usage.[5]

Nous avons produit deux graphiques similaires, classant de la même manière les politiques des pays en ajoutant le Canada, l’Australie et les États-Unis.  Nous avons utilisé les données du chapitre 6 sur la prévalence vie de consommation dans la population générale (graphique 1) et au cours du dernier mois chez les 15-16 ans (graphique 2).

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Ces graphiques démontrent qu’il n’y a pas de relation immédiate entre les tendances de consommation et les orientations des politiques publiques.  Des pays à tendance très libérale ont des taux faibles (Espagne, Pays-Bas ou Portugal), tandis que des pays avec des politiques très restrictives ont des taux élevés (USA, Canada, France).  Évidemment cette absence d’association peut s’expliquer par le fait que ces données statistiques sont statiques – il ne s’agit pas de séries temporelles – et donc peu sensibles aux variations qui peuvent se produire d’une année à l’autre.  Mais elle s’explique peut-être aussi par le fait qu’il se ferait peu d’arrestations d’usagers, traduisant ainsi une incohérence entre les discours et les actions concrètes.  C’est ce qu’examine la section suivante.

 

Consommation de cannabis et arrestations

Divers auteurs ont examiné la relation entre les niveaux d’arrestation et la délinquance généralement, la consommation de drogues en particulier.  L’une des études récentes a été menée par Kilmer[6] dans le cadre de la Conférence scientifique européenne sur le cannabis.  Nous reproduisons ce graphique à la page suivante.[7]

 

 

 

 

Ce graphique démontre que, dans tous les pays, le nombre d’arrestations par habitant pour possession simple de cannabis a augmenté au cours de la période 1990 – 1999, à l’exception de l’Australie.  On observe que la Suisse, considérée comme relativement modérée actuellement, connaît le nombre le plus élevé d’arrestations par habitant, suivis par les USA, l’Autriche, le Royaume-Uni, la France et l’Allemagne.

Ici encore, il ne transparaît pas de relation immédiate entre les orientations de la politique publique et les décisions d’arrestation.  Avec une orientation beaucoup moins sévère, la Suisse et l’Australie arrêtent proportionnellement plus que les USA, la Suisse ayant des taux de consommation nettement moins élevés que ceux des USAS, tandis que ceux de l’Australie sont à peu près identiques.

Le nombre de policiers par habitant n’explique pas cette variation des taux d’arrestation : la France a beaucoup plus de policiers que les USA ou le Royaume-Uni mais arrête beaucoup moins que les USA et moins que le RU pour possession simple.

Nous avons produit un graphique mettant en relation l’usage de cannabis au cours des 12 derniers mois chez les étudiants de niveau secondaire en Ontario et les arrestations faites par les policiers pour possession de cannabis la même année.  Nous avons choisi l’Ontario puisque c’est la seule province disposant de séries temporelles continues sur les niveaux de consommation, et que le niveau de signalement en Ontario est très près de la moyenne canadienne comme l’a démontré le chapitre 14.  Le graphique suivant donne les résultats.

 

 

 

 

Ce graphique démontre une relation statistique très faible (0,15) entre l’activité policière et l’usage de cannabis.  Autrement dit, l’activité policière ne dissuade pas les jeunes étudiants de faire au moins une expérimentation au cannabis.

Par ailleurs, la criminologie enseigne que ce n’est pas tant la sévérité des sentences qui importe pour dissuader de commettre une infraction que la probabilité de l’arrestation.  En matière de lois sur les drogues, cette probabilité est très faible, comme le démontre le tableau suivant.

 

 

Probabilités d’arrestation pour possession de cannabis [8]

 

1995

1996

1997

1998

1999

Allemagne

Australie

Autriche

Canada

États-Unis

France

Royaume-Uni

Suède

 

3,7 %

1,7 %

1,8 %

2,8 %

 

 

 

 

3,0 %

 

2,1 %

2,7 %

 

1,7 %

 

3,1 %

 

 

2,4 %

 

2,1 %

 

 

3,2 %

 

 

2,9 %

 

 

2,0 %

 

3,2 %

2,0 %

Dépenses publiques

Si aucun des facteurs précédents n’est apparemment relié aux niveaux de consommation, peut-être le niveau de dépenses publiques l’est-il ?

Il est hasardeux de tenter d’estimer l’ensemble des coûts des politiques publiques en matière de drogues.  Même sur un poste apparemment aussi précis que celui de l’application de la loi, les estimations sont imprécises : comme nous l’avons vu au chapitre 14, les coûts de l’application de la loi par les forces policières varient entre 700 millions $ et 1 milliard $.  Les dépenses publiques spécifiques à la consommation de drogues pour le traitement ou la prévention, même si l’on sait qu’il s’agit de postes budgétaires nettement inférieurs à l’application de la loi, n’en sont pas moins imprécises.[9]  Lorsqu’on veut faire des comparaisons internationales, les choses sont encore plus compliquées : les services sont organisés différemment, les coûts ne sont pas comptabilisés de la même manière, les orientations de service et plus généralement les orientations de l’État ne sont pas les mêmes.

Ces réserves faites, nous tentons néanmoins l’exercice à partir de données provenant de diverses sources.  Pour rendre l’exercice un peu plus comparable, nous limitons la comparaison aux seules dépenses relatives à l’application de la loi, qui de toutes façons représentent entre 70 % et 90 % des dépenses publiques en matière de drogues illicites.  Le tableau suivant résume les données.  (Notons que, pour le Canada, nous avons utilisé les données de l’étude réalisée pour le CCLAT, et non les estimations que nous avons produites au chapitre 14 ; selon nos données le coût par habitant de l’application de la loi (police, justice et prisons), pourrait être de 30 $ par habitant.)

 

Coûts de l’application de la loi dans divers pays

 

Coûts de l’application de la loi

Coûts per capita

Allemagne, 1992 [10]

 

Australie, 1992 [11]

 

Canada, 1992 [12]

 

Etats-Unis [13]

 

France, 1998 [14]

 

Pays-Bas [15]

6,3 milliards DM

 

450 millions AUS $

 

300 millions $ US

 

12,3 milliards $ US

 

500 millions $ US

 

230 millions $ US

 

 

 

 

10 $ US

 

40 $ US

 

  8 $ US

 

15 $ US

On constate que des pays avec des niveaux de consommation moyens (Allemagne, Pays-Bas) ont des dépenses plus faibles que les USA qui ont un taux de consommation élevé, et surtout que les dépenses d’application de la loi de ces pays sont supérieures à celles de deux pays nettement plus restrictifs que sont la France et le Canada.

Bref, ici encore, les niveaux de consommation de cannabis échappent à une détermination des politiques publiques axées sur la réduction de la demande par la répression de l’usage.

 

Des impacts sur l’offre ?

Les politiques publiques ont-elles des impacts sur la disponibilité ou les prix des drogues ?  Les données disponibles semblent indiquer que non.

Malgré un effort soutenu de contrôle national et international et de lutte contre les trafics, macro comme micro, locaux aussi bien qu’internationaux, la disponibilité des drogues, du cannabis en particulier, n’a pas diminué.  En ce qui concerne les prix, soit ils ont diminué significativement comme dans le cas de l’héroïne ou de la cocaïne, soit ils sont restés relativement stables comme dans le cas du cannabis et de ses dérivés.[16]  L’augmentation relative du prix de certaines cultures de cannabis serait au moins autant reliée à l’effort d’amélioration de la « qualité » (niveau de THC, cultures organiques, etc.) et à la réalisation d’une marge de bénéfices importante pour les producteurs et trafiquants, qu’à l’effort des agences d’application de la loi.

 

Conclusion

Le titre de cette section annonçait notre conclusion : si les politiques publiques ont pour but de réduire la consommation et l’offre de drogues, spécifiquement de cannabis, tout indique qu’elles ont échoué.  Nous reprenons à notre compte les conclusions auxquelles sont arrivées les études suisses notamment : les politiques publiques axées sur l’interdiction de la consommation n’ont pas, ou très peu, d’influence sur les niveaux d’usage.

On peut penser que la situation serait pire si ce n’étaient des efforts actuellement consentis à lutter contre les drogues illicites.  C’est possible.  À l’inverse, on peut aussi penser que les efforts de lutte qui occupent le centre de la scène entraînent des effets pervers plus grands que les bénéfices qu’ils ne produisent, notamment le non-respect de lois qui ne sont pas en phase avec les attitudes et pratiques de la population.

L’une des raisons de cet échec tient à la place centrale, trop importante en fait, qu’occupe le droit pénal dans une vision d’interdiction de l’usage, une orientation plus ou moins explicite mais toujours omniprésente, toujours déterminante, de l’horizon d’une société sans drogues.

Est-ce dire qu’il ne faille rien faire ?  Nous ne le pensons pas.  Est-ce dire qu’il faille laisser les seules lois du marché modeler les usages comme si les drogues étaient une marchandise comme une autre, ainsi que le proposent certains chantres du libre marché[17] ?  Certainement pas.  Les substances psychoactives, qu’il s’agisse de cannabis ou d’alcool ou de médicaments, ne sont pas des produits comme d’autres.  Même le cannabis, dont nous avons vu au chapitre 7 qu’il n’a pas les effets délétères que certains lui prêtent et qu’il est, en comparaison avec le tabac, une substance à certains égards moins nocive, même le cannabis donc doit faire l’objet d’une certaine forme de régulation et d’une intervention de la puissance publique.

La question que nous pose le constat de l’échec patent et coûteux, aux plans humain, social comme économique, des orientations de politique publique que le Canada a retenues jusqu’à présent, est celle précisément de savoir quelles doivent être les orientations et les composantes d’une politique publique en matière de cannabis.  Et dans ce contexte, quels seront le rôle et les orientations de la législation.  C’est l’objet des sections qui suivent.

 

 

Économie gÉnÉrale d’une politique publique sur le cannabis

 

Nous sommes conscients qu’il y a quelque chose d’artificiel à la distinction obligée par notre mandat entre le cannabis et ses dérivés et les autres substances psychoactives.  Certes, il n’y a pas un, mais des usages de substances.  C’est vrai pour le cannabis comme ce l’est pour l’alcool, les médicaments, la cocaïne ou l’ecstasy.  Les usages se différencient selon la substance – on ne consomme pas du cannabis comme on consomme des médicaments ni même de l’alcool.  Mais il y a aussi un fond commun aux usages de substances psychoactives hors contexte médical : elles sont en priorité conçues comme une source de plaisir, voire comme un moyen d’augmenter la conscience et les sens.  Il se trouvera bien entendu d’autres formes d’usage, l’abus par exemple n’étant plus axé sur le plaisir convivial mais sur un mécanisme d’ordre physiologique et psychologique témoignant d’une perte de contrôle voire d’une détresse.  Mais aussi loin que remonte l’histoire les humains ont consommé des substances psychoactives pour des raisons ayant trait à l’émancipation de soi.

Les usages se différencient aussi pour une même substance.  L’usage de cannabis, associé d’abord au soin de soi – usages à caractère médical – et aux rites à caractère religieux, est devenu, dans les sociétés occidentales du XXe siècle, une expression de la contre-culture et du mouvement hippie, avant de devenir une drogue de consommation conviviale.  Les usages de cannabis sont la plupart du temps autorégulés, mais dans un certain nombre de cas, lorsqu’ils s’inscrivent sur un fond de conduites à risque, ils peuvent mener à des abus.

Une politique publique sur les substances psychoactives doit être intégrée si elle veut être en mesure de saisir les dimensions communes aux usages de substances – surtout lorsqu’on constate des polyconsommations – et en même temps elle doit être capable de proposer des approches adaptées selon les substances.

Intégrée, une politique publique sur les drogues relèvera d’un centre nerveux capable de rassembler les fils conducteurs entre les substances et les usages et de proposer un sens aux usages de drogues.  Autrement, dit, une approche ressemblant davantage à celle que met en œuvre la Mission interministérielle en France plutôt que l’éclatement entre divers centres de responsabilité à la fois en compétition et en vase clos les uns par rapport aux autres, comme en témoigne l’expérience américaine ou canadienne où drogues illicites, tabac et alcool relèvent de bureaucraties différentes.

Adaptée, une politique sera capable de proposer des modes d’appréhension ainsi que des outils spécifiques aux diverses substances et aux divers usages.  L’usage abusif de cigarettes est une cause de cancer du poumon, pas de mortalité pour cause de conduite avec facultés affaiblies.  Mais certains médicaments sont aussi susceptibles de causer des accidents mortels.  Le cannabis peut être relié à l’un et à l’autre : cancers à cause de la combustion, accidents de la route à cause des ses effets psychomoteurs.  Il faut donc être en mesure de saisir la spécificité en même temps que les points communs.

Intégrée et adaptée, une politique publique doit viser la connaissance des relations entre les substances et les modes et contexte d’usage, de sorte à cerner au plus près les éléments déterminants du passage d’une consommation autorégulée qui n’est pas problématique, aux conduites à risque et aux usages excessifs susceptibles de générer des problèmes.  Les problèmes sont de deux ordres : pour la santé des usagers, et pour la santé et la sécurité des autres.  Ces deux ordres de problèmes appellent des mesures distinctes.  Certaines seront d’ordre préventif : faire connaître aux usagers les risques, et surtout les informer des facteurs à tenir en compte pour repérer chez soi, par soi-même, les marqueurs d’une conduite à risque qui peut entraîner des problèmes.  Ils sont peu nombreux à être en mesure de le faire, mais les consommateurs de tabac qui fument de trois à cinq cigarettes par jour et s’y tiennent, ne sont probablement pas plus à risque de cancer du poumon que les non-fumeurs.  Apprendre donc à gérer la consommation, à reconnaître les dangers, et disposer aussi de moyens et d’outils pour le faire.  D’autres mesures sont d’ordre dissuasif : l’alcool au volant en est un bon exemple.  Enfin, certaines mesures sont curatives : quelle que soit la substance, de la simple aspirine à l’héroïne, certaines personnes, pour toutes sortes de raisons bien antérieures à la consommation de la substance elle-même, ont des conduites de consommation abusive qui mène à des problèmes de santé.  Il faut avoir les outils pour le traitement et la guérison.

En ce sens, et c’est le troisième critère, une politique sur les substances psychoactives sera d’abord et avant tout une politique de santé publique : prévenir, dissuader des abus et traiter, sont bel et bien les trois grands moments de l’intervention en santé publique.  Non qu’il s’agisse de vouloir la santé pour les autres ; non que la collectivité peut décider de ce que chacun fait au nom d’un quelconque et prétendu bien public ; mais plutôt une politique de santé publique qui, comme en matière d’alcool, contribue à réduire les risques reliés aux diverses formes d’usages des diverses substances.  Une politique de santé publique sur les substances psychoactives est donc une politique de réduction des risques.

Les politiques de réduction des méfaits ont été associées à des actions telles l’échange de seringues, la prescription de méthadone ou d’héroïne.  Pour certains même, une politique de réduction des méfaits aurait le double effet pervers de privilégier le rôle du médecin et de pouvoir coexister avec une approche prohibitionniste dont elle ne fait alors qu’atténuer les effets pervers.[18] Il s’agirait alors « d’une doctrine de transition, contradictoire et ambiguë, dont l’ambiguïté permet toutes les adaptations. »[19]  Pire, selon le psychiatre américain Thomas Szasz, il s’agirait d’une position « moralement répugnante » traduisant le paternalisme thérapeutique de l’État.[20]

Nous pensons que l’essentiel est de reconnaître (1) que les usages de substances psychoactives ne peuvent être éliminés, qu’ils font partie de l’expérience humaine et que tous les usages ne sont pas des abus – quelle que soit la substance – et en même temps (2) que toutes les substances peuvent entraîner des conséquences négatives pour l’usager comme pour la société et qu’il convient alors de contribuer au bien-être des individus et de la collectivité en informant, en offrant des outils de prévention des abus, et en assurant qu’existe une infrastructure de soins.  Reconnaître, autrement dit, qu’on n’est pas moins citoyen, ni moins bon citoyen, parce qu’on consomme du cannabis plutôt que de l’alcool, ou parce qu’on fait le choix d’en prendre plutôt que d’être abstinent, mais qu’individus et sociétés auront, selon les circonstances et modes de consommation, des besoins distincts.

Enfin, une politique publique sur les drogues ne cible pas les usagers mais les intègre dans sa mise en œuvre.  Trop longtemps, lorsqu’il est question de drogues illicites, incluant le cannabis, on a cherché à connaître les caractéristiques particulières des consommateurs.  Comme s’ils avaient quelque chose de particulier qui les distinguerait fondamentalement des usagers de tabac, d’alcool, ou de médicaments psychotropes détournés de leur usage médical.  Il se peut que les usagers à problème aient des caractéristiques communes.  Mais ce n’est ni la substance ni le fait qu’ils soient usagers qui sont en cause : d’autres facteurs sous-jacents au développement de conduites à risque retiendront plutôt l’attention.

Certains nous ont dit que les politiques de réduction des méfaits et des risques, ou même la décriminalisation du cannabis, en « banalise » l’usage.  Il ne s’agit pas de banalisation mais de normalisation.  L’usage excessif de n’importe quelle substance est nocif ; toutes les substances peuvent présenter des dangers pour la santé des usagers, même le café.  Normaliser l’usage et l’usager ne signifie pas pour autant banaliser.  Une politique publique sur les drogues vise donc à normaliser les usages de substances psychoactives, c’est-à-dire à ne pas marginaliser les usagers, sans pour autant banaliser et baisser les bras et faire l’autruche devant les dangers spécifiques aux diverses substances.

Pour résumer, une politique publique sur les substances psychoactives doit être intégrée et adaptée, cibler les usages et conduites à risque et les abus selon une approche de santé publique qui ne banalise ni ne marginalise les usages.  Pour se concrétiser, une telle politique se décline en diverses composantes.

 

 

Composantes d’une politique publique

 

Les politiques publiques que nous avons décrites au chapitre précédent, ainsi que d’autres telles celle du Danemark, du Portugal, ou du Mexique pour ne donner que ces exemples, ont en commun un certain nombre d’éléments : elles relèvent d’un centre de responsabilité fort, elles favorisent l’interconnexion et la multiplicité des points de vue, elles visent à susciter un consensus national sur des objectifs clairs et mesurables, et elles s’appuient sur des outils indépendants de connaissance et d’évaluation.

 

Un centre de responsabilité

On peut ne pas être d’accord avec les orientations politiques de l’Office sur les drogues de la Maison Blanche (ONDCP) ; personne ne niera que ce bureau donne des orientations majeures à la politique nationale sur les drogues aux États-Unis.  On peut ne pas apprécier certaine rigidité structurelle à la Mission interministérielle en France, voire critiquer sa timidité sur les débats législatifs, mais on sera d’accord aussi pour dire que la MILDT a su aiguillonner les politiques et pratiques françaises ces cinq dernières années.  Chacun des États que nous avons examinés au chapitre précédent a un centre de responsabilité visible, connu, disposant d’une légitimité indéniable en même temps que des moyens d’action à la hauteur des attentes.

Il ne fait pas de doute, selon nous, que la question des drogues, en ce qu’elle ne relève pas d’une seule compétence ministérielle ni n’appartient en propre à une administration, en ce qu’elle touche à nos modes d’être en relation avec la société et avec les autres, et dans la mesure surtout où elle exige une capacité d’intégration en même temps que de différenciation, doit être animée par une instance qui n’est pas redevable à un ministère et qui est capable d’insuffler des directions – ce qui ne signifie pas imposer des diktats – à l’ensemble des acteurs.

 

Interconnexion

Les politiques sur les substances psychoactives concernent tout autant les éducateurs que les thérapeutes, les policiers que les anthropologues, les diplomates que les associations locales, sans oublier les usagers.  La capacité de faire des liens pour la connaissance et la compréhension suppose déjà une capacité à établir et maintenir des liens entre les spécialités, entre les administrations, avec les citoyens.  C’est tout le sens de l’interconnexion dont doit être capable une politique sur les drogues.

 

Élaboration en commun d’objectifs partagés

Nous avons vu, aux chapitres 11 et 18 notamment, que la politique fédérale sur les drogues, en plus de manquer de rigueur et de clarté, de moyens et d’infrastructures, ne tient pas lieu d’une politique nationale.  Qu’il y ait place à la spécificité des approches particulières entre les provinces et territoires qui composent la diversité canadienne, il ne faut pas douter.  En même temps, pour qu’émerge peu à peu une culture commune sur les drogues, une meilleure compréhension des comportements d’usage que la capacité de comparer entre lieux géographiques est à même de susciter, et pour que les acteurs soient en mesure de bénéficier au mieux des expériences des uns et des autres, il faut qu’existent des outils pour élaborer en commun des objectifs partagés.

Au delà, la capacité à – et la volonté de – définir des objectifs, constitue le socle sur lequel s’appuie la possibilité même de déterminer si les actions menées sont en phase avec les objectifs, si elles sont efficaces, bref, d’évaluer les impacts de ce qu’on fait.

 

Des outils de connaissance

Une politique publique doit aussi s’appuyer sur les connaissances.  C’est là ce que nous ont dit de nombreux témoins, de tous les horizons.  Les pays de l’Union européenne, les États-Unis, l’Australie, se sont dotés d’outils de connaissance puissants, notamment d’observatoires des drogues et des toxicomanies.  La plupart du temps autonomes par rapport à la puissance publique et indépendants du pouvoir politique, ces observatoires sont capables de mesurer l’évolution des tendances et des formes d’usage des diverses substances, de connaître les tendances émergentes et les nouveaux produits, voire d’évaluer les politiques publiques.  Nous voyons mal comment le Canada peut continuer à faire l’économie d’un outil de connaissance national sur les usages de substances psychoactives.

 

 

Options lÉgislatives

 

Et la loi alors ?  La législation découle des orientations de la politique publique, elle les appuie et les complète ; elle est un moyen, non un objectif.

Les débats sur le cannabis sont hautement contaminés par les discussions autour de la décriminalisation, de la dépénalisation, de la légalisation.  Mais ces termes sont souvent mal compris, d’autant qu’ils ne sont pas nécessairement clairs.  Cette dernière section consiste à définir chacun des termes clés dans ce débat et à suggérer des indicateurs à partir desquels il convient d’évaluer chacune de ces options.

 

Clarifications terminologiques

 

Décriminalisation ou dépénalisation ?

Le glossaire de terminologie sur les drogues produit par l’Office des Nations Unies sur le contrôle des stupéfiants (PNUCID) donne la définition suivante de ces deux termes :

 

[Traduction] «Décriminalisation ou dépénalisation

Abroger les contrôles de nature pénale et les sanctions criminelles relativement à une activité qui demeure toutefois illégale et sujette à une réglementation et à des sanctions non pénales (p.ex. sanctions administratives telles la suspension du permis de conduite).

Sous l’option « prohibition avec pénalités civiles » la possession de quantités de drogues réputées pour usage personnel fait l’objet d’un traitement civil impliquant généralement une sanction de type amende, au lieu de sanctions pénales avec dossier criminel et incarcération.  Les sanctions pénales les plus sévères continuent généralement de s’appliquer aux infractions les plus sérieuses de possession, vente, production ou culture selon des quantités que la loi considère comme du trafic ou des fins commerciales. » [21]

 

Pour Caballero et Bisiou, la dépénalisation consiste essentiellement à retirer les drogues du champ du droit pénal.  Ils distinguent entre dépénalisation totale et dépénalisation de l’usage.[22]  Dans le premier cas, il n’y a plus aucune forme de contrôle, autre que les « lois du marché ».  On voit combien on est éloigné de la définition proposée par le PNUCID.  La dépénalisation de l’usage correspond de plus près à la décriminalisation telle qu’entendue par le rapport du PNUCID.  C’est aussi la définition qu’en donne l’Observatoire européen des drogues et des toxicomanies. 

La possession, ou détention, de cannabis pour usage personnel est « décriminalisée » en Allemagne, en Australie, en Espagne, en Italie, au Portugal, aux Pays-Bas.  Mais la ressemblance s’arrête là, chacun de ces pays ayant donné une couleur différente à ce terme.  En Australie et dans les états américains où la possession de cannabis est décriminalisée, l’acte demeure néanmoins illégal et les personnes peuvent recevoir une amende.  En Allemagne, la Cour constitutionnelle a jugé que la poursuite pour possession de petites quantités de cannabis contrevenait aux droits fondamentaux et n’était pas justifiée.  En Espagne et en Italie, la possession de petites quantités de cannabis n’est pas une infraction et la consommation est autorisée sauf dans les endroits publics.  Toutefois, comme au Portugal, lorsqu’une personne est trouvée en possession de cannabis, elle pourra recevoir une sanction administrative (amende en Espagne et au Portugal ; suspension de permis en Italie).[23]  Aux Pays-Bas, l’infraction de possession demeure dans les textes de loi mais l’usage et certaines formes de vente (les coffee shops) sont tolérées.

La décriminalisation est donc partielle dans tous les cas.  Elle est parfois de jure comme en Espagne, en Italie ou au Portugal et dans d’autres cas de facto comme aux Pays-Bas ou au Danemark.

Au Canada, certains auteurs se sont prononcés en faveur de la décriminalisation du cannabis.  Le texte le plus connu est probablement celui du groupe de travail sur les politiques du Centre canadien de lutte contre l’alcoolisme et les toxicomanies.[24]  Dans ce texte, les auteurs identifient quatre options de « décriminalisation » :

·               Des amendes en vertu de la Loi réglementant certaines drogues et autres substances (LRDS) de sorte à exclure l’emprisonnement comme sanction possible.  Cette option maintient l’illégalité de la possession de cannabis et les conséquences sur le dossier criminel.

·               Une infraction civile : recourant aussi à l’amende comme sanction, cette option diffère de la première en ce que la possession de cannabis n’est plus illégale en vertu de la LRDS, mais serait sanctionnée sous les dispositions de la Loi sur les contraventions;

·               Les mesures alternatives (ou la déjudiciarisation) : en vertu de cette option, la possession demeure une infraction criminelle punissable mais les mesures sont suspendues si le contrevenant accepte de se soumettre à une autre forme de « traitement » ou de mesure communautaire.  Les tribunaux spéciaux sur les drogues sont une forme de mesure alternative.

·               La dévolution aux provinces : selon cette approche, les provinces seraient libres d’adopter les mesures de contrôle qu’elles jugent nécessaires (à l’exclusion de mesures criminelles qui sont du ressort fédéral).  Il est toutefois difficile de suivre le raisonnement des auteurs sur cette approche puisqu’elle ressemble davantage à une forme de légalisation qu’à la décriminalisation.

 

Au Québec, le Comité permanent de lutte à la toxicomanie (CPLT) a adopté une recommandation proposant, lorsque les intervenants le jugent approprié, des mesures de déjudiciarisation.[25]  Le CPLT définit la déjudiciarisation comme « l’exercice, par le procureur de la Couronne, d’un pouvoir discrétionnaire lui permettant de ne pas poursuivre le contrevenant et de recourir plutôt à des mesures de rechange. »[26]  Cependant, il note aussi que la déjudiciarisation peut recevoir une définition plus large, où le pouvoir discrétionnaire est exercé en amont de la mise en accusation par le policier, en donnant au consommateur un simple avertissement.  Dans son avis, le CPLT observe que :

·               Les infractions liées au cannabis représentent au moins 60 % des infractions rapportées en vertu de la LRDS et que celles de possession sont les plus fréquentes.

·               Le nombre d’infractions rapportées pour possession de cannabis est en hausse mais la proportion ayant entraîné des poursuites est en baisse, même si elle demeure majoritaire (environ 60 % des affaires en 1997).

·               Les pratiques d’accusation et de recours aux mesures alternatives varient entre régions au Canada et au sein du Québec.

·               Les peines imposées par les tribunaux sont le plus souvent des amendes.

 

Mais cette recommandation timide refuse d’en faire une approche systématique, allant jusqu’à associer la consommation de cannabis à des activités délinquantes ou criminelles, ou lorsque des risques sont associés à la consommation de produits présentant une forte concentration en THC, comme si le fait de consommer des alcools forts devait entraîner des mesures plus sévères que de boire du vin.

On voit bien que le terme décriminalisation est truffé de contradictions.  Alors qu’on dit le retirer du champ du droit pénal, l’acte demeure toujours illégal.  La sanction est moins sévère, mais il demeure qu’une sanction s’applique, sanction qui, dans certains cas, peut avoir les mêmes effets que la sanction pénale et d’être encore plus discriminatoire : le jeune ou le démuni incapables de payer l’amende risquent de se retrouver en prison plus souvent que les adultes et les personnes bien insérées socialement.  C’est ce que rappelait le Dr Kendall au Comité :

 

« Si le Canada adoptait cette recommandation, nous devrions prendre des mesures pour éviter de reproduire ce qui s’est passé en Australie, où l’établissement du « programme expiatoire pour le cannabis » a eu pour effet d’élargir le « filet » parce que les policiers ont donné des contraventions à des consommateurs qu’ils avaient ignorés auparavant.

Beaucoup de contrevenants n’ayant pas payé leurs amendes ont été condamnés par le système de justice pénale, ce qui a involontairement fait en sorte que le nombre de personnes incriminées est aussi important sinon plus qu’avant l’adoption de la nouvelle mesure. » [27]

 

De même, malgré ses réussites, le système néerlandais de vente contrôlée de cannabis, qui est assimilé à une décriminalisation de facto, n’a aucun moyen de réguler la production et la distribution qui continue d’appartenir pour partie du moins au crime organisé ni d’assurer un contrôle de qualité et notamment de la concentration en THC.

Selon certains auteurs, la décriminalisation n’est en fait qu’une forme de « prohibition moins sévère. »[28]  Autrement dit, sous une apparence de mesure socialement responsable et rationnelle, c’est encore la logique de la prohibition qui prévaut.  Le fond ne change pas, seulement la forme.  On n’aura pas plus de capacité à faire de la prévention ou de l’éducation sous ce modèle que sous un modèle de prohibition.  Pire peut-être, le modèle de prohibition tient un discours clair et cohérent ; on ne peut en dire autant des approches de décriminalisation.

Certains diront que la décriminalisation est un pas dans la bonne direction qui donne à une société le temps d’acculturer le cannabis, de convaincre les opposants que le chaos ne s’installe pas, d’adopter aussi des mesures efficaces de prévention.  Nous pensons cependant que cette approche est en fait le scénario du pire, privant l’État d’un outil de régulation nécessaire sur l’ensemble du processus de production, de distribution et de consommation, en même temps qu’elle transmet un double message au fond plutôt hypocrite.

 

Légalisation

Le Glossaire des Nations Unies définit ce terme comme :

 

[Traduction] «  Légalisation

Abroger la prohibition d’une activité auparavant illicite, p.ex. la vente ou la consommation non médicale de substances psychoactives.  Cette approche ne signifie pas nécessairement l’abrogation de tous les contrôles sur cette activité (p.ex. la vente aux mineurs). » [29]

 

Le terme légalisation rejoint ici la notion de dépénalisation de Caballero et Bisiou avec ceci en plus qu’il ne s’en remet pas aux seules lois du marché mais accepte une forme de réglementation imposant certaines restrictions.  Plus précisément :

 

« La légalisation contrôlée est un système qui vise à remplacer l’actuelle prohibition des drogues par une réglementation de leur production, de leur commerce et de leur usage en vue d’en limiter les abus préjudiciables à la société.  (…) à la différence de la dépénalisation, elle conserve au droit pénal un rôle de prévention des abus nuisibles aux tiers, qu’il s’agisse des usagers (ivresse) ou des producteurs (contrebande). » [30]

 

Il n’existe pas, à l’heure actuelle, de système de légalisation contrôlée du cannabis.  La Suisse s’en rapproche avec son projet de modification de la Loi sur les stupéfiants.  Il en a cependant existé un certain nombre dans l’histoire, par exemple les régies de l’opium ou du kif des puissances coloniales jusqu’à la première moitié du XXe siècle.

Par contre, il existe des systèmes légalisés de fabrication, distribution, vente et consommation de produits tels l’alcool, le tabac, les médicaments psychotropes, dont il est possible de s’inspirer pour réguler l’ensemble du circuit de production du cannabis.

 

Réglementation

Le Glossaire des Nations Unies définit ce terme comme suit :

 

[Traduction] «  Réglementation

Les règles régissant tous les aspects du contrôle des drogues promulgués par la loi.  La violation de ces règles entraîne des pénalités de nature pénale ou non pénale, telles les amendes et la suspension de permis, selon la gravité du délit et l’intention de l’auteur. » [31]

 

On peut bien jouer sur les mots, mais la réglementation est en fait une application nécessaire de toute forme de contrôle, qu’il s’agisse d’un système de prohibition ou d’un système de légalisation.  N’importe quel produit de consommation humaine, depuis les automobiles que nous conduisons jusqu’aux aliments que nous mangeons, sont assujettis à certaines formes de réglementation.  Contrôles de qualité, exigences environnementales, conformité aux normes industrielles, règlements sur l’accessibilité, sont autant de formes de réglementations qui sont nécessaires pour que nous ayons l’assurance que nous ne nous empoisonnerons pas en mangeant, ne conduirons pas des véhicules défectueux, ne brancherons pas des appareils dangereux.

La réglementation est la forme la plus courante de contrôle par l’État et le droit pénal intervient généralement lorsque les contrôles ont échoué ou lorsque les normes prévues n’ont pas été respectées.

Il en va de même actuellement du régime international de contrôle des stupéfiants.  Et la loi canadienne porte sur les substances contrôlées.  Le régime de contrôle peut aller de l’interdiction de tout usage sauf pour des fins médicales ou scientifiques (comme pour l’opium, la cocaïne ou le cannabis), à des formes moins sévères de contrôles, permettant une accessibilité à des produits même s’ils sont réputés dangereux, mais sous certaines conditions.

 

Classification des régimes de politiques juridiques

Examinant les divers régimes de politiques juridiques, MacCoun, Reuter et Schilling distinguent trois types de régimes de politiques juridiques : prohibitionnistes, à accès contrôlé et réglementés, chacun pouvant prendre diverses formes.  Nous reproduisons à la page suivante le tableau qu’ils ont proposé pour classifier les différents régimes.[32]

Les régimes de prohibition varient selon divers axes : selon la nature de l’activité prohibée (possession, usage, usage en public, etc.), selon la sévérité des sanctions (amendes civiles, amendes pénales, incarcération), selon l’intensité de la répression (ressources, priorité) et selon la capacité plus ou moins grande d’exercer un pouvoir discrétionnaire (déjudiciarisation, mesures alternatives, etc.).  Le lecteur comprendra mieux pourquoi la décriminalisation est en fait une mesure de prohibition assouplie.

Les régimes d’accès contrôlé sont dans une zone grise entre la prohibition et la réglementation.  Par certains côtés, ils ressemblent davantage aux modèles de prohibition, notamment en donnant au médecin ou au pharmacien, le pouvoir de décider plutôt que de favoriser la responsabilité individuelle de l’usager.  C’est le modèle médical que critiquaient aussi bien Szasz que Caballero ou, plus près de nous, Malherbe dans son document de réflexion sur le rôle de l’éthique et de la santé publique.  On voit mieux aussi pourquoi l’approche de réduction des méfaits s’inscrit dans cette zone grise, à cheval entre la prohibition et la réglementation, la prescription de méthadone ou d’héroïne pour le traitement des dépendances étant le cas de figure par excellence du pouvoir médical. 

Enfin, le troisième type de modèle est le modèle réglementaire qui exerce divers types de contrôles sur le qui (qui peut acheter, restrictions aux mineurs), le quoi (les substances peuvent avoir des niveaux d’accessibilité différents), le comment (les points de vente, leur localisation, les exigences envers les producteurs et les vendeurs) et le quand (heures du jour, jours de la semaine, etc.).

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

                                                                                                                       Prohibitionniste

 

 

                                                                                           Accès contrôlé                   

 

 

                                        Réglementaire 

 

Prohibition pure : aucun usage possible (p.ex., cannabis)

 

 

 

 

                              Restrictions décroissantes

 

Prescription prohibitionniste : usage pour fins médicales seulement

 

 

Traitement : prescription pour le traitement de la dépendance (p.ex. la méthadone)

 

 

Prescription réglementée : autoadministration sous ordonnance pour le soulagement de problèmes psychologiques (p.ex., le système en vigueur pour le Valium)

 

 

Licences positives : disponibilité pour tout adulte ayant une licence démontrant sa capacité à faire un usage approprié

 

 

Licences négatives : disponible à tout adulte qui n’a pas renoncé à ce droit en violant certaines conditions (p.ex, acte criminel)

 

 

Marché libre pour adultes : semblable à l’alcool

 

 

Marché libre : aucune réglementation (p.ex la caféine).

 

 

 

 

Nous sommes d’avis qu’il n’existe fondamentalement que deux régimes : un régime axé sur la prohibition et un régime de légalisation.  L’un et l’autre reposent sur une réglementation, et c’est la nature, les orientations, de cette réglementation qui leur confère leurs qualités spécifiques.

Les régimes de prohibition se distinguent en régimes de prohibition pénale ou médicale.  Dans le premier cas, celui qu’on appelle parfois la prohibition pure, l’institution au centre de la décision est la justice – police et tribunaux.  Dans le second cas, l’acteur au centre de la décision est le médecin.  Dans l’un et l’autre cas, l’usager est considéré comme un « mineur », une personne en danger, qu’il faut protéger contre elle-même.  C’est ce que d’aucuns appellent le paternalisme juridique.  L’un et l’autre seront plus ou moins stricts, plus ou moins sévères, mais reposent sur une conception selon laquelle tout usage mettant l’usager et la société à risque doit être strictement contrôlé.  Dans ce cas de figure, la décriminalisation de l’usage est une variante faible de la prohibition, comportant au final plus de désavantages que d’avantages.  Non seulement elle n’agit pas sur le circuit de la production et conserve le caractère de l’illégalité, mais elle s’interdit de surcroît une réelle éducation des usagers à des conduites responsables et rend impossibles des actions fortes de prévention.  Par contre, l’approche de réduction des méfaits est la variante forte d’un régime prohibitionniste.  Reconnaissant qu’elle ne peut rien faire pour éliminer les dommages causés par la criminalisation des marchés, elle cherche cependant à réduire les effets pervers de la prohibition sur les usagers, les plaçant au cœur de sa pratique, en mettant en place des systèmes de connaissance du contenu des drogues (pensons par exemple à l’analyse des comprimés d’ecstasy lors des raves).

 

 

Régimes de prohibition

 

Acteur central

Degré de prohibition

Sévérité

Pénal

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Médical

Police / Justice

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Médecin

Interdiction de fabrication, culture, production, vente, trafic, usage et consommation

 

Décriminalisation de l’usage avec traitement pénal / Déjudiciarisation

 

Infractions civiles

 

 

Usages thérapeutiques reconnus seulement

 

Traitement de la dépendance

 

Prescription générale d’un médecin

 

+++

 

 

++

 

 

+

 

 

+ / -

 

 

+ / -

 

+ / -

 

 

 

Qu’il soit pénal ou médical, le régime de prohibition appelle une réglementation qui place la loi pénale en son cœur : tout rapport avec les drogues qui n’est pas autorisé sous le modèle médical sera puni d’une sanction pénale ou quasi-pénale.

L’autre type de régime repose sur une légalisation du cannabis.  Il prend aussi diverses formes.

 

 

 

Régimes de légalisation

 

Acteur central

Niveaux d’accessibilité

Degré de contrôle

Étatique

 

 

 

 

 

Marché

Collectivité

 

 

 

 

 

Usager

Licences d’usager

 

Licence de production / distribution / vente

 

 

Marché libre

 

+

 

 

 

 

 

-

 

 

Les régimes de légalisation vont de la délivrance d’une licence d’usager sous certaines conditions (par exemple ne pas avoir de dossier pénal ou avoir eu des problèmes de dépendance), au libre marché sans aucune forme de contrôle.

 

Critères pour une politique juridique sur le cannabis

Certaines analyses ont exploré la question de l’efficacité comparative de régimes de politique publique en termes de coûts et bénéfices, d’autres en termes des coûts sociaux.  Dans le premier cas, l’analyse est impossible à faire simplement parce qu’il n’y a pas deux stratégies vraiment différentes qu’on pourrait comparer : il n’existe pas un modèle de réglementation du cannabis qu’on pourrait comparer à un modèle de prohibition.  L’autre approche consiste à réfléchir aux coûts sociaux induits par les drogues selon un modèle de « coût de la maladie » qui repose sur un scénario « contre-factuel » : que se passerait-il s’il n’y avait pas consommation de cette drogue ?  Mais d’une part, comme nous l’avons vu au chapitre 18, il est difficile de connaître les coûts actuels induits par le cannabis et la réponse de politique publique à son endroit, et d’autre part il est impossible de prédire quels seraient les coûts sociaux réels.

 

« La question est de savoir si la société se porterait mieux en autorisant l’usage d’une ou plusieurs nouvelles drogues.  La réponse ne peut être positive que si le bien-être collectif augmente (ou que le « coût social » de la drogue diminue).  Nul ne sait quel serait l’impact sur le « coût social » de la légalisation des drogues illicites.  L’augmentation du niveau de consommation, les effets de substitution entre les drogues actuellement illicites, le tabac et l’alcool, la baisse des effets négatifs des drogues imputables à l’illégalité actuelle, et a fortiori, le résultat de toutes ces variations combinées sont imprévisibles.  Il est impossible de prouver la supériorité de la prohibition sur la légalisation, ni d’ailleurs le contraire. » [33]

 

L’hypothèse du scénario contre-factuel dans les études des coûts sociaux des drogues pose elle-même un défi de taille puisqu’elle repose sur l’idée, jamais démontrée, de l’éradication de la consommation d’une drogue.  Héritier du champ de la santé où l’on peut effectivement réfléchir à partir d’un modèle contre-factuel parce que l’on peut, dans certains cas, éradiquer ou presque une maladie – pensons par exemple aux maladies infantiles – ce modèle ne s’applique pas dans le cas des drogues, à moins de faire un exercice tellement hypothétique qu’il faut se demander s’il en vaut l’effort.  C’est une chose de tenter d’identifier le plus précisément possible la diversité des coûts sociaux et économiques induits par les drogues pour réfléchir ensuite aux choix de politiques publiques ; cela en est une autre de prétendre qu’on peut les mesurer réellement.

MacCoun, Reuter et Schelling proposent deux séries de critères, les premiers tenant compte des applications spécifiques aux diverses substances, et les seconds portant sur les coûts et conséquences acceptables.  Une matrice en quatre axes leur permet de distinguer :

·               Le domaine des conséquences : santé de la collectivité et des usagers ; fonctionnement de la collectivité et des individus en son sein ; ordre public et sécurité ;

·               Les torts potentiels sur chacun de ces domaines ;

·               Ceux qui subissent ces torts (usagers, trafiquants, proches, employeurs, voisins, société) ; et enfin

·               La source primaire du tort (la substance, son statut juridique, l’intervention de la justice).

 

Comment choisir ? Établissons tout de suite que la décision demeure nécessairement, en bout de piste, une décision politique.  Les données épidémiologiques sur les niveaux de consommation du cannabis et empiriques sur ses effets et conséquences sont claires : le cannabis n’est pas une substance psychoactive aussi dangereuse que les politiques d’interdiction voudraient le faire croire.  Les données comparatives sur les politiques publiques, quoique limitées, sont elles aussi claires : les actions menées sous le modèle prohibitionniste ne sont pas efficaces.  Ceci étant, nous ne savons évidemment pas quelles seront les conséquences d’un régime alternatif, en l’occurrence de l’approche réglementaire que nous proposons.  C’est précisément pourquoi nous insistons pour que toute stratégie en la matière soit clairement axée sur des impératifs de santé publique et se donne des outils pour suivre l’évolution de sa mise en œuvre. 

 

Applications au cannabis

Nous ne disposons pas de toutes les données empiriques permettant de décider de l’ensemble des conséquences potentielles des différents régimes.  Cette situation s’explique par le simple fait que, pour être en mesure de produire ces données, il faudrait avoir fait l’expérience du contrôle du cannabis sous chacun de ces régimes.  Or, nous n’avons connu, depuis le début du XXe siècle, qu’un régime de prohibition plus ou moins renforcé selon les cas de figure.

Au demeurant, parions que, même si nous disposions de données empiriques, les choix demeureraient, en bout de piste, des choix politiques parce que ce sont fondamentalement des choix de politiques publiques qui, comme nous l’a démontré notre chapitre sur les principes directeurs, ne sont pas déterminés par le savoir scientifique.

Néanmoins, si nous tentons d’appliquer ces critères au cannabis, nous pensons qu’un régime d’accessibilité réglementée est le plus à même de réduire les conséquences négatives pour les usagers et pour la société.

 

 

Interdiction

Accessibilité contrôlée

Conséquences sur :

 

La santé

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Fonctionnement de la société et des individus

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Ordre public et sécurité

 

 

 

 

-          Négation de l’usage et donc absence de distinction entre formes d’usages (usage, usage à risque, abus)

-          Primauté de l’abstinence d’où la difficulté de faire une prévention adaptée à la réalité

-          Coûts de santé reliés à la méconnaissance des formes d’usage

-          Absence de contrôle de qualité qui peut occasionner des problèmes

-          Difficulté pour les usagers à reconnaître les usages à risque et à reconnaître les problèmes de dépendance qui peuvent exister

 

-          Meilleur rendement individuel (scolaire, professionnel) si la prohibition est entièrement réussie et s’il n’y a pas de substance de remplacement

-          Mise en contact des usagers avec des réseaux potentiellement criminalisés

-          Atteinte aux droits des personnes

-          Diminution théorique de la disponibilité de la substance

-          Augmentation théorique du prix de la substance

 

 

 

 

 

-          Augmentation de la criminalité organisée

-          Trafics illégaux importants

-          Perte de respect pour la loi

-          Violence dans les milieux criminalisés

 

 

-          Augmentation possible du nombre d’usagers

-          Meilleure reconnaissance de l’usage et meilleure capacité à distinguer entre les formes d’usage

-          Capacité à faire une prévention qui ne soit pas axée sur l’abstinence

-          Possible augmentation des soins de santé pour les usagers excessifs suite à une augmentation du nombre d’usagers

-          Possibilité de contrôler la qualité ainsi que le contenu en THC

-          Outils de dépistage des conduites à risque et formes de traitement non pénalisantes

 

 

-          Possibilité d’une augmentation de certaines conséquences négatives sur les usagers et leur entourage si le niveau de consommation augmente

-          Accessibilité légale de la substance qui normalise et démystifie

-          Élimination des conséquences négatives de la criminalisation sur les usagers

-          Contrôle des prix et de la disponibilité

-          Nécessité de contrôler la conduite avec facultés affaiblies

-          Nécessité de maintenir des interdictions relatives à la vente aux mineurs

 

-          Diminution de la criminalité organisée

-          Contrôle accru du trafic illégal

-          Augmentation possible du sentiment d’insécurité des résidents près des points de vente

 

 

Nous sommes tout à fait conscients que, pour ce qui est du régime réglementaire, nos énoncés sont tout à fait théoriques.  Nous pensons toutefois que l’ensemble des données que nous avons recueillies sur le cannabis et ses dérivés justifie notre conclusion générale à l’effet que la réglementation de la production, de la distribution et de la consommation de cannabis, pour autant qu’elle s’inscrive dans une politique publique intégrée et adaptée, est la mieux à même de répondre aux principes d’éthique axée sur l’autonomie, de gouvernance favorisant l’agir responsable et de limitation du droit pénal aux actes qui causent un préjudice démontrable à autrui.  Un régime de réglementation sur le cannabis devrait permettre notamment :

·      De cibler plus efficacement les trafics illégaux et de diminuer le rôle du crime organisé.

·      De mener des programmes de prévention plus adaptés à la réalité et plus à même de prévenir et dépister les conduites à risque.

·      De mieux contrôler les produits, leur qualité et leurs propriétés.

·      De mieux informer et éduquer les usagers.

·      De respecter les libertés individuelles et collectives et de mettre la loi en phase avec le comportement des Canadiens.

 

Nous sommes d’avis que la société canadienne est prête pour une politique responsable de réglementation du cannabis pour autant qu’elle respecte ces principes fondamentaux.

 

 

 

 

 

 


 

 

 



[1]  Là-dessus, nous renvoyons à la récente étude menée pour le CCLAT : Permanen, K. et. al. (2002) op. cit.

[2] Sur cette question voir Jackson, A.Y. (2002) op. cit., et la discussion au chapitre 18.

[3]  Reuband, K., (1995) « Drug use and drug policy in Western Europe. »  European Addiction Research, vol 1, pages 32-41.

[4]  Cesoni, L.L. (1999) « Usage et actes préparatoires de l’usage des drogues illicites : les choix en matière d’ncrimination.  Analyse comparative de l’usage de drogues illicites de sept législations européennes.  In Conseil fédéral suisse, op. cit., page 3560.

[5]  Conseil fédéral Suisse (2001) Message concernant la révision de la loi sur les stupéfiants, page 3560.

[6]  Kilmer, B., (2002) « Do cannabis possession laws influence cannabis use ? »  in Pelc, I. (dir.) International Scientific Conference on Cannabis.  Bruxelles.

[7] Ne disposant pas de la base de données originales, nous reproduisons le graphique en langue anglaise originale ; les lecteurs francophones nous pardonneront cet écart.

[8]  Tableau tiré de Kilmer, B., op. cit., page 108.

[9]  Là dessus, voir notamment Kopp, P. et P. Fenoglio (2000) Le coût social des drogues licites (alcool et tabac) et illicites en France.  Paris : OFDT.

[10]  Source : Rehm, J., (2001)  The Costs of public policies to fight illegal drugs.  Mémoire présenté au Comité spécial du Sénat sur les drogues illicites, page 13.

[11]  Source : Rehm, J., (2001)  The Costs of public policies to fight illegal drugs.  Mémoire présenté au Comité spécial du Sénat sur les drogues illicites, page 13.

[12] Single, E., et coll., op. cit.

[13] Source : Kopp, P. et C. Palle (1999) « Économistes cherchent politique publique efficace. » in Faugeron, C., (ed.) Les drogues en France.  Paris : Georg, page 261.

[14] Source : Kopp, P. et C. Palle (1999) « Économistes cherchent politique publique efficace. » in Faugeron, C., (ed.) Les drogues en France.  Paris : Georg, page 261.

[15] Source : Kopp, P. et C. Palle (1999) « Économistes cherchent politique publique efficace. » in Faugeron, C., (ed.) Les drogues en France.  Paris : Georg, page 261.

[16]  Voir là dessus, aux États-Unis, l’une des études les plus complètes sur la question : Abt Associates (2001) The price of illicit drugs : 1981 through the second quarter of 2000.  Washington, DC : Office of National Drug Control Policy.

[17]  Par exemple, l’économiste Milton Friedman.

[18]  Par exemple, l’appréciation critique que font Caballero et Bisiou, page 114-115.

[19]  Ibid., page 116.

[20]  Ibid., page 120

[21]  UN Office for Drug Control and Crime Prevention (2000)  Demand Reduction.  A Glossary of Terms.  Vienne : auteur, page 18.

[22]  Caballero et Bisiou, op. cit., page 117.

[23]  Voir EMCDDA (2001) Decriminalisation in Europe ?  Recent Developments in Legal Approaches to Drug Use.  Lisbonne : auteur.  Disponible en ligne à www.emcdda.org 

[24] Fischer et coll., (1998)  « Cannabis use in Canada : policy options for control. »  Options politiques.  Octobre.

[25]  Comité permanent de lutte à la toxicomanie (1999) Avis sur la déjudiciarisation de la possession simple de cannabis.  Montréal : CPLT.

[26] Ibid., page 2.

[27]  Dr Perry Kendall, Officier de santé de la Colombie-Britannique, témoignage devant le Comité spécial du Sénat sur les drogues illicites, Sénat du Canada, première session de la trente-septième législature, 17 septembre 2001, fascicule 6, page 40.

[28]  MacCoun, R., Reuter, P. et T. Schelling (1996) « Assessing alternative drug control regimes. »  Journal of Policy Analysis and Management.  Vol 15, no 3, page 332.

[29] UNDCP (2000) op. cit., page 41.

[30]  Caballero et Bisiou, op. cit., page 132.

[31]  UNDCP (2000) op. cit., page 63

[32]  Reproduit de MacCoun et coll., op. cit., page 333.  [Traduction] 

[33]  Kopp, P., et P. Fenoglio (2000) op. cit., page 12.


CONCLUSIONS ET RECOMMANDATIONS 

Le Comité spécial du Sénat sur les drogues illicites avait pour mandat d’examiner l’approche de politique publique canadienne an matière de cannabis, son efficacité et ses impacts, à la lumière des connaissances sur les effets sociaux et sanitaires du cannabis et du contexte international.  Au cours des deux dernières années, nous avons entendu des experts canadiens et étrangers et revu une imposante somme de travaux de recherche scientifique, nous avons cherché à saisir l’état de l’opinion et des attitudes de nos concitoyens, nous avons réfléchi sur des principes directeurs susceptibles d’orienter une politique publique sur les drogues illicites, sur le cannabis en particulier.  Notre rapport a tenté de faire le point sur l’état des connaissances et des pratiques, proposant au fil des chapitres un certain nombre de conclusions.

Nous dégageons ici les principales conclusions qui émergent de l’ensemble de ces informations, et présentons les recommandations qui en découlent, traduisant ainsi la thèse fondamentale qui sous‑tend notre rapport, à savoir : dans une société libre et démocratique qui reconnaît fondamentalement mais non exclusivement la primauté du droit comme source de règles normatives, et où la puissance publique doit le plus possible favoriser l’autonomie et conséquemment utiliser avec parcimonie les outils de contrainte, une politique publique sur les substances psychoactives doit s’articuler sur des principes directeurs respectant la vie, la santé, la sécurité et les droits et libertés de chaque individu qui, naturellement et légitimement, recherche son bien-être et son épanouissement, et a la capacité de reconnaître la présence, la différence et l’équivalence de l’autre.

 

 

Il y a trente ans, Le Dain

 

Il y a maintenant trente ans, la Commission Le Dain rendait public son rapport sur le cannabis.  Cette Commission royale disposait de moyens autrement plus importants que les nôtres.  Par contre, nous disposions d’une base de connaissances nettement plus élaborée ainsi que du recul additionnel que nous donnent ces trente ans.

 

 

La Commission avait conclu que la criminalisation du cannabis n’avait reposé sur aucun fondement scientifique.  Trente ans plus tard, nous pouvons réaffirmer sa conclusion et ajouter que la continuation de la criminalisation du cannabis ne se justifie toujours pas au regard des données scientifiques sur sa dangerosité.

La Commission avait entendu et étudié les mêmes arguments sur la dangerosité du cannabis : apathie, perte d’intérêt et de concentration, difficultés d’apprentissage.  Certains commissaires, pour la majorité, avaient conclu que ces préoccupations, sans être prouvées, justifiaient une politique restrictive.  Trente ans plus tard, nous pouvons affirmer que les études menées depuis n’ont pas confirmé la validité de ces éléments du syndrome dit amotivationnel et ajouter que la plupart des études infirment l’existence de ce syndrome pour cause de consommation de cannabis.

La Commission avait conclu qu’on ne connaissait pas suffisamment les effets de l’usage excessif et persistant.  Nous pouvons affirmer que ces formes d’usage existent, qu’elles présentent des risques pour la santé, mais que ces usages excessifs demeurent le fait d’une minorité de consommateurs.  Et ajouter aussi qu’une politique publique doit se donner les moyens de prévenir et dépister les conduites à risque, ce que nos politiques n’ont pas réussi à faire jusqu’à maintenant.

La Commission avait conclu que les effets à long terme du cannabis sur les fonctions cérébrales avaient été largement exagérés mais qu’ils pouvaient affecter le développement des adolescents.  Nous abondons dans le même sens, précisant que les conséquences à long terme du cannabis semblent, dans la plupart des cas, réversibles et notant de surcroît que les adolescents qui sont ou deviennent consommateurs au long cours constituent une infime minorité de ceux qui expérimentent le cannabis.   Et ajoutant encore qu’une politique publique doit précisément viser à prévenir l’usage précoce ainsi que les conduites à risque.

La Commission s’était inquiétée que la consommation de cannabis ne mène à l’usage d’autres drogues.  Trente ans d’expérience aux Pays-Bas montrent amplement le contraire, de même que les politiques libérales de l’Espagne, de l’Italie ou du Portugal.  Et chez nous, malgré l’augmentation constante des usagers de cannabis, nous n’avons pas proportionnellement plus d’usagers de drogues dures qu’il n’y en avait à l’époque.

La Commission s’était encore inquiétée que la légalisation ne signifierait l’augmentation de la consommation, notamment chez les jeunes.  Nous n’avons pas légalisé et nous détenons l’un des taux les plus élevés au monde.  Les pays qui ont adopté une politique plus libérale ont pour la plupart des taux moindres que les nôtres, et ont des taux qui se sont stabilisés après une courte période d’augmentation.

Trente ans plus tard, nous constatons que :

 

·        Des milliards de dollars ont été engloutis dans l’application des lois sur le cannabis sans donner plus de résultats : il y a plus de consommateurs, plus d’usagers réguliers, plus d’usagers réguliers chez les adolescents

·        Des milliards de dollars ont été engloutis dans l’application des lois sur le cannabis pour en réduire l’offre sans donner plus de résultats : le cannabis est plus disponible que jamais, cultivé à grande échelle, exporté même, grossissant les coffres et augmentant le pouvoir d’organisations criminelles

·        Des dizaines de milliers d’arrestations et de condamnations ont été prononcées pour possession de cannabis, des milliers de personnes incarcérées, sans affecter le moindrement les tendances d’usage, mais augmentant encore davantage le fossé que la Commission avait noté entre la loi et son respect par le public.

 

Il est temps de se rendre à l’évidence : nos politiques ont été inefficaces parce que ce sont de mauvaises politiques.

 

 

L’inefficacitÉ des pratiques actuelles

 

Il n’y a pas, à proprement parler, de stratégie ni fédérale ni nationale.  Certaines provinces ont une stratégie, d’autres non.  Il y a beaucoup de bruit mais peu d’actions fortes.  En l’absence d’indicateurs clairs et acceptés par l’ensemble des acteurs pour évaluer l’efficacité des politiques publiques au Canada, il est difficile de déterminer si les actions menées sont efficaces.  Puisque la politique vise à réduire la demande, c’est‑à‑dire les taux d’usage, et l’offre en diminuant la disponibilité et poussant les prix à la hausse, on peut au moins utiliser ces deux indicateurs.

Si l’on examine les tendances d’usage de cannabis, tant chez les adultes que chez les jeunes, force est d’admettre que nos politiques sont inefficaces.  Nous avons vu au chapitre 6 que les tendances d’usage sont en augmentation.  Si nos estimations reflètent adéquatement la réalité, pas moins de 2 millions de Canadiens âgés entre 18 et 65 ans ont fait usage du cannabis au moins une fois au cours des douze derniers mois, et au moins 750 000 jeunes entre 14 et 17 ans ont fait usage du cannabis au moins une fois par mois et environ le tiers d’entre eux à chaque jour, proportions qui seraient, au moins dans les quatre provinces les plus populeuses, en augmentation.  Qu’il s’agisse de l’usage ou des usages à risque, toutes les données laissent penser que l’un et l’autre sont en augmentation.

Évidemment, il faudrait être en mesure d’établir clairement si l’objectif poursuivi est l’horizon d’une société sans drogue, du moins sans cannabis, ou si l’on vise à réduire les conduites à risque et les abus.  Mais là dessus, on nage en pleine confusion tant nos politiques publiques ont maintenu l’emploi de termes vagues et refusé de décider si elles sont axées sur l’abus de substances comme l’indique la terminologie anglaise de plusieurs documents ou la lutte à la toxicomanie comme le veulent les titres français.

Il y a beau jeu de condamner la « banalisation » du cannabis dans la population pour « expliquer » ces augmentations : mais il faudrait aussi savoir pourquoi cette banalisation, si tant est qu’elle se produise.  Et il faudrait aussi savoir d’où proviendrait cette banalisation, tenant compte de la prégnance des discours anti-drogues.  On peut blâmer les tribunaux et les juger trop laxistes : peut-être les juges ont-ils une longueur d’avance sur les responsables des politiques sur le cannabis et de l’application des lois.  Il faudrait d’ailleurs savoir si les sentences sont vraiment aussi faibles que certains le prétendent.  Il faudrait surtout se demander si des sentences plus sévères seraient un dissuasif efficace, sachant par ailleurs que le risque de détection par la police – que les corps policiers eux-mêmes estiment à guère plus de 10 % – est un dissuasif beaucoup plus important que la sentence.  Bon an mal an, plus de 20 000 Canadiens sont arrêtés pour possession simple de cannabis seulement, et peut-être jusqu’à 50 000 selon la manière d’interpréter les statistiques.  C’est déjà beaucoup trop de Canadiens pour ce type de comportement.  Pourtant, rapporté au nombre d’usagers au cours des 12 derniers mois, soit environ 3 millions de personnes au total, ce sont des chiffres dérisoires.  Il ne faut pas croire qu’on pourrait augmenter significativement ce nombre même en consacrant des milliards supplémentaires à la répression policière.  Et il ne faut surtout pas penser qu’on devrait même tenter de le faire.

Si l’on examine la disponibilité et le prix des drogues, il faut aussi admettre que les politiques de réduction de l’offre sont inefficaces.  Partout au Canada, et en Colombie-Britannique et au Québec plus qu’ailleurs, l’industrie du cannabis est en croissance, inondant les marchés locaux, irritant nos voisins américains, alimentant plein les coffres le monde interlope.  Quant aux prix, ils ne diminuent pas soit, mais la qualité des produits augmente, notamment le contenu en THC – même si nous doutons de l’ampleur de l’augmentation qui nous a parfois été rapportée.  Pourtant, les organisations policières disposent déjà de plus de pouvoirs et de latitude en matière de drogues qu’en toute autre matière pénale, plus encore depuis la tragédie du 11 septembre 2001.  Pourtant, les sommes consacrées à la répression représentent déjà plus de 90 % de toutes les dépenses relatives aux drogues illicites toutes drogues confondues.  Jusqu’où veut-on aller plus loin ?

Clairement, les réponses actuelles sont inefficaces.  Et elles sont inefficientes.  C’est un peu comme jeter l’argent des contribuables par la fenêtre au nom d’une croisade que la dangerosité du produit ne justifie pas.  On nous a dit que les drogues, le cannabis inclus, ne sont pas dangereuses parce qu’illégales mais illégales parce que dangereuses.  C’est peut-être vrai d’autres drogues, ce ne l’est pas du cannabis.  Il faudrait qu’on se le dise une fois pour toutes et qu’on cesse de faire prendre une croisade pour la poursuite du bien public.

 

 

 

 

Une politique publique basÉe sur des principes directeurs

 

On peut souhaiter la santé pour tous et le bonheur au quotidien.  Mais chacun d’entre nous sait combien l’un et l’autre sont fragiles.  Surtout, nous savons tous que ni la santé ni le bonheur ne peuvent être imposés.  Moins encore imposés par le droit criminel au nom d’une certaine idée de la morale.  Quoique alléchants que puissent être les appels à une société sans drogues, et même si certains pourraient souhaiter que personne n’ait envie de fumer, de boire de l’alcool, ou de fumer un joint, nous savons en même temps que ces comportements, pour le meilleur et pour le pire, font partie de la réalité sociale et de l’histoire de l’humanité.

Quel doit alors être le rôle de l’État ?  Ni abdiquer et laisser les marchés des drogues à l’état sauvage, ni non plus imposer une manière de vivre.  Nous avons plutôt opté pour une conception où les politiques publiques de l’État doivent favoriser et soutenir l’émancipation des personnes et des collectivités.  Pour certains, ce sera sûrement l’émancipation hors des drogues.  Mais pour d’autres, la voie de l’émancipation peut passer par l’usage de drogues.  Et pour la société dans son ensemble, cela signifie un État qui ne dicte pas ce qu’il convient d’ingurgiter et sous quelle forme.  Soutenir l’émancipation signifie alors, obligatoirement, flexibilité et adaptabilité.  C’est pourquoi une politique publique sur le cannabis saura être claire en même temps que tolérante, servir de guide en même temps que se retenir d’imposer une norme unique.  Cette conception du rôle de l’État s’appuie sur une éthique de l’autonomie et surtout de la responsabilité des personnes et des collectivités.  Il est effectivement beaucoup plus difficile de laisser aux personnes la capacité de prendre leurs décisions ; plus difficile parce que donnant moins l’illusion du contrôle.  Mais précisément, c’est une illusion ; et nous le savons.  Réconfortante peut-être à certains moments, mais susceptible de susciter combien d’excès, combien de souffrances inutiles aussi.  Une éthique de la responsabilité informe sur les attentes sociales (ne pas consommer en public, ne pas vendre aux enfants), éduque sur les comportements responsables (reconnaître les conduites à risque, savoir consommer avec modération), et soutient les personnes en difficulté (en offrant un éventail de traitements).

De cette conception de l’action publique, découle un rôle restreint pour le droit pénal.  En matière de cannabis, il s’agira uniquement de proscrire les comportements qui causent un tort démontrable à autrui : trafics illégaux, vente à mineurs, conduite avec facultés affaiblies.

Enfin, une politique publique saura tirer parti des connaissances et de la recherche scientifique sans tomber dans l’illusion scientiste comme si la science pouvait donner des réponses aux questions d’ordre politique.  Oui, la connaissance a un rôle à jouer, et important, comme outil d’aide à la décision.  Autant pour aider aux décisions de la puissance publique que celles des citoyens.  Mais la science ne peut qu’être cela, et c’est bien suffisant.  C’est pourquoi nous pensons qu’un observatoire des drogues et des dépendances, ainsi qu’un programme de recherches s’imposent : pour aider à la décision de ceux qui suivront après nous.

 Une stratÉgie fÉdÉrale claire et cohÉrente

 

Même si nous nous sommes concentrés sur le cannabis, nous avons été à même d’observer les faiblesses inhérentes de la stratégie fédérale en matière de substances psychoactives.  À l’évidence, il n’y a pas de véritable stratégie et d’orientation d’actions.  Derrière le leadership supposé de Santé Canada, se profilent en effet une absence de moyens réels d’action, un patchwork d’approches désarticulées entre les diverses substances, un éclatement aussi des actions des divers ministères.  Certes, il y a des structures de coordination, mais sans des moyens véritables et des orientations claires, chacun mène ses actions selon ses priorités.  Il en résulte que sont financés toute une série de programmes d’action sans que l’on puisse discerner la logique d’ensemble.

De nombreux acteurs nous ont fait part de leur désarroi devant ce puzzle dont les morceaux semblent parfois évanescents, cet empilement de décisions dont on voit mal la cohérence et qui occasionnent maintes frictions sur le terrain.  Divers observateurs étrangers nous ont aussi souligné leur étonnement que le Canada, pays riche et qui n’est pas à l’abri des problématiques reliées aux substances psychoactives, n’ait pas un « champion », un porte-parole, une figure d’autorité capable de maîtriser les enjeux réels en même temps que d’obtenir une véritable concertation entre les acteurs.

C’est pourquoi nous recommandons la création d’un poste de conseiller national en matière de substances psychoactives au sein du Bureau du Conseil Privé.  Il ne s’agit pas de créer une superstructure gérant l’ensemble des budgets et actions relatives aux substances psychoactives.  En clair, nous envisageons une approche semblable à celle de la Mission interministérielle à la drogue et à la toxicomanie en France plutôt qu’une approche semblable à celle de l’Office pour la politique sur le contrôle des drogues aux États-Unis.

Soutenu par un petit secrétariat et par les personnels prêtés par les ministères, ce Conseiller aurait pour mandat de conseiller le Cabinet et le Premier ministre sur les questions nationales et internationales relatives aux substances psychoactives, d’assurer la coordination fédérale entre les ministères et agences, de veiller à l’élaboration et à l’atteinte des objectifs d’action du gouvernement fédéral en matière de substances psychoactives et d’agir comme porte-parole du Gouvernement canadien sur la scène internationale sur les questions relatives aux substances psychoactives.

 

 

Recommandation 1

Le Comité recommande que soit créé, au sein du Bureau du Conseil privé, un poste de Conseiller national sur les substances psychoactives et les dépendances ; que ce conseiller soit appuyé d’un petit secrétariat ; et que chaque ministère et organisme fédéral concerné par les substances psychoactives détachent auprès de ce secrétariat et à sa demande, le personnel nécessaire.

Une stratÉgie nationale soutenue par des moyens et des outils

 

Une politique et une stratégie fédérales ne font pas une stratégie nationale.  Provinces, territoires, municipalités, organismes communautaires, voire le secteur privé, y jouent un rôle, chacun selon son champ de compétences, chacun selon ses priorités.  C’est nécessaire et cette diversité mérite d’être encouragée.  Au même moment, il faut aussi encourager une certaine harmonisation et surtout des échanges fructueux sur les pratiques et les embûches, sur les progrès et les reculs, sur les connaissances.  Hormis les actions portées à bout de bras et avec peu de moyens par le Centre canadien de lutte contre l’alcoolisme et les toxicomanies, il y a trop peu d’occasions et de mécanismes favorisant ces échanges.  L’importance des enjeux relatifs aux drogues et aux dépendances, aujourd’hui comme demain, justifie que le Gouvernement du Canada consacre des moyens et se dote des outils susceptibles de contribuer véritablement à des politiques justes, équitables et éclairées.

Comme la plupart des observateurs canadiens et étrangers de la situation des drogues, nous n’avons pu que constater la faiblesse de nos outils et moyens de détermination et de suivi de nos objectifs de politique publique en matière de substances psychoactives.  On peut ne pas être d’accord avec les objectifs chiffrés que propose l’Office américain du tsar sur les drogues pour la réduction de la consommation ou pour le nombre de programmes de traitement implantés et évalués.  On peut au moins reconnaître qu’il s’agit là de balises proposées à l’ensemble des acteurs et de points de référence pour une évaluation des progrès accomplis.

On peut ne pas être tout à fait à l’aise avec la complexité du processus australien de définition d’objectifs où une grande conférence quinquennale réunit l’ensemble des partenaires des divers paliers de gouvernement, des institutions et du milieu associatif, mais on peut au moins constater que les objectifs agréés par l’ensemble des participants constituent un cadre de référence clair et permettent une meilleure harmonisation.

On peut encore penser lourde la structure de connaissance sur les tendances et modes d’usage des drogues telle qu’on la voit en Europe dans l’Observatoire européen des drogues et des toxicomanies et dans les quinze pays de l’Union, ou coûteuse la pratique américaine de mener diverses études épidémiologiques chaque année.  On peut même admettre que les enquêtes menées souffrent d’un certain nombre de problèmes et sont loin de fournir une représentation parfaite des phénomènes de consommation de substances psychoactives.  Mais au moins ces outils, cités internationalement, permettent à la fois de constituer une base d’information solide pour analyser les évolutions dans le temps, pour tenter de saisir l’apparition de nouveaux phénomènes de consommation et y réagir rapidement, pour évaluer la pertinence et l’efficacité des actions menées.  Rien de tout cela n’existe au Canada et, parmi les pays riches de l’Occident, nous sommes les seuls à ne pas disposer d’une telle structure de connaissance.

Pour ces diverses raisons, le Comité recommande que le Gouvernement du Canada soutienne diverses actions susceptibles de permettre l’élaboration d’une véritable stratégie nationale.  Il s’agirait en premier lieu de convoquer une conférence nationale avec l’ensemble des partenaires pour fixer les objectifs et priorités d’action sur un horizon de cinq ans.  Cette conférence devrait aussi identifier des indicateurs permettant de mesurer les progrès accomplis après cinq ans.  En deuxième lieu, il faut refonder le Centre canadien sur l’alcoolisme et la toxicomanie.  Non seulement cet organisme n’a-t-il pas de moyens, mais de surcroît il est toujours sujet aux aléas de la volonté politique du ministre de la Santé.  Le Centre devrait disposer d’un budget aux dimensions des problématiques des substances psychoactives ainsi que de l’indépendance nécessaire lui permettant de mener ses travaux.  Enfin, il faut aussi constituer au sein du Centre un véritable observatoire canadien des drogues et des dépendances.

 

 

Recommandation 2

Le Comité recommande que le Gouvernement du Canada mandate le Conseiller national sur les substances psychoactives et les dépendances  à convoquer pour 2003 une conférence nationale de haut niveau regroupant les acteurs clés des provinces, territoires, municipalités et associations, pour fixer des objectifs et des priorités d’action en matière de substances psychoactives sur un horizon de cinq ans.

 

 

Recommandation 3

Le Comité recommande que le Gouvernement du Canada modifie la législation habilitante du Centre canadien de lutte contre l’alcoolisme et les toxicomanies pour en changer l’appellation pour Centre canadien sur les substances psychoactives et les dépendances ; en faire un organisme relevant du Parlement du Canada ; doter cet organisme d’un budget de fonctionnement annuel de base de 15 millions $ sujet à révision annuelle à la hausse ; exiger de cet organisme qu’il dépose au Parlement fédéral et aux Assemblées et Parlements des provinces et territoires un rapport annuel sur les actions menées, les enjeux soulevés par la pratique, la recherche et les tendances ; mandater cet organisme à assurer la coordination nationale de la recherche sur les substances psychoactives et les dépendances, et à mener certaines études sur des questions spécifiques ; et mandater le Centre à réaliser à tous les cinq ans une évaluation de la stratégie nationale en matière de substances psychoactives et de dépendances.

 

Recommandation 4

Le Comité recommande que le Gouvernement du Canada inclue spécifiquement dans la législation constituant le Centre canadien sur les drogues et les dépendances la création, au sein du Centre, d’un Observatoire canadien sur les substances psychoactives et les dépendances ; prévoit que cet Observatoire soit mandaté pour mener, à chaque deux ans, en collaboration avec les organismes pertinents, des enquêtes sur les tendances d’usage des drogues et problématiques de dépendances dans la population adulte ; assure avec les provinces et les territoires l’harmonisation des études en population étudiante et leur régularité aux deux ans ; mène des études ponctuelles sur des sujets spécifiques ; et dépose un rapport bisannuel sur les tendances d’usage et les problématiques émergentes.

 

 

Une politique de santÉ publique

 

Lorsque le cannabis a été inclus parmi les drogues prohibées en 1923, il n’y a eu ni débat public ni discussion des effets connus de cette drogue.  En fait, les opinions exprimées étaient sans commune mesure avec les dangers que pouvait représenter cette substance.  Un demi-siècle plus tard, la Commission royale d’enquête sur l’usage non médical des drogues, la Commission Le Dain, avait apporté un peu plus de rationalité dans le débat sur le cannabis et fait le point sur l’état des connaissances.  Ses commissaires étaient divisés non pas tant sur la nature de la drogue et de ses effets que sur le rôle de l’État et du droit pénal pour atteindre des objectifs de santé publique.  Trente ans après le rapport de la Commission Le Dain, nous pouvons affirmer que, consommé de manière modérée, le cannabis en soi présente peu de dangers pour les usagers ou pour la société, mais que certaines formes d’usage présentent des risques pour les usagers.

Par contre, en plus d’être inefficace et coûteuse, la criminalisation actuelle entraîne une série de conséquences perverses pour les usagers qu’elle marginalise et expose au risque discriminatoire de l’arrestation et de la procédure judiciaire, pour la société en alimentant les réseaux de criminalité organisée qui profitent de la prohibition, et pour les gouvernements en diminuant leur capacité à faire une véritable prévention des usages à risque.

Ajoutons que, même si le cannabis avait des effets négatifs importants, il faudrait s’interroger sur la pertinence d’utiliser la voie pénale pour en limiter les conséquences.  Nous avons démontré que le droit pénal n’est pas un outil de gouvernance approprié dans les matières relevant de choix personnels et dont on sait que la prohibition s’accompagne d’effets pervers souvent plus importants que les effets positifs escomptés.  Mais l’état des connaissances accumulées sur le cannabis, ses effets et ses conséquences, nous permet de ne pas avoir même à soulever cette question.

Pour autant, les données disponibles montrent qu’on ne peut plus continuer à se cacher l’ampleur du phénomène de consommation de cannabis.  Nous avons vu en effet au chapitre 6 que pas moins de 30 % des Canadiens et Canadiennes (12 à 64 ans) auront expérimenté le cannabis au moins une fois au cours de leur vie, proportion qui est probablement une sous-estimation.  Nous avons vu que chez les jeunes de niveau secondaire, la proportion de ceux qui ont consommé du cannabis aux cours de la dernière année avoisine les 50 %.  Et pourtant, le taux de discontinuation est très élevé et la vaste majorité des expérimentateurs ne deviennent pas des usagers réguliers.  Même chez les usagers réguliers, seule une faible proportion développe des problèmes objectifs de consommation excessive qui pourra inclure un certain niveau de dépendance psychologique.  Les usagers ne suivent pas une trajectoire de consommation qui les mène inévitablement du moins vers le plus, mais ont plutôt des consommations en dents de scie.  Les usagers réguliers tendent aussi à avoir une consommation élevée au début de la vingtaine, qui diminue ou se stabilise par la suite, et qui pour la grande majorité cesse au milieu de la trentaine.

Affirmer ce qui précède, ce n’est pas pour autant affirmer que la consommation de cannabis devrait être encouragée ni non plus qu’elle devrait faire l’objet d’un laisser-faire total.  Évidemment, il s’agit d’une substance psychoactive qui a certains effets sur les fonctions cognitives et motrices.  Lorsque fumé, le cannabis peut entraîner des effets nocifs sur les voies respiratoires et comporte probablement aussi un potentiel cancérogène.  Chez certaines personnes vulnérables, il convient de chercher le plus possible à prévenir l’usage.  C’est le cas pour les jeunes de moins de 16 ans et des personnes que certaines conditions personnelles peuvent rendre plus vulnérables (par exemple les personnes ayant des prédispositions psychotiques).  Chez les usagers adultes, il convient de promouvoir une utilisation raisonnable comme on le fait pour l’alcool.  Puisqu’il existe, comme pour toute substance, des usages à risque, il convient d’élaborer des mesures de prévention et des outils de dépistage et de développer les approches de traitement pour les personnes qui en font un usage excessif.  Enfin, il va de soi qu’il faut dissuader la conduite sous l’influence de cannabis tant par des mesures d’éducation que par des mesures pénales sévères.

Comme pour toute autre substance, il existe des usages à risque et des usages excessifs.  Il n’existe pas de critère objectif universellement admis sur les frontières entre usage, usage à risque et usage excessif.  On sait que le contexte d’usage, l’âge d’initiation, la qualité du produit consommé et la quantité sont des facteurs qui interviennent dans le passage d’une forme d’usage à l’autre.  Nous avons identifié, aux chapitres 6 et 7 divers critères que nous rassemblons dans le tableau que nous présentons à la page suivante.

 

Proposition de critères pour différencier les usages

 

Contexte

Quantité

Fréquence

Durée et intensité

Expérimentation / Occasionnel

 

Curiosité

 

Variable

Quelques fois au cours de la vie

Aucune

Régulier

Récréatif, festif

Surtout le soir

Surtout en groupe

Quelques joints

Moins d’un gramme par mois

Quelques fois par mois

S’échelonne sur quelques années mais rarement intensif

À risque

Récréatif et occupationnel (pour aller à l’école, au travail, faire du sport…) Seul, le matin

Moins de 16 ans

Entre 0,1 et 1 gramme par jour

Quelques fois par semaine, le soir, les fins de semaine surtout

S’échelonne sur plusieurs années avec des pics d’intensité élevée

Excessif

Occupationnel et problèmes personnels

Usages dérégulés

Plus d’un gramme par jour

Plus d’une fois par jour

S’échelonne sur plusieurs années avec une intensité élevée continue pendant plusieurs mois à la fois

 

 

 

Il est temps de reconnaître que si le cannabis en soi ne représente que très peu de danger pour les usagers et pour la société, certains usages présentent des risques.  C’est pourquoi une politique publique doit se concentrer sur la prévention des usages à risque et l’aide et le traitement aux usagers excessifs

 

 

Recommandation 5

Le Comité recommande que le Gouvernement du Canada adopte une politique intégrée sur les risques et les méfaits des substances psychoactives portant sur l’ensemble des substances (médicaments, alcool, tabac et drogues illicites).  En matière de cannabis, cette politique sera axée sur l’éducation des consommateurs, la détection et la prévention des usages à risque et le traitement des usages excessifs.

 

 

 

 

 

Une approche rÉglementaire sur le cannabis

 

La prohibition du cannabis ne produit pas les bénéfices escomptés de réduction de l’usage ni des usages à problème.  Mais elle entraîne toute une série de conséquences perverses.  Les usagers sont marginalisés et plus de 20 000 Canadiens sont arrêtés chaque année pour simple possession de cannabis.  Dans les écoles, les jeunes ne jouissent plus des mêmes protections de leurs droits constitutionnels et civiques que les autres personnes.  Les organisations criminelles bénéficient de la prohibition et augmentent leur pouvoir et leur richesse grâce à la criminalisation du cannabis.  Et chacun sait que l’on n’abolira pas l’usage de drogues dans nos sociétés, du cannabis en particulier.

Certains pourront penser qu’une politique alternative consiste à baisser les bras et à renoncer à la promotion du bien-être des Canadiens et des Canadiennes.  Certains pourront soutenir qu’une approche de réglementation du cannabis constituerait un affront aux valeurs fondamentales de notre société.  Nous pensons au contraire que la continuation de la prohibition met la santé et le bien-être des citoyens du pays davantage en danger qu’une mise en marché réglementée du cannabis.  Nous pensons que le maintien de la criminalisation est un affront aux valeurs fondamentales consacrées dans la Charte canadienne des droits et libertés et dans l’histoire de ce pays fondé sur la diversité et la tolérance.

Nous ne souhaitons pas que l’usage augmente, spécialement chez les jeunes.  Mais les données que nous avons examinées aux chapitres 6 et 20 sur une base comparative montrent à l’évidence que les pays tels les Pays-Bas, l’Australie ou la Suisse ayant adopté une approche plus libérale n’ont pas vu leurs niveaux de consommation augmenter sur le long terme pour cette raison.  Les mêmes données ont aussi montré clairement que des pays ayant une approche très restrictive comme la Suède et les États-Unis sont aux extrêmes en termes de niveaux de consommation, tandis que des pays ayant des approches libérales similaires comme les Pays-Bas et le Portugal sont aussi aux extrêmes entre eux et surtout sont quelque part entre la Suède et les USA.  En somme, nous avons conclu que les politiques publiques en soi ont peu d’effet sur les tendances d’usage du cannabis et que d’autres facteurs, plus complexes et plus difficiles à maîtriser, interviennent davantage pour expliquer les variations.

Un régime d’exemption rendant le cannabis disponible légalement aux personnes de plus de 16 ans signifiera probablement une augmentation de la consommation pendant une certaine période.  Ce niveau plafonnera ensuite, au fur et à mesure que l’intérêt s’émoussera et que les programmes de prévention efficaces seront implantés.  Il suivra ensuite une tendance en dents de scie, marquée de pics et de creux, comme dans la plupart des autres pays.

Ni abdication ni à plat ventrisme, mais plutôt une vision du rôle de l’État et du droit pénal qui consistent à susciter et favoriser l’action humaine sans la contrôler, à ne stipuler que les interdits nécessaires relatifs aux principes fondamentaux du respect de la vie et de l’autre et à la vie collective harmonieuse, et à soutenir et aider et non à juger et condamner la différence.

On peut souhaiter un monde sans drogues.  Moins de fumeurs de tabac.  Moins d’alcoolisme.  Moins de dépendance aux médicaments prescrits.  Mais on sait qu’on n’éliminera pas ces maux.  Et surtout, on ne choisit pas de les criminaliser.  C’est la même approche, la même attitude, que nous pensons la plus saine et la plus respectueuse en matière de cannabis.

C’est pourquoi nous recommandons que le Gouvernement du Canada modifie la Loi réglementant certaines drogues et autres substances afin que la production et la vente de cannabis soient exemptées des infractions criminelles sous réserve d’obtention d’une licence.  Certaines conditions seront attachées à l’obtention des licences ainsi qu’à la production et à la vente, que nous avons tenté de préciser et qui se trouvent à la fin de ce chapitre afin de ne pas alourdir le texte.  Notons immédiatement que nous proposons d’exclure les fabricants de cigarettes de la production et de la vente de cannabis.

 

 

Recommandation 6

Le Comité recommande que le Gouvernement du Canada modifie la Loi réglementant certaines substances et autres drogues dans le but de créer un régime d’exemption criminelle.  Cette loi prévoira : les conditions d’obtention des licences ainsi que de production et de vente ; des sanctions pénales pour le trafic illégal et l’exportation ; et le maintien des sanctions criminelles pour toute activité ne se conformant pas au régime d’exemption.

 

 

Recommandation 7

Le Comité recommande que le Gouvernement du Canada adopte une loi d’amnistie pour toute personne condamnée pour possession simple de cannabis en vertu de la Loi actuelle et des lois précédentes.

 

 

Une approche de compassion pour les usages thÉrapeutiques

 

Nous avons vu au chapitre 9 que le cannabis n’a pas été établi comme médicament au sens pharmacologique du terme.  Aux difficultés inhérentes à mener des études sur les applications thérapeutiques du cannabis, s’ajoutent des difficultés tenant au contexte juridique actuel et au coût pour les gouvernements de mener des études cliniques dont on sait qu’elles sont dispendieuses.

Ceci dit, nous ne doutons pas que, dans un certain nombre de conditions médicales, et pour certaines personnes, le cannabis soit effectivement une thérapie efficace et utile.  L’est-il plus que ne le seraient d’autres médicaments ?  Peut-être pas.  Les médecins peuvent-ils présentement prescrire en toute confiance une dose de cannabis ?  Sûrement pas.  Les personnes atteintes de certaines affections physiques devraient-elles avoir la possibilité d’utiliser du cannabis si elles le désirent et quand le diagnostic de leur condition a été établi par un praticien dûment reconnu ?  Nous en sommes persuadés.

La réglementation adoptée en 2001 par le ministre de la Santé, si elle constitue un pas dans la bonne direction, est fondamentalement insatisfaisante.  Elle ne facilite pas l’accès au cannabis thérapeutique.  Elle ne tient pas compte de l’expérience et de l’expertise disponible dans les organismes de compassion.  Elle est limitée à la marijuana et n’inclut pas les dérivés du cannabis tels le haschich et les huiles.

Pour ces raisons, nous recommandons que le ministre de la Santé du Canada modifie la réglementation sur l’accès du cannabis aux fins médicales afin de permettre l’accès au cannabis thérapeutique fondé sur la compassion.  De même que pour la section précédente, nous avons inclus des propositions de règles à la fin de ce chapitre.

 

 

Recommandation 8

Le Comité recommande que le Règlement sur l’accès à la marihuana à des fins médicales soit modifié afin de prévoir des nouvelles règles concernant l’admissibilité, la production et la distribution de cannabis aux fins thérapeutiques.  De plus, la poursuite de la recherche sur le cannabis thérapeutique est essentielle.

 

 

Dispositions sur la conduite sous l’influence du cannabis

 

Nous avons vu au chapitre 8 que les effets du cannabis seul sur la conduite de véhicules n’ont pas été clairement établis par la recherche.  Néanmoins, il y a suffisamment d’indications à l’effet que la conduite sous l’influence du cannabis modifie certaines capacités motrices et affecte la capacité à rester dans sa voie.  Nous avons aussi vu que les effets combinés de consommation de cannabis et d’alcool diminuent les facultés davantage que l’alcool seul.  Or, les enquêtes épidémiologiques montrent qu’un certain nombre d’usagers de cannabis prennent le volant sous l’influence et qu’une proportion importante, principalement chez les jeunes, semble croire que le cannabis ne diminue pas leurs facultés de conduite.

Ce chapitre avait aussi montré qu’il n’y a pas d’outil fiable et non intrusif de détection sur site.  Des outils recourant à la salive sont prometteurs mais donnent pour le moment des résultats trop instables.  Par ailleurs, nous avions vu que le système de reconnaissance visuelle élaboré et évalué principalement aux États-Unis constituait un outil fiable de détection de facultés affaiblies sous l’influence de drogues.

 

 

Recommandation 9

Le Comité recommande que le Code criminel soit modifié pour abaisser le seuil d’alcoolémie à quarante milligrammes d'alcool par cent millilitres de sang lorsqu’il y a présence de drogues, notamment mais pas exclusivement de cannabis ; et pour admettre en preuve le témoignage de policiers experts formés à la reconnaissance de conduite sous l’influence de drogues.

 

 

Poursuivre la recherche

 

La recherche sur les substances psychoactives, et tout particulièrement sur le cannabis, a véritablement explosé au cours des vingt dernières années.  Le Comité a pu constater d’expérience à quel point, puisque nous avons fait face au défi d’en tenter une synthèse.  Toute la recherche n’est pas de même qualité et il est vrai que le climat juridique et politique actuel sur le cannabis nuit à la rigueur et à l’objectivité des études.  Nous disposons donc d’une base de connaissances solide, celle qui nous a servi à appuyer nos conclusions et recommandations précédentes.

Il demeure toutefois un certain nombre de domaines sur lesquels il conviendrait de mener davantage d’études.  Au chapitre 6, nous avons vu que les connaissances sur les usages et les contextes d’usage sont limitées, faute d’études de terrain auprès des usagers.  Dans la même veine, il est pour le moment difficile d’établir des critères sur les diverses formes d’usage susceptibles de guider les acteurs de prévention.  Nous avons suggéré que toute consommation de plus d’un gramme de cannabis par jour est excessive, qu’une consommation entre 0,1 et 1 gramme par jour est une consommation à risque.  Nous avons aussi suggéré que toute consommation chez les moins de 16 ans est une consommation à risque.  Ce sont là des spéculations informées, mais des spéculations tout de même, que la recherche devrait explorer.

Nous avons aussi vu aux chapitres 16 et 17 que nous connaissons peu de choses des actions de prévention et des traitements les plus efficaces.  Ici aussi, le contexte a nui.  En matière de prévention, le message plus ou moins implicite du « just say no »  et l’accent sur la prévention de l’usage ont été des stratégies dictées par un contexte de prohibition.  En matière de traitement des usagers à problème, les modèles de l’abstinence ont été longtemps dominants et ils cohabitent encore mal avec des modèles de réduction des méfaits.  Il y aurait lieu de mener des études d’évaluation rigoureuses.

Le Centre canadien sur les substances psychoactives et les dépendances doit jouer un rôle clé sur la coordination des études et la dissémination de leurs résultats.  Le Centre n’a pas à mener les études lui-même.  Elles peuvent et doivent souvent être menées par des universitaires.  Les Instituts de recherche en santé sont aussi des collaborateurs évidents.  Néanmoins, il importe qu’un dépositaire central de l’information issue de la recherche soit clairement identifié pour que ses résultats soient les plus largement disséminés et, souhaitons-le, utilisés.

 

 

Recommandation 10

Le Comité recommande que le Gouvernement du Canada constitue un fonds national de la recherche sur les substances psychoactives et les dépendances qui permettra de financer la recherche sur des questions clés et notamment sur les diverses formes d’usages, sur les applications thérapeutiques du cannabis, sur les outils de détection de la conduite sous influence, sur les programmes de prévention et de traitement efficaces ; et que le Gouvernement du Canada mandate le Centre canadien sur les substances psychoactives et les dépendances pour coordonner l’effort national de recherche et agir comme centre de ressources.

 

 

Positionnement international du Canada

 

Le Comité est tout à fait conscient que le Canada, s’il choisit la voie rationnelle que le Comité lui recommande pour la réglementation du cannabis, contreviendrait ainsi aux dispositions des Conventions et Traités internationaux qui gouvernent les drogues.  Nous sommes aussi conscients des implications diplomatiques de cette approche, notamment avec nos voisins américains.

Nous ne voulons pas reproduire à la frontière canado-américaine les embrouilles qui ont marqué les relations néerlandaises, françaises, belges et allemandes au cours de la période 1985-1995 sur la question du narco-tourisme.  C’est un des motifs qui justifie que la distribution du cannabis et ses dérivés aux fins récréatives soit restreinte aux résidents Canadiens.

Mais nous savons qu’en ce moment même une partie importante du cannabis produit au Canada est destinée à l’exportation et que le principal « client » est notre voisin du Sud.  Nous savons aussi qu’une partie importante de l’héroïne et de la cocaïne arrivant au Canada transite par les États-Unis.  Nous savons surtout que ce n’est pas le cannabis canadien qui explique la montée en puissance des niveaux de consommation aux États-Unis.  Il appartient à chacun de nous de mettre de l’ordre dans sa propre maison avant de critiquer l’agencement des meubles chez l’autre.

Au plan international, le Canada devra soit se retirer temporairement des Conventions et traités soit accepter de leur être en contravention temporairement tout en demandant à la communauté internationale de les modifier.  Nous optons pour la seconde approche, selon nous plus conforme à la tradition et à l’esprit de la politique étrangère canadienne.  De surcroît, nous avons vu que les traités internationaux consacrent le déséquilibre des relations Nord-Sud en interdisant l’accès à des plantes, dont le cannabis, originaires du Sud, tout en bénéficiant d’un régime de réglementation pour les médicaments produits par les industries pharmaceutiques du Nord.  Le Canada pourrait inviter la communauté internationale à examiner à nouveau les traités et conventions sur les substances psychoactives en ayant ce déséquilibre à l’esprit.

Par ailleurs, le Canada peut et doit jouer un rôle de leader en matière de politiques sur les drogues.  Le renforcement de l’infrastructure nationale de connaissance et d’action y contribuera certainement.  Le Canada doit notamment jouer un rôle de premier plan dans les Amériques.  Nous pensons que le Canada jouit d’une réputation internationale forte et qu’il peut contribuer à l’adoption de politiques plus équitables et plus rationnelles en matière de drogues et spécifiquement de cannabis.  Nous pensons entre autres que le Canada devrait stimuler la mise sur pied, au sein de l’Organisation des États Américains, d’un observatoire des Amériques sur les drogues et les dépendances qui serait le pendant de l’Observatoire européen.

 

 

Recommandation 11

Le Comité recommande que le Gouvernement du Canada instruise le ministre des Affaires étrangères et du Commerce international d’informer les autorités compétentes des Nations Unies qu’il demande la modification des Conventions et Traités réglementant les drogues illicites relativement au cannabis ; et qu’il soutienne le développement d’un Observatoire des drogues et des dépendances pour les Amériques.

 


Propositions de mise en œuvre de la rÉglementation 
du cannabis aux fins thÉrapeutiques et rÉcrÉatives

Modifications au Règlement sur l’accès à la marihuana à des fins médicales  
(Production et vente de cannabis aux fins thérapeutiques)
A.              Personne admissible

 

Toute personne, qui a l’une ou l’autre des conditions physiques suivantes : cachexie, traitements de chimiothérapie, fibromyalgie et sclérose en plaque, douleurs chroniques causées par un accident ou une autre condition physique incluant les migraines et céphalées chroniques, épilepsie, dont l’état physique a été attesté par un médecin ou une personne dûment autorisée par l’association médicale compétente de la province ou du territoire, pourra exercer son libre choix de se procurer du cannabis et ses dérivés aux fins thérapeutiques.  Elle devra être inscrite auprès d’un centre de distribution agréé ou de Santé Canada.

 
B.             Licence de distribution

 

Tout résidant Canadien pourra obtenir une licence pour la distribution de cannabis et de ses dérivés aux fins thérapeutiques, s’il s’engage entre autres : à ne vendre que du cannabis aux fins thérapeutiques aux personnes admissibles ; à ne vendre que du cannabis et ses dérivés acheté auprès des producteurs dûment licenciés à cette fin ; à tenir des dossiers détaillés sur les conditions médicales et leur évolution, les consommations et les effets constatés sur les patients ; à prendre toutes les mesures nécessaires pour assurer la sécurité des produits du cannabis ; et à se soumettre aux inspections du ministère.

 
C.             Licence de production

 

Tout résident Canadien pourra obtenir une licence pour la production de cannabis et de ses dérivés aux fins thérapeutiques s’il s’engage entre autre : à ne pas détenir une licence pour la production de cannabis non thérapeutique ; à prendre des mesures pour assurer la constance, la régularité et la qualité des récoltes ; à prendre toutes les mesures nécessaires pour assurer la sécurité des sites de production ; à connaître et documenter les propriétés et les concentrations en delta-9 THC de chaque récolte ; à ne vendre qu’aux centres de distribution agréés ; et à se soumettre aux inspections du ministère.

 

D.             Autres propositions 

 

·        Assurer que les dépenses relatives à l’utilisation de cannabis aux fins thérapeutiques seront admissibles au crédit d’impôt pour frais médicaux ;

·        Assurer la réalisation d’un programme de recherche sur les applications thérapeutiques du cannabis : en prévoyant un financement adéquat ; en mandatant le Centre canadien sur les drogues et les dépendances pour coordonner ce programme de recherches ; et en prévoyant une étude systématique de cas cliniques à partir de la documentation disponible dans les organismes qui font présentement la distribution du cannabis à des fins thérapeutiques et dans les futurs centres de distributions ;

·        Assurer que le Comité consultatif sur l’utilisation thérapeutique du cannabis soit représentatif de tous les acteurs, incluant les centres de distribution et des usagers.

 

 
Modifications à la
Loi réglementant certaines drogues et autres substances
(Production et vente de cannabis aux fins non thérapeutiques)

 

A.     But généraux du projet de loi

 

·        Réduire les conséquences dommageables de la criminalisation de l’usage et la possession du cannabis et ses dérivés ;

·        Permettre aux personnes de plus de 16 ans de se procurer du cannabis et ses dérivés dans des centres de distribution dûment licenciés ;

·        Reconnaître que le cannabis et ses dérivés sont des substances psychoactives qui peuvent entraîner des risques pour la santé physique et psychologique, et à cette fin réglementer l’usage et le commerce de ces substances afin de prévenir les usages à risques et les usages excessifs.

 

B.    Licence de distribution

 

Amender la Loi pour créer une exemption aux infractions criminelles prévues dans la LRDS relatives à la distribution du cannabis.  Tout résident Canadien pourra obtenir une licence de distribution du cannabis à condition de s’engager entre autres : à ne pas distribuer à des personnes de moins de 16 ans ; à ne vendre du cannabis et ses dérivés qu’à des résidents Canadiens ; à n’avoir jamais fait l’objet d’une condamnation pour infraction aux lois criminelles à l’exception des infractions relatives à la possession de cannabis pour lesquelles il y aura amnistie ; et à se procurer du cannabis seulement auprès des producteurs dûment licenciés.  De plus, en tenant compte des limites potentielles imposées par la Charte canadienne des droits et libertés, les distributeurs licenciés ne pourront afficher les produits du cannabis de manière explicite et ne feront aucune publicité, sous aucune forme. 

 

C.    Licence de production

 

Amender la Loi pour créer une exemption aux infractions criminelles prévues dans la LRDS relatives à la production du cannabis.  Tout résident Canadien pourra obtenir une licence de production sous conditions entre autres : de ne vendre qu’aux distributeurs dûment licenciés ; de ne vendre que de la marijuana et du haschich n’excédant pas un contenu en THC supérieur à 13 % ; de limiter sa production à ce qui est spécifié dans la licence ; de prendre toutes les mesures pour assurer la sécurité des emplacements de production ; de tenir des registres détaillés des quantités produites et des récoltes, des niveaux de concentration en THC et des conditions de production ; et de se soumettre aux inspections du ministère.  Aucune personne ayant fait l’objet de poursuites et de condamnations pour infractions relatives à toute substance illicite, à l’exclusion de la possession du cannabis pour laquelle il y aurait amnistie, ne pourra se voir accorder une licence.  Aucune personne physique ou morale, directement ou indirectement associée à la production, fabrication, promotion, commercialisation, ou toute autre forme d’activités reliées aux produits et dérivés du tabac.  Finalement, tenant compte des limites potentielles imposées par la Charte canadienne des droits et libertés, il ne sera fait aucune publicité, sous aucune forme, des produits de cannabis et de leurs dérivés.  

 

D.    Production aux fins personnelles

 

Amender la Loi afin de créer une exemption aux infractions criminelles prévues dans la LRDS pour permettre la production personnelle de cannabis tant qu’il n’y aura aucune vente contre rémunération ni échange de biens en nature ou autrement et aucune publicité ou autre forme de mise en valeur de la culture.  De plus, il sera prévu des limites de quantité afin d’assurer qu’il s’agit réellement de consommation personnelle.

 

E.    Consommation en public

 

La consommation dans les lieux publics fréquentés par des personnes de moins de 16 ans sera prohibée. 

 

 

 

 

 

F.     Commerce international

 

Toute forme de commerce international sauf celles explicitement autorisées par la Loi sera soumise aux peines déjà prévues à la LRDS pour trafic illégal. 

 

 

G.    Autres propositions 

 

·        Assurer l’établissement d’une Régie nationale paritaire du cannabis avec les représentants dûment mandatés du Gouvernement fédéral et des Gouvernements des Provinces et des Territoires.  Cette Régie tiendra un registre national de la production et de la vente du cannabis et des produits dérivés, fixera le montant et la répartition des taxes prélevées sur la vente des produits du cannabis et verra à la redistribution exclusive de la totalité des taxes prélevées sur la production et la vente de cannabis et des produits dérivés aux actions de prévention des usages à risque, de traitement des usagers excessifs, de recherche et observation des tendances, et de lutte contre le trafic illégal.

·        Les provinces et les territoires continueront à élaborer les mesures de prévention qui devraient viser prioritairement les usages à risque. Le Centre canadien sur les drogues et les dépendances devrait être mandaté à colliger les meilleures pratiques de prévention et s’assurer de l’échange d’informations sur les pratiques efficaces et l’évaluation.

·        Les provinces et les territoires continueront à élaborer les mesures de soutien et de traitement qui devraient viser prioritairement les usages excessifs.  Le Centre canadien sur les drogues et les dépendances devrait être mandaté à colliger les meilleures pratiques de traitement et s’assurer de l’échange d’informations sur les pratiques efficaces et leur évaluation.  

·        Assurer le renforcement des ressources policières et douanières pour lutter contre la contrebande, l’exportation sous toutes ses formes, et le trafic transfrontalier.


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II - TÉmoignages citÉs dans le rapport

 

Mohamed ben Amar, professeur de pharmacologie et de toxicologie – Université de Montréal, Première session de la Trente-septième législature, 11 juin 2001, Fascicule No 4.

 

Line Beauchesne, professeure de criminologie – Université d’Ottawa, Deuxième session de la Trente-sixième législature, 16 octobre 2000, Fascicule No 1.

 

Patricia Bégin, directrice, Recherche et évaluation – Centre national de prévention du crime, Première session de la Trente-septième législature, 10 juin 2002, Fascicule No 22.

 

Marie-Andrée Bertrand, professeure émérite de criminologie – Université de Montréal, Première session de la Trente-septième législature, 23 avril 2001, Fascicule No 1.

 

Hilary Black, directrice du Club Compassion de Vancouver, Première session de la Trente-septième législature, 7 novembre 2001, Fascicule No 10.

 

Tim Boekhout van Solinge, recherchiste en criminologie – Univeristé d’Utrecht, Première session de la Trente-septième législature, 19 novembre 2001, Fascicule No. 11.

 

Micheal J. Boyd, président du Comité sur la toxicomanie et directeur adjoint de l’Association canadienne des Chefs de police, Première session de la Trente-septième législature, 11 mars 2002, Fascicule No 14.

 

Neil Boyd, professeur de criminologie – Université Simon Fraser, Deuxième session de la Trente-sixième législature, 16 octobre 2000, Fascicule No 1.

 

Serge Brochu, professeur – Université de Montréal et directeur du Centre international de criminologie comparée, Première session de la Trente-sixième législature, 10 décembre 2001, Fascicule No 12.

 

Bill Campbell, président – Société médicale canadienne sur l’addiction, Première session de la Trente-septième législature, 11 mars 2002, Fascicule No 14.

 

Mark Connolly, directeur général – Direction de la contrebande et des services de renseignements – Direction générale des douanes, Agence des douanes et du revenu du Canada, Première session de la Trente-septième législature, 29 octobre 2001, Fascicule No 8.

 

John Conroy, avocat, Première session de la Trente-septième législature, 11 mars 2002, Fascicule No 14.

 

Jean-Michel Coste, directeur de l’Observatoire français des drogues et des toxicomanies, Première session de la Trente-septième législature, 1er octobre 2001, Fascicule No 7.

 

Patricia Erickson, recherchiste au Centre de toxicomanie et de santé mentale, Première session de la Trente-septième législature, 14 mai 2001, Fascicule No 2.

 

Julian Fantino, chef du Service de police de Toronto, Première session de la Trente-septième législature, 10 septembre 2001, Fascicule No 5.

 

Benedikt Fischer, professeur au Département des sciences de la santé publique – Université de Toronto, Première session de la Trente-septième législature, 17 septembre 2001, Fascicule No 6.

 

David Griffin, Association canadienne des policiers et policières, Première session de la Trente-septième législature, 28 mai 2001, Fascicule No 3.

 

Henry Haddad, président de l’Association médicale canadienne, Première session de la Trente-septième législature, 11 mars 2002, Fascicule No 14.

 

Kash Heed, Services des drogues – Service de police de Vancouver, Première session de la Trente-septième législature, 7 novembre 2001, Fascicule No 10

 

Gary E. Johnson, Gouverneur de l’État du Nouveau-Mexique, Première session de la Trente-septième législature, 5 novembre 2001, Fascicule No 9.

 

Cal Johnston, chef du Service de police de Régina, Première session de la Trente-septième législature, 13 mai 2002, Fascicule No 16.

 

Harold Kalant, professeur émérite – Université de Toronto, Première session de la Trente-septième législature, 11 juin 2001, Fascicule No 4.

 

Perry Kendall, agent de santé de la province de la Colombie-Britannique,  Première session de la Trente-septième législature, 17 septembre 2001, Fascicule No 6.

 

Paul Kennedy, sous-solliciteur général adjoint principal – Secteur de la police et de la sécurité – Solliciteur général du Canada, Première session de la Trente-septième législature, 10 juin 2002, Fascicule No 22.

 

Barry King, chef du Service de police de Brockville, Première session de la Trente-septième législature, 11 mars 2002, Fascicule No 14.

 

R.G. Lesser, surintendant principal, Gendarmerie Royale du Canada, Première session de la Trente-septième législature, 29 octobre 2001, Fascicule No 8.

 

Gillian Lynch, directrice générale, Stratégie antidrogue et substances contrôlées – Direction générale de la santé environnementale et de la sécurité des consommateurs, Santé Canada, Première session de la Trente-septième législature, 10 juin 2002, Fascicule No 22.

 

Mary Lynch, directrice du Consortium canadien de recherche sur les cannabinoïdes, professeure – Université Dalhousie, Première session de la Trente-septième législature, 11 juin 2001, Fascicule No 4.

 

Nicole Maestracci, présidente de la Mission interministérielle de lutte à la drogue et à la toxicomanie, Première session de la Trente-septième législature, 1er octobre 2001, Fascicule No 7.

 

Colin Mangham, directeur de Prevention Source B.C., Première session de la Trente-septième législature, 17 septembre 2001, Fascicule No 6.

 

Céline Mercier, professeure agrégée du département de psychiatrie – Université McGill, Première session de la Trente-septième législature, 10 décembre 2001, Fascicule No 12.

 

Croft Michaelson,  directeur et avocat général principal – Section de l'élaboration des politiques stratégiques en matière de poursuites, Justice Canada, Première session de la Trente-septième législature, 10 juin 2002, Fascicule No 22.

 

John P. Morgan, professeur à la City University of New York Medical School, Première session de la Trente-septième législature, 11 juin 2001, Fascicule No 4.

 

Dann Michols, sous-ministre adjoint – Direction générale de la santé environnementale et de la sécurité des consommateurs, Santé Canada, Première session de la Trente-septième législature, 10 juin 2002, Fascicule No 22.

 

Dale Orban, Association canadienne des policiers et policières, Première session de la Trente-septième législature, 28 mai 2001, Fascicule No 3.

 

Michel Perron, directeur exécutif du Centre canadien de lutte contre l’alcoolisme et les toxicomanies, Première session de la Trente-septième législature, 10 juin 2002, Fascicule No 22.

 

Santé Canada, Première session de la Trente-septième législature, 10 juin 2002, Fascicule     No 22.

 

Sénat du Canada, délibérations du Comité spécial du Sénat sur les drogues illicites, Première session de la Trente-septième législature, mars-avril 2001, Fascicule No 1.

 

Sénat du Canada, délibérations du Comité spécial du Sénat sur les drogues illicites, Première session de la Trente-septième législature, 28 mai 2001, Fascicule No 3.

 

Eric Single, professeur, Département de la santé publique – Université de Toronto, Première session de la Trente-septième législature, 14 mai 2001, Fascicule No 2.. 

 

Diane Steber Büchli, Office fédéral de la Santé publique de Suisse, Première session de la Trente-septième législature, 4 février 2002, Fascicule No 13.

 

Art Steinman, directeur général – Alcohol-Drug Education Service, Première session de la Trente-septième législature, 7 novembre 2002, Fascicule No 10.

 

Ambros Uchtenhagen, professeur – Institut de recherche sur les addictions, Première session de la Trente-septième législature, 4 février 2002, Fascicule No 13.

 

Mark Ware, professeur adjoint de médecine familiale et d’anesthésie – Université McGill, Première session de la Trente-septième législature, 31 mai 2002, Fascicule No 18

 

Mark Zoccolillo, professeur de psychiatrie et de pédiatrie – Université McGill, Deuxième session de la Trente-sixième législature, 16 octobre 2000, Fascicule No 1.


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