Les contraintes imposées à l’industrie pétrolière canadienne alimentent les états pétroliers étrangers
Ottawa – Des témoins ont expliqué aux membres du Comité sénatorial des banques et du commerce que si le gouvernement fédéral ne parvient pas à dénouer l’impasse concernant le projet de prolongement de l’oléoduc Trans Mountain et limite autrement la capacité des producteurs à offrir leurs produits énergétiques sur les marchés étrangers, la demande mondiale croissante de pétrole sera comblée par des pays producteurs de pétrole qui sont peu soucieux de l’environnement, des droits des travailleurs et des droits de la personne.
« Les Canadiens ont l’occasion de se positionner comme un fournisseur de choix », a déclaré le 19 avril 2018 devant le comité Tim McMillan, président et chef de la direction de l’Association canadienne des producteurs pétroliers.
« Si le Canada n’occupe cette place, cette production viendra de plus en plus de l’Iraq, l’Iran, l’Arabie saoudite, le Nigéria, le Venezuela et l’Azerbaïdjan. »
Le manque d’infrastructures pour transporter le pétrole canadien jusqu’aux zones côtières nuit à la compétitivité du Canada. Le seul marché d’exportation notable du Canada, les États-Unis, achète le pétrole canadien à des taux relativement faibles et vend son propre pétrole sur les marchés dont les prix sont les plus élevés, a souligné M. McMillan.
« La situation n’est pas avantageuse pour le Canada », a-t-il ajouté.
Selon Steve Douglas, vice-président de la Suncor, l’industrie a grandement amélioré sa performance environnementale et continue d’innover.
« Pour ce qui est de la transition vers une économie à faibles émissions de carbone, nous sommes résolus non seulement de l’appuyer, mais de montrer la voie », a-t-il déclaré.
Les membres du comité étudient les enjeux nouveaux et émergents pour les importateurs et exportateurs canadiens dans les marchés nord-américains et mondiaux.
Faits saillants
- L’annulation du prolongement de l’oléoduc Trans Mountain coûterait 46,7 milliards de dollars au gouvernement fédéral en recettes fiscales et redevances perdues. C’est ce que le président et chef de la direction de l’Association canadienne de pipelines d’énergie, Chris Bloomer, a affirmé au comité.
- En 2015, l’exploitation des pipelines a ajouté 11,5 milliards de dollars au produit intérieur brut du Canada et a ainsi permis de maintenir 34 000 emplois à temps plein.
- Le secteur pétrolier et gazier est responsable de 26 % des émissions canadiennes de gaz à effet de serre.
Citations
« Il est troublant d’apprendre que les tergiversations du Canada alimenteront les économies de régimes répressifs. Des témoins nous ont dit que le Canada a la réputation de ne pas savoir faire avancer les choses. Le gouvernement fédéral doit prouver qu’ils ont tort, concrétiser le projet d’oléoduc Trans Mountain et soutenir l’économie canadienne. »
- Le sénateur Doug Black, c.r., président du comité
« Notre situation énergétique est absurde. Les Canadiens travaillent fort pour permettre aux Américains de profiter de notre pétrole bon marché, tandis que des pays comme l’Iran et le Venezuela s’enrichissent du fait que nous ne pouvons pas transporter notre pétrole jusqu’aux côtes. Tous y gagnent, sauf le Canada. Le gouvernement doit garder en tête pour qui il est censé travailler. »
- La sénatrice Carolyn Stewart Olsen, vice-présidente du comité
Liens connexes
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Sonia Noreau
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