Le départ à la retraite du sénateur Wetston couronne sont triplé au sein de la fonction publique
Peu de personnes peuvent prétendre avoir servi au sein des trois pouvoirs de la démocratie parlementaire – exécutif, judiciaire et législatif – comme le sénateur Howard Wetston. Le sénateur de l’Ontario a été haut fonctionnaire, au niveau fédéral et provincial, juge à la Cour fédérale et il a complété son triplé parlementaire lorsqu’il a été nommé à la Chambre haute en 2016.
Ses parents étaient des immigrants juifs qui ont fui la Pologne pendant la Seconde Guerre mondiale. Sa famille a fui en Ouzbékistan et a été transférée dans un camp de personnes déplacées en Allemagne – où le sénateur Wetston est né. La famille s’est finalement installée à Sydney, en Nouvelle-Écosse, en 1949. Ses parents y ont vécu pendant près de 60 ans, tandis que le sénateur Wetston a entamé une impressionnante carrière dans la fonction publique. Il a entre autres dirigé le Bureau de la concurrence, la Commission de l’énergie de l’Ontario et la Commission des valeurs mobilières de l’Ontario.
Avant de se prendre sa retraite de la Chambre haute, le sénateur Wetston a réfléchi sur sa vie dans la fonction publique.
Vous aviez deux ans lorsque votre famille s’est réinstallée au Cap-Breton, en Nouvelle-Écosse. Vous faisiez partie des milliers d’immigrants juifs qui sont venus au Canada à cette époque pour recommencer leur vie. Comment votre histoire familiale et la façon dont vous avez été élevé ont-elles façonné vos idées politiques?
Je dirais que mon histoire familiale et la façon dont j’ai été élevé ont en fait façonné mes valeurs plutôt que mes idées politiques. Nous vivions dans un quartier de Sydney appelé Whitney Pier. Nous avons grandi dans une communauté multiculturelle et multiethnique. Nous étions la seule famille juive du quartier. Ma famille était religieuse. Nous fréquentions une petite synagogue locale à Whitney Pier.
Il y avait une importante population noire dans cette communauté, ainsi que de nombreux Ukrainiens, Hongrois et Italiens. Ils étaient nos amis, et nous nous sommes adaptés à nos différences sur les plans culturel, social et économique. Il n’y avait pas de séances de jeux, d’Internet ou de Google pour nous faire passer pour plus intelligents que nous ne l’étions. Le sport et l’éducation nous unissaient. Les obstacles étaient nombreux, mais notre communauté a fait preuve de résilience et d’ardeur au travail. J’ai beaucoup étudié, j’ai fait du sport et j’ai participé à des traditions juives qui m’ont donné le sentiment de faire partie de l’histoire juive, malgré sa complexité.
La manière dont j’ai grandi m’a donné un sens aigu de la justice sociale et économique, qui m’a accompagné tout au long de ma carrière de fonctionnaire, de juge et de sénateur.
Avant votre nomination au Sénat, vous avez travaillé comme fonctionnaire pendant 30 ans, notamment comme juge à la Cour fédérale du Canada. Comment ce travail vous a-t-il préparé pour votre carrière au Sénat?
J’ai siégé en tant que sénateur indépendant. Ce que cela signifie a toujours été un sujet de débat au sein du Sénat. Or, il ne fait aucun doute que le Sénat devient progressivement une institution plus représentative de la diversité de la population canadienne. Ma carrière professionnelle a toujours comporté sur le plan juridique des exigences intrinsèquement liées à l’indépendance, que ce soit en tant que procureur de la Couronne ou en tant que responsable de tribunaux administratifs ou d’organismes indépendants, comme la Commission des valeurs mobilières de l’Ontario, la Commission de l’énergie de l’Ontario et le Bureau de la concurrence. Il va sans dire que l’indépendance et l’objectivité sont des exigences indiscutables dans le cas des juges de la Cour fédérale.
Vous avez également été président et directeur général de la Commission des valeurs mobilières de l’Ontario jusqu’à votre retraite en novembre 2015. Toutefois, au lieu de profiter de la vie de retraité, vous avez décidé de vous présenter au Sénat. Pourquoi?
À cette époque, je n’étais pas prêt à prendre ma retraite. Servir le public était encore important pour moi. Je voulais contribuer et rester utile, alors j’ai présenté ma candidature pour devenir sénateur. J’ai compris qu’il me manquait quelque chose. Je souhaitais faire l’expérience du volet législatif de notre démocratie parlementaire, et j’ai eu la chance d’être nommé.
Comment votre expérience à la Commission des valeurs mobilières de l’Ontario (CVMO) a-t-elle influencé votre travail au Sénat?
Le sénateur V. Peter Harder (à gauche) montre la nouvelle épinglette du sénateur Howard Wetston lors de sa cérémonie d’assermentation en décembre 2016. On voit également sur la photo l’honorable Doug Black, ancien sénateur.
Le sénateur Wetston est photographié en août 2021 à Hirtle’s Beach, près de Lunenburg, en Nouvelle-Écosse — la province où il a grandi. (Crédit photo : Bureau du sénateur Howard Wetston)
Le sénateur Wetston devant l’édifice de l’Est pendant la dernière semaine de sa carrière au Sénat.
Mon objectif à la CVMO était de moderniser la Commission pour en faire un organisme de réglementation du XXIe siècle. Cette modernisation me tenait à cœur. Le travail de la CVMO est multidisciplinaire et exige une connaissance approfondie du droit des sociétés, des finances, de la comptabilité, de l’économie et de la technologie. Le travail dans ces domaines m’a permis de mieux comprendre les questions stratégiques complexes en travaillant en collaboration avec les gouvernements fédéral et provinciaux et les intervenants, ce qui est aussi le travail du Sénat.
En seulement cinq ans en tant que sénateur, vous avez siégé à de nombreux comités, dont le Comité de l’éthique et des conflits d’intérêts des sénateurs, le Comité de l’énergie, de l’environnement et des ressources naturelles, et le Comité des banques et du commerce. À quels efforts législatifs ou travaux de comité êtes-vous le plus fier d’avoir participé et pourquoi?
Je suis fier de mon travail avec le sénateur Colin Deacon et le comité bancaire – sous la direction de l’ancien sénateur Doug Black – et du rapport sur un système bancaire ouvert, qui a été bien accueilli par la communauté des entreprises de technologie financière. En fait, le gouvernement élabore actuellement un cadre de systèmes bancaires ouverts. Ce cadre va transformer le mode de fonctionnement des institutions financières. Il donne la priorité aux consommateurs.
Je suis également fier de mon travail sur le projet de loi C-25, qui a modernisé certains éléments de la Loi canadienne sur les sociétés par actions. Je suis particulièrement fier des réformes de la gouvernance des sociétés par actions en ce qui concerne les devoirs des administrateurs et la diversité des administrateurs.
J’ai collaboré étroitement avec le sénateur Yuen Pau Woo pour diriger nos travaux sur le projet de loi C-69, l’importante loi sur les impacts environnementaux. C’était un projet immense. Nous avons travaillé de près avec d’autres sénateurs pour faire passer ce projet de loi complexe auquel de nombreux amendements ont été apportés.
Enfin, je suis très fier d’avoir lancé ma propre consultation sénatoriale pour examiner la Loi sur la concurrence à l’ère numérique. Les commentaires des intervenants qui ont participé à la consultation ont indiqué que ce processus avait fait la différence et avait amené le gouvernement à procéder à des modifications limitées, mais importantes, de la Loi sur la concurrence.
Quels sont vos plans pour la retraite?
Rien qui sorte de l’ordinaire. Je ne veux pas être aussi lié à des horaires de travail. Ce qui compte pour moi, c’est de passer plus de temps à voyager avec ma femme Debbie. Je vais aussi passer plus de temps à étudier la musique. Debbie me dit : « Combien de guitares te faut-il? » et je réponds toujours : « Juste une de plus. »
Je vais me remettre au tennis et recommencer à jouer au golf. Il y a toujours plus à faire. On m’a demandé de faire un peu de travail juridique, de conseil et de consultation. C’est difficile de dire non, mais je m’améliore.
Quel conseil avez-vous pour les prochains sénateurs de l’Ontario?
La courbe d’apprentissage sera abrupte. Passez du temps avec vos collègues sénateurs des autres groupes, avec l’opposition et avec des représentants du gouvernement. Vous verrez que le Sénat travaille fort. Vous pourrez observer la rigueur, l’engagement et la réflexion qui sous-tendent le travail législatif et celui des comités du Sénat. Je viens juste de le comprendre, et je dois maintenant passer à autre chose. J’espère que les prochains sénateurs en prendront conscience plus tôt dans leur carrière au Sénat.
L’honorable Howard Wetston a pris sa retraite du Sénat du Canada en juin 2022. Visitez le site web Parlinfo de la bibliothèque du parlement et apprenez-en davantage sur son travail au Parlement.
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Peu de personnes peuvent prétendre avoir servi au sein des trois pouvoirs de la démocratie parlementaire – exécutif, judiciaire et législatif – comme le sénateur Howard Wetston. Le sénateur de l’Ontario a été haut fonctionnaire, au niveau fédéral et provincial, juge à la Cour fédérale et il a complété son triplé parlementaire lorsqu’il a été nommé à la Chambre haute en 2016.
Ses parents étaient des immigrants juifs qui ont fui la Pologne pendant la Seconde Guerre mondiale. Sa famille a fui en Ouzbékistan et a été transférée dans un camp de personnes déplacées en Allemagne – où le sénateur Wetston est né. La famille s’est finalement installée à Sydney, en Nouvelle-Écosse, en 1949. Ses parents y ont vécu pendant près de 60 ans, tandis que le sénateur Wetston a entamé une impressionnante carrière dans la fonction publique. Il a entre autres dirigé le Bureau de la concurrence, la Commission de l’énergie de l’Ontario et la Commission des valeurs mobilières de l’Ontario.
Avant de se prendre sa retraite de la Chambre haute, le sénateur Wetston a réfléchi sur sa vie dans la fonction publique.
Vous aviez deux ans lorsque votre famille s’est réinstallée au Cap-Breton, en Nouvelle-Écosse. Vous faisiez partie des milliers d’immigrants juifs qui sont venus au Canada à cette époque pour recommencer leur vie. Comment votre histoire familiale et la façon dont vous avez été élevé ont-elles façonné vos idées politiques?
Je dirais que mon histoire familiale et la façon dont j’ai été élevé ont en fait façonné mes valeurs plutôt que mes idées politiques. Nous vivions dans un quartier de Sydney appelé Whitney Pier. Nous avons grandi dans une communauté multiculturelle et multiethnique. Nous étions la seule famille juive du quartier. Ma famille était religieuse. Nous fréquentions une petite synagogue locale à Whitney Pier.
Il y avait une importante population noire dans cette communauté, ainsi que de nombreux Ukrainiens, Hongrois et Italiens. Ils étaient nos amis, et nous nous sommes adaptés à nos différences sur les plans culturel, social et économique. Il n’y avait pas de séances de jeux, d’Internet ou de Google pour nous faire passer pour plus intelligents que nous ne l’étions. Le sport et l’éducation nous unissaient. Les obstacles étaient nombreux, mais notre communauté a fait preuve de résilience et d’ardeur au travail. J’ai beaucoup étudié, j’ai fait du sport et j’ai participé à des traditions juives qui m’ont donné le sentiment de faire partie de l’histoire juive, malgré sa complexité.
La manière dont j’ai grandi m’a donné un sens aigu de la justice sociale et économique, qui m’a accompagné tout au long de ma carrière de fonctionnaire, de juge et de sénateur.
Avant votre nomination au Sénat, vous avez travaillé comme fonctionnaire pendant 30 ans, notamment comme juge à la Cour fédérale du Canada. Comment ce travail vous a-t-il préparé pour votre carrière au Sénat?
J’ai siégé en tant que sénateur indépendant. Ce que cela signifie a toujours été un sujet de débat au sein du Sénat. Or, il ne fait aucun doute que le Sénat devient progressivement une institution plus représentative de la diversité de la population canadienne. Ma carrière professionnelle a toujours comporté sur le plan juridique des exigences intrinsèquement liées à l’indépendance, que ce soit en tant que procureur de la Couronne ou en tant que responsable de tribunaux administratifs ou d’organismes indépendants, comme la Commission des valeurs mobilières de l’Ontario, la Commission de l’énergie de l’Ontario et le Bureau de la concurrence. Il va sans dire que l’indépendance et l’objectivité sont des exigences indiscutables dans le cas des juges de la Cour fédérale.
Vous avez également été président et directeur général de la Commission des valeurs mobilières de l’Ontario jusqu’à votre retraite en novembre 2015. Toutefois, au lieu de profiter de la vie de retraité, vous avez décidé de vous présenter au Sénat. Pourquoi?
À cette époque, je n’étais pas prêt à prendre ma retraite. Servir le public était encore important pour moi. Je voulais contribuer et rester utile, alors j’ai présenté ma candidature pour devenir sénateur. J’ai compris qu’il me manquait quelque chose. Je souhaitais faire l’expérience du volet législatif de notre démocratie parlementaire, et j’ai eu la chance d’être nommé.
Comment votre expérience à la Commission des valeurs mobilières de l’Ontario (CVMO) a-t-elle influencé votre travail au Sénat?
Le sénateur V. Peter Harder (à gauche) montre la nouvelle épinglette du sénateur Howard Wetston lors de sa cérémonie d’assermentation en décembre 2016. On voit également sur la photo l’honorable Doug Black, ancien sénateur.
Le sénateur Wetston est photographié en août 2021 à Hirtle’s Beach, près de Lunenburg, en Nouvelle-Écosse — la province où il a grandi. (Crédit photo : Bureau du sénateur Howard Wetston)
Le sénateur Wetston devant l’édifice de l’Est pendant la dernière semaine de sa carrière au Sénat.
Mon objectif à la CVMO était de moderniser la Commission pour en faire un organisme de réglementation du XXIe siècle. Cette modernisation me tenait à cœur. Le travail de la CVMO est multidisciplinaire et exige une connaissance approfondie du droit des sociétés, des finances, de la comptabilité, de l’économie et de la technologie. Le travail dans ces domaines m’a permis de mieux comprendre les questions stratégiques complexes en travaillant en collaboration avec les gouvernements fédéral et provinciaux et les intervenants, ce qui est aussi le travail du Sénat.
En seulement cinq ans en tant que sénateur, vous avez siégé à de nombreux comités, dont le Comité de l’éthique et des conflits d’intérêts des sénateurs, le Comité de l’énergie, de l’environnement et des ressources naturelles, et le Comité des banques et du commerce. À quels efforts législatifs ou travaux de comité êtes-vous le plus fier d’avoir participé et pourquoi?
Je suis fier de mon travail avec le sénateur Colin Deacon et le comité bancaire – sous la direction de l’ancien sénateur Doug Black – et du rapport sur un système bancaire ouvert, qui a été bien accueilli par la communauté des entreprises de technologie financière. En fait, le gouvernement élabore actuellement un cadre de systèmes bancaires ouverts. Ce cadre va transformer le mode de fonctionnement des institutions financières. Il donne la priorité aux consommateurs.
Je suis également fier de mon travail sur le projet de loi C-25, qui a modernisé certains éléments de la Loi canadienne sur les sociétés par actions. Je suis particulièrement fier des réformes de la gouvernance des sociétés par actions en ce qui concerne les devoirs des administrateurs et la diversité des administrateurs.
J’ai collaboré étroitement avec le sénateur Yuen Pau Woo pour diriger nos travaux sur le projet de loi C-69, l’importante loi sur les impacts environnementaux. C’était un projet immense. Nous avons travaillé de près avec d’autres sénateurs pour faire passer ce projet de loi complexe auquel de nombreux amendements ont été apportés.
Enfin, je suis très fier d’avoir lancé ma propre consultation sénatoriale pour examiner la Loi sur la concurrence à l’ère numérique. Les commentaires des intervenants qui ont participé à la consultation ont indiqué que ce processus avait fait la différence et avait amené le gouvernement à procéder à des modifications limitées, mais importantes, de la Loi sur la concurrence.
Quels sont vos plans pour la retraite?
Rien qui sorte de l’ordinaire. Je ne veux pas être aussi lié à des horaires de travail. Ce qui compte pour moi, c’est de passer plus de temps à voyager avec ma femme Debbie. Je vais aussi passer plus de temps à étudier la musique. Debbie me dit : « Combien de guitares te faut-il? » et je réponds toujours : « Juste une de plus. »
Je vais me remettre au tennis et recommencer à jouer au golf. Il y a toujours plus à faire. On m’a demandé de faire un peu de travail juridique, de conseil et de consultation. C’est difficile de dire non, mais je m’améliore.
Quel conseil avez-vous pour les prochains sénateurs de l’Ontario?
La courbe d’apprentissage sera abrupte. Passez du temps avec vos collègues sénateurs des autres groupes, avec l’opposition et avec des représentants du gouvernement. Vous verrez que le Sénat travaille fort. Vous pourrez observer la rigueur, l’engagement et la réflexion qui sous-tendent le travail législatif et celui des comités du Sénat. Je viens juste de le comprendre, et je dois maintenant passer à autre chose. J’espère que les prochains sénateurs en prendront conscience plus tôt dans leur carrière au Sénat.
L’honorable Howard Wetston a pris sa retraite du Sénat du Canada en juin 2022. Visitez le site web Parlinfo de la bibliothèque du parlement et apprenez-en davantage sur son travail au Parlement.