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Art et architecture

May Tea?

Dans cette œuvre de l’artiste métis David Garneau, un cowboy à l’allure robuste au visage buriné apparaît désemparé et appréhensif. Une bulle de dialogue au-dessus de lui indique « May Tea? », jeu de mots saugrenu qui exprime sa confusion presque enfantine devant le mot Métis. Une seule larme tombe de son œil gauche alors qu’il se saisit la gorge. Bien qu’aucune menace externe immédiate ne soit visible, l’inquiétude du personnage est palpable. L’imagerie est frappante et commande la contemplation du spectateur.

Avec de lourds contours noirs et des ombres en hachures croisées, l’artiste utilise habilement des techniques de dessin qui rappellent l’âge d’or de la bande dessinée, une époque idyllique où il y avait une distinction nette entre le bien et le mal, pour ouvrir un dialogue sur la place des Métis dans l’histoire du Canada et explorer courageusement sa propre quête d’identité et son sentiment d’être « entre deux ».

La main droite au cou fait référence à l’exécution du chef métis Louis Riel et à la détresse que le peuple métis a connue par la suite. De nombreux Métis ont été persécutés et pendus par le gouvernement canadien en raison de leur affiliation à la résistance. Bien qu’il porte un chapeau de cowboy, l’homme se présente comme ethniquement ambigu. Il pourrait être à la fois le cowboy et l’« Indien », une juxtaposition ironique qui est présente dans de nombreuses pièces de Garneau.

Une grande partie de l’art de Garneau traite des questions d’identité, d’ethnicité et de culture, remettant en question les constructions raciales, tout en mettant l’accent sur la formulation de la masculinité et en examinant les stéréotypes dans des images brillantes et audacieuses. Presque toutes les images créées par Garneau ont une pertinence personnelle, évoquant une récupération de l’identité perdue. En acceptant pour la première fois son patrimoine métis, Garneau a dit : « Je regardais par la fenêtre depuis la rue; je ne voyais pas de place pour moi. » Cette affirmation témoigne du déplacement et de l’incertitude auxquels de nombreux Autochtones ont été confrontés en raison des effets néfastes et de longue durée du colonialisme et de l’assimilation. La première fois que Garneau lui-même a entendu le terme Métis, il était perplexe. « Était-ce une sorte de boisson printanière? », s’était-il interrogé à voix haute. Ce moment marqua le début de son cheminement pour reconquérir sa culture, en apprendre davantage sur sa riche histoire familiale et trouver sa place dans le monde en tant que fier homme métis.

Les œuvres de Garneau expriment une heureuse reconnexion avec ses racines grâce au pouvoir de l’art et de la communauté. C’est un témoignage de la réconciliation intérieure et de la façon dont les liens familiaux restent intacts à travers les générations et peuvent nous reprendre au lasso, peu importe à quel point nous sommes déracinés.

ᒪᐃᒻᒥ ᑏᖓ?

ᑕᑉᕙᓐᓂ ᐱᓕᕆᐊᕐᒥ ᒪᐃᑏ ᑎᑎᕋᐅᔭᖑᐊᖅᑎᖓ ᑕᐃᕕᑦ ᒑᓐᐊᓐᓅ, ᑲᐅᐳᐃᖑᐊᖅ ᐊᓄᕆᓯᐅᕐᓂᑰᑉᓗᓐᓂ ᒡᑭᓇᖓ ᑕᖃᔫᔭᖅᑐᖅ ᐊᒻᒪ ᐱᓕᕆᓐᓂᑰᑉᓗᓐᓂ. ᐅᖃᕐᓂᑯᖓ ᖁᓚᓐᓂ ᑎᑎᕋᖅᓯᒪᕗᖅ ᓂᐊᓐᓇ “ᒪᐃᒻᒥ ᑏᖓ?”, ᐱᖑᐊᕈᑕᐅᑉᓗᓐᓂ ᓄᑕᖃᑦ ᐅᐃᒪᔮᓕᕋᖓᑕ ᐃᓕᖁᓯᖃᖅᑐᖅ ᑐᒡᓴᑉᓗᓐᓂ ᒪᐃᒡᑎ ᐅᖃᐅᓯᖓᓐᓂᒃ. ᖁᑉᕕᐅᖅᑐᖅ ᐊᑕᐅᓯᕐᒥᒃ ᓴᐅᒥᒃᖠᖕᒥ ᐃᔨᖓᓐᓂ ᐊᓂᖅᓵᕐᓂᓗᒃᖢᓂᓗ. ᓂᑉᑕᔪᖃᖏᑲᓗᐊᖅᑎᓪᓗᒍ ᐅᓗᕆᐊᓇᖅᑐᒻᒥᒃ, ᑭᓯᐊᓐᓂ ᐅᓗᕆᐊᒻᒥᔪᑐᑦ ᐃᓕᖁᓯᖃᖅᐳᖅ. ᐃᓱᒪᓐᓂᑯ ᑕᒻᓇ ᐃᒃᐱᒋᓐᓇᖅᖢᓐᓂ ᑕᐅᑐᒃᑐᒻᒧᑦ ᐅᔨᕐᓇᖅᓯᓯᒪᔪᖅ.

ᕿᕐᓂᖅᑐᓐᓂᒃ ᑎᑎᕋᐅᔭᖅᓯᒪᑉᓗᓐᓂ ᐊᒻᒪ ᑕᕋᖃᖅᖢᓐᓂ ᓴᓐᓂᖓᔪᓕᖑᐊᕐᒥᒃ, ᑎᑎᕋᐅᔭᖑᐊᖅᑎ ᐊᔨᖏᖏᑐᓐᓂᒃ ᐊᑐᖅᐸᖕᒪᑦ ᑎᑎᕋᐅᔭᕐᓂᕐᒥᒃ ᕿᒥᕈᐊᕐᓂᒃ ᑕᐅᑐᒃᐸᒃᑐᑦ ᓄᑕᕋᐅᑉᓗᑎᒃ ᐃᓱᒪᓕᓐᓇᕐᒪᑕ, ᐃᓄᖑᐊᕐᓂᒃ ᑎᑎᕋᖑᐊᖅᓯᒪᔪᓐᓂᒃ ᐃᓱᒪᓕᕐᓇᖅᖢᓐᓂ ᐱᐅᔪᖅ ᐊᒻᒪ ᐱᐅᖏᑐᖅ, ᐅᖃᖃᑎᒋᖕᓂᕐᒥᒃ ᐱᒋᐊᕈᑕᐅᑉᓗᓐᓂ ᒪᐃᑏᒃᑯᑦ ᐅᖃᐅᓯᐅᓗᑎᒃ ᑲᓇᑕᐅᑉ ᐱᒋᐊᖅᐸᓕᐊᓂᖓᓐᓂ ᐊᒻᒪ ᐊᔪᕐᓇᖅᑐᑯᑦ ᐃᖏᕋᓂᑯᖏᓐᓂᒃ ᐃᓕᑕᕆᔭᐅᓯᒪᑉᓗᑎᒃ ᐊᒻᒪ “ᐊᑯᓐᓂᖃᖅᖢᑎᒃ.”

ᐊᖑᑎᑉ ᑕᓕᖅᐱᖓ ᖁᖏᓯᓂᖓᓐᓂᑦ ᑐᑭᓯᔪᑕᐅᖕᒪᑦ ᑐᖁᑕᐅᓂᖓᓐᓄᑦ ᒪᐃᑏᒃᑯᑦ ᓯᕗᓕᖅᑎᖓᑕ ᓗᐃ ᕆᐃᐅ ᐊᒻᒪ ᐊᒃᓱᕈᕐᓂᕆᔭᖏᓐᓂ ᑭᖑᓂᖓᓐᓂ. ᐊᒥᓱᑦ ᒪᐃᑎᖑᔪᑦ ᐊᒃᓱᕈᖅᑎᑕᐅᑉᓗᑎᒃ ᐱᔮᕆᔭᐅᓚᐅᕐᒪᑕ ᕿᒥᑕᐅᑉᓗᑎᒡᓗ ᑲᓇᑕᐅᑉ ᒐᕙᒪᖏᓐᓄᑦ ᐊᑭᕋᖅᑐᕐᒪᑕ ᐱᔪᑕᐅᑉᓗᓐᓂ. ᑭᓯᐊᓐᓂ ᐊᑐᓚᐅᕐᒪᑦ ᑲᐅᐳᐃ ᓇᓴᖓᓐᓂᒃ ᓴᖏᔫᓚᐅᕐᒪᑦ ᐊᑭᕋᖅᑐᒐᐅᒐᓗᐊᖅᖢᓐᓂ. ᑕᒪᕐᒥᒡᓗ ᑲᐅᐳᐃᖑᑉᓗᓐᓂ ᐊᒻᒪ “ᐅᓇᓕᐅᑉᓗᓐᓂ”...ᓇᓗᓇᐃᑯᑕᐅᔪᖅ ᐃᓂᓪᓚᒃᓯᒪᓂᕐᒥᓂᒃ ᐅᑉᓗᒥᐅᓕᖅᑐᖅ ᐊᒥᓱᓐᓄᑦ ᒑᐃᓂᐅᑉ ᑎᑎᕋᐅᔭᖑᐊᖅᑕᖏᓐᓄᑦ.

ᒑᓐᓅᑉ ᒥᖑᐊᖑᐊᒐᐃ ᐱᔪᑎᖃᖅᑐᑦ ᐃᓕᑕᕆᔭᐅᓯᒪᓂᕐᒥᒃ, ᐃᓕᖁᓯᖃᕐᓂᕐᒥᒃ ᐊᒻᒪ ᑭᓇᐅᓂᖓᓐᓂᒃ, ᐅᑉᓗᒻᒥ ᐊᓯᐊᖑᖅᐸᓕᐊᓂᕐᒥᒃ ᐊᔨᖏᖏᑐᑦ ᓯᓚᕐᔪᐊᕐᒥᓯᐅᖅᑐᑦ, ᑐᕋᓗᐊᖅᖢᓐᓂ ᐊᖑᑕᐅᓂᖓᓐᓂᒃ ᐊᒻᒪ ᐃᓕᖁᓯᖃᕐᓂᖓᓐᓂᒃ ᐱᓪᓗᕆᒃᑑᑉᓗᓐᓂ ᐊᒪᐱᒋᐊᕈᒃᑑᑉᓗᓐᓂ ᐃᓱᒪᒋᔭᖃᖅᖢᓐᓂ. ᑕᒪᕐᒥᑲᓴᒃ ᑎᑎᕋᐅᔭᖑᐊᖅᑕᖏᑦ ᐃᓅᓂᖓᓐᓂᒃ ᐅᖃᐅᓯᖃᖅᑐᑦ ᐊᒻᒪ ᐃᓕᖁᓯᕐᒥᓂᒃ ᐊᓯᐊᔨᓯᒪᓂᕐᒥᓂᒃ. ᑭᓯᐊᓐᓂ ᐊᑕᐅᓯᖑᖅᑎᑕᐅᓯᒪᓕᕐᓂᖓᓐᓂᒃ ᒪᐃᑏᖑᓂᐅᑉ ᐊᑐᓚᐅᖅᓯᒪᔭᖏᓐᓂᒃ, ᒑᐊᓐᓅ ᐅᖃᓚᐅᕐᒪᑦ “ᑕᐅᑐᓚᐅᕋᒻᒪ ᐃᒐᓛᕐᒥ ᐊᑉᖁᒻᒥᑦ; ᐃᓂᒋᔭᒻᓂᒃ ᑕᑯᓚᐅᖏᑐᖓ.” ᐊᓯᐊᐅᓯᒪᔪᒻᒧᑦ ᐅᖃᐅᓯᐅᔪᓪᓗᐊᖅᑐᖅ ᓇᓗᓇᕐᓂᖓᓐᓄᓪᓗ ᐊᒃᑐᐃᓂᖏᓐᓄᑦ ᓇᒻᒪᒍᖕᓇᐃᖅᓯᒪᓂᖓᓐᓄᑦ ᐃᓕᖁᓯᕐᒧᑦ ᐊᓯᐊᓐᓄᑦ. ᓯᕗᓪᓕᕐᒥᒃ ᒑᐊᓐᓅ ᑐᓴᓚᐅᕐᒪᑦ ᒪᐃᑏᖑᓂᕐᒥᒃ ᐅᖃᐅᓯᕐᒥᒃ, ᓇᓗᓚᐅᕐᒪᑦ. ᐃᓱᒪᑉᓗᓐᓂ ᐅᐱᕋᒃᓴᒻᒥ ᐃᒥᒐᐅᓱᕐᒪᖔᑦ. ᐊᐱᖁᑕᐅᔪᖅ ᓂᐱᖁᖅᑐᑉᓗᓐᓂ ᐅᖃᐅᓯᕆᓚᐅᖅᑕᖓ. ᑕᐃᑉᓱᒪᓐᓂ ᐱᒋᐊᕈᑎᒋᓚᐅᖅᑕᖓ ᐃᓕᖁᓯᕐᒥᒃ ᐅᑎᖅᑎᑦᓯᓂᕐᒥᒃ, ᐃᓕᓐᓂᐊᑲᓐᓂᕐᓂᕐᒥᒃ ᐊᑭᑐᔪᓐᓂᒃ ᑭᑐᕋᒥᓐᓂᒃ ᐱᒋᐊᕐᕕᖏᓐᓂᒃ  ᐊᒻᒪ ᐃᓂᒋᓕᖅᑕᒥᓂᒃ ᓇᓂᓯᓂᕐᒥᒃ ᓯᓚᕐᔪᐊᕐᒥ ᐱᐅᓱᒋᑉᓗᓐᓂ ᐊᖑᑕᐅᑉᓗᓐᓂ ᒪᐃᑏᖑᑉᓗᓐᓂ.

ᒎᓐᓅ ᑎᑎᕋᐅᔭᖑᐊᖅᑕᖏᑦ ᑐᑭᖃᖅᑎᑦᓯᓱᕐᒪᑕ ᖁᕕᐊᓱᖑᐊᖅᑐᑦ ᐱᕙᓪᓕᕐᓇᖅᑐᓪᓗ ᐱᒋᐊᕐᕕᖏᑦ ᑎᑎᕋᐅᔭᕐᓂᑯᑦ ᐊᒻᒪ ᓄᓇᓕᖕᒥᐅᑕᓐᓂ. ᐊᖏᖃᑎᒡᒋᖕᓂᕐᒧᑦ ᐃᓱᒪᒋᔪᖕᓇᐃᖃᑎᒌᖕᓂᕐᒧᓪᓗ ᑭᑐᕋᕆᓐᓂ ᓯᖁᒥᓯᒪᔪᖕᓇᐃᕐᓗᑎᒃ ᐅᑭᐅᓐᓂ ᐊᒥᓱᓐᓂ ᐊᒻᒪ ᐃᓕᖁᓯᕐᒥᖕᓄᑦ ᐅᑎᑦᑎᐊᓕᕐᓗᑎᒃ ᐃᓕᖁᓯᑎᐊᕆᖏᑲᓗᐊᕈᑉᑕ.


Tarralik Duffy est une artiste et écrivaine inuite multidisciplinaire qui vit et travaille entre Salliq (Nunavut), et Saskatoon (Saskatchewan).

May tea?

Détails de l'objet

Artiste
David Garneau
Métis
Edmonton (Alberta), 1962

Titre
May Tea?

Date
2002

Technique
Huile sur toile

Dimensions
H : 153 cm
W : 122 cm

Crédit
Collection de la Couronne pour les résidences officielles de la Commission de la capitale nationaleNational Capital Commission - Commission de la capitale nationale

Droits d’auteur sur l’image
David Garneau

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