Le Sénat entame une étude sur les droits de la personne dans les prisons canadiennes
Ottawa – Les personnes les plus vulnérables au Canada sont surreprésentées dans le système carcéral du pays, où certains détenus passent du temps en isolement cellulaire et d’autres sont remis en liberté sans préparation pour la vie en société.
Le Comité sénatorial des droits de la personne a amorcé récemment une étude approfondie des droits de la personne des prisonniers dans le système correctionnel fédéral. Le comité se penchera sur la situation des personnes vulnérables ou défavorisées, dont les Autochtones, les minorités visibles, les femmes et les personnes ayant des troubles de santé mentale. Les Noirs et les Autochtones, par exemple, sont surreprésentés dans le système correctionnel fédéral.
Les sénateurs examineront également les conditions de détention, l’effet de la ségrégation sur les prisonniers et l’accès aux soins en santé mentale.
Les sénateurs ont déjà pu entendre le témoignage d’une femme qui a passé quatre ans en prison au début de sa vingtaine. Alia Pierini, qui est maintenant une porte-parole régionale pour l’Association canadienne des sociétés Elizabeth Fry, a expliqué aux sénateurs qu’elle n’aurait jamais pu imaginer les répercussions persistantes de la prison sur sa vie, et ce, tant au niveau psychologique, économique et social. Durant ses derniers huit mois dans un pénitencier fédéral, elle était en isolement. Aujourd’hui encore, neuf ans après sa mise en liberté, elle raconte qu’elle a de la difficulté à accomplir des courses simples, comme aller à l’épicerie.
Les sénateurs entendront une variété de témoins, dont des agents correctionnels, d’anciens détenus, des fonctionnaires, des responsables d’organismes de surveillance indépendants et des membres de groupes de défense des intérêts. Le comité compte par ailleurs examiner le droit international et les normes qui touchent le traitement des détenus.
Faits en bref
- Chaque jour en 2014-2015, 23 062 délinquants adultes se trouvaient dans le système correctionnel fédéral. Les femmes représentaient 15 % de l’ensemble des admissions aux services correctionnels des provinces et des territoires
- Les délinquants de race noire sont surreprésentés par rapport à leur proportion dans la population canadienne.
- Les délinquants autochtones sont également surreprésentés. Les Autochtones représentent 25 % des détenus dans les pénitenciers fédéraux, alors qu’ils ne composent que 4,3 % de la population canadienne.
Citations
« Nous sommes très préoccupés par la situation. Nous voulons en apprendre davantage au sujet du système correctionnel canadien et sur les mesures disponibles pour l’améliorer. Cette étude importante porte sur les droits de la personne des délinquants dans les pénitenciers du Canada. »
– Jim Munson, sénateur, président du Comité
« Il y a beaucoup de questions auxquelles nous devons répondre, en tant que pays, quant à la manière dont nous traitons certains des membres les plus vulnérables de la société pendant leur incarcération. Il apparaît de plus en plus clair, par exemple, que l’isolement cellulaire de personnes atteintes de troubles de santé mentale peut causer des dommages irréparables et profonds. »
–Salma Ataullahjan, sénatrice, vice-présidente du Comité
Liens connexes
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Renseignements
Sonia Noreau
Coordonnatrice des relations avec les médias
Sénat du Canada
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