Un hommage sculptural à la mémoire de la Reine du Canada
En février 2019, le Sénat a déménagé à l’édifice du Sénat du Canada, une ancienne gare ferroviaire construite en 1912. Le Sénat occupera cet emplacement temporaire pendant la réhabilitation de l’édifice du Centre du Parlement, demeure permanente du Sénat.
Bien que l’édifice du Centre soit fermé pendant les travaux de réhabilitation, les Canadiens peuvent toujours découvrir son art et son architecture grâce à la visite virtuelle immersive du Sénat.
Il s’agira d’un hommage durable à la défunte Reine du Canada.
Une nouvelle sculpture commémorative soulignant les 70 ans de règne de la reine Elizabeth II a été installée dans l’édifice du Sénat du Canada. Façonnée par John-Philippe Smith, sculpteur du Dominion, la sculpture a commencé à prendre forme l’hiver dernier, alors que les célébrations du jubilé de platine de la Reine étaient en cours de planification. Lorsque la Reine est décédée en septembre 2022, la pièce est devenue un hommage à sa vie de service.
Cette sculpture est en fait une version préliminaire, coulée en plâtre et dotée d’une patine ayant l’aspect de la pierre. Quand l’édifice du Centre sera entièrement restauré, une sculpture en pierre figurera à la bonne place dans le foyer du Sénat. Elle constituera un rappel frappant d’un règne historique qui a comporté 22 visites royales au Canada et a marqué des moments décisifs de l’histoire du pays, notamment les célébrations du centenaire du Canada en 1967, et le rapatriement de sa Constitution en 1982.
M. Smith a réalisé plusieurs œuvres depuis son arrivée sur la Colline, en 2018, en tant qu’aide-sculpteur. Il s’agira de sa première œuvre depuis sa nomination au poste de sculpteur du Dominion en juillet 2021.
Il a esquissé plusieurs propositions; l’une d’elles, basée sur l’emblème canadien du jubilé de platine, a retenu l’attention des responsables du Sénat, dont le Président du Sénat et l’huissier du bâton noir.
L’emblème a décoré des institutions fédérales comme l’édifice du Sénat du Canada pendant les célébrations du jubilé de la Reine et il est devenu le symbole de l’apogée de son règne. Le motif – la couronne de saint Édouard surmontant un médaillon à sept faces portant le monogramme royal de la Reine – se prêtait bien à une interprétation sculpturale, mais M. Smith craignait qu’il ne soit éclipsé dans le foyer richement décoré du Sénat.
« Il fallait quelque chose de personnel pour ajouter la touche finale, a-t-il expliqué. L’huissier du bâton noir a consulté la famille royale et a suggéré qu’on y ajoute la fleur préférée de la Reine, le muguet. »
M. Smith a passé le mois de novembre à préparer la sculpture préliminaire en argile, ajoutant des fleurs de muguet – sept, pour marquer les sept décennies sur le trône – de chaque côté de l’emblème.
L’étape suivante consistait à réaliser un duplicata en plâtre. M. Smith et son équipe ont créé un moule synthétique, en appliquant couche après couche de silicone liquide sur le modèle en argile. Le silicone durcit en quelques jours, formant une enveloppe souple dans laquelle sera coulée une copie en plâtre durable appelée maquette.
La maquette est une œuvre d’art à part entière, presque indiscernable de la pierre. Elle a été installée au début du mois de décembre, juste à l’entrée de l’édifice du Sénat du Canada, où elle restera tant que la Chambre rouge occupera l’édifice.
Une deuxième maquette servira de modèle pour la sculpture finale dans la pierre. Lorsque cette pièce sera installée dans l’édifice du Centre, elle occupera une position privilégiée, servant de clé de voûte à l’arche de six mètres qui enjambe l’entrée à l’extrémité sud du foyer du Sénat.
« Il s’agit d’une occasion rare, s’est exclamé M. Smith. Nous créons une sculpture pour une partie de l’édifice du Centre qui n’était pas prévue à l’origine pour la sculpture. »
M. Smith reconnaît qu’il reste beaucoup de travail avant que la version en pierre de l’édifice du Centre ne soit achevée et installée.
« La sculpture a pris une importance accrue depuis le décès de la Reine, a expliqué M. Smith, mais j’essaie de ne pas m’en préoccuper lorsque je travaille. Je m’en rendrai compte une fois que le processus sera terminé et que j’admirerai la pièce finie. »