Chaque année, au mois de mai, les Canadiens sont invités à réfléchir et à s’informer sur les contributions importantes et constantes des Canadiens d’origine asiatique dans tous les secteurs de la société. L’ancienne sénatrice Vivienne Poy, première sénatrice sino-canadienne, a déposé une motion au Sénat en 2001 pour faire du mois de mai le Mois du patrimoine asiatique. 

Alors que les célébrations du Mois du patrimoine asiatique se déroulent dans tout le Canada, neuf sénateurs nous font part de leur histoire personnelle et de leurs réflexions sur ce que ce mois signifie pour eux. Cette année marque le dernier Mois du patrimoine asiatique dans la Chambre rouge pour la sénatrice Jaffer, le sénateur Oh et la sénatrice Omidvar, qui prennent leur retraite cette année.

Sénatrice Salma Ataullahjan

En tant que première sénatrice canadienne d’origine pakistanaise, je suis toujours ravie de célébrer le Mois du patrimoine asiatique. C’est le moment de s’ouvrir entièrement à la riche mosaïque culturelle que forme notre pays et de la comprendre, grâce aux contributions des Canadiens d’origine asiatique, notamment en ce qui concerne la langue, les traditions et un riche patrimoine culturel. Je crois fermement que nous ne pouvons que tirer profit du mélange de nos cultures, car il peut conduire à de nouvelles traditions, des plats savoureux et des communautés fortes de leur diversité.

Sénatrice  Mobina S.B. Jaffer

Le mois de mai marque le début du Mois du patrimoine asiatique, une occasion pour tous les Canadiens de réfléchir à la diversité du Canada et d’honorer les contributions inestimables des personnes d’ascendance asiatique. 

En réfléchissant à mon propre parcours, je me souviens des sacrifices consentis par les personnes d’ascendance asiatique qui ont jeté les bases mêmes sur lesquelles nous nous tenons tous aujourd’hui. Pour moi, mon père et ma mère étaient mes piliers forts. Mon père, Sherali Bandali Jaffer, était un militant passionné et député ougandais qui m’a inculqué un sens du devoir et de l’engagement en faveur de la justice sociale et de la défense des intérêts. Son parcours m’a inspirée en tant que sénatrice consacrée à la défense des droits et des voix des communautés marginalisées. 

Ma mère, Gulbanu Sherali Bandali Jaffer, a été la première femme à fréquenter l’université dans son pays natal, le Kenya. C’est sa confiance inébranlable dans le pouvoir de l’éducation qui m’a fait progresser. Malgré toutes les difficultés, elle m’a enseigné l’importance du savoir en tant que voie qui mène à l’autonomie. Mes parents m’ont tous deux appris à défendre les droits de tous, quels que soient leurs horizons. 

C’est pour moi un honneur, en tant que première sénatrice d’ascendance sud-asiatique, de laisser ces mots à la jeunesse asiatique : n’acceptez jamais les refus. Si vous avez un rêve, poursuivez-le avec une détermination inébranlable. Voyez chaque défi comme une possibilité de croissance, et ne laissez jamais vos rêves être limités par un manque de confiance en vous. 

Je suis extrêmement fière de mon héritage et de ma culture sud-asiatiques, et je suis reconnaissante des occasions que le Canada m’a offertes. Je me réjouis à l’avance de célébrer la diversité des cultures asiatiques ce mois-ci.

Sénateur Victor Oh

En l’honneur de mon dernier Mois du patrimoine asiatique au Sénat, je voudrais donner quelques leçons clés aux jeunes qui forment notre communauté dynamique. J’espère que ces bribes de sagesse que j’ai apprises au cours de mes nombreuses années de vie sauront vous guider dans le monde complexe d’aujourd’hui. 

Soyez fiers et célébrez votre patrimoine. Nous avons la chance de vivre dans un pays multiculturel où nos différences contribuent grandement à notre société riche et distinctive. Ouvrez-vous à ces différences et rappelez-vous que votre unicité est votre plus grand atout. 

Nouez des relations solides. Entourez-vous d’amis, de mentors et d’alliés qui vous encouragent à grandir et à vous efforcer d’accomplir encore plus. Cultivez des liens utiles et rendez au suivant en offrant un soutien aux autres. 

Soyez actifs dans votre communauté et redonnez. Il est bon de rendre service aux autres, car cela favorise le sentiment d’appartenance, qui est crucial, mais pourtant négligé aujourd’hui. 

L’éducation est la pierre angulaire de l’autonomie. La connaissance ouvre des portes et élargit les possibilités. Cultivez une soif de connaissance tout au long de votre vie : vous en tirerez des avantages exponentiels. 

Enfin, voyez les échecs comme un tremplin. L’échec n’est pas le contraire du succès; c’est un élément du parcours, qui sera souvent votre meilleur professeur. 

Dans le cadre de mes nombreuses années d’expérience, j’ai vu à maintes reprises ceux qui adoptent des principes similaires composer avec les complexités de la vie avec résilience et un équilibre de satisfaction et de joie. Je souhaite ce genre de succès et de satisfaction à tous les jeunes asiatiques au Canada. Puissiez-vous vous épanouir et trouver de la satisfaction à contribuer à quelque chose de plus grand que vous.

Sénatrice F. Gigi Osler

« Si tu veux voler de tes propres ailes, tu dois avoir une bonne éducation. Personne ne peut te l’enlever. » 

Même si l’importance que les parents asiatiques accordent à l’éducation est peut-être un stéréotype, on m’a souvent répété cette phrase (surtout en tant que fille unique) pendant mon enfance. 

Je suis née de parents immigrants : mon père est né en Inde et ma mère aux Philippines. Mes parents ont reconnu les possibilités qu’apportait une bonne éducation, surtout ici au Canada. 

Ma mère est arrivée à Winnipeg en tant que jeune infirmière au milieu des années 1960, dans l’une des premières vagues d’infirmières recrutées aux Philippines. C’est sa grand-mère qui lui avait conseillé de poursuivre ses études (à l’époque, beaucoup de ses amies faisaient des études minimales, puis se mariaient) pour qu’elle puisse « devenir quelqu’un ». Ma mère a terminé ses études secondaires et s’est ensuite inscrite à l’école de soins infirmiers dans le but de déménager en Amérique du Nord. 

Ainsi, étant donné que le mois de mai est à la fois le Mois du patrimoine asiatique et le mois de la fête des Mères, je veux rendre hommage à ma mère, cette mère déterminée (pour ne pas dire entêtée) qui m’a façonnée, guidée (pour ne pas dire poussée) et inspirée afin que je devienne la personne que je suis aujourd’hui.

Sénateur Andrew Cardozo

La célébration du Mois du patrimoine asiatique dans tout le Canada en mai crée un moment spécial de célébration et de réflexion. Il s’agit d’une occasion de réfléchir aux riches contributions qu’apportent les communautés asiatiques à notre représentation du Canada, ainsi qu’à la façon dont nos histoires à chacun nourrissent notre sentiment d’appartenance. 

Au cœur du Mois du patrimoine asiatique se trouve un hommage à la diversité qui promeut également un sentiment d’appartenance. En voyant la diversité comme source de force, nous pouvons forger des liens plus forts de solidarité et d’unité. 

Je pense au journaliste et présentateur de CBC News Ian Hanomansing, à Shyam Selvadurai, connu pour son roman acclamé Funny Boy, à Kim Thúy, autrice du roman primé Ru, adapté dans un film sorti en 2023, et à la réalisatrice Domee Shi, dont le premier long métrage Turning Red a été le premier film de Pixar à se dérouler au Canada. Ces influences profondes sont étroitement liées au patrimoine de notre pays. 

Dans cet esprit de réflexion et de célébration, honorons l’héritage des Canadiens asiatiques et réaffirmons notre engagement à édifier une société plus juste, inclusive et équitable pour tous.

Sénatrice Yonah Martin

Le Mois du patrimoine asiatique est l’occasion pour tous les Canadiens de célébrer les réalisations des Canadiens d’origine asiatique tout au long de l’histoire de notre pays et de réfléchir à l’incidence positive qu’ils ont eue sur l’amélioration de la société canadienne. Je suis tout à fait consciente que je me trouve sur les fondements qu’ils ont bâtis pour moi et d’innombrables autres, et que nous bénéficions des efforts qu’ils ont déployés pour créer une société plus inclusive. 

Je suis une fille de la République de Corée, le pays de ma naissance que des dizaines de milliers de Canadiens ont défendu contre la tyrannie communiste pendant la guerre de Corée. Je suis aussi une fille du Canada, le pays qui nous a adoptées, ma famille et moi, et dont je suis une fière et loyale citoyenne. Mes parents ont choisi le Canada : le jour de mon 7^e anniversaire, j’ai reçu en cadeau ce pays, qui est devenu le domicile que je chéris. 

Pendant le Mois du patrimoine asiatique et tout au long de l’année, je suis reconnaissante de pouvoir servir ma province et mon pays en ma qualité de sénatrice. Soyons tous reconnaissants envers les Canadiens d’origine asiatique, pionniers et modèles, qui nous ont permis d’avoir les libertés et l’égalité des chances qui font notre force aujourd’hui.

Sénatrice Ratna Omidvar 

Je suis née en Inde, j’ai étudié en Allemagne et je me suis mariée en Iran. Par conséquent, j’ai eu le privilège d’être exposée à de nombreuses cultures et langues. À la naissance, j’étais une citoyenne indienne; le mariage a fait de moi une Iranienne, et le déplacement, une Canadienne. J’ai dû travailler dur pour et me battre pour ma citoyenneté canadienne, que je porte avec une grande fierté et une grande responsabilité.  

J’ai passé les vingt premières années de ma vie en Inde. La plus grande influence dans ma jeunesse a été les récits, que l’on faisait dans ma famille, des déplacements qui ont accompagné la partition de l’Inde en deux pays par les Britanniques en 1947. Cet événement a entraîné la plus grande migration d’êtres humains de toute l’histoire. Les récits que j’ai alors entendus parlaient de peur, de mort et de meurtre, mais aussi d’humanité et de compassion. J’ai appris très tôt que l’espoir et le désespoir peuvent coexister.  

Bien des années plus tard, j’ai moi aussi été victime des circonstances politiques et dans mes moments de désespoir, j’ai cherché l’espoir, comme ma grand-mère me l’avait enseigné quand j’étais jeune au Pendjab. Je continue de chercher l’espoir dans mon travail de sénatrice, surtout lorsque je vois les masses croissantes d’êtres humains qui doivent fuir les foyers de tension du monde.  

Ma langue, ma culture et mon identité d’Asie du Sud font toujours partie intégrante de mon être et je suis reconnaissante de l’occasion qui m’est offerte de les célébrer au Canada. 

Aux jeunes asiatiques, je donne les conseils suivants : Sachez d’où vous venez pour savoir où vous allez; les valeurs clés de notre culture asiatique peuvent améliorer les valeurs fondamentales de l’identité canadienne. Trouvez-vous une personne à admirer afin d’apprendre de ses réussites et de ses échecs. Voyez le monde avec curiosité – il est très utile de poser les questions « pourquoi, quand, qui, comment ».

Sénateur Mohamed-Iqbal Ravalia

Le Mois du patrimoine asiatique est l’occasion de se plonger dans les innombrables réalisations des Canadiens d’ascendance asiatique, qui ont beaucoup contribué au tissu de notre société au fil du temps. Pendant que nous nous réjouissons de la diversité remarquable qui enrichit notre nation, il est tout aussi crucial de nous opposer fermement à toutes les manifestations de racisme et de discrimination contre les personnes d’origine asiatique. Cet engagement envers l’équité s’étend au-delà de ma province bien‑aimée, Terre-Neuve-et-Labrador. L’éducation, la sensibilisation et la représentation accrues constituent des piliers fondamentaux des efforts que nous déployons ensemble afin de favoriser un Canada plus inclusif.

Sénateur Yuen Pau Woo

À l’occasion du Mois du patrimoine asiatique de 2024, je tiens à reconnaitre les contributions des Canadiens d’origine asiatique couvrant l’éventail des personnalités, des professions et des passions qui composent notre pays. Malgré toutes ces réalisations, nous restons sous-représentés dans les postes de direction dans les domaines des affaires, de l’éducation, de la société civile et de la politique. Il est déjà malheureux que les minorités visibles ne soient pas prises en considération pour les emplois les plus élevés en raison de leurs origines; ce qui est pire, c’est la tendance à affubler les Canadiens d’origine asiatique de stéréotypes sur leurs forces ou à les stigmatiser en raison de leurs affiliations et de leurs opinions. Il y a beaucoup à célébrer dans le patrimoine riche et diversifié des Canadiens d’origine asiatique, mais 23 ans après le lancement du Mois du patrimoine asiatique, le temps est venu de reconnaitre que les Canadiens d’origine asiatique ont plus à offrir au pays que leurs fables, festivals et aliments. J’invite les Canadiens d’origine asiatique à se regrouper pour revendiquer leur place dans tous les domaines de la société – ce mois-ci et chaque mois de chaque année.