37-1
37e législature,
1re session
(29 janvier 2001 - 16 septembre 2002)
Choisissez une session différente
Délibérations du comité sénatorial permanent des
Affaires juridiques et constitutionnelles
Fascicule 10 - Témoignages du 20 septembre 2001
| OTTAWA, le jeudi 20 septembre 2001
|
| Le Comité sénatorial permanent des affaires juridiques et
constitutionnelles se réunit à 10 h 55 pour examiner les
propositions visant à corriger des anomalies, contradictions ou
erreurs relevées dans les Lois du Canada et à y apporter d'autres
modifications mineures et non controversables ainsi qu'à abroger
une loi et certaines dispositions ayant cessé d'avoir effet.
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| Le sénateur Lorna Milne (présidente) occupe le fauteuil.
|
| [Traduction]
|
| La présidente: Honorables sénateurs, je vois que nous avons le
quorum. Je suis désolée de n'avoir pu être présente à l'audience
d'hier soir. Toutefois, je suis certaine que le sénateur Beaudoin a
très bien assumé la présidence. Je devais comparaître devant un
autre comité.
|
| Nous avons en mains la partie pro forma du rapport habituel
que nous recevons lorsque nous traitons de lois correctives. Si
nous voulons supprimer certaines des lois dont nous sommes
saisis, c'est maintenant que nous devons en discuter et décider ce
que nous voulons faire avec celles qui pourraient être controversa
bles.
|
| Je crois savoir qu'hier soir l'article 5, qui concerne la Loi sur
l'Agence de promotion économique du Canada atlantique, a
suscité des préoccupations. Je laisse la voie libre aux sénateurs
qui veulent discuter des articles qui leur posent des problèmes.
Nous tiendrons un débat ouvert afin que notre personnel puisse
commencer à penser à un rapport. Si nous retirons certains articles
de la loi corrective, nous devrions en donner les raisons.
|
| Y a-t-il des commentaires au sujet de l'article 5?
|
| Le sénateur Moore: Je n'ai pas pu être ici hier soir, car
j'assistais aussi à une réunion d'un autre comité.
|
| J'ai cependant lu les documents, et les articles 5, 7 et 8 me
préoccupent. Le rapport préparé par le personnel indique que ces
articles sont potentiellement controversables. Je suis d'accord. Je
ne crois pas qu'ils devraient être modifiés dans le cadre de cette
loi corrective.
|
| La présidente: Y a-t-il d'autres observations?
|
| Le sénateur Andreychuk: Madame la présidente, j'ai assisté à
la réunion d'hier et j'ai appris qu'il ne s'agissait pas d'erreurs,
mais plutôt de changements qu'il est difficile de mettre en
contexte. Peut-être est-il justifié que les articles figurent dans la
loi corrective. Cependant, j'estime que je n'ai pas obtenu les
renseignements nécessaires pour prendre une décision éclairée.
|
| Je voudrais donner deux exemples. Le premier concerne non
pas la Loi sur l'Agence de promotion économique du Canada
atlantique, mais la sûreté nucléaire.
|
| La présidente: Peut-être devrions-nous d'abord discuter du
point qu'a soulevé le sénateur Moore.
|
| Le sénateur Andreychuk: On nous a expliqué la signification
des mots dans leur contexte. Plus tard, à la suite d'une discussion
que j'ai eue avec un des témoins au sujet de l'application des lois
fédérales sur l'emploi, j'y ai vu du sens. Toutefois, on ne nous
avait pas brossé un tableau général de la situation à l'avance. J'ai
trouvé qu'il pouvait être difficile d'insérer ces articles dans une
loi corrective. Peut-être devrions-nous revoir la façon dont les
témoins nous présentent leur information ainsi que la documenta
tion que nous recevons.
|
| Le sénateur Beaudoin: Je vais vous expliquer pourquoi
j'hésite. De toute évidence, nous conférons davantage de pouvoir
à un ministre, ce qui peut s'avérer très bien, mais je ne veux pas
discuter de cela. Si nous le faisons ce peut être controversable.
C'est ce que dit la note. Nous devons discuter du bien-fondé de la
proposition, car elle éliminerait l'obligation pour le gouverneur en
conseil d'approuver les accords entre le ministre de l'Industrie et
une ou plusieurs provinces maritimes. Selon moi, il s'agit
purement d'une correction. C'est quelque chose de nouveau. Si
nous sommes tous d'accord, et étant donné que nous sommes une
assemblée législative, je n'y vois aucun problème. Nous devons
tenir compte du fait qu'il ne s'agit que d'une proposition. Au bout
du compte, un projet de loi sera élaboré en fonction des
propositions dont nous sommes saisis. La proposition est selon
moi considérable et nouvelle. Cependant, si nous estimons que
c'est ce que nous devrions faire, je suis d'accord.
|
| Le sénateur Fraser: Je suis d'accord avec ceux qui, si je
comprends bien, sont d'avis que des changements à des politiques
n'ont pas leur place dans ce type de loi, qui est sensé comporter
des modifications mineures et non controversables. Tout ce qui
concerne l'élimination de la surveillance parlementaire ou du
pouvoir discrétionnaire du Parlement concernant les finances
publiques vise le coeur de la politique publique. Ce genre de
modification est par définition potentiellement controversable et
ne devrait pas être amalgamé à des renvois.
|
| La présidente: Je suis d'accord avec vous. L'Agence de
promotion économique du Canada atlantique est représentée par
Suzanne Pelham Belliveau, qui est conseillère juridique. Les
sénateurs veulent-ils qu'elle vienne à la table? Nous sommes
convaincus que la modification est controversable et ne devrait
pas être inclue dans ce qui devrait seulement comporter des
modifications non controversables.
|
| Le sénateur Fraser: Je n'ai aucune opinion sur le bien-fondé
des changements proposés, mais ma réaction immédiate est que la
surveillance parlementaire est une bonne chose et que son absence
en est une mauvaise. Le document dans lequel cette modification
nous est suggérée n'est pas celui qui convient.
|
| La présidente: Le document que nous avons en mains contient
des propositions «visant à corriger des anomalies, contradictions
ou erreurs relevées dans les Lois du Canada et à y apporter
d'autres modifications mineures et non controversables ainsi qu'à
abroger une loi et certaines dispositions ayant cessé d'avoir effet».
|
| Le sénateur Moore: C'est bien plus que cela.
|
| Le sénateur Beaudoin: Hier, nous avons mis de côté deux
groupes de propositions, celui sur la Loi sur la capitale nationale
et celui sur la Loi sur la protection de l'environnement. D'après
ce que j'ai compris, on nous a demandé de les retirer de ce
document. Ils ont donc été supprimés. S'ils ont été retirés à la
suite d'une demande, il n'y a probablement pas de problème, mais
nous devons nous rendre compte qu'il s'agit d'un changement
considérable.
|
| La présidente: Sénateurs, devrions-nous retirer les articles 5, 7
et 8?
|
| Le sénateur Fraser: Il y en a d'autres.
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| La présidente: Nous y arriverons. Sommes-nous d'accord?
|
| Le sénateur Pearson: Un grand nombre des sénateurs qui sont
présents aujourd'hui ne l'étaient pas hier. Je voudrais dire
quelques mots au nom du sénateur Buchanan. Je sais qu'il s'assoit
de l'autre côté. Je tiens à le mentionner non pas parce que je veux
prendre position, mais parce que ceux qui n'étaient pas présents
hier devraient savoir dans quelle mesure il appuyait l'inclusion de
la modification.
|
| La présidente: En règle générale, même si un seul sénateur
s'oppose à l'inclusion d'une modification, celle-ci doit être
retirée.
|
| Le sénateur Andreychuk: Le sénateur Buchanan prétendait
que la modification était valable, mais je ne pense pas qu'il ait
affirmé qu'elle est proposée dans le bon document. Je crois que
c'est ce que dit le sénateur Moore. Le sénateur Buchanan voudrait
certes que ce changement soit proposé dans une mesure
législative, mais est-ce que ce devrait être dans une loi correctrice
ou une mesure individuelle?
|
| Le sénateur Beaudoin: Son opinion était très claire, je vous le
dis.
|
| La présidente: J'ai compris.
|
| Les articles 5, 7 et 8 se trouvent à la page 2 et 3 sous le titre
Loi sur l'Agence de promotion économique du Canada atlantique.
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| Le sénateur Cools: La numérotation peut porter à confusion.
Sous l'article 6 se trouve un paragraphe portant le numéro 8, mais
ce n'est pas l'article 8 du projet de loi. Il s'agit de l'article 8 de la
loi modifiée. Nous devons être clairs.
|
| La présidente: Nous traitons de la colonne de droite du
document que nous avons en mains. Je demande aux honorables
sénateurs de signaler les articles qui posent des problèmes à
mesure que nous parcourons le document.
|
| L'article 9 corrige une erreur. L'article 12 vise l'harmonisation
linguistique. L'article 13 corrige une simple erreur. Les articles 14
à 21 à la page 6 vise l'harmonisation linguistique et corrigent une
erreur de renvoi.
|
| Le sénateur Fraser: Puis-je avoir le temps de lire l'article 27,
qui est long et complexe? Je crois qu'il ne pose pas de problème.
|
| La présidente: Ce devrait être gestion des ressources de la
vallée du Mackenzie, mais ce nom paraît deux fois écrit de façon
différente. C'est le genre d'élément que l'on s'attend à ce que les
rédacteurs vérifient, n'est-ce pas?
|
| L'article 28 corrige une erreur. Les articles 29, 30 et 31
concernent l'harmonisation linguistique. Les articles 32, 33 et 34
ont été retirés par les personnes appropriées avant que nous ayons
pu les examiner. L'article 35 porte sur la Loi sur la Société de
développement de l'industrie cinématographique canadienne.
|
| Le sénateur Cools: Pouvons-nous savoir pourquoi on change
le nom?
|
| La présidente: Je crois qu'il n'y a personne ici aujourd'hui qui
puisse répondre.
|
| Le sénateur Cools: Je suis simplement curieuse, la Société de
développement de l'industrie cinématographique canadienne est
une appellation tellement globale. Je me demande pourquoi elle
devient Téléfilm Canada. C'est une simple curiosité.
|
| Le sénateur Fraser: Je sais que le nom Téléfilm Canada est
utilisé depuis assez longtemps. Je crois que le changement
provient du fait que l'organisme subventionne non seulement les
films, mais aussi les programmes de télévision. Ce pourrait être la
raison. Ce pourrait aussi être parce que le nom Téléfilm est
facilement traduisible.
|
| La présidente: Les articles 36, 37 et 38 concernent tous
Téléfilm Canada. L'article 42 porte sur la Loi sur le Conseil de la
radiodiffusion et des télécommunications canadiennes.
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| L'article 46 de la page 10 corrige une erreur.
|
| Page 11.
|
| Le sénateur Grafstein: Est-ce que «catchy» est un mot
anglais?
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| La présidente: C'est de l'argot. Je présume qu'il paraît dans le
dictionnaire.
|
| Le sénateur Grafstein: Il s'agit d'une autre lacune du point de
vue de la rédaction. Aux articles 35 à 39, ont dit ceci dans la
version anglaise: «The proposed name is shorter, catchy, works in
both official languages and has been used informally since 1983».
Si «catchy» est en effet un mot, il devrait au moins être mis entre
guillemets. Cela dénote une faiblesse de la part des rédacteurs.
|
| La présidente: Vous remarquerez que le document de la
Bibliothèque du Parlement ne contient pas le mot «catchy».
|
| Le sénateur Grafstein: Bien sûr que non. La Bibliothèque sait
faire mieux.
|
| La présidente: Nous sommes à la page 12 du document de la
Bibliothèque. Les articles 51, 52 et 53 portent sur des
modifications non controversables.
|
| Nous arrivons à l'article 54 de la page 13 qui concerne la Loi
sur la surveillance du secteur énergétique et à l'article 59 de la
page 14 qui porte sur la même loi.
|
| Le sénateur Pearson: C'est là que nous avons demandé si
l'examen avait en effet eu lieu.
|
| La présidente: Y a-t-il quelqu'un ici qui puisse répondre?
|
| Le sénateur Cools: Vous parlez des pages 13 et 14 et de
l'article 59. Aux pages 13 et 14 paraît l'article 45.
|
| La présidente: J'ai une copie différente de la vôtre. Je suis
désolée. Je devrais seulement citer les numéros des articles.
|
| Le sénateur Pearson: Nous utilisons le document de la
Bibliothèque du Parlement.
|
| Le sénateur Cools: J'utilise le document même. Je suis
désolée d'utiliser le document original.
|
| La présidente: Je dois vous dire alors que l'article 59 figure à
la page 42 du document. Non, 42 c'est l'article de la loi qui est
modifiée.
|
| Le sénateur Cools: L'article 59 modifie l'article 42 de la loi.
|
| La présidente: C'est exact.
|
| Le sénateur Cools: L'article 59 figure à la page 19.
|
| La présidente: Cet article soulève la question de savoir s'il y a
jamais lieu de supprimer une disposition législative prévoyant un
examen parlementaire. Qu'est-ce que qui fait l'objet d'un
examen?
|
| Le sénateur Grafstein: À ce propos, je crois qu'un message
très clair devrait être envoyé au ministre responsable qui a permis
que la mention du Parlement ou d'une chambre du Parlement soit
supprimée de la Loi sur la surveillance du secteur énergétique
comme s'il s'agissait d'une modification non controversable et
simple. À mon avis, cela constitue un grave problème. Je crois
que le ministre a fait preuve de négligence en laissant ses
fonctionnaires effectuer une telle suppression sans un examen
approfondi. Ce projet de loi a-t-il été adopté par l'autre chambre?
|
| La présidente: Il ne s'agit pas d'un projet de loi. Ce sont des
propositions que nous examinons. Elles sont d'abord étudiées par
le Sénat et ensuite elles le sont par la Chambre des communes.
|
| Pardon, les propositions sont envoyées aux deux Chambres en
même temps.
|
| Le sénateur Grafstein: Elles les étudient en même temps.
|
| Le sénateur Cools: Le sénateur Grafstein soulève un excellent
point. J'ai remarqué que, lors de toutes les discussions d'hier, les
fonctionnaires n'ont jamais fait référence au ministre. Ils parlaient
toujours du ministère. Le document stipule que les propositions
émanent des ministères. Je me demande quel rôle le ministre a
joué dans tout cela. C'est une question à se poser.
|
| Par exemple, au début du document, à la page intitulée «Notes
explicatives», le paragraphe «Historique» précise très clairement
que, en principe, n'importe qui peut proposer des modifications,
mais qu'en fait, elles proviennent surtout des administrations
fédérales.
|
| Le sénateur Grafstein: Puis-je intervenir? Je suis désolé de
vous interrompre, mais mon commentaire porte sur le même
point. Vous me pardonnerez.
|
| Le sénateur Cools: Toujours.
|
| Le sénateur Grafstein: D'après ce que je comprends du
processus, les modifications de cette nature passent par le
ministère de la Justice et sont ensuite examinées par un comité du
Cabinet présidé par un ministre qui les fait suivre à son tour. Ce
processus est en fait une mesure de protection interne. Je ne suis
peut-être pas clair: il s'agit d'un comité du Cabinet auquel siège
des ministres. Je crois que le président du comité est le président
du Conseil privé. Nous avons eu des problèmes avec le président
du Conseil privé dans le passé en raison de son attitude à l'égard
du Sénat en ce qui concerne un certain nombre de dossiers, mais
je ne vais pas revenir en arrière. Il faudrait très clairement faire
savoir au comité que nous ne devrions pas consacrer de notre
temps à l'examen de modifications qui peuvent ou non être
controversables à moins qu'il nous garantisse qu'elles ne le sont
pas. Le Sénat et l'autre chambre consacrent de leur temps à
l'étude des modifications, et voilà que nous en trouvons qui sont
clairement controversables.
|
| Il vaudrait peut-être mieux, madame la présidente, dans les
circonstances, que le comité du Cabinet revoit les modifications et
nous représente un projet de loi moins volumineux. Je le répète, je
suis très conscient de la situation, et un grand nombre de mes
collègues m'ont rappelé que nous sommes dans une période très
difficile en ce sens que des projets de loi très importants doivent
être étudiés par nous et d'autres comités, et nous devons passer le
temps qu'il faut à leur examen. Ainsi, consacrer le temps du
Parlement et du Sénat à l'étude de cette mesure législative, dont le
titre est de toute évidence on ne peut plus inapproprié, est une
erreur. Je ne crois pas que nous devrions effectuer ce travail. Il
devrait être fait par le comité du Cabinet. Notre responsabilité est
de vérifier si le travail a été bien effectué.
|
| Vous êtes la présidente. Vous pouvez décider de poursuivre,
mais je crois que ce n'est pas ce que nous devons faire. Le
document est sensé contenir des modifications non controversa
bles et simples qui visent simplement à corriger des anomalies,
mais la situation est tout autre.
|
| Le sénateur Moore: Il en a été de même l'an dernier.
|
| Le sénateur Grafstein: C'est à vous, madame la présidente, de
prendre une décision, mais à mon sens nous allons à l'encontre de
l'usage parlementaire.
|
| La présidente: Je dois être d'accord avec vous.
|
| Le sénateur Beaudoin: Je suis heureux que ce point ait été
soulevé, car hier j'ai précisément demandé qui était l'ultime juge
et on m'a répondu que c'était notre comité. Maintenant, nous
apprenons que l'ultime juge est peut-être un comité du Conseil
privé. Je crois que nous devrions en savoir plus long. Il est vrai
que, au bout du compte, c'est ici et à la Chambre des communes
que le jugement final est rendu. Cependant, le Conseil privé ou le
Cabinet est certes le premier juge, car certaines modifications sont
controversables et d'autres ne le sont pas. Je crois que la plupart
ne le sont pas. Nous corrigeons des erreurs. Nous faisons cela
depuis de nombreuses années. Si c'est en effet le Conseil privé
qui prend les décisions, nous devrions le savoir. Je pense que c'est
impératif.
|
| La présidente: Je crois qu'un représentant du ministère de la
Justice est présent. Si vous êtes d'accord, il peut venir à la table
pour expliquer le processus afin de tirer les choses au clair. Par
ailleurs, je pense que nous devrions donner l'exemple en retirant
toutes les modifications qui sont controversables.
|
| Le sénateur Pearson: Avec tout le respect que je dois aux
agents de recherche, c'est à eux de juger. C'est une question de
jugement. Par exemple, en ce qui concerne la Loi sur la sûreté et
la réglementation nucléaire, j'estime qu'ils ont su bien expliquer
ce qui était considéré controversable.
|
| Le sénateur Cools: Peut-être pourrions-nous utiliser le
document original plutôt que le sommaire préparé par les agents
de recherche.
|
| La présidente: En ce moment, j'utilise les deux, mais il est
plus facile de suivre les numéros dans l'autre.
|
| Le sénateur Fraser: J'essaie aussi d'utiliser les deux. Pour ce
qui est de juger ce qui est controversable, il est vrai que nous
sommes les juges ultimes. Je suis prête à croire que ceux qui ont
préparé le document considéraient ces modifications comme non
controversables. Notre travail consiste à signaler les erreurs, si
nous estimons qu'il y en a.
|
| Je reviens à l'article qui a suscité cette discussion, à savoir
l'article 59, qui vise à supprimer un article portant sur un examen
qui est sensé avoir eu lieu il y a 13 ans. Si cet examen a été
effectué, je conviens que cette modification est non controversa
ble, mais savons-nous s'il a été mené? Comment pouvons-nous le
savoir?
|
| Nous n'avons pas été en mesure d'obtenir une réponse. Ainsi,
je laisserais le changement dans la catégorie des modifications
controversables.
|
| La présidente: Nous avons posé la question au ministère de la
Justice, mais nous n'avons pas obtenu de réponse. Peut-être que le
représentant du ministère de la Justice pourrait nous expliquer le
processus. Veuillez nous rejoindre à la table, monsieur.
|
| M. Ed Schmidt, conseiller législatif, Section de la législation,
ministère de la Justice: Honorables sénateurs, je suis l'une des
deux personnes de la Section de la législation qui ont été chargées
de préparer les modifications à votre intention.
|
| Je vais vous expliquer le processus qui mène à l'élaboration des
modifications. Premièrement, nous envoyons une lettre à des
personnes, à des ministères et à d'autres entités en vue de les
inviter à nous faire part de lacunes qui appartiennent selon eux à
l'une des quatre catégories. Ensuite, nous les examinons. Parfois,
nous obtenons des renseignements supplémentaires. Nous avons
la difficile tâche, je dois l'avouer, de déterminer ce qui est
controversable et ce qui ne l'est pas. À première vue, de
nombreuses lacunes nous semblent tout à fait controversables,
mais il arrive que nous nous rendions compte du contraire à
mesure que nous les étudions.
|
| Peut-être devrais-je donner ma définition de «controversable».
Selon moi, une modification controversable est une modification
dont les parlementaires voudraient débattre, une modification
qu'ils n'adopteraient probablement pas à l'unanimité sans débat.
En fin de compte, c'est ce que nous espérons, c'est-à-dire que le
projet de loi soit adopté à l'unanimité sans débat.
|
| Essentiellement, le point de départ, c'est la rédaction. Les
rédacteurs s'appuient, entre autres, sur le rapport de votre comité.
Si je me souviens bien, celui-ci avait presque proposé d'aller un
peu plus loin dans les lois correctrices, c'est-à-dire de ne pas trop
se restreindre.
|
| La présidente: Si c'est ce que le comité a proposé, c'était
certes bien avant mon temps.
|
| M. Schmidt: Il y a quelques années, un rapport laissait
entendre que le document devrait comprendre trois catégories et
inclure les propositions du Comité mixte permanent sur l'examen
de la réglementation et d'autres éléments. Cependant, vous avez
raison, le courant s'est renversé depuis. Les propositions sont plus
conventionnelles. En tant que rédacteurs, nous essayons de créer
un équilibre parmi les différentes propositions et de prendre des
décisions.
|
| Les propositions qui, à nos yeux, respectent les critères sont
présentées au ministre Boudria aux fins d'examen. Il se tient
ensuite une réunion pour discuter des propositions. Au bout du
compte, il en résulte un document déposé au Parlement que votre
comité et celui de la Chambre des communes étudient. C'est
essentiellement le processus qui aboutit au document que vous
avez en mains.
|
| La présidente: Vous croyez vraiment que supprimer un
examen parlementaire serait non controversable?
|
| M. Schmidt: Dans ce contexte, oui. Cette modification a été
incluse, car l'examen parlementaire, d'après ce que je comprends,
était lié à l'existence d'un comité qui est éliminé. Les dispositions
précédentes portent sur l'élimination de ce comité. Il s'agit de
l'Agence de surveillance du secteur pétrolier. Je crois comprendre
que l'examen mentionné à l'article 42 était probablement lié à
l'existence de ce comité. Puisqu'on l'élimine, il semble peu sensé
de conserver cette disposition relative à l'examen.
|
| La présidente: Il s'agit d'une agence et non pas d'un comité.
Un comité fait référence aux parlementaires, mais une agence,
c'est autre chose.
|
| M. Schmidt: C'est vrai. Pardonnez-moi. Je vous remercie de
me corriger. Selon nous, l'examen parlementaire de la loi était lié
à l'existence de l'Agence de surveillance du secteur pétrolier. Il se
peut que nous ayons tort. Il se pourrait que d'autres éléments dans
la loi justifient la tenue d'un examen parlementaire. Dans ce cas,
nous avons fait erreur.
|
| La présidente: Puisque vous ne pouvez pas répondre à notre
question, nous devrions donc simplement retirer l'article 59.
|
| M. Schmidt: La question de savoir si l'examen a été effectué?
|
| La présidente: Oui.
|
| M. Schmidt: Je suis désolé, je ne peux pas répondre.
|
| Le sénateur Grafstein: J'ai siégé pendant environ une dizaine
d'années au Comité des textes réglementaires. Selon ce que je
comprenais, il s'agissait d'un comité de surveillance parlementai
re chargé d'étudier les lois et les textes réglementaires ultra vires.
Autrement dit, il y avait une délégation indue de pouvoirs à la
bureaucratie. De nombreux règlements sont supprimés, à moins
qu'il existe une raison pour justifier leur existence. Mais cela
empêche la bureaucratie de dépasser les objectifs des lois par
l'entremise de règlements.
|
| Je peux comprendre qu'on veuille réduire les pouvoirs des
dirigeants dans les lois, mais je ne comprends pas l'analyse que
vous avez faite. Je ne la comprends tout simplement pas.
|
| M. Schmidt: J'ai seulement mis en contexte la détermination
de l'ampleur des propositions qui vous sont présentées. Il se
trouve que j'ai déjà été conseiller pour le comité dont vous parlez.
Je connais donc un peu son fonctionnement. De temps à autre,
lorsque le comité considère qu'un règlement est ultra vires, il
propose de modifier la disposition habilitante afin d'autoriser le
règlement existant. Il est parfois proposé de modifier la loi afin
que le règlement existant soit autorisé.
|
| Le sénateur Grafstein: D'une certaine façon, il s'agit d'un
processus étrange, car on fait en sorte que le Parlement s'attende à
une mesure législative non controversable avant qu'un ministre
n'ait décidé si la proposition énoncée dans la mesure est
controversable ou non. Tant que le Parlement n'a pas repris ses
travaux, il n'y a pas de ministre pour prendre une décision. Est-ce
exact?
|
| M. Schmidt: Dans un sens.
|
| Le sénateur Cools: Peut-être devrions-nous poser autrement la
question du sénateur Grafstein. Quel est le rôle du ministre, ou
d'un ministre, dans le processus que vous avez décrit? Je crois
que nous savons tous assez bien quel processus suivent les projets
de loi ordinaires. Cependant, dans le processus que vous venez
d'expliquer, quel est le rôle de votre ministre ou de tout autre
ministre?
|
| M. Schmidt: La ministre de la Justice coordonne le processus
et présente en premier lieu les propositions et, en dernier lieu, le
projet de loi qui en résulte.
|
| Le sénateur Cools: A-t-elle présenté les propositions à la
Chambre des communes?
|
| M. Schmidt: Elles ont été déposées.
|
| La présidente: Elles sont transmises aux deux comités en
même temps.
|
| Le sénateur Cools: Il vient de dire que la ministre les présente.
C'est ce que j'essayais de savoir. Elles sont transmises aux deux
comités, n'est-ce pas? Elles n'apparaissent pas aux comités
d'elles-mêmes; quelqu'un doit les faire avancer dans le processus.
Qui fait cela?
|
| M. Schmidt: D'après ce que je comprends, c'est la ministre de
la Justice qui amorce le processus en déposant les propositions.
|
| Le sénateur Cools: Elles ne seraient pas déposées à cette
étape, mais présentées.
|
| M. Schmidt: Ce n'est pas encore un projet de loi.
|
| Le sénateur Cools: Je sais. C'est une proposition. La ministre
peut très bien présenter des motions et des propositions à la
Chambre. Les propositions sont-elles présentées par la ministre?
|
| La présidente: Non, pas à la Chambre, pas à cette étape-là.
|
| Le sénateur Cools: Quelqu'un les a présentées. Elles ne sont
pas simplement apparues ici.
|
| La présidente: Pardonnez-moi, sénateur Cools, mais j'ai cru
comprendre que M. Schmidt a déclaré qu'elles provenaient du
ministre Boudria.
|
| M. Schmidt: Les deux ministres sont concernés. C'est le nom
de la ministre de la Justice qui figure sur la page couverture. Le
ministre Boudria prend part au processus interne d'examen des
propositions.
|
| La présidente: En effet, c'est une étude préliminaire.
|
| Le sénateur Cools: Non, ce n'est pas une étude préliminaire,
car une telle étude concerne un projet de loi qui a déjà été
approuvé par le Cabinet. Il ne s'agit pas du tout d'une étude
préliminaire. C'est une approbation préalable. Je ne pense pas que
les membres connaissent bien le processus en cours.
|
| La présidente: Ce n'est pas un nouveau processus.
|
| Ayant retiré l'article 59, nous en sommes à l'article 60
concernant la Loi sur la gestion des finances publiques.
|
| Le sénateur Andreychuk: J'ai un commentaire à formuler au
sujet de l'article 59. Hier, nous nous sommes demandé s'il y a
lieu de supprimer d'une loi une disposition prévoyant un examen
parlementaire si celui-ci a déjà été mené. Nous nous sommes
ensuite demandé si l'examen avait été effectué ou non. Il semble
que nous pourrions contribuer à la décision qui doit être prise. Si
une disposition prévoyant un examen est inclue dans une loi, c'est
ce document que les gens peuvent consulter pour savoir si
l'examen a eu lieu, aurait dû avoir lieu ou n'a jamais eu lieu,
selon le cas. Il s'agit d'une façon d'exercer un suivi. Ceux qui
nous ont précédés ont déclaré qu'il s'agissait d'un excellent point.
Pour des raisons d'efficience, une fois qu'un examen a été
effectué, nous voulons supprimer la disposition connexe, mais il
pourrait être bon de la conserver. Peut-être que ce point devrait
figurer dans notre rapport.
|
| La présidente: C'est une bonne suggestion, à l'instar de celle
du sénateur Grafstein, à savoir que dorénavant, les examens
parlementaires devraient inclure les deux chambres du Parlement.
|
| Le sénateur Beaudoin: L'explication que nous avons donnée
hier devrait figurer aussi dans le rapport, car elle était très claire.
|
| La présidente: Les articles 60, 61 et 62 concernent des
renvois. Les articles 63, 64 et 65 visent l'harmonisation
linguistique.
|
| Le sénateur Cools: Nous progressons rapidement. Qu'en est-il
de l'article 48. Il modifie l'article 43 de la Loi sur les crimes
contre l'humanité et les crimes de guerre. Il semble assez
considérable.
|
| La présidente: Il modifie, dans la version anglaise, le nom de
la Export and Import Permits Act. Le mot «and» était devenu
«or» par inadvertance. L'article vise à corriger cette erreur.
|
| Le sénateur Cools: Êtes-vous satisfaite, madame la présiden
te? Cela ne m'ennuierait pas de jeter un coup d'oeil à la loi, mais
ça va.
|
| La présidente: Nous sommes maintenant à la page 15 du
document de la Bibliothèque du Parlement. Les articles 63, 64 et
65 concernent l'harmonisation linguistique. En ce qui a trait à la
Loi sur les dessins industriels, je ne crois pas qu'il y avait des
commentaires. L'article 67, qui porte sur la Loi de 1994 sur la
Convention concernant les oiseaux migrateurs, vise l'harmonisa
tion linguistique. Une modification mineure est apportée à la Loi
sur le Centre national des Arts afin de rendre la version française
conforme à la version anglaise.
|
| Les prochains articles à examiner sont les articles 69, 70, 71 et
72.
|
| Le sénateur Beaudoin: Tout ce sujet a été retranché.
|
| La présidente: Personne ne m'a mise au courant.
|
| Les articles 72 et 73 ont été retirés.
|
| Le sénateur Cools: Quand cela a-t-il été fait?
|
| Le sénateur Fraser: Hier soir.
|
| La présidente: Hier soir, avant la séance du comité.
|
| Le sénateur Cools: Nous les retirons maintenant, mais à un
moment donné, il faudra voter là-dessus.
|
| La présidente: Oui.
|
| La présidente: L'article 74 porte sur la Loi sur l'Office
national de l'énergie. Une composante de la loi, le TR/95-46, a
transféré au ministre des Pêches la responsabilité à l'égard de la
Garde côtière canadienne, mais le ministre des Transports est
toujours responsable de la Loi sur les eaux navigables. On ne sait
pas trop bien pourquoi la Garde côtière est partie prenante. En
a-t-on discuté hier soir?
|
| Le sénateur Moore: Non.
|
| Le sénateur Fraser: Qu'est ce que signifie cet article? Qui a
l'autorité appropriée d'exercer dans ce cas?
|
| La présidente: Monsieur Schmidt est peut-être en mesure de
répondre à cette question.
|
| M. Schmidt: Cette disposition découle pour ainsi dire d'un
changement de responsabilité au sein du gouvernement. Le TR
dont il est question transférait au ministre des Pêches et des
Océans la responsabilité à l'égard de la Garde côtière canadienne.
Le groupe qui avait l'autorité nécessaire relevait de la Garde
côtière canadienne. En raison du transfert de responsabilité de la
Garde côtière canadienne au ministère des Pêches et des Océans,
la référence au ministre dans cet article devrait devenir le ministre
des Pêches et des Océans.
|
| Le sénateur Fraser: Cette autorité est exercée sur les pipelines
immergés. J'ai cru avoir entendu pipelines.
|
| Le sénateur Cools: Non, il s'agit de la responsabilité de la
Garde côtière.
|
| Le sénateur Fraser: À l'égard d'autres réseaux d'utilité, et
cetera.
|
| M. Schmidt: Oui. En d'autres mots, quelqu'un, aux termes de
l'alinéa 108(1)a) pourrait prendre une mesure administrative; je
ne peux dire de but en blanc s'il s'agissait d'une approbation ou
d'un consentement. La personne ou le groupe qui devait
intervenir relevait de la Garde côtière canadienne. Lorsque la
responsabilité conférée à la Garde côtière a été transférée au
ministère des Pêches et des Océans, la référence à l'ancien
ministre n'était plus appropriée. Ce changement reflète le transfert
interne auquel a donné lieu le TR/95-46, comme nous l'avons dit
plus tôt.
|
| La présidente: Je m'y perds aussi. Le ministre des Transports
est responsable des eaux navigables mais pas de la Garde côtière;
exact? Que diable signifie ce changement relatif à la définition du
ministre?
|
| M. Schmidt: Cela signifie que le même groupe qui était
responsable pour ces décisions...
|
| La présidente: Quelles décisions?
|
| M. Schmidt: Les décisions prises en vertu de l'alinéa 108(1)a).
Il faudrait que je me rafraîchisse la mémoire à cet égard.
|
| La présidente: Le document que nous avons sous les yeux
dispose ce qui suit:
|
| «autorité compétente»
|
| a) à l'égard des eaux navigables, le ministre des
Transports;
|
| M. Schmidt: Il faudrait que j'examine le dossier quelques
minutes à tout le moins pour déterminer ce que l'autorité
compétente fait exactement aux termes de la loi, pour obtenir tout
le contexte. Cependant, cette mesure a été prise en vertu de cet
article par des employés de la Garde côtière. Comme la
responsabilité de la Garde côtière a été transférée à l'autre
ministre, on présume qu'il faudrait changer également la
référence au ministre. Quant à savoir exactement ce qu'est
l'action et ses conséquences aux termes de la loi, j'aurais besoin
de me rafraîchir la mémoire.
|
| Le sénateur Moore: Monsieur Schmidt, cet article traite des
eaux navigables, domaine qui relevait et continue de relever du
ministre des Transports, si je ne m'abuse?
|
| M. Schmidt: Il ne s'agit pas de transférer la responsabilité pour
les eaux navigables, mais de le faire pour une décision très
particulière au sujet de laquelle, malheureusement, et je le répète,
j'aurais besoin de me rafraîchir la mémoire. Il y a de nombreuses
propositions ici et je ne me souviens tout simplement pas de
chacune d'entre elles par le menu.
|
| Le sénateur Fraser: Cela semble se rapporter à la construction
de pipelines ou de réseaux d'utilité. C'est ce que j'ai vu dans le
document utile préparé par le personnel. On y laissait entendre
que la raison pour laquelle il s'agit d'une modification à la Loi sur
l'Office national de l'énergie c'est parce que l'autorité particulière
mentionnée vise, je présume, les permis et les approbations pour
la construction de pipelines et autres réseaux d'utilité. C'est une
fonction qui relève du secteur énergétique. Je suppose que
quelqu'un devait décider de façon arbitraire quel ministère -
Énergie, Transports ou Pêches - assumait la responsabilité
lorsqu'il s'agissait de franchir des eaux navigables ou d'y
immerger des pipelines D'habitude c'était les transports et
maintenant ce sont les pêches vu que c'est la Garde côtière qui
effectue vraiment le travail.
|
| Le sénateur Cools: Monsieur Schmidt, est-ce que le décret
C.P. 1995-527 transfère l'entière responsabilité de la Garde côtière
ou se limite-t-il à une fonction très mineure à un moment en
particulier? Cette réponse nous aiderait considérablement. Nous
n'avons ni les passages pertinents ni les amendements proposés.
|
| M. Schmidt: L'honorable sénateur Fraser a raison lorsqu'elle
dit que cette proposition vise les pipelines qui peuvent franchir
des voies navigables.
|
| Le transfert de responsabilités auquel donne lieu le TR/95-46
était un transfert général de la responsabilité de cette portion du
service public au sein du ministère des Transports connu sous le
nom de Garde côtière canadienne, à certaines exceptions précises
près. La responsabilité de la Garde côtière dans son ensemble, à
certaines exceptions précises près, a été transférée au ministre des
Pêches et des Océans.
|
| La présidente: Sénateurs, je m'en remets à vous. Devrait-on la
conserver ou l'éliminer?
|
| Le sénateur Cools: L'éliminer.
|
| Le sénateur Fraser: Je crois que nous devrions la conserver,
mais j'aimerais proposer que nous signalions dans le rapport que
les difficultés que nous éprouvons avec certains de ces change
ments sont attribuables au fait que personne ne semble savoir à
quoi ces propositions se rapportent. On ne nous donne ni dans le
document ni dans le matériel d'information la description de ce
dont nous parlons exactement. Les législateurs devraient être au
courant de ce sur quoi ils légifèrent.
|
| Le sénateur Beaudoin: C'est une question de stratégie. Si
nous avons un doute véritable, nous devrions dire non.
|
| Le sénateur Fraser: En ce qui a trait au fondement, j'ai le
sentiment qu'il n'y a aucun problème, mais ce n'est pas bien que
nous ne soyons pas au courant.
|
| Le sénateur Beaudoin: Quelle est donc la conclusion?
|
| Le sénateur Pearson: Je dirais que, dans ce cas, comme nous
parlons d'une autorité, si vous ne la transférez pas d'un ministre à
l'autre, il pourrait arriver qu'on sache pas trop de l'autorité de
quel ministre il s'agit.
|
| Le sénateur Fraser: La Garde côtière ferait rapport au
ministre des Transports et non à son propre ministre.
|
| Le sénateur Cools: Il n'y a pas de conflit. La Garde côtière
exerce ses activités avec succès depuis de nombreuses années
dans les circonstances que nous connaissons. Je vous assure, elle
exerce ses activités en vertu d'une prérogative royale. Je crois que
les choses devraient bien se passer.
|
| La présidente: Nous devrions la supprimer?
|
| Le sénateur Cools: Oui, de toute évidence.
|
| La présidente: Tout ce dont nous avons besoin pour ce faire,
c'est qu'un sénateur dise non.
|
| Le sénateur Cools: Ils agissent ainsi depuis de nombreuses
années à ce que nous pouvons constater.
|
| La présidente: De toute évidence, ils peuvent continuer encore
un peu.
|
| L'article 75 abroge une disposition conférant au gouverneur en
conseil le pouvoir d'approuver la nomination à un poste
comportant un traitement supérieur au plafond qu'il a fixé. Je
crois qu'on en a discuté un peu hier soir.
|
| Le sénateur Beaudoin: Le plafond de salaire était 99 000 $. Il
s'agit d'un nouveau pouvoir.
|
| Le sénateur Pearson: L'explication sous-jacente est logique
selon moi. Lorsque ce plafond est apparu à l'origine dans la loi, il
se rapportait à des salaires de 5 000 $ ou plus. La Loi sur le
cinéma est une loi très ancienne.
|
| Le sénateur Fraser: Le principe selon lequel, au-dessus d'un
certain niveau, des représentants publics devraient approuver les
dépenses de fonds publics est bon. Cette proposition n'est pas du
tout controversable.
|
| Le sénateur Pearson: Je répète simplement ce que j'ai
entendu hier. Ça nous reviendra sous une autre forme.
|
| La présidente: Si je me souviens bien de ce qui a été dit hier,
ils proposaient la prorogation de cet article sous prétexte que,
lorsque vous embauchez quelqu'un à ce niveau de salaire élevé, il
pourrait arriver que l'approbation par le gouverneur en conseil
prenne plusieurs mois et que la personne n'occupe plus le poste à
ce moment là. Je crois que la solution consisterait à faire en sorte
que le gouverneur en conseil rende sa décision beaucoup plus
rapidement. Le gouverneur en conseil, je crois, devrait continuer à
surveiller les nominations à des postes dont le salaire dépasse
99 000 $.
|
| Le sénateur Fraser: Peut-être devrait-on hausser le plafond de
99 000 $ à 110 000 $ environ; autrement, en théorie, certaines
personnes pourraient toucher un million de dollars par an sans
que le cabinet le sache.
|
| Le sénateur Pearson: Non. On nous a dit qu'il convient de
garder en mémoire deux choses importantes. Premièrement, il ne
s'agit pas d'argent neuf. On ne confère pas de pouvoir de
dépenser de l'argent en dehors du crédit existant. Ce n'est pas
comme si ce changement leur conférait le pouvoir de faire cela.
Le deuxième point concernait la nomination de personnel. C'était
les deux arguments présentés.
|
| Le sénateur Andreychuk: Ils sont soumis à d'autres règles.
|
| Le sénateur Pearson: Oui, ils sont soumis aux règles du
Conseil du Trésor, de sorte que leurs dépenses sont limitées à une
certaine somme. Cependant, cette pratique a déjà cours depuis 10
ans et il n'y a eu que deux cas où cela aurait été pertinent.
|
| Le sénateur Cools: Le cabinet devrait exercer plus de
surveillance, pas moins. Je pense que nous devrions le retirer. Si
vous avez déjà collaboré à l'un ou l'autre de ces tribunaux,
croyez-moi...
|
| Le sénateur Fraser: Il ne devrait y avoir aucune disposition
financière dans un projet de loi général censé renfermer des
modifications correctives non controversables.
|
| La présidente: C'est juste, et toute chose qui rogne le droit de
regard du Parlement n'est pas non controversable, règle générale.
|
| Le sénateur Cools: Le sénateur Pearson a raison. En
l'occurrence, il n'est pas question d'un pouvoir de dépenser. C'est
une question de gestion du personnel. À mon avis, nous devrions
être vigilants et nous garder de rogner la responsabilité du
gouverneur en conseil de surveiller le gouvernement.
|
| La présidente: D'accord. Nous supprimons 75, mais c'est la
même chose pour 76.
|
| Le sénateur Pearson: Dans ce cas particulier, nous avons eu
un exposé exhaustif sur les raisons justifiant ces changements.
Nous y avons consacré au moins une heure.
|
| Le sénateur Fraser: Ce que vous avez entendu vous a-t-il
satisfait?
|
| Le sénateur Pearson: Oui.
|
| Le sénateur Fraser: Êtes-vous convaincue que le pouvoir
d'une instance publique d'approuver des dépenses n'est en rien
diminué?
|
| Le sénateur Pearson: Oui.
|
| La présidente: Nous abordons maintenant les articles 76 et 77,
soumis à l'approbation du Conseil du Trésor. Sénateur Joyal, vous
étiez aussi présent lors de cette discussion.
|
| Le sénateur Joyal: J'étais là pour la discussion concernant la
disposition précédente également, et je partage à ce sujet l'opinion
de mes collègues.
|
| Contrairement au cas précédent, où l'on prévoit de se soustraire
à l'approbation, dans ce cas-ci, les instances sont tenues de
consulter le Conseil du Trésor. De cette façon, on maintient un
lien avec le pouvoir de supervision. Qui plus est, on nous a dit
que cela faisait l'objet d'une vérification de la part du vérificateur
général du Canada. J'ai l'impression que si l'on outrepassait les
directives du Conseil du Trésor, il est fort possible que cela
attirerait l'attention.
|
| La présidente: C'est donc une protection?
|
| Le sénateur Joyal: Oui, il y a une protection dans le système.
Ce n'est pas comme s'ils étaient complètement indépendants de
toute autorité, comme dans le cas précédent. Je serais tenté
d'accepter la proposition. La seule réserve que j'ai, c'est que nous
n'avons pas entendu officiellement les représentants du Conseil
du Trésor. Nous avons accepté la parole des témoins lorsqu'ils
nous ont dit que le Conseil du Trésor approuvait cette suggestion.
Cela figure au compte rendu, de sorte qu'il faut supposer qu'ils
disaient vrai.
|
| La présidente: Je le suppose aussi. Par conséquent, les
dispositions 76 et 77 sont acceptables. Article 78.
|
| Le sénateur Beaudoin: C'est mineur.
|
| La présidente: Le premier cas est mineur. Je pense que nous
avions des préoccupations au sujet de l'alinéa 21(1)j).
|
| Le sénateur Pearson: Je vais essayer de vous expliquer ce que
j'ai entendu, et d'autres pourront ajouter à mes propos. Le
sénateur Joyal et plusieurs autres collègues ont soulevé deux
questions importantes. La première portait sur le pouvoir de
l'employeur de forcer l'évacuation de quelqu'un. D'après ce
qu'on nous a expliqué, c'est une question de responsabilité.
L'employeur est tenu d'évacuer le personnel lorsqu'une dose de
rayonnement supérieur à la limite réglementaire a été enregistrée;
c'est sa responsabilité. Ce n'est pas une violation du droit de la
personne de rester au travail et d'encourir ainsi d'autres doses
dangereuses, pour ainsi dire. Tout comme des gens ont été
évacués à New York la semaine dernière, il y a des moments où il
faut évacuer, que cela nous plaise ou non. Nous avons jugé cette
explication satisfaisante.
|
| Le problème se posait à l'égard de ceux qui avaient été exposés
et de ceux qui risquaient d'avoir été exposés. On a bien expliqué
cela à mon avis. Il semble que les employés portent un dosimètre
qui peut ne pas avoir enregistré l'ampleur d'une dose de
rayonnement susceptible d'avoir touché la tête d'un employé. Par
conséquent, cette formule impose encore une fois aux autorités ou
à la direction l'obligation d'évacuer lorsqu'on a une indication
qu'un employé a été exposé à un rayonnement. Dans le meilleur
intérêt de tous, évidemment, tant qu'on n'aura pas déterminé -
ce qui est assez complexe -, quelle dose exacte de rayonnement
un employé a subie, il est préférable de procéder à l'évacuation.
Par la suite, l'employé en question peut obtenir l'autorisation de
retourner au travail une fois que les faits ont été établis.
|
| Le sénateur Cools: En l'occurrence, cette instance ne réclame
pas le pouvoir d'évacuer, mais plutôt d'ordonner un retour au
travail. C'est bien différent de la réalité que vous décrivez,
sénateur.
|
| Le sénateur Fraser: Si vous lisez plus loin, on autorise la
Commission à ordonner à quelqu'un d'interrompre son travail.
|
| Le sénateur Cools: J'en suis au paragraphe 78(2). Où
avez-vous pris ce passage? Il n'y a pas de paragraphe 78(3). J'ai
peut-être la mauvaise version.
|
| Le sénateur Andreychuk: Nous avons eu à ce sujet une
discussion longue et détaillée. Encore une fois, je suggère que
lorsque nous étudions une mesure de ce genre, le délai entre le
moment où nous entendons les témoins et où nous sommes
appelés à prendre une décision soit suffisamment long pour
permettre de distribuer le compte rendu, pour que nous n'ayons
pas à nous répéter.
|
| La présidente: Je suis fautive car je n'étais pas là.
|
| Le sénateur Andreychuk: Ce qui me chicote, c'est que
d'après l'explication justifiant la proposition dont nous sommes
saisis, le pouvoir habilitant l'employeur à exiger qu'une personne
quitte le travail est fondé sur la règle 16 du Règlement sur la
radioprotection. Ce qui m'inquiète, c'est que s'il n'y a pas eu de
dose de rayonnement ou si le problème avait été réglé en vertu du
processus requis, l'employeur pourrait, en vertu de ce pouvoir,
exiger que cette personne retourne au travail. Je sais que le
sénateur Joyal s'inquiétait de la partie concernant le retrait forcé,
mais parlons plutôt de la partie qui m'inquiète moi, soit le retour
au travail. En l'occurrence, la direction autoriserait un employé à
rentrer au travail, mais qu'arriverait-il si celui-ci a des problèmes
de santé et que les tests et tout le reste l'inquiètent toujours. Est-il
tenu de rentrer au travail?
|
| Malheureusement, nous avons eu une très longue discussion
mais nous n'étions pas tout à fait sur la même longueur d'ondes.
Au moment de partir, après la séance, j'ai eu un entretien avec les
témoins, et ils m'ont précisé une chose - qui ne figure d'ailleurs
pas au compte rendu -, soit que l'autorisation de rentrer au
travail ne va pas plus loin que cela. Elle autorise simplement
l'employé à rentrer au travail; elle ne le force aucunement à
retourner sur les lieux où est survenu le rayonnement, et cetera.
Le pouvoir lié à l'emploi découle de la législation fédérale en
matière d'emploi. Autrement dit, l'employeur dit essentiellement
que vous êtes autorisé à travailler, mais il ne peut vous forcer à le
faire. Dans la discussion d'hier, on a semblé dire que si la
direction autorisait un employé à travailler, ce dernier était obligé
de rentrer.
|
| Si ce n'est pas le cas et si ce qu'on m'a dit en sortant est la
bonne interprétation, c'est uniquement une autorisation de travail.
Cela dit, c'est la législation fédérale en matière d'emploi qui
accorde à l'employé le droit de ne pas rentrer. Si cette législation
intervient, alors je n'ai aucune objection à la formulation
employée ici. Autrement, je trouverais la disposition beaucoup
trop substantielle.
|
| Je sais que le sénateur Joyal avait une préoccupation, et
j'ignore si la précision que j'essaie d'apporter est utile ou non.
|
| La présidente: Les témoins sont ici. Avec votre permission,
nous pourrions rappeler le témoin compétent à la table pour
déterminer si l'interprétation du sénateur Andreychuk ou du
sénateur Joyal est exacte.
|
| Le sénateur Joyal: Il serait bon de donner aux témoins
l'occasion d'apporter cette précision étant donné que c'est une
question très importante mettant en cause la santé et les droits. Ce
n'est pas simplement une question administrative.
|
| M. John Waddington, directeur général, Évaluation des
facteurs environnementaux et humains: Je vous remercie de
nous donner l'occasion de corriger le tir. Manifestement, nous
n'avions pas bien compris les questions des honorables sénateurs,
et je m'en excuse. Nous sommes heureux d'être en mesure de
vous fournir l'information dont vous avez besoin pour prendre les
décisions propres à votre mandat.
|
| Je confirme que l'interprétation de l'honorable sénateur est
exacte et que les pouvoirs conférés au CCSN aux termes de
l'alinéa 21j) et à l'officier désigné à l'alinéa 37(2)h) sont des
pouvoirs d'autorisation seulement. Ils ne constituent pas un ordre.
L'employé conserve tous les droits prévus dans la législation du
travail et peut refuser de rentrer au travail si tel est son désir. Bien
entendu, c'est une question qui doit se régler entre l'employeur et
l'employé. Dans ce cadre réglementaire, on s'assure ainsi d'avoir
les protections nécessaires pour régler le problème qui a donné
lieu à une exposition supérieure à la limite, et on veille à ce que
toutes les mesures correctives soient dûment prises. Les rapports
normaux employeur-employé se poursuivent une fois qu'on a
expliqué à l'employé les tenants et les aboutissants de la situation
comme c'est prévu dans le cadre réglementaire. De cette façon,
on veut s'assurer que l'employé a toute l'information voulue pour
décider par lui-même s'il souhaite retourner au travail. Cela
devrait clarifier les choses.
|
| Le sénateur Fraser: J'aimerais faire consigner officiellement
au compte rendu, pour le bénéfice des témoins, qu'il est tout à fait
inhabituel qu'un si grand nombre de sénateurs ne soient pas
présents au comité, comme cela s'est produit hier soir. Les
membres du comité sont parmi les plus assidus sur la Colline.
|
| Le sénateur Joyal: Me visez-vous?
|
| Le sénateur Fraser: C'est plutôt moi qui suis en cause, mais
aussi d'autres de nos collèges. C'était inhabituel.
|
| Le sénateur Cools: À cet égard, madame la présidente, il se
rait peut-être préférable qu'à l'avenir, au retour des vacances
d'été, les comités sénatoriaux attendent deux ou trois jours avant
de se réunir. Il y a eu tellement de choses qui se sont passées
depuis deux jours, l'ordre du jour du Sénat était beaucoup trop
chargé. Nous avions une multitude de choses à faire. C'était
beaucoup trop. Nous devions tous être présents à six ou huit
endroits hier.
|
| La présidente: Nous avions tous des projets de loi d'initiative
parlementaire.
|
| Le sénateur Cools: Il n'était pas nécessaire de se réunir hier; le
comité aurait pu se rencontrer une journée plus tard.
|
| Le sénateur Joyal: J'ai une question concernant l'information
que nous ont fournie les témoins. À votre connaissance, est-il déjà
arrivé qu'un employé autorisé à rentrer ait contesté la sécurité de
son lieu de travail et que vous ayez été impliquée dans un
différend employeur-employé qui aurait été résolu ultérieurement?
|
| M. Waddington: J'ignore si une telle situation s'est déjà
produite, sénateur. Ce processus existe depuis 25 ans environ,
mais je ne suis pas au courant de tout ce qui s'est passé pendant
ce laps de temps même si, je l'avoue, je travaille pour l'agence
depuis 25 ans. Je ne suis pas au courant d'une telle situation.
J'ignore si M. Shaver est au courant, mais pas moi. Comme je l'ai
expliqué hier - et je m'excuse de me répéter -, le processus
auquel nous sommes soumis est assez exhaustif. Nous réglons
généralement la plupart des problèmes dans le cadre de
discussions avec les employés qui se trouvent dans cette situation.
Cela dit, je ne peux pas affirmer que cela ne se soit jamais
produit. Il faudrait que je consulte les dossiers et que je remonte
assez loin en arrière pour répondre adéquatement à votre question.
Toutefois, je ne me souviens d'aucun incident.
|
| Le sénateur Andreychuk: Si j'ai bien compris, l'employé
continue de faire partie des effectifs et s'il refuse rentrer au
travail, il sera affecté ailleurs. Y a-t-il eu des cas de ce genre?
|
| M. Waddington: Oui. En fait, c'est une situation assez
courante.
|
| Le sénateur Andreychuk: L'employeur conserve-t-il d'autres
droits en matière d'emploi?
|
| M. Waddington: Oui. Ce genre de situation se produit
lorsqu'un employé a subi soit une dose de rayonnement excessive
ou une dose approchante. Nous en avons d'ailleurs parlé hier. Si
l'employé en question décide de ne pas retourner dans ce service
en particulier, il peut être réaffecté par l'employeur dans un
service qui n'implique pas d'être exposé au rayonnement. Cela
s'est déjà produit, oui.
|
| Le sénateur Joyal: J'ai l'impression d'exprimer une opinion
qui est partagée par mes collègues, mais elle concerne une
question délicate. Jusqu'ici, le Canada n'a pas connu de
catastrophe majeure, mais nous ignorons ce que l'avenir nous
réserve. Je ne veux pas évoquer de scénarios hypothétiques, mais
il ne fait aucun doute qu'il faut être plus vigilant dans ces
domaines car les conséquences peuvent être sérieuses.
|
| Le sénateur Pearson: D'après ce que j'ai compris, ces
changements mineurs imposent davantage de responsabilités à
l'employeur et lui donnent des outils mieux appropriés en pareil
cas.
|
| Est-ce exact? Fournit-on ainsi à l'employeur un protocole
cohérent?
|
| M. Waddington: L'amendement qui est proposé vise simple
ment à s'assurer que la législation est conforme à nos pratiques et
à la réglementation. Par conséquent, elle correspond précisément
à la définition de questions non controversables que vous avez
évoquée tout à l'heure.
|
| La présidente: On conserve donc cette disposition? Sommes-
nous d'accord?
|
| Des voix: D'accord.
|
| La présidente: L'article 79 corrige une erreur. L'article 80, à
la page 18 du document de la Bibliothèque du Parlement, et les
articles allant de 80 jusqu'à 84 concernent des changements
mineurs.
|
| Les articles 85 à 99 sont des renvois. Cela nous amène à la
page 28. Vous pouvez intervenir quand vous le jugez bon.
|
| D'après le recherchiste de la Bibliothèque du Parlement,
l'article 105 concernant la Loi sur la sécurité ferroviaire, à la
page 30, n'exige pas d'examen parlementaire. Le ministre peut
nommer un comité, ce qu'il a fait. Il y a une erreur dans le
document de la Bibliothèque du Parlement que vous avez devant
vous. La révision proposée supprime les dispositions concernant
l'examen de la loi, mais en fait cette mesure n'a jamais exigé un
examen parlementaire.
|
| Le sénateur Fraser: Il a été déposé au Parlement.
|
| La présidente: Oui.
|
| Le sénateur Cools: Par souci d'exactitude, quelqu'un pourrait-
il nous dire quel article de la Loi sur la sécurité ferroviaire est
abrogé. Je répugne toujours à abroger des articles sans en
connaître la teneur.
|
| Le sénateur Fraser: L'article 51. À la page 31(a) du
document législatif, peu importe comment vous l'appelez, vous
trouverez intégralement l'article abrogé. Cet examen a eu lieu,
n'est-ce pas?
|
| La présidente: Apparemment, l'examen a eu lieu. Le ministre
a créé un comité en vue de le mener à bien. L'examen a bel et
bien été effectué. Le rapport a été déposé au Parlement.
|
| Le sénateur Fraser: Pas de problème.
|
| La présidente: L'article 105 ne pose pas de problème.
|
| Le sénateur Fraser: L'article 106 porte sur les appareils de
télécommunication. Cela vise-t-il le cas de lignes téléphoniques
ou de lignes qui tomberaient sur une étable, causant ainsi un
incendie? Si vous êtes le fermier propriétaire de l'étable, c'est un
problème sérieux.
|
| La présidente: Sans aucun doute. L'article 106 modifie le
paragraphe 73(4) pour que ce soit le ministre plutôt que le
Conseil qui soit habilité à entamer des poursuites.
|
| Le sénateur Andreychuk: Nous n'avons pas du tout parlé de
cela.
|
| M. Schmidt: Honorables sénateurs, je ne peux pas ajouter
grand chose à la note explicative figurant à la page 31(a).
Lorsqu'on a ajouté la section 4.1 portant sur les appareils de
télécommunication, aucun amendement n'a été apporté à l'article
faisant l'objet de la proposition. Par conséquent, le pouvoir
d'approuver des poursuites est demeuré entre les mains du CRTC,
mais le Conseil n'avait pas compétence sur cette partie de la loi. Il
aurait fallu prévoir un amendement correspondant pour s'assurer
que le CRTC n'acquière pas ainsi soudainement le droit
d'interdire des poursuites ou de les approuver, selon la perspecti
ve. L'objet de cette disposition est d'apporter à cet article un ajout
qui aurait dû être inséré lorsque la partie 4.1 a été ajoutée.
|
| Le sénateur Joyal: Quand cela a-t-il été ajouté?
|
| M. Schmidt: Je ne m'en rappelle pas exactement.
|
| La présidente: Je crois que c'était en 1998.
|
| Le sénateur Joyal: Est-ce que cet article, à votre connaissance,
a déjà été appliqué dans le passé. Y a-t-il eu des procédures
judiciaires qui se rapportaient aussi au CRTC et à son
approbation?
|
| M. Schmidt: Je ne sais pas si le CRTC a jamais été appelé à
approuver une poursuite fondée sur cet article. Le problème été
porté à notre attention tout simplement comme une anomalie qu'il
fallait corriger.
|
| Le sénateur Joyal: Est-ce qu'il serait possible d'obtenir cette
réponse?
|
| M. Schmidt: Je suppose qu'on pourrait la demander au CRTC.
J'aimerais savoir si cela influencerait votre décision qu'il y ait eu
une telle occurrence, ou votre question ne concerne-t-elle que le
niveau de structure de la loi et n'a rien à voir avec les faits?
|
| Le sénateur Joyal: S'il y a eu des procédures qui ne sont pas
réglées, au sujet de l'approbation du CRTC, je serais mal à l'aise.
S'il n'y en a pas, je suis d'accord avec l'argument de fond.
|
| M. Schmidt: La nécessité d'obtenir l'approbation est une
exigence ponctuelle. Autrement dit, si cela a été fait, c'est réglé et
terminé. Je doute fort qu'il y en ait eu, mais je ne sais pas à coup
sûr. S'il y a eu des procédures, à ce que je comprends, sur le plan
juridique, cela ne ferait rien que nous changions maintenant la loi
parce que cette mesure est déjà prise et terminée. Le dossier est
clos.
|
| Toute autre procédure pourrait être entreprise en vertu de
l'article modifié. Il n'y a pas d'approbation continue. C'est
quelque chose de ponctuel. Soit qu'ils approuvent le lancement de
la procédure ou non. Une fois que c'est fait, c'est terminé, c'est
clos. Je le répète, je vous invite à vous demander si les faits font
une différence dans cette situation.
|
| Le sénateur Joyal: Oui, parce que si le CRTC a refusé son
agrément, la situation est différente. Je préférais, personnellement,
le savoir.
|
| M. Schmidt: Nous pouvons certainement tenter de le savoir.
|
| La présidente: Au sujet de l'article 106, nous ne prendrons
pas de décision jusqu'à ce que nous ayons reçu cette information.
|
| Le sénateur Grafstein: À l'article 108, il y a une différence
importante entre le français et, je suppose, la version anglaise.
C'est une question de substance. La version française dit
clairement que pour que l'admission d'office se fasse, le texte
doit, de fait, être certifié conforme par une personne autorisée par
la Première nation, si je lis bien le français. Voilà autre chose!
Cela signifie que les tribunaux peuvent procéder à un contre-
interrogatoire. Quelqu'un vient et certifie que le texte est
conforme. Le tribunal des tribunaux, quelle que soit la procédure,
peut intervenir et s'intéresser à la question parce qu'il y a
certification. Il n'est pas clair que cette certification d'un texte par
une personne autorisée signifie qu'il est automatiquement admis
d'office.
|
| La présidente: À ce que je comprends des notes explicatives
de la page 32(a), c'est déjà spécifié au paragraphe 10(6) de la
loi. Les mots redondants au paragraphe 10(6) sont au paragra
phe 10(3).
|
| Le sénateur Grafstein: Il est difficile de le faire sans examiner
le texte de loi lui-même.
|
| Le sénateur Beaudoin: Ce sont deux choses différentes, cela
ne fait pas de doute. En français, c'est beaucoup plus exigeant que
dans le texte anglais, mais au bout du compte, on lit que le
paragraphe 10(8) omet cette formulation.
|
| Le sénateur Grafstein: J'en conclus que, peut-être, l'anglais
devrait être conforme au français plutôt que le français conforme
à l'anglais. Après tout, rappelez-vous que c'est un sujet très
délicat, et c'est la nature même de la promulgation de loi par les
Premières nations en tant qu'autorités subordonnées, parallèles ou
égales. Nous avons eu un immense débat là-dessus, si vous vous
en rappelez bien, dans le cadre du Traité nisga'a, et en fait, c'est
différent quand il y a autonomie gouvernementale. Le Parlement a
encore le pouvoir suprême. Il n'a pas renoncé à son rôle
constitutionnel; il n'a pas abdiqué son rôle. Ici, sans avoir besoin
de longues explications, pourquoi devons-nous faire que l'anglais
soit conforme au français? Le français, à mon avis, donne
beaucoup plus de marge de manoeuvre au tribunal pour
déterminer la validité appropriée de la certification. Je ne vois pas
pourquoi il faut toujours conformer le français à l'anglais.
Peut-être le français, dans ce cas-ci, est-il mieux. Il faut en
décider.
|
| La présidente: Je crois savoir que nous avons ici quelqu'un du
ministère de la Justice qui peut répondre à cette question.
|
| [Français]
|
| M. Luc Labelle, conseiller législatif, section de la législation,
ministère de la Justice du Canada: La modification est
simplement une convention de rédaction française. Lorsqu'un
élément est mentionné dans un article tel que dans l'exemple de
l'article 10(3), il n'est pas nécessaire de toujours répéter dans les
articles subséquents ce qui est mentionné dans l'article précédent.
Cela semble assez clair. Je remarque toutefois qu'il semble y
avoir ici une opposition à la modification. C'est une convention
de rédaction française.Il est certain que nous pouvons la retirer s'il
y a opposition, mais c'est, d'après nous, une convention de
rédaction française par laquelle nous ne sommes pas obligés de
répéter certains éléments mentionnés dans le même article dans
les paragraphes précédents. Cela me semble assez clair, à la
lecture de tout l'article, que nous référons à ce qui est dit dans
l'article 10(3).
|
| Le sénateur Beaudoin: Votre texte français exige plus que le
texte anglais, mais c'est comme ça...
|
| Le sénateur Fraser: C'est déjà fait.
|
| Le sénateur Beaudoin: ... dès le début de l'article.
|
| M. Labelle: Oui.
|
| Le sénateur Beaudoin: Qu'est-ce que vous faites avec cela?
Dès le début de l'article, le français exige davantage. Est-ce
exact?
|
| M. Labelle: Oui.
|
| Le sénateur Beaudoin: Et c'est une bonne chose?
|
| M. Labelle: Oui.
|
| [Traduction]
|
| Le sénateur Joyal: Pouvons-nous avoir le texte de l'article?
|
| La présidente: Le texte de l'article?
|
| Le sénateur Joyal: Du premier article.
|
| [Texte]
|
| M. Labelle: Je n'ai pas avec moi le texte complet de l'article,
mais je peux l'obtenir.
|
| [Traduction]
|
| Le sénateur Fraser: Pendant que nous attendions de l'infor
mation du CRTC, nous aurions peut-être pu mettre à la disposition
du comité le texte de tout l'article.
|
| [Français]
|
| Si c'est vrai que c'est déjà établi dans les deux langues, nous
n'avons pas besoin de le répéter en français. Mais si le traitement
n'est pas égal dans les deux langues...
|
| Le sénateur Beaudoin: C'est votre explication?
|
| M. Labelle: Oui.
|
| [Traduction]
|
| Le sénateur Grafstein: Le principe de la preuve est différent.
Tel que j'interprète le texte, il est différent.
|
| Le sénateur Andreychuk: Vous dites qu'un était une erreur,
mais lequel correspond à l'esprit du législateur, la discrétion de la
version française et le pouvoir plus limité de la version anglaise?
|
| Le sénateur Grafstein: Ce n'est pas à nous d'en juger.
|
| Le sénateur Andreychuk: C'est pourquoi je demande à savoir
s'il faut nous en saisir puisqu'il s'agit d'une question d'orienta
tion. Le législateur projetait-il de donner plus de discrétion ou le
contraire? Je ne crois pas que nous puissions deviner ses
intentions. Il ne s'agit donc pas d'une erreur ou d'une
modification corrélative et ainsi de suite. Cela tombe à nouveau
dans ce que vous qualifiez de zone grise, si j'ai bien compris
votre argument.
|
| Le sénateur Fraser: La disposition 10(3) du projet de loi
exige déjà que copie de la loi soit attestée par cette personne pour
être réputée «copie certifiée conforme».
|
| Le sénateur Joyal: Il y a une nuance sur le plan juridique, car
on peut lire qu'il existe un recueil commun qui regroupant toutes
les dispositions législatives, dont une copie certifiée conforme,
mais rien ne dit que c'est l'original de la copie certifiée.
|
| Le sénateur Grafstein: Justement.
|
| Le sénateur Joyal: Il existe une nuance entre les deux. Dans
un cas, c'est un peu comme un registre commun, si vous préférez.
|
| Le sénateur Grafstein: Vous n'avez pas à aller plus loin.
|
| Le sénateur Joyal: Toutefois, il existe une autre copie qui est
certifiée conforme.
|
| Le sénateur Moore: Laquelle?
|
| Le sénateur Joyal: Justement. C'est dans la version française.
|
| La présidente: Recommandez-vous que cette proposition soit
retranchée ou exigeons-nous des éclaircissements?
|
| Le sénateur Joyal: Je retirerais la proposition.
|
| La présidente: L'article 108 du projet de loi est retiré.
L'article 109 représente un changement mineur. En ce qui
concerne l'article 110 et la Loi sur l'extraction du quartz dans le
Yukon, y a-t-il eu témoignage à ce sujet hier?
|
| Le sénateur Beaudoin: Non. Nous n'avons pas trouvé d'or.
|
| La présidente: Chers collègues, que souhaitez-vous faire?
|
| Monsieur Schmidt, pourriez-vous nous aider?
|
| M. Schmidt: Il serait utile de faire une brève historique. Nous
avons essayé de le faire brièvement dans les notes. Essentielle
ment, avant la révision réglementaire des lois du Canada de 1985,
la loi prévoyait le respect des dispositions qui précédaient, soit à
l'époque tout ce qui précédait l'article 43. Puis, lors de la
révision, pour une raison quelconque, il n'était question que des
articles 39 à 42. Or, il y avait, dans les articles de cette partie
précédant l'article 39, des obligations auxquelles il fallait se
conformer. Par conséquent, le changement effectué lors de la
révision semblait être une erreur. À ce moment-là, la loi n'était
pas divisée en parties comme elle l'est aujourd'hui. La partie 1
porte essentiellement sur l'enregistrement des claims, ce qui
explique pourquoi nous avions proposé le libellé à l'étude
- conformité avec la partie qui porte sur la façon de jalonner un
claim, des claims, de ce genre de chose.
|
| La proposition vise à corriger une erreur qui s'est insérée
durant la révision et de rétablir que l'article s'applique à tous les
cas de non-conformité aux dispositions relatives à l'enregistre
ment d'un claim.
|
| La présidente: Je vous remercie. Y a-t-il d'autres questions,
chers collègues? Donc, cette disposition ne pose pas problème.
|
| Les articles 111, 112, 113, 114 et 115 visent tous à abroger la
Loi sur le soutien des prix des produits de la pêche.
|
| Le sénateur Fraser: Je ne m'y connais pas beaucoup dans le
soutien des prix des produits de la pêche. L'office n'est-il déjà
plus opérationnel? S'agit-il simplement d'une coquille vide, sur le
plan juridique?
|
| M. Schmidt: C'est l'information que nous avons reçue. Il n'a
rien fait depuis de nombreuses années.
|
| Le sénateur Grafstein: À nouveau, cela me semble aller
au-delà de la portée de cette loi. Il ne s'agit pas d'un conflit entre
deux textes de loi; c'est le gouvernement qui décide qu'il faut
abroger +une loi. Cela prête à controverse. Je ne viens pas des
Maritimes, mais tout ce qui touche aux pêches, je le sais, suscite
immédiatement une très vive curiosité chez nos collègues des
provinces maritimes. Je ne suis pas sûr que nous devrions même
entendre des témoignages au sujet de l'abrogation de la Loi sur le
soutien des prix des produits de la pêche. À vrai dire, quoi qu'en
dise le ministère de la Justice, il s'agit d'une question de fond.
C'était une question de fond au départ et elle le demeure jusqu'à
la fin. Si le ministre souhaite l'abroger, je ne trouve rien à y
redire, mais je ne crois pas que la place de cette proposition soit
dans la loi corrective.
|
| La présidente: La loi corrective à l'étude a pour raison d'être
d'abroger certaines dispositions qui sont échues ou caduques ou
qui ont cessé d'avoir effet. Nous avons donc besoin de
renseignements nous précisant si elles sont échues, caduques ou si
elles ont cessé d'avoir effet.
|
| Le sénateur Grafstein: Voilà une étrange façon de traiter une
disposition de temporisation.
|
| Le sénateur Beaudoin: Ma seule crainte serait les droits
acquis parce que, si vous abrogez une loi, les droits consentis
pourraient vous poser problème, par exemple. Cela ne vous
préoccupe-t-il pas?
|
| [Français]
|
| M. Labelle: Nous avons à l'article 112 et aux suivants des
dispositions transitoires qui tiennent compte des droits des
personnes qui sont devant la commission.
|
| [Traduction]
|
| Le sénateur Beaudoin: Ils sont maintenus? Tous les droits
consentis seront maintenus?
|
| [Français]
|
| M. Labelle: Oui, tout procès va continuer.
|
| Le sénateur Beaudoin: Ce n'est pas écarté?
|
| M. Labelle: Non, cela continue, c'est transitoire.
|
| [Traduction]
|
| Le sénateur Beaudoin: D'accord. Je n'ai donc plus rien à dire.
|
| Le sénateur Grafstein: Je suis désolé. C'est ma faute, puisque
c'est moi qui ai soulevé le point. Ce n'est pas vraiment sur ce
point que je bloquais quand nous avons parlé des articles 111 et
112, mais il valait mieux en parler au début, demander si cette loi
est vraiment le moyen qui convient pour abroger une loi.
|
| Tel que je comprends la situation et je sais gré au témoin de ce
qu'il a dit, ils abrogent une loi, mais ils veulent faire en sorte de
ne pas éteindre des droits ou des responsabilités et ils tentent donc
de les préserver. Le point est de savoir si l'abrogation d'une loi
peut se faire dans la loi corrective envisagée. On demande
beaucoup plus que de simplement mettre de l'ordre ou éliminer
une contradiction. En disant cela, je tiens compte de ce qu'a dit le
témoin. La loi n'est plus appliquée et ainsi de suite, et on souhaite
maintenant s'en débarrasser. Cela ne me pose pas de problème.
|
| Toutefois, je ne suis pas sûr que la loi à l'étude confère ce
pouvoir. Il me semble que l'abrogation va au-delà de la position
énoncée, soit qu'il ne doit pas y avoir de controverse et qu'il faut
que la mesure envisagée soit non sectaire. L'autre enjeu
fondamental, c'est que si la proposition semble insignifiante par
opposition à non controversable, cela ne me pose pas de
problème, mais dans le cas présent, elle pourrait avoir de
l'importance. De l'abroger ainsi est une bonne façon de mettre de
l'ordre si on veut éviter un débat public, pour parler franchement.
Je n'y suis pas opposé, mais je ne crois pas que cela devrait se
faire de cette façon.
|
| La présidente: J'aimerais souligner à mes collègues que, dans
toutes les lois correctives, celles qui ont déjà été soumises au
comité, on trouvait constamment des propositions d'abrogation
visant à mettre de l'ordre dans les lois.
|
| Le sénateur Joyal: Le titre, soit la Loi sur le soutien des prix
des produits de la pêche, est abrogé. Il s'agit là en principe d'une
importante décision. C'est toute la question de la mise en marché
qui est en jeu. Il s'agit essentiellement d'un office de commercia
lisation, comme celui du lait, du blé et des produits agricoles que
nous avons au Canada. La décision d'abroger la loi est peut-être
sage dans le secteur des pêches, mais le faire sans connaître la
raison pour laquelle on le fait à ce stade-ci - je ne crois pas avoir
suffisamment d'information pour dire qu'il s'agit simplement
d'abroger, que le titre est abrogé et que tout va bien. La décision
de le faire est peut-être sage, mais à vrai dire on ne m'a pas
présenté d'arguments m'expliquant pourquoi il faut prendre la
décision à ce moment-ci. Si l'on disait que cet office a été créé
cette année-là parce qu'il y avait alors un problème sur tel plan,
que le problème a été réglé, je comprendrais alors le raisonne
ment. Toutefois, je ne crois pas avoir suffisamment de d'informa
tion justifiant la décision d'abroger tout de suite la loi sans débat.
|
| M. Schmidt: Je me demandais si le comité accepterait quelque
chose pas écrit. Comme vous attendez certains autres documents
de notre part, nous pourrions inviter les gens qui sont en faveur de
l'abrogation de cette loi de s'expliquer par écrit. Cela intéresse les
membres du comité?
|
| La présidente: Oui. Voici comment nous procéderons après
aujourd'hui: nous nous entendrons pour que le personnel rédige le
rapport et nous nous réunirons de nouveau pour l'examiner et par
conséquent, ces articles. Nous allons mettre aussi de côté les
articles 111 à 115 en attendant d'en savoir davantage. Lorsque
nous examinerons le rapport, nous nous pencherons tout d'abord
sur ces articles.
|
| Les sénateurs sont-ils d'accord?
|
| Des voix: D'accord.
|
| La présidente: Avez-vous suffisamment d'informations pour
rédiger un rapport?
|
| Le sénateur Cools: Le document sur lequel nous travaillons
tous comporte trois parties - notes explicatives, historique et
critères. Il y a ensuite une partie appelée procédure.
|
| Comme cela a été dit, le document a été déposé - quoi qu'on
doive dire «présenté» - à la Chambre des communes par le
ministre de la Justice. On lit au dernier paragraphe que les
rapports des comités donnent lieu à un projet de loi corrective où
ne figurent que les propositions approuvées par ceux-ci. On y lit
également qu'il est d'usage que le projet franchisse sans débat ni
délai les étapes des trois lectures dans chaque chambre.
|
| Où cet usage est-il consigné? Comment un tel usage peut-il
exister de par la loi?
|
| La présidente: Je ne sais pas.
|
| Le sénateur Cools: Vous lisez les choses les plus incroyables
dans ces documents. De quel usage s'agit-il? Ces messieurs ont
préparé ce document. D'où cela vient-il?
|
| M. Schmidt: Cette même déclaration figure dans un certain
nombre de lois correctives depuis des années.
|
| Le sénateur Cools: Peut-être devrait-on la supprimer.
|
| M. Schmidt: Elle ne vise vraiment qu'à refléter le processus
spécial que ce projet de loi suit en ce sens qu'il y a un genre
d'étude préalable. C'est l'autre côté de la médaille de cette étude
préalable. C'est l'usage de ce Parlement depuis des années, mais
ce n'est de toute évidence pas une exigence et ce n'est pas ce que
nous essayons de laisser entendre.
|
| La présidente: Il s'est peut-être agi du processus habituel. Je
m'attendrais que, lorsque quelque chose comme cela surgit au
Sénat, n'importe quel sénateur à n'importe quel moment peut
intervenir à cet égard.
|
| Le sénateur Cools: J'espère qu'on en discutera très sérieuse
ment, bien entendu. Si le ministère a ajouté cette déclaration
systématiquement, peut-être peut-il l'enlever systématiquement.
|
| La présidente: Au moment où nous discuterons de la
possibilité d'éliminer cette dernière série d'articles, nous devons
aussi revenir à certains autres articles, y compris aux articles 2,
62, 84, 99, 100 et 103 à tout le moins. J'espère sincèrement que
les témoins peuvent nous répondre.
|
| Le sénateur Grafstein: Lorsqu'il s'agit d'une question
d'administration, notre discussion indique que les sénateurs
examinent beaucoup plus attentive toutes les mesures législatives
de façon beaucoup plus approfondie. Il est évident que nous ne
pouvons tout repérer, mais le désir est grand de tous les côtés du
Sénat d'examiner les questions plus attentivement et d'être plus
attentifs à nos responsabilités.
|
| Cela me frappe encore que nous devrions, peut-être dans notre
rapport, nous pencher sur ce processus afin de voir si ce matériel
peut être élagué même avant une étude préalable de cette nature.
Ce processus est vraiment une étude préalable d'une ébauche
d'avant-projet de loi. Je le répète, d'un point de vue non
controversable, je n'y vois aucun problème. C'est une façon
d'élaguer et de corriger ces erreurs. Cependant, si les propositions
semblent être des modifications de fond ou des questions
administratives, il faudrait alors procéder différemment.
|
| Je ne peux pour l'instant insinuer de quoi il s'agit, mais cela
veut dire que le ministère de la Justice doit être beaucoup plus
prudent à cet égard. Malheureusement, si le ministère de la Justice
ne peut s'en occuper, notre personnel doit consacrer davantage de
temps. Je ne pense pas que cela devrait être nécessaire, mais le
personnel doit y consacrer du temps afin de mieux cibler la chose.
Je ne critique personne. Le processus est ce qu'il est. Tout le
monde en a fait l'expérience. Suffisamment de préoccupations
ayant été soulevées par tous les membres ici, il faudrait peut-être
réexaminer le processus. Je m'en remets à vous, madame la
présidente. Cela pourrait faire l'objet d'une recommandation dans
le rapport.
|
| La présidente: Merci, sénateur Grafstein. Je crois comprendre
que le personnel a consacré énormément de temps à ce dossier cet
été.
|
| Le sénateur Cools: Je crois que le sénateur Grafstein dit que
notre rapport devrait contenir une phrase ou deux pour dire que le
processus devrait être réexaminé. Le texte laisse entendre que la
mise en oeuvre du programme remonte à 1975 et, 25 ans plus
tard, il est temps que nous le réexaminions.
|
| La présidente: Merci, sénateur Cools, d'avoir insisté sur le
point soulevé par le sénateur Grafstein.
|
| La séance est levée.
|