Déclarations de sénateurs - L’École Polytechnique de Montréal
Les victimes de la tragédie
6 décembre 2017
L’honorable Sénatrice Rosa Galvez :
Honorables sénateurs, le 6 décembre 1989, 14 jeunes femmes perdaient la vie dans un endroit ayant pour mission d’ouvrir les portes de notre vie. Je parle de la tragédie survenue à l’École Polytechnique de Montréal.
Dans la jeune vingtaine, ces filles gardaient en elles la promesse de devenir des professionnelles dans le domaine de la science et du génie. Quelle triste perte pour le Québec et pour le Canada. Le tueur, un autre étudiant, était armé d’une carabine Mini-14 et d’un couteau de chasse, des choses qui ne devraient jamais circuler dans les lieux publics.
Personnellement, cet événement m’avait profondément affectée, puisque, au moment de l’événement, j’étais moi-même assise dans une salle de classe d’une autre université québécoise située à une dizaine de kilomètres.
Je me suis maintes fois demandé si la tragédie aurait pu être évitée ou si elle aurait pris moins d’ampleur si le tueur n’avait pas pu se procurer des armes à feu. Je suis absolument contre le port d’armes par les citoyens civils, et les tueries acceptées par nos voisins du Sud, dont le tiers des résidants possèdent une arme à feu, me répugnent. C’est une obsession. Il n’y a pas d’autre mot pour qualifier la libre circulation de ces armes malgré tous ces meurtres.
Depuis 1991, nous reconnaissons le 6 décembre comme la Journée nationale de commémoration et d’action contre la violence faite aux femmes. Cette journée nous encourage à poursuivre les discussions et les réflexions afin de trouver des moyens de prévenir cette violence.
Chers collègues, nous devons tous mener des actions concrètes afin d’éliminer cette violence, et cela commence par l’inclusion des femmes dans les domaines professionnels. Aujourd’hui encore, seulement 17 p. 100 des ingénieurs sont des femmes, mais cette proportion augmente chaque année, et j’aime à penser que c’est en l’honneur des femmes de l’École Polytechnique. Être une femme ne devrait jamais constituer un obstacle à l’éducation dans un domaine d’étude que l’on a choisi.
Aujourd’hui, nous tenons à honorer la mémoire des victimes de la tragédie de l’École Polytechnique de Montréal. Bien que 28 ans se soient écoulés depuis la tragédie, nous nous souviendrons toujours d’elles.