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Ottawa - Malgré la perspective inquiétante selon laquelle 1,4 million de Canadiens seront atteints d’une forme quelconque de démence d’ici 2031, le dernier budget ne prévoit pas de financement pour l’adoption d’une stratégie nationale sur la démence, qui avait pourtant été recommandée par le Comité sénatorial des affaires sociales, des sciences et de la technologie dans son récent rapport.

La réponse de huit pages du gouvernement au rapport du comité détaille longuement des sommes qui ont déjà été consacrées à diverses initiatives, mais ne dit presque rien sur les mesures que le gouvernement entend prendre pour atténuer un problème qui entraîne déjà des coûts qui s’élèvent à plusieurs milliards de dollars.

Le rapport publié par le comité en novembre 2016, intitulé La démence au Canada : Une stratégie nationale pour un Canada sensible aux besoins des personnes atteintes de démence, indique que les coûts directs de la prestation de soins aux personnes atteintes de démence devraient augmenter pour se chiffrer à 16,6 milliards de dollars en 2031, une statistique en lien avec le nombre croissant de Canadiens atteints d’une forme de démence.

La principale recommandation du rapport vise à faire en sorte que le gouvernement établisse immédiatement un Partenariat canadien contre la démence. Celui-ci aurait pour mandat d’élaborer et de mettre en œuvre une stratégie nationale sur la démence. Le gouvernement s’est d’ailleurs prononcé en faveur d’un projet de loi d’initiative parlementaire, le projet de loi C‑233, qui établirait une stratégie nationale sur la démence. Or, il faut maintenant un cadre pour mettre en œuvre cette stratégie et les 29 recommandations présentées dans le rapport du Sénat fournissent des directives qui permettraient d’atteindre cet objectif essentiel.

Étant donné l’urgence de la situation, les sénateurs croyaient que le gouvernement aurait agi rapidement et de manière décisive. Sa réponse laisse plutôt entendre qu’il n’est pas prêt à prendre les mesures jugées nécessaires par les experts et les personnes atteintes de démence qui ont comparu devant le comité.

Les données du recensement de 2016, qui ont été publiées récemment, révèlent que les personnes âgées sont maintenant plus nombreuses que les jeunes au Canada. Le problème de la démence ne fait donc que commencer. Le comité exhorte le gouvernement à agir avant que ce problème ne se transforme en crise.

Les faits en bref

  • Dans son rapport, le comité a formulé 29 recommandations en vue d’aider le nombre grandissant de Canadiens atteints d’une forme de démence et ceux qui en seront atteints un jour, ainsi que les personnes qui prendront soin d’eux.
  • Accroître le financement de la recherche à 1 % du coût des soins offerts aux personnes atteintes de démence permettrait aux chercheurs de trouver une thérapie modifiant l’évolution de la maladie d’ici 10 ans. Pour atteindre ce standard international, le gouvernement devrait accorder à la recherche plus du double du financement actuel qui se chiffre à 41 millions de dollars.
  • Selon les prévisions, les coûts directs et indirects liés à la démence devraient atteindre 293 milliards de dollars d’ici 2040, comparativement à 33 milliards de dollars en 2015.

Citations

« Alors que notre rapport examine les mesures qui doivent être prises pour prévenir une crise, la réponse du gouvernement porte en grande partie sur des initiatives qui sont déjà en cours ou qui, selon nous, sont insuffisantes pour faire face à la gravité de la situation. Il faut dès maintenant mettre en place un partenariat sur la démence ainsi qu’une stratégie nationale, et accroître le financement de la recherche. »

– Le sénateur Kelvin Kenneth Ogilvie, président du comité

« Le rapport de 2006 du comité portant sur la santé mentale a directement mené à la création de la Commission de la santé mentale du Canada, qui joue un rôle important. Dans le même ordre d’idées, le Partenariat canadien contre la démence pourrait avoir un effet positif sur la vie de millions de Canadiens, mais pour cela, l’appui inconditionnel du gouvernement est nécessaire. »

– Le sénateur Art Eggleton, vice‑président du comité

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Pour de plus amples renseignements :

Sonia Noreau
Coordonnatrice des relations avec les médias
Sénat du Canada
613-614-1180
sonia.noreau@sen.parl.gc.ca

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