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Affaires étrangères et commerce international

La diplomatie culturelle à l’avant-scène de la politique étrangère du Canada--Motion tendant à inscrire à l'ordre du jour le vingt-sixième rapport du comité déposé pendant la première session de la quarante-deuxième législature--Ajournement du débat

9 mai 2023


Conformément au préavis donné le 4 mai 2023, propose :

Que le vingt-sixième rapport du Comité sénatorial permanent des affaires étrangères et du commerce international intitulé La diplomatie culturelle à l’avant-scène de la politique étrangère du Canada, déposé au Sénat le 11 juin 2019, durant la première session de la quarante-deuxième législature, soit inscrit à l’ordre du jour sous la rubrique Autres affaires, Rapports de comités – Autres, pour étude à la prochaine séance.

 — Honorables sénateurs, je prends la parole aujourd’hui pour expliquer et défendre la motion, qui représente le premier pas vers l’adoption définitive par le Sénat du rapport de 2019 du Comité sénatorial permanent des affaires étrangères et du commerce international, intitulé La diplomatie culturelle à l’avant-scène de la politique étrangère du Canada.

Le rapport a été déposé au Sénat le 11 juin 2019, lors de la première session de la 42e législature, mais n’a pas été adopté avant la dissolution du Parlement cet été-là en prévision des élections fédérales d’octobre 2019.

Malgré l’exhaustivité du rapport sur un sujet important et l’importance que les adeptes et les partisans accordent à la diplomatie culturelle et aux programmes d’études canadiennes, cela signifie qu’aucune réponse n’a été demandée au gouvernement du Canada.

Si cette motion est adoptée — et ensuite le rapport —, une réponse du gouvernement sera demandée et exigée par Affaires mondiales Canada et Patrimoine Canada.

En plus de moi et de nos collègues qui siègent actuellement au comité, c’est-à-dire les sénateurs Coyle, Greene et Housakos, nos collègues qui étaient membres du comité pendant l’étude faisant l’objet du rapport étaient les sénateurs Ataullahjan, Cordy, Dean, Massicotte et Saint-Germain.

À l’époque, le comité comptait des membres qui sont aujourd’hui d’anciens collègues, notamment la sénatrice Raynell Andreychuk, ma prédécesseure au poste de président, ainsi que les sénateurs Dennis Dawson et Thanh Hai Ngo.

Plusieurs autres sénateurs ont contribué à l’étude du comité, y compris nos collègues actuels le sénateur MacDonald, membre du comité, le sénateur Cormier, la sénatrice Martin, la sénatrice Miville-Dechêne, le sénateur Mockler, le sénateur Oh et le sénateur Tannas. L’ancienne sénatrice Anne Cools et l’ancien sénateur Richard Neufeld y ont aussi contribué.

Chers collègues, je dresse la liste de tous ces noms pour souligner le vaste éventail d’expérience et d’expertise dont le comité a profité de 2017 à 2019, au cours de son étude sur « [...] l’impact de la culture et des arts canadiens sur la politique étrangère et la diplomatie du Canada ainsi que leur utilisation dans ces domaines, et d’autres questions connexes [...] »

Il reste une sénatrice que je n’ai pas encore nommée, une membre du comité au moment de l’étude, dont la défense inébranlable de l’importance de la diplomatie culturelle comme pilier de la politique étrangère du Canada est à l’origine de l’étude du comité et du rapport que nous songeons maintenant à réinscrire au Feuilleton. Cette sénatrice est, bien sûr, notre chère collègue la sénatrice Patricia Bovey...

Comme nous le savons tous, elle nous quittera bientôt. Bien avant sa nomination au Sénat en 2016, la sénatrice Bovey avait occupé les fonctions de directrice de galerie d’art, d’historienne de l’art et de professeure dans le domaine des arts et de la culture, ce qui explique qu’elle soit une ardente défenseure de la diplomatie culturelle.

Son militantisme pour une cause largement méconnue et sous‑estimée s’est poursuivi tout au long de son mandat de six ans et demi à titre de sénatrice, comme en fait foi son témoignage devant le Comité des affaires étrangères et du commerce international, jeudi dernier, le 4 mai, lors de la deuxième des trois réunions prévues sur la diplomatie culturelle et les programmes d’études canadiennes.

Chers collègues, j’espère sincèrement que cette motion sera adoptée aujourd’hui, pendant que la sénatrice Bovey, qui terminera son mandat le jeudi 11 mai prochain, est encore en fonction dans cette enceinte.

Cela signifie qu’elle aura eu la chance de s’exprimer et, surtout, de voter à l’étape cruciale pour mener à bien sa pièce maîtresse — c’est-à-dire enfin adopter le rapport intitulé La diplomatie culturelle à l’avant-scène de la politique étrangère du Canada.

Honorables sénateurs, au début de mon intervention, j’ai souligné que les acteurs et les adeptes de la diplomatie culturelle et des programmes d’études canadiennes accordent une grande importance à ce rapport, malgré qu’il n’ait pas encore été adopté par le Sénat. Les membres du comité ont clairement entendu le message des témoins qui se sont prononcés récemment au sujet de la diplomatie culturelle dans le cadre des travaux du comité. Le 27 avril, le comité a mis l’accent sur les études canadiennes, tandis que le 4 mai, il s’est penché sur les arts et la culture. Demain, le 10 mai, le comité clôturera ses réunions sur la diplomatie culturelle par des comparutions de hauts fonctionnaires d’Affaires mondiales Canada et de Patrimoine canadien.

Le résumé du rapport 2019 indique ce qui suit :

Les arts et la culture sont des atouts de notre politique étrangère. Or, l’intérêt du gouvernement du Canada pour la diplomatie culturelle n’a pas toujours été constant, au fil des ans : des initiatives ont été entreprises puis progressivement abandonnées. Pourtant les artistes, les écrivains et les organismes culturels n’ont jamais cessé, eux, de faire rayonner la culture et les arts de notre pays sur la scène internationale.

Chers collègues, tout cela reste vrai quatre ans plus tard. Les défenseurs de la diplomatie culturelle n’ont pas cessé leurs efforts, et le gouvernement n’a pris aucune mesure réelle, bien qu’il ait explicitement déclaré son soutien à la diplomatie culturelle. Dans la lettre de mandat qu’il a adressée à l’honorable Mélanie Joly lors de sa nomination au poste de ministre des Affaires étrangères en 2021, le premier ministre a demandé à la ministre Joly de :

Travailler avec le ministre du Patrimoine canadien pour lancer une nouvelle stratégie de diplomatie culturelle afin de tirer profit du travail des artistes et des industries culturelles du Canada dans l’avancement des objectifs diplomatiques du pays.

De même, lorsque l’honorable Pablo Rodriguez a été reconduit dans ses fonctions de ministre du Patrimoine canadien en 2021, le premier ministre lui a confié le mandat de :

Travailler avec la ministre des Affaires étrangères pour lancer une nouvelle stratégie de diplomatie culturelle et veiller à ce que les artistes canadiens profitent de cette initiative.

Même sans inclure la période de la pandémie de COVID-19, on voit que le soutien gouvernemental pour la diplomatie culturelle a été irrégulier, comme le dit le rapport. Chers collègues, les gestes en disent plus long que les paroles, et le manque de gestes concrets dans ce dossier — même si de nombreux Canadiens ne s’en rendent pas compte — nuit beaucoup à nos intérêts internationaux.

Chers collègues, je vais en rester là parce que, comme je l’ai dit, il s’agit du premier pas dans l’adoption du rapport. Une fois cette motion adoptée, nous aurons l’occasion de débattre du rapport.

Je vous remercie, honorables sénateurs, et je remercie tout particulièrement notre collègue la sénatrice Bovey de son soutien inébranlable et de sa défense de la culture canadienne et des arts sur la scène internationale.

Merci.

L’honorable Patricia Bovey [ - ]

Merci, sénateur Boehm.

Chers collègues, je prends la parole plus tard que je ne le prévoyais, mais je crois qu’il s’agit d’un sujet vraiment important pour notre pays. Le rapport intitulé La diplomatie culturelle à l’avant-scène de la politique étrangère du Canada, que le Comité sénatorial des affaires étrangères et du commerce international a déposé en juin 2019, est un rapport important. Il est malheureux qu’il ait été déposé juste avant la relâche estivale, puis qu’il y ait eu des élections, et ensuite la COVID. Nous voici donc à rattraper le temps perdu. Il aurait été préférable que nous donnions suite à ce rapport plus tôt.

Lorsque j’ai suggéré que le Comité des affaires étrangères et du commerce international se penche sur la diplomatie culturelle, je croyais sincèrement à ce moment que le pouvoir discret de la culture était essentiel pour le Canada sur la scène internationale, et je le crois toujours. Génératrice d’échanges commerciaux et de croissance économique, la diplomatie culturelle est importante pour les négociations et les collaborations internationales. La culture illustre qui nous sommes : nos valeurs nationales, nos racines et nos diversités. Courroie de transmission des messages et des réalités du Canada à l’étranger, la culture raconte aux autres ce qu’est le Canada, et d’où nous venons. Elle leur montre le courage avec lequel nous avançons. C’est essentiel. Nos partenaires étrangers doivent comprendre notre culture, notre code d’éthique et notre histoire.

L’importance fondamentale de la diplomatie culturelle pour le commerce international et les relations extérieures a fait l’objet de nombreuses études et publications. Aujourd’hui, je continue de souscrire au rapport britannique de 2007 sur la diplomatie culturelle, rédigé par Kirsten Bound, Rachel Briggs, John Holden et Samuel Jones, où l’on peut lire que « plus que jamais, la culture a un rôle vital à jouer dans les relations internationales ».

Le rapport poursuit en affirmant que la culture est :

[…] le moyen d’en venir à comprendre les autres et une dimension innée de la vie que nous apprécions et que nous recherchons. Les échanges culturels nous permettent d’apprécier les points communs et, lorsqu’il y a des différences, de comprendre les motivations et l’humanité qui les sous-tendent […] ces caractéristiques font de la culture un espace de négociation incontournable et un outil d’échange dans la recherche de solutions communes […]

La valeur de l’activité culturelle découle justement de l’indépendance et de la liberté qui la caractérisent ainsi que du fait qu’elle reflète la réalité des gens et les rapproche [...]

Notre rapport a été adopté à l’unanimité par le comité, que présidait l’ancienne sénatrice Andreychuk. Encore une fois, je remercie les membres qui siégeaient à ce comité entre 2017 et 2019, en particulier le sénateur Oh et la sénatrice Ataullahjan, qui ont adhéré à ce projet d’emblée et avec enthousiasme. Nous avons examiné la question ainsi que ses répercussions et ses avantages dans une perspective à 360 degrés — artistes, organisations artistiques, commerce extérieur et missions commerciales, entreprises, ambassades canadiennes — en comparant le tout à ce qui se faisait ailleurs. Tous nos interlocuteurs ont souligné l’importance de la culture sur la scène internationale comme moyen de rehausser le prestige du Canada à l’étranger.

Nous avons entendu des diplomates canadiens et étrangers, des organismes de financement canadiens et étrangers, des artistes de toutes les disciplines, des éducateurs, des universitaires, des organismes artistiques, des chefs de file du monde des affaires et des représentants d’Affaires mondiales Canada, Conseil des arts du Canada et de Patrimoine canadien. On nous a souligné que le rôle que joue le Canada sur la scène internationale profite grandement du travail des artistes de toutes les disciplines, qui, en mariant de multiples dimensions internationales, définissent nos valeurs nationales et renforcent le prestige économique et social du Canada à l’étranger.

On nous a aussi dit à quel point la compréhension culturelle intensifie l’activité commerciale du Canada à l’étranger. Citant les impressionnants avantages économiques tangibles et plus encore que procurait l’ancien programme des Routes commerciales, des témoins ont souligné le besoin crucial de soutien pour permettre aux artistes d’exporter leurs œuvres et leur connaissance du Canada à l’étranger. Il était évident que nous devons revoir nos approches en matière de diplomatie culturelle.

Dans son témoignage, Simon Brault, directeur et chef de la direction du Conseil des arts du Canada, a dit que :

[...] en raison de la réduction du financement par les gouvernements précédents, nous accusons un retard de 10 ans par rapport à là où nous étions et à là où nous pourrions être.

Notez bien le pluriel à « gouvernements ». Je crains que nous accusions maintenant un retard encore plus grand.

J’espère sincèrement que la culture sera de nouveau un aspect important de la politique étrangère du Canada. Puissent les attachés culturels et le personnel qui a une compréhension de l’art et des connaissances en art accorder une plus grande présence à l’art canadien dans toutes les ambassades canadiennes, sur les scènes internationales, dans les théâtres, les salons du livre, les galeries d’art et les musées, ainsi que dans d’autres centres culturels et dans les festivals.

J’espère aussi que les artistes et les organismes artistiques canadiens participeront de nouveau à des missions commerciales internationales.

L’annonce par le ministère du Patrimoine canadien, en 2018, de la mise en place de la Stratégie d’exportation créative était encourageante. Cette stratégie visant à aider les industries créatives du Canada à trouver des débouchés dans de nouveaux marchés partout dans le monde était dotée d’un budget annoncé de 125 millions de dollars à l’appui de trois grands piliers : bonifier le financement à l’exportation prévu au programme du ministère du Patrimoine canadien; élargir et renforcer la présence des industries créatives du Canada à l’étranger; et créer le programme de financement Exportation créative Canada ainsi qu’établir les liens nécessaires pour concrétiser des ententes commerciales. Étant donné que cette stratégie était accessible à tous les médias, y compris le design, aux organismes à but lucratif et sans but lucratif, de même qu’aux organismes, gouvernements ou conseils des Premières Nations, des Inuits et des Métis, il était évident, dès l’octroi de la première série de subventions, que les sommes prévues étaient bien inférieures à la demande.

J’ai insisté sur l’influence de la diplomatie culturelle lors de toutes mes discussions en Europe, en Amérique du Sud, au Mexique, aux États-Unis et au Royaume-Uni, ainsi que, ce matin, durant une rencontre avec des parlementaires du pays de Galles. D’ailleurs, au fil des années, durant toutes mes rencontres avec les membres des organisations du cercle arctique et de l’Arctique circumpolaire, l’importance cruciale des cultures et des langues autochtones a constamment été soulignée.

Chers collègues, la culture joue un rôle essentiel dans toutes nos relations internationales. Il est vraiment stimulant de voir les œuvres d’artistes canadiens dans des lieux tels que la Maison du Canada à Londres ou notre ambassade à Paris. On trouve des œuvres d’art de chaque province et territoire à la Maison du Canada, à Trafalgar Square.

J’ai aussi gardé à l’œil la propriété intellectuelle et le droit d’auteur dans nos accords commerciaux : l’Accord Canada—États‑Unis—Mexique, ou l’ACEUM; l’Accord économique et commercial global entre le Canada et l’Union européenne, ou l’AECG; l’Accord de partenariat transpacifique global et progressiste, ou le PTPCP. Je suis heureuse que le gouvernement ait insisté lors de ces négociations pour protéger la culture et la propriété intellectuelle du Canada, défendues notamment par l’ancien ministre du Commerce international Jim Carr, un ancien hautboïste de l’orchestre symphonique de Winnipeg et ancien PDG du Conseil des arts du Manitoba.

Encourageant la collaboration avec les provinces, nos huit recommandations ont accordé la responsabilité de la diplomatie culturelle à Affaires mondiales Canada, à Patrimoine Canada et au Conseil des Arts du Canada, en accordant le rôle prépondérant à Affaires mondiales Canada. Affaires mondiales Canada possède des biens immobiliers dans le monde entier et a du personnel et des relations avec la population locale sur place. Patrimoine Canada et le Conseil des arts du Canada possèdent une expertise en matière d’arts, de culture et de patrimoine. Nous n’avons pas de Goethe‑Institut, de British Council ni de Fondation du Japon, mais nous avons l’occasion de mettre en valeur nos créateurs et nos idées remarquables.

Nous avons besoin d’objectifs clairement définis, d’une formation culturelle pour le personnel des ambassades à l’étranger, de mécanismes de surveillance à court et à long terme et d’un programme d’apprentissage à l’aide d’études canadiennes à l’étranger.

Le comité a expressément recommandé, entre autres, que la diplomatie culturelle dans les relations internationales du Canada joue un rôle de plus en plus important en mettant en valeur l’innovation et l’excellence des artistes canadiens ainsi que la force et la diversité culturelles au Canada en exprimant les origines multiculturelles des Canadiens, que le secteur des arts et de la culture fasse partie de toutes les missions commerciales canadiennes, et que les ambassades canadiennes présentent des artistes et des organismes canadiens à l’étranger et leur donnent de l’aide. De plus, il a veillé à ce que toutes les missions canadiennes aient un attaché culturel ou un membre du personnel qualifié qui est capable d’appuyer le travail culturel du Canada et ses collaborations internationales.

Je continue à soutenir chacune des huit recommandations.

Les premières étapes qui ont suivi la publication du rapport ont été encourageantes, mais tronquées par la COVID-19. Le Canada a perdu un pouvoir culturel considérable au début des années 2000. Nous devons le retrouver. Avec les conflits internationaux actuels, la diplomatie culturelle est encore plus importante.

Comme on dit souvent : « En période d’instabilité politique, la culture permet de garder des portes ouvertes. » L’UNESCO demande qu’il y ait « un dialogue fondé sur la musique et les arts, qui sont des vecteurs de consolidation de la compréhension mutuelle et des interactions, mais aussi de l’établissement d’une culture de la paix et du respect de la diversité culturelle ».

La publication de notre rapport a mené à quelques changements positifs. Le Conseil des Arts du Canada a lancé un volet de financement spécial pour les activités internationales. Affaires mondiales Canada a mis sur pied un programme de formation préliminaire.

Les organisations étaient prêtes. Récemment, Mary Reid de la galerie d’art de Woodstock a présenté des portraits d’auteurs canadiens de l’artiste John Hartman à la Maison du Canada, à Londres en Angleterre. William Huffman a exposé des œuvres d’art de Cape Dorset à Varsovie et en Corée.

À l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe, l’été dernier à Birmingham, 780 parlementaires de partout sur la planète ont voté à l’unanimité pour défendre la sécurité de l’Arctique. Les arts et la culture faisaient partie des discussions, comme cela a toujours été le cas lors des réunions de l’organisation auxquelles j’ai participé en tant que sénatrice.

En novembre, les délégués des Premières Nations canadiennes à la COP 27 ont présenté avec brio les approches culturelles des Premières Nations en matière de lutte contre les changements climatiques. Vous savez également que le travail va bon train en ce qui concerne la participation au Musée du patrimoine panafricain, au Ghana.

Il y a trois ans, lorsque j’ai participé pour la première fois à une rencontre du Conseil international de la conservation du musée, j’ai été surprise d’apprendre qu’on percevait le Canada comme faisant partie des États-Unis. Cette idée fausse ayant maintenant été dissipée, notre comité directeur chargé du contenu pour la participation virtuelle et en personne, présidé par Chantal Gibson, une artiste et poétesse de Colombie-Britannique, est vu comme un modèle à suivre.

Notre rapport sur la diplomatie culturelle a servi de catalyseur pour le financement d’Affaires mondiales Canada et du Conseil des arts du Canada, ce qui a permis l’embauche de six conservateurs régionaux noirs.

Ces activités récentes sont encourageantes, mais elles sont rares, puisque la politique de diplomatie culturelle n’a pas été officiellement adoptée. Elle n’est ni connue ni comprise, et elle n’est pas pleinement mise en œuvre par Affaires mondiales Canada, même si j’ai reçu de nombreux encouragements de la part de certains ambassadeurs et responsables. Nombreux sont ceux qui, comme moi, croient que la diplomatie culturelle a besoin d’une plus grande visibilité au sein du ministère lui-même pour être aussi efficace qu’elle pourrait et devrait l’être. Le résultat serait transformateur pour le Canada dans son ensemble, pour sa culture et sa place dans le monde.

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