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DÉCLARATIONS DE SÉNATEURS — Le décès d'Elexis Schloss, C.M.

20 novembre 2024


Honorables sénateurs, la première fois qu’Elexis Schloss a dû composer avec l’antisémitisme, c’est pendant son enfance à Medicine Hat, en Alberta. Des années plus tard, Mme Schloss a raconté lors d’une entrevue à quel point elle avait été bouleversée quand un ami d’enfance lui avait dit qu’ils ne pouvaient plus jouer ensemble parce qu’elle avait tué Jésus. Elle lui avait répondu : « Ce n’était pas moi! Je ne connais même pas Jésus! C’était probablement mon frère Lionel. Il est toujours dans le pétrin [...] »

Elle a raconté cette histoire en riant et elle a fait preuve du même genre d’énergie optimiste tout au long de sa vie dans le cadre de ses efforts en tant que défenseure des droits de la personne et partisane de la tolérance interconfessionnelle et chantre de la beauté artistique.

Mme Schloss était architecte d’intérieur et elle a travaillé pendant près de 20 ans pour le Maclab Development Group d’Edmonton avant de diriger sa propre entreprise de design. Entrepreneure en série, elle a dirigé une entreprise de fabrication de truffes au chocolat gastronomiques, puis une entreprise qui fabriquait des chandails de couturier tricotés à la main portés par tout le monde, de lady Diana, princesse de Galles, à l’actrice Victoria Principal.

Mme Schloss était aquarelliste, dessinatrice de bandes dessinées, doreuse, créatrice de bijoux et tricoteuse. Elle créait des chandails en angora pour les riches, mais elle tricotait aussi des centaines de tuques, de foulards et de mitaines pour les sans-abri.

Elle a siégé au conseil d’administration de plus d’une vingtaine d’organismes communautaires d’Edmonton, de la Pilgrims Hospice Society et de la Compassion House Foundation à l’Art Gallery of Alberta en passant par le John Humphrey Centre for Peace and Human Rights. C’était une planificatrice d’événements infatigable qui recueillait des fonds pour le traitement du cancer du sein, les soins coronariens, le bien-être des animaux, la prévention du VIH et les enfants victimes d’agressions sexuelles.

Elle était la femme la plus à la mode et la plus fabuleusement habillée d’Edmonton, mais n’était pas seulement une grande dame de la société qui organisait des galas.

Elle et son mari, le médecin et philanthrope Eric Schloss, se sont rendus dans des pays comme le Rwanda, le Ghana, le Kenya, l’Éthiopie et Haïti pour fournir des soins médicaux et participer concrètement aux mesures de développement. Modèle à suivre pour ce qui est des relations interconfessionnelles, Mme Schloss a travaillé à des projets de développement rural avec des missionnaires chrétiens évangéliques, a recueilli des fonds pour les Catholic Social Services d’Edmonton et s’est lié d’amitié avec l’archevêque Desmond Tutu et Jehan Sadat, veuve de l’ancien président égyptien Anwar Sadat. Mme Schloss a même invité Mme Sadat à venir à Edmonton pour prononcer l’allocution principale lors du Jewish National Fund Negev Dinner, ce que cette dernière a fait.

Mme Schloss a également conçu l’intérieur et l’extérieur de la saisissante synagogue Beth Israel, à Edmonton. Enfin, je ne sais comment, elle a trouvé le temps d’occuper le poste de juge de la citoyenneté.

Chaleureuse et charmante, Elexis Schloss a fait honneur à toute la collectivité d’Edmonton grâce à sa joie contagieuse, sa générosité sans borne, sa probité et son énergie. Son récent décès, à l’âge de 78 ans, a privé notre ville de sa défenseure des droits la plus élégante et la mieux habillée. Toutefois, la façon dont elle a vécu nous a tous enrichis. Que son souvenir soit une bénédiction pour son mari Eric, ses enfants et ses petits-enfants, ainsi que tous ceux qui la connaissaient et qui l’aimaient.

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