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Droits de la personne

Les violations des droits de la personne en Iran

10 mai 2016


L’honorable Sénatrice Salma Ataullahjan :

Honorables sénateurs, je prends la parole pour exprimer ma solidarité aux étudiants qui ont été emprisonnés en Iran, et je vous parlerai de deux de ces cas aujourd'hui.

Sakhi Reigi, un Iranien membre de la minorité ethnique baloutche, était un blogueur et un étudiant qui faisait une majeure en développement de logiciels quand il fut arrêté par les autorités iraniennes à l'été 2009. Il avait 31 ans à l'époque, et il ne lui restait que deux sessions pour obtenir son diplôme.

Sakhi était aussi un étudiant bénévole pour la campagne présidentielle de Mir Hossein Moussavi, et son arrestation est survenue seulement quelques jours après l'annonce des résultats des élections présidentielles de 2009 en Iran. Un tribunal iranien a, par la suite, condamné Sakhi à 20 ans de prison pour avoir soi-disant porté atteinte à la sécurité nationale et diffusé de la propagande contre le régime.

Outre le prisonnier politique kurde Habib Latifi, qui a été condamné à mort, Sakhi a sans doute reçu la peine d'emprisonnement la plus sévère jamais imposée par un tribunal iranien à un étudiant universitaire. Il est incarcéré actuellement dans la prison Karoun d'Ahvaz, une ville du sud-ouest de l'Iran. On a appris que, pendant son incarcération, Sakhi avait dû passer de longues périodes en isolement solitaire et qu'il avait été torturé physiquement et psychologiquement à maintes reprises. Il est en prison depuis sept ans.

Misagh Yazdan Nejad, qui a étudié l'anglais et la traduction à l'Université Payame Noor de Téhéran, est un autre étudiant emprisonné en Iran. Il a été arrêté en septembre 2007 pour avoir participé à un événement organisé à l'occasion du 19eanniversaire de l'exécution massive de prisonniers politiques en Iran, en 1988, et il a été accusé d'entretenir des relations avec MEC, un groupe d'opposants iraniens en exil. Pour cette présumée infraction, il a été condamné à 13 ans d'emprisonnement.

On a appris que, comme Sakhi, Misagh avait été confiné à l'isolement solitaire pendant de longues périodes et qu'il avait été torturé physiquement et psychologiquement. Il est en prison depuis neuf ans.

Honorables sénateurs, la situation des étudiants universitaires en Iran est grave. Ces étudiants sont expulsés ou bannis régulièrement des établissements d'enseignement postsecondaire et, de surcroît, ils doivent faire face à des menaces et à du harcèlement pour avoir osé s'instruire et défendre les principes de justice et les droits de la personne.

Je condamne la détention des étudiants iraniens et les mauvais traitements qui leur sont infligés, et je réclame la libération immédiate des étudiants Sakhi Reigi et Misagh Yazdan Nejad, qui sont des prisonniers politiques.

Honorables sénateurs, il y a quelques minutes à peine, j'ai appris que Misagh avait été libéré. C'est comme si les autorités iraniennes étaient au courant de la présentation de ce discours au Sénat aujourd'hui. C'est une excellente nouvelle, et j'espère que Sakhi sera aussi bientôt libéré. Merci.

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