La perspective de l’Arctique
Déclarations de sénateurs
18 septembre 2018
L’honorable Sénatrice Mary Coyle :
Honorables collègues, j’espère que vous avez tous passé un agréable été.
J’ai l’honneur d’être membre du Comité sénatorial spécial sur l’Arctique, qui contribue à la réflexion sur le nouveau cadre stratégique pour l’Arctique.
Sous la direction du sénateur Patterson, qui préside notre comité et qui est notre légende de l’Arctique, ainsi que de la sénatrice Bovey, notre vice-présidente, un groupe de membres du comité dont je fais partie — et qui comprend les sénateurs Eaton, Pate, Oh et Day — s’est rendu jusqu’à Kuujjuaq, village de notre ancien collègue, Charlie Watt. Puis, nous avons traversé l’Arctique canadien. Nous nous sommes rendus à Iqaluit et à Baker Lake, près du centre géographique du Canada. Nous sommes allés à la mine d’or Meadowbank, de la société Agnico Eagle, où nous avons passé la nuit. Nous avons fait un arrêt à la Station canadienne de recherche dans l’Extrême-Arctique, nouvellement construite à Cambridge Bay. Nous sommes allés encore plus à l’ouest jusqu’à Yellowknife, puis Inuvik, dans le delta du Mackenzie, qui est au deuxième rang des deltas d’Amérique du Nord pour la superficie, après celui du Mississippi. Enfin, nous sommes arrivés dans le territoire du Yukon, dont le premier ministre, Sandy Silver, est originaire d’Antigonish, comme moi.
Les collectivités inuites, autochtones et métisses sont les premières nations de notre vaste territoire. Les terres inuites du Nunatsiavut, du Nunavik, du Nunavut et de la région des Inuvialuit représentent 40 p. 100 de l’immense territoire canadien, sans compter les mers et les glaces.
Que nous ont dit les gens que nous avons rencontrés? Je les cite:
« Il est important que le cadre pour l’Arctique soit considéré dans un contexte de projet national. »
« Le Canada doit jouer pleinement son rôle dans le Nord. »
« Le changement climatique est un enjeu énorme. C’est sidérant. »
« Ma grand-mère a habité le territoire et mes parents sont allés au pensionnat autochtone. Il s’en est suivi une perte et un changement d’identité. »
« Les jeunes sont notre plus grande richesse. »
« Notre petite collectivité compte beaucoup d’enfants perdus. Les enfants doivent être capables d’entrevoir les perspectives qui s’offrent à eux. »
« Nous ne voulons pas perdre nos jeunes. »
« L’éducation est primordiale. Il faut rehausser les exigences scolaires tout en transmettant une fierté et des connaissances par rapport à l’identité, à la mentalité, à la culture et à la langue inuites. »
« Il faut trouver des solutions originales pour l’accès à l’éducation. »
« La culture inuite est notre force. Notre milieu aride a rendu notre peuple résilient. Nous devons mettre l’accent là-dessus. »
« La langue est notre vecteur culturel. »
« Dans le Nord, il y a des minéraux essentiels à l’avenir des technologies vertes. »
« Les gens qui ont un emploi et qui sont maîtres de leur destin sont des gens en santé. »
« Nous nous inquiétons de l’écart grandissant entre les riches et les pauvres dans notre territoire. »
« C’est surtout en raison du logement que les gens partent et ne reviennent plus. »
« Je tiens à ce que vous compreniez l’importance d’un foyer. »
« Il nous faut des infrastructures prévoyant une certaine redondance. Nous avons besoin de logements, de ports, de routes, d’énergie, de l’Internet et d’aéroports. »
« L’insécurité sur les plans alimentaire et énergétique nous inquiète. »
« Il faut innover dans tous les secteurs. »
« L’autodétermination et les processus décisionnels ancrés dans la communauté sont essentiels. »
« La réconciliation doit être l’un des principaux objectifs du cadre stratégique pour l’Arctique et le Nord. Nous devons rédiger celui-ci conjointement avec le Canada. »
Je termine avec une devise qu’on nous a souvent répétée : « Dans le Nord, pour le Nord et par le Nord. »
Merci.