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DÉCLARATIONS DE SÉNATEURS — Les Raptors de Toronto

30 mai 2019


Honorables sénateurs, le samedi 25 mai, une page d’histoire a été écrite par les Raptors de Toronto lorsqu’ils ont remporté le championnat de la conférence de l’Est de la NBA, accédant du coup à la grande finale de la ligue pour la première fois de leur histoire. Des milliers de partisans ont fait la file pendant des heures sous la pluie juste pour avoir la chance de regarder la partie — qui se jouait à guichets fermés — depuis l’extérieur du stade.

Aussitôt que la victoire a été acquise aux Raptors, la ville s’est transformée en immense fête collective. Les partisans en liesse, qui ont envahi les rues jusqu’aux petites heures du matin, s’écartaient dès que les feux de circulation viraient au vert afin de laisser passer les voitures. En vrais Torontois, les fêtards sont rentrés chez eux dans le calme le plus complet, et on n’a déploré aucun acte de vandalisme ou de violence, ni d’arrestation.

Le basketball a été inventé par un Canadien, et c’est à Toronto que s’est disputé le tout premier match professionnel de basket, en 1946. La ville a toutefois dû attendre jusqu’en 1995 pour obtenir sa propre équipe, dont le nom — les Raptors — a été choisi par les lecteurs du Toronto Star.

Même s’ils existent depuis très peu de temps, les Raptors sont reconnus partout dans la NBA pour la fidélité et la diversité de leurs partisans, dont Nav Bhatia est l’incarnation par excellence : il n’a raté aucun match à domicile depuis que l’équipe a vu le jour! C’est sans parler de la mascotte de l’équipe, qui est incarnée par la même personne depuis le tout premier jour.

Cela dit, ce n’est pas pour leur capacité à remporter les honneurs que les Raptors ont acquis la célébrité. Ils sont donc loin d’être les favoris dans la série contre les Warriors du Golden State qu’ils entament ce soir. Les Warriors en sont en effet à leur cinquième participation d’affilée aux finales de la NBA, et ils ont trois titres à leur actif. Pas un seul des joueurs des Raptors n’a été choisi avant le 15e rang au repêchage. Or, aucune équipe avant aujourd’hui n’avait réussi à se rendre en finale sans au moins un choix de 14e rang ou mieux. Mais les Raptors n’ont jamais eu peur de l’adversité et les joueurs, autant que l’équipe, ont souvent fait mentir les pronostics.

En raison du conflit au Congo, qui est le plus meurtrier depuis la Deuxième Guerre mondiale, la famille de Serge Ibaka a dû fuir son foyer et vivre sans électricité ni eau courante alors que celui-ci n’avait que 9 ans. Pascal Siakam a été recruté alors qu’il participait à un petit camp de basketball au Cameroun. Lorsque son père est décédé peu de temps après, il n’a pas été autorisé à sortir des États-Unis pour aller assister à ses funérailles. Quand Fred VanVleet n’avait que 5 ans, son père a été abattu par balle.

Interrogé sur le fait que les Raptors sont donnés perdants pour la finale, Siakam a répondu : « Dans ma vie, en général, il en a toujours été ainsi. Ce n’est donc rien de nouveau pour moi. »

La victoire des Raptors samedi dernier était une heureuse coïncidence : ils ont marqué 100 points à l’occasion de leur 100e match de la saison et du 100e match en séries éliminatoires de l’histoire de la franchise. De plus, Toronto, surnommée « Les Six », a remporté la série par six points en six matchs. Le match de ce soir est aussi une heureuse coïncidence, puisque la série finale de la NBA retourne dans la ville où tout a commencé en 1946. Toronto se mesure à une équipe qui a échangé aux Raptors son tout premier joueur étoile, soit Vince Carter. C’était en 1998. Le joueur étoile de Golden State, Steph Curry, a habité à Toronto et joué avec Vince Carter lorsque son père évoluait pour les Raptors.

Les experts donnent peu de chances aux Raptors de remporter le championnat, mais les prophètes de malheur ne nous ont jamais empêchés de marquer l’histoire par le passé et ils ne nous empêcheront certainement pas d’appuyer notre équipe avec plus d’enthousiasme que les partisans de n’importe quelle autre équipe de la NBA. Je vous remercie.

Le sénateur Manning [ + ]

Nous le Nord!

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