
PÉRIODE DES QUESTIONS — Le ministère de l'Environnement et du Changement climatique
Le plan climatique
22 novembre 2023
Monsieur le ministre, je vous remercie de votre présence parmi nous aujourd’hui. Ce matin, le nouveau négociateur en chef du Canada pour le dossier des changements climatiques, Michael Bonser, s’est entretenu avec le groupe des sénateurs pour des solutions climatiques. Il nous a rappelé que le dernier bilan mondial indique que le Canada et le reste du monde ne respectent pas les engagements qui ont été pris dans le cadre de l’Accord de Paris. Il est clair qu’il faudra absolument faire preuve d’une plus grande ambition et se doter de plans viables pour y parvenir.
Monsieur le ministre, à l’approche de la COP 28, qui aura lieu à Dubaï la semaine prochaine, pouvez-vous nous dire quelles sont les principales priorités du Canada, ou les objectifs qu’il doit absolument atteindre, ainsi que les plus grands obstacles auxquels vous vous attendez à faire face dans le cadre de cette conférence?
Merci, sénatrice. Comme M. Bonser vous l’a peut-être expliqué, le président de la COP 28 a demandé au Canada de coanimer cette conférence. Le Canada compte parmi les huit pays qui ont été invités à le faire, sur un total de 194. À 6 h, ce matin, j’ai eu avec le président de la COP 28 un entretien téléphonique auquel participaient des ministres d’autres pays, afin de commencer à réfléchir aux engagements que nous devons absolument obtenir à l’issue de la COP 28, qui aura lieu à Dubaï.
Nous devons prendre des engagements plus ambitieux afin d’atténuer les effets des changements climatiques. Nous devons trouver le moyen de poursuivre nos efforts et d’accélérer la réduction des émissions dans le monde. Nous devons aider davantage les pays du Sud à s’adapter aux changements climatiques. Bon nombre de ces pays sont en première ligne face aux changements climatiques et en subissent déjà les effets.
Il faut aussi soutenir le financement. Vous avez peut-être entendu récemment aux nouvelles que, sous la supervision de l’Allemagne et du Canada, des travaux sont en cours depuis trois ans pour s’assurer que les pays en développement atteignent l’objectif de 100 milliards de dollars que nous avions établi à Copenhague en 2009. Selon l’OCDE, cet objectif a été atteint. Nous l’avons atteint l’année dernière et nous l’avons atteint cette année. Nous étions censés l’atteindre en 2020. Il s’agit d’un des éléments capitaux des négociations en vue de la COP 28. D’ailleurs, le président de la COP 28, le sultan al-Jaber, a salué cette réussite internationale. Ce sont certains des enjeux auxquels nous devrons nous attaquer.
Vous n’avez pas parlé des obstacles.
Dans le cadre de la COP 28, vous serez en compagnie de représentants de grands pays émetteurs comme la Chine et l’Inde, des pays qui pèsent lourd dans l’équation climatique et dont les relations avec le Canada se sont détériorées. Pouvez-vous nous parler de l’importance de la diplomatie en matière de climat et de l’approche que le Canada entend adopter dans un tel contexte?
Merci. Je pense que l’aspect environnemental est partie intégrante de la diplomatie canadienne. D’ailleurs, les Nations unies nous ont demandé, l’année dernière, d’organiser la COP 15, et nous l’avons fait en étroite collaboration avec la Chine, malgré l’existence de certaines tensions entre les deux pays. Nous avons tout de même réussi à conclure une entente considérée comme étant historique par plusieurs pour la protection de la nature et c’est pour cette raison que je me suis rendu en Chine l’été dernier pour poursuivre cette collaboration.
La Chine est aujourd’hui le plus grand émetteur de gaz à effet de serre de la planète. Nous ne pouvons faire abstraction d’un pays comme la Chine, pas plus que de l’Inde. Nous devons trouver des façons de travailler avec eux et des solutions et c’est exactement ce que nous faisons.