PÉRIODE DES QUESTIONS — La sécurité publique et la protection civile
Huawei--La technologie 5G
18 juin 2020
Ma question s’adresse au leader du gouvernement. Sénateur Gold, vous avez admis hier que votre gouvernement tentait toujours d’en venir à une décision quant à savoir s’il faut interdire à Huawei de faire partie de notre réseau 5G. Bien entendu, nous savons maintenant que Huawei fait déjà partie du réseau 4G avec TELUS, bien que nous ne l’ayons pas appris de notre gouvernement.
Sénateur Gold, nos alliés du Groupe des cinq ont clairement indiqué leur position. Qu’est-ce qui fait autant hésiter votre chef? En quoi cette décision est-elle si difficile? Existe-t-il une dette en suspens liée à la tentative ratée du gouvernement d’obtenir un siège au Conseil de sécurité de l’ONU?
Merci de votre question. Comme je l’ai toujours fait depuis que j’occupe ma présente fonction, je vais tenter de m’en tenir au fond du sujet sans me laisser distraire par des questions qui ne méritent pas de réponse.
Si l’honorable sénateur s’intéresse à la réponse, je vais poursuivre. Les organismes de renseignement, le Centre de la sécurité des télécommunications et le Service canadien du renseignement de sécurité fournissent régulièrement au gouvernement des renseignements sur les besoins en matière de sécurité et ce qui est nécessaire pour protéger nos réseaux de télécommunications. Le gouvernement suit ces renseignements de près et fonde ses décisions sur les meilleurs conseils et les faits fournis par les experts. Sa décision concernant Huawei sera prise exactement de cette manière.
Sénateur Gold, si une question mérite une réponse, c’est certainement la suivante. Il en va de la sécurité de notre pays. Il en va de notre politique étrangère à l’égard d’un pays au bilan scandaleux en ce qui a trait aux droits de la personne et à la primauté du droit. Le gouvernement doit comprendre que la population canadienne réclame des réponses.
Sénateur Gold, à maintes reprises, dans cette enceinte, vous avez décrit la relation entre le Canada et le régime communiste de la Chine comme étant complexe. Maintenant que M. Trudeau a, au vu de tous, entièrement compromis les valeurs canadiennes de liberté, de démocratie et de respect des droits de la personne sur la scène internationale, et maintenant que l’approche fondamentale sur laquelle repose l’ensemble de sa politique étrangère — se rapprocher des tyrans et des despotes — s’est retournée contre lui de façon lamentable, puisque le pays n’a pas obtenu de siège au Conseil de sécurité des Nations unies, nous savons que le premier ministre s’est prosterné devant la Chine. Nous savons qu’il s’est incliné devant l’Iran. Il refuse que le Corps des Gardiens de la révolution islamique soit inclus dans la liste des organisations terroristes.
Le gouvernement va-t-il finalement simplifier cette relation et adopter une nouvelle approche à l’égard non seulement de la Chine, mais aussi de l’ensemble de la politique étrangère du Canada? Le gouvernement va-t-il enfin remettre le Canada sur la bonne voie pour qu’il devienne un modèle de liberté, de démocratie et de respect de la primauté du droit?
Sénateur Gold, ne croyez-vous pas qu’il est temps de simplifier notre façon d’envisager notre relation avec le Parti communiste de la Chine et de commencer enfin à passer à l’action, en commençant par prendre des mesures à l’égard de Huawei?
Je vous remercie de la question. J’aimerais bien que nous vivions dans un monde où tout est plus simple. Comme je l’ai représenté hier, nous sommes plutôt confrontés à des questions de politique étrangère complexes. Des Canadiens sont emprisonnés pour des motifs arbitraires et injustes en Chine, et ils sont exposés à d’énormes risques. Nous avons des chaînes d’approvisionnement, des entreprises, des consommateurs et des agriculteurs qui dépendent à bien des égards de nos relations avec ce pays. Nous collaborons avec des alliés.
Le Canada continuera d’appliquer une politique étrangère progressiste et responsable sur la scène internationale, par l’entremise des Nations unies et d’autres institutions multinationales. Il continuera d’évoluer dans un monde complexe et d’entretenir des relations dans l’intérêt des Canadiens.