PÉRIODE DES QUESTIONS — Les finances
La mise à jour économique
17 novembre 2020
Merci, monsieur le Président. Ma question s’adresse au leader du gouvernement au Sénat.
Sénateur Gold, nous reconnaissons et comprenons tous que le gros du travail dans la lutte contre la COVID-19 repose sur les épaules des gouvernements provinciaux. Nous savons toutefois qu’il incombe au gouvernement fédéral de fournir les ressources nécessaires pour faire face à la pandémie.
La semaine dernière, le premier ministre Trudeau, pendant une conférence téléphonique des premiers ministres, semble avoir eu une révélation. Il a mentionné que les ressources fédérales ne sont pas infinies. J’ai été heureux de l’entendre. Après avoir dépensé sans compter pendant cinq ans, il a enfin réalisé que la responsabilité financière est plutôt importante. Par ailleurs, je trouve très étrange que le premier ministre Trudeau ose faire la leçon aux dirigeants provinciaux par rapport à la responsabilité financière quand son gouvernement n’a pas déposé de budget depuis près de deux ans.
Ma question est simple : quand le premier ministre et son gouvernement déposeront-ils un budget afin que les Canadiens puissent avoir une idée de l’état des finances du pays?
Je vous remercie pour votre question. Je crois que la position du gouvernement reste inchangée, comme je l’ai mentionné au Sénat, à l’instar d’autres ministres. Le gouvernement est déterminé à continuer à investir dans les Canadiens et dans les entreprises canadiennes pour nous aider à traverser la pandémie. En ces temps très difficiles, nous devons nous employer à assurer notre bien-être. Le gouvernement s’est engagé à fournir des mises à jour économiques et le moment venu, il le fera.
J’ajouterai que l’allusion aux provinces faite par le premier ministre reflète la réalité du système fédéral et l’importance de la collaboration entre les gouvernements fédéral et provinciaux, non seulement pour assurer notre bien-être économique, mais surtout pour gérer notre réponse à la crise. Je pense que c’est l’essence même des remarques du premier ministre auxquelles vous faites référence.
Le fil conducteur de la question que j’ai posée est le suivant : quand les Canadiens verront-ils le gouvernement présenter un budget? Deux ans, c’est inacceptable. Nous sommes le seul pays du G7 qui n’a pas présenté de budget en près de deux ans.
Aidez-moi à comprendre, monsieur le leader du gouvernement. Près de deux ans se sont écoulés, et le gouvernement n’a pas présenté de budget. Au cours des neuf derniers mois, nous avons approuvé des dépenses de centaines de milliards de dollars qui ont fait l’objet d’une surveillance et d’un examen très peu rigoureux, tant à la Chambre des communes qu’au Sénat. Le gouvernement a eu recours à la coercition et à la flatterie pour nous faire adopter à toute vapeur l’ensemble des dépenses.
Le gouvernement a également prorogé inutilement le Parlement. Nous savons tous que cette mesure n’avait rien à voir avec la pandémie. Elle portait sur le scandale UNIS, et les libéraux voulaient dissimuler le fait qu’ils ont utilisé des fonds à mauvais escient ou de façon abusive au cours de la pandémie. Aujourd’hui, le premier ministre a de nouveau recours à la coercition, car il a indiqué publiquement au Sénat que le dernier programme de subvention présenté par le gouvernement, qui n’a même pas encore été renvoyé ici, doit être adopté rapidement. À quel moment le premier ministre permettra-t-il au Parlement de faire son travail? Quand arrêtera-t-il de passer par les médias pour tenter de convaincre l’opposition par la flatterie d’adopter à toute vapeur des milliards de dollars de dépenses? Quand permettra-t-il au Parlement de faire son travail? Selon moi, il est évident que, soit on croit que la responsabilité financière entourant la gestion des fonds publics implique des examens rigoureux et de la surveillance, soit on n’y croit pas.
Eh bien, votre question contient plusieurs éléments, mais, sans vouloir vous offenser, la plupart des hypothèses sur lesquelles elle se fonde sont erronées. Avec l’appui de tous les partis à l’autre endroit et des leaders des groupes parlementaires et du Sénat, le gouvernement a travaillé dans un esprit de collaboration pour garantir l’adoption efficace et rapide des projets de loi nécessaires, dans l’intérêt de la population canadienne. En outre, le gouvernement est fidèle au principe de surveillance et de transparence adéquates. Nous avons suggéré à nos collègues de mettre sur pied un comité spécial sur la surveillance. Nous leur avons également présenté la proposition du sénateur Tannas concernant les leçons à tirer de l’expérience. Nous attendons toujours les commentaires de tous les groupes. Voilà un dossier où le gouvernement n’a pas l’intention de baisser les bras.