PÉRIODE DES QUESTIONS — L'Agence de la santé publique du Canada
La Réserve nationale stratégique d'urgence
10 juin 2021
Honorables sénateurs, j’aimerais poser une question au leader du gouvernement au Sénat.
En octobre dernier, le premier ministre Trudeau a reconnu que les capacités scientifiques et de financement de l’Agence de la santé publique du Canada avaient eu quelques ratés. Fidèle à son habitude, il a bien sûr jeté le blâme sur Stephen Harper — qui n’est plus premier ministre depuis près de six ans, honorables collègues.
Le premier ministre Trudeau prétend que, durant les années où le gouvernement conservateur qui a précédé le gouvernement actuel était au pouvoir, les voix scientifiques ont été marginalisées. Cependant, ce n’est pas Stephen Harper, honorables collègues, qui a fermé trois des neuf entrepôts de la Réserve nationale stratégique d’urgence et jeté à la poubelle des millions de masques N95 et autres pièces d’équipement de protection individuelle. C’est le gouvernement Trudeau qui l’a décidé.
Sénateur Gold, ma question est simple : pouvez-vous nous dire quelles voix scientifiques, le cas échéant, le gouvernement a-t-il écoutées pour prendre la décision de fermer ces entrepôts et de jeter les pièces d’équipement de protection individuelle plutôt que de les remplacer?
J’aurais besoin de m’informer pour connaître quels conseils précis ont été formulés à l’intention du gouvernement dans ce dossier, et je n’y manquerai pas.
Sénateur Gold, le gouvernement Trudeau a fait passer l’efficacité de la gestion avant la science pour économiser 900 000 $. En raison de ce choix, des milliers de Canadiens sont décédés et il a fallu faire des commandes urgentes de 1 milliard de dollars pour remplacer l’équipement de protection individuelle que le gouvernement Trudeau avait jeté.
Un courriel envoyé par un employé de l’Agence de la santé publique le 20 mars 2020 illustre clairement le désastre qu’a entraîné la décision du gouvernement Trudeau. Il dit ceci :
Nous recevons des demandes urgentes d’équipement de protection individuelle, principalement de masques N95. Nos réserves sont loin de suffire pour répondre aux demandes, particulièrement aux demandes de masques N95. L’équipe tente d’établir des priorités. Nous attendons de petites livraisons de matériel, mais elles arriveront trop tard.
Sénateur Gold, votre gouvernement finira-t-il — pour une fois — par accepter la responsabilité de ses gestes, ou continuera-t-il de se défiler?
Cher collègue, je tiens à préciser que, bien que vous ayez choisi un angle partisan pour parler de ces enjeux, ce n’est pas le choix que je fais. Le gouvernement libéral a accepté la responsabilité de ce qu’il a fait pour répondre à la pandémie. Il a reconnu que des erreurs avaient été commises. Il a rappelé les circonstances qui expliquent, dans certains cas, pourquoi le Canada était moins préparé que d’autres pays; on peut penser, par exemple, à la capacité de produire des vaccins. Le gouvernement a assumé sa propre responsabilité. Comme la vérificatrice générale l’indique dans son rapport, quand le pays a été frappé par la pandémie, le gouvernement a réagi rapidement et efficacement.
Je dois donc dire encore une fois, très respectueusement, que la prémisse de votre question est fausse, monsieur le sénateur. Il est faux de dire que le gouvernement n’a pas accepté la responsabilité de ses gestes. Il y a des leçons à tirer de tout cela. Notre comité sénatorial est saisi de cette question. Nous pouvons tous nous améliorer. Cela dit, le gouvernement est résolu à continuer d’œuvrer pour assurer la santé et la sécurité des Canadiens.