PÉRIODE DES QUESTIONS — L'environnement et le changement climatique
La taxe sur le carbone
17 juin 2024
Monsieur le leader, lors de la période des questions de jeudi dernier, je vous ai interrogé sur la fuite à la CBC concernant le coût économique de la taxe sur le carbone. Il s’agit d’informations que le gouvernement Trudeau tentait désespérément de cacher aux Canadiens. La CBC a rapporté que la taxe sur le carbone coûtait 20 milliards de dollars à l’économie.
J’aurais dû savoir qu’il ne faut pas se fier à la CBC, qui protège toujours le gouvernement dans les médias. Le chiffre réel, corrigé pour tenir compte de l’inflation, est 30,5 milliards de dollars par an. Même la CBC n’a pas voulu en faire état. Cela représente environ 1 800 $ par famille au pays.
Comment le premier ministre et son ministre radical de l’Environnement et du Changement climatique ont-ils pu être aussi imprudents avec l’économie? Pourquoi ont-ils caché la situation?
Je vous remercie de votre question. Le gouvernement n’est ni insouciant par rapport à l’économie ni cachottier. Le fait est qu’une analyse complète du rapport du directeur parlementaire du budget et l’analyse complète par le gouvernement des coûts et des avantages de son régime de tarification du carbone démontrent clairement que, tout compte fait, la taxe sur la pollution — le régime de tarification du carbone — est une réponse économiquement efficace et responsable aux coûts réels des changements climatiques pour notre pays, voire pour notre planète.
Le gouvernement a publié des données qui confirment non seulement que la tarification de la pollution nous aidera à atteindre nos objectifs en ce qui concerne le climat, et représentera un tiers de l’ensemble de nos réductions d’émissions d’ici 2030, mais aussi que la mesure l’emporte largement sur le coût. Les changements climatiques devraient coûter 35 milliards de dollars à l’économie canadienne d’ici 2030, un coût qui pèsera sur les générations futures.
Sur quels calculs vous basez-vous, ceux du premier ministre incompétent ou ceux du ministre de l’Environnement radical?
Le ministre Guilbeault savait depuis le début que la taxe sur le carbone était du vandalisme économique. C’est pourquoi il a imposé le bâillon au directeur parlementaire du budget et lui a interdit de révéler les vrais chiffres, monsieur le leader. Pourquoi ce ministre de l’Environnement radical et cachottier est-il encore au Cabinet? S’il ne veut pas démissionner, monsieur le leader, pourquoi le premier ministre ne veut-il pas le congédier?
Vous pouvez inclure autant d’insultes que vous le voudrez dans vos questions, cela ne change rien au fait que le ministre de l’Environnement a la confiance du gouvernement actuel. Par ailleurs, comme je viens de le dire — et je continuerai de le dire —, de façon générale, l’inaction à l’égard des changements climatiques a un coût énorme et des répercussions qui représentent une menace existentielle pour notre économie et notre avenir. Le gouvernement prend des mesures pour lutter contre les changements climatiques, et il continuera de le faire.
Sénateur Gold, vous et le gouvernement saviez depuis le début à quel point cette taxe était dévastatrice pour les Canadiens et pour notre économie. Vous saviez que le gouvernement Trudeau avait menti à ce sujet et qu’il avait dissimulé des faits, et vous avez rejeté les efforts des conservateurs visant à donner aux Canadiens ne serait-ce qu’une once de répit afin que les familles puissent prendre des vacances cet été. Le ministre Holland a même diabolisé les travailleurs canadiens qui veulent faire un voyage en voiture cet été, alors qu’ils ne peuvent se permettre rien d’autre après neuf ans de gouvernement Trudeau.
Vous avez menti en disant que le montant des remises que les Canadiens reçoivent est plus élevé que ce qu’ils paient pour la taxe. Le directeur parlementaire du budget a clairement indiqué que vous avez menti à propos de l’effet négatif sur notre économie, et vous avez tenté d’anéantir la crédibilité et l’intégrité du fonctionnaire qui voulait dire la vérité. C’est bien ce que le gouvernement n’a cessé de faire aux personnes qui veulent faire ce qui est juste — il cherche à les anéantir.
Allez-vous enfin faire ce qui s’impose, abolir la taxe et accorder un répit aux Canadiens?
Vous semblez toujours revenir au même refrain usé, sénateur Housakos. Je ne vais pas répéter ce que vous avez dit ni utiliser le même vocabulaire visant à dénigrer, mais aussi à présenter essentiellement sous un faux jour, l’intégrité de fonctionnaires et du gouvernement. Je n’utiliserai pas le même vocabulaire, mais vous induisez sciemment le Sénat en erreur à des fins strictement partisanes et électoralistes. Si tel est le rôle du Sénat selon vous — c’est le cas, comme l’indique clairement votre comportement; après tout, on juge quelqu’un à ses actes —, nous pouvons être respectueusement en désaccord.
J’espère que les Canadiens qui sont à l’écoute et nos collègues sénateurs pensent que nous avons des choses plus importantes à faire que simplement répéter les mêmes rengaines électoralistes à des fins partisanes et électoralistes.
Sénateur Gold, les Canadiens en ont assez que le gouvernement fasse obstacle au directeur parlementaire du budget qui dit la vérité — voilà ce qu’ils trouvent usé — ou à des mesures comme la motion présentée à la Chambre la semaine dernière pour exiger que le gouvernement Trudeau remette toutes les données indiquant que vous connaissiez depuis le début les effets dévastateurs de cette taxe sur l’économie canadienne. Ce sont les données que le ministre Guilbeault a essayé de camoufler avant de s’en prendre au directeur parlementaire du budget lorsque ce dernier a voulu révéler la vérité. En passant, le directeur parlementaire du budget est embauché par le gouvernement.
Sénateur Gold, pourquoi M. Guilbeault n’a-t-il pas été congédié? Le gouvernement réserve-t-il ce traitement seulement aux personnes qui disent la vérité? Pourquoi le gouvernement ne respecte-t-il pas les conclusions...
Merci, sénateur Housakos, mais j’aimerais bien que vous respectiez l’ordre et le décorum quand je me lève.
Le gouvernement du Canada s’en tient à son analyse : les mesures qu’il prend pour lutter contre les changements climatiques, ce qui inclut une tarification de la pollution, sont responsables et prudentes.
Encore une fois, présenter sous un faux jour la position du gouvernement ne rend aucunement service aux Canadiens.