DÉCLARATIONS DE SÉNATEURS — La manifestation à Montréal
27 novembre 2024
« Le Parti disait de rejeter le témoignage des yeux et des oreilles. C’était le commandement final et le plus essentiel. » — George Orwell, 1984.
Honorables sénateurs, vendredi dernier, à Montréal, nous avons assisté à des scènes horribles et profondément troublantes. Les images et les rapports qui ont émergé d’une émeute pro-Hamas étaient épouvantables. Les tentatives de la mairesse Plante et du chef de la police de Montréal de minimiser ces scènes et de défendre les actes dégoûtants d’antisémitisme et de haine des juifs sont presque aussi épouvantables.
Les manifestants ont scandé des appels à la destruction d’Israël. Ils ont brandi des drapeaux du Hamas et ont même brûlé une effigie du premier ministre israélien Benjamin Nétanyahou dans une démonstration grotesque de haine et d’incitation à la haine. Il ne s’agissait pas des actions d’une poignée de personnes, ni d’une banale manifestation contre l’OTAN, ni d’un acte de liberté d’expression, mais d’une apologie de la violence et du terrorisme, visant à alimenter la division et la haine.
Pendant ce temps, où était le premier ministre Trudeau?
Le fait qu’il n’ait dénoncé ce rassemblement haineux que tard le lendemain constitue une approbation tacite du type d’extrémisme qui menace la sécurité et l’unité des communautés du pays. En outre, son commentaire de la veille concernant son intention d’arrêter Benjamin Nétanyahou était dangereux et incendiaire. Ce faisant, il a attisé les tensions de manière irresponsable et il a, au minimum, donné une raison d’agir à ceux qui cherchaient à troubler la paix et à promouvoir la violence vendredi soir.
La réaction des médias — ou plutôt leur absence de réaction — est tout aussi troublante. Des médias nationaux comme CBC/Radio-Canada et CTV, qui s’empressent de couvrir jusqu’au détail le plus insignifiant, y compris la présence de M. Trudeau à un concert de Taylor Swift le même soir à Toronto, ont choisi de minimiser l’importance du rassemblement pro-Hamas ou de le présenter sous un jour trompeur.
De plus, au lieu d’appeler la chose par son nom — une manifestation violente et haineuse —, ils ont faussement qualifié le rassemblement de « manifestation contre l’OTAN ». Ils ont aussi qualifié de « mannequin » l’effigie de M. Nétanyahou que des protestataires ont brûlée, atténuant ainsi intentionnellement la gravité de l’acte.
En ne couvrant pas correctement cet événement, les médias contribuent également à minimiser la menace bien réelle de l’extrémisme à laquelle nous sommes confrontés. Il est honteux qu’un pays comme le Canada, qui est connu pour ses valeurs de tolérance et de paix, connaisse maintenant une érosion de ces idéaux sous les yeux des personnes qui sont au pouvoir.
Justin Trudeau, les médias grand public et ceux qui refusent de dénoncer la haine contribuent à créer un environnement dangereux, où la violence est tolérée et où le terrorisme est en quelque sorte justifié.
Nous devons condamner les actes des personnes qui ont participé à ces manifestations et demander des comptes aux dirigeants et aux médias du Canada.
L’heure n’est pas au silence et à l’indifférence, mais au courage et à la clarté, le genre de courage et de clarté dont a fait preuve la société mère de Second Cup Canada à propos d’un incident affreux qui s’est produit au cours de l’émeute de vendredi, où une femme disait à des Juifs que la solution finale arrivait.
Cette femme exploitait deux cafés à l’Hôpital général juif de Montréal. Imaginez un peu. La bonne nouvelle, c’est que son contrat de franchise a rapidement été suspendu et qu’il n’a fallu que quelques heures à l’entreprise pour faire savoir clairement qu’elle condamnait les gestes de cette dame.
N’est-il toutefois pas désolant, honorables collègues, que cette chaîne de cafés ait réussi, en quelques heures, à faire preuve de plus de courage et de leadership que le premier ministre, alors que le pays traverse une période de turbulence?
Assez, c’est assez.