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DÉCLARATIONS DE SÉNATEURS — Le décès de l'honorable Ken Dryden, c.p., O.C.

23 septembre 2025


L’honorable Pierre Moreau (représentant du gouvernement au Sénat) [ - ]

Honorables sénateurs, je prends la parole aujourd’hui au nom du bureau du représentant du gouvernement pour rendre hommage à l’honorable Ken Dryden, qui est décédé plus tôt ce mois-ci.

Ken Dryden a mené une vie exemplaire. Certains d’entre nous ont grandi en rêvant de brandir la coupe Stanley au-dessus de leur tête. D’autres ont grandi en rêvant de voir leurs écrits être publiés un jour. D’autres encore ont grandi en rêvant d’aider leurs voisins et de se consacrer à améliorer leur pays en se dévouant au service public. Ken Dryden a non seulement accompli toutes ces choses, mais a aussi vraiment incarné ce que signifie être un Canadien exceptionnel.

En tant que jeune adepte de hockey, Ken Dryden nous a offert plus que des rêves. Il nous a rendus fiers d’être Québécois.

Ken Dryden a gardé les buts à Montréal et il a soulevé la coupe durant les années 70, au Québec. Le sport a toujours été une affaire politique, d’autant plus qu’au Québec, justement, Ken Dryden, qui était un anglophone de l’Ontario, s’efforçait d’apprendre le français et de le parler avec ses coéquipiers et avec les journalistes. Il s’est ouvert à la culture du Québec et aux amateurs de sport.

C’est sur cette fondation de fierté québécoise que Ken Dryden a érigé la suite de son œuvre. Se tenant stoïquement dans les buts face à l’Union soviétique durant la Série du siècle, il nous a tous rendus fiers d’être Canadiens.

Son dévouement au Canada s’est étendu à son service public, au travers duquel il a tracé le chemin vers des services à la petite enfance abordables et accessibles à toutes et à tous, ainsi que vers la santé et la sécurité des jeunes athlètes du pays.

M. Dryden aura soulevé la coupe et le flambeau du dévouement aux autres. Ce flambeau, il nous le tend maintenant pour poursuivre son œuvre.

Au nom du bureau du représentant du gouvernement et du fond de mon cœur, je tiens à offrir mes condoléances à la famille et aux proches de Ken Dryden.

L’honorable Leo Housakos (leader de l’opposition)

Honorables sénateurs, comme beaucoup de Canadiens, en particulier ceux qui ont grandi à Montréal, j’ai été profondément attristé par la mort de Ken Dryden. Pour nous, il n’était pas seulement un joueur de hockey : Ken Dryden a été une figure marquante, au sens propre comme au sens figuré, de l’âge d’or des Canadiens de Montréal.

Je me rappelle que pendant mon enfance à Montréal, je regardais Ken Dryden qui gardait le filet au vieux Forum de Montréal avec une attitude sans équivoque : il était calme, droit et inébranlable. Ken Dryden faisait croire aux gens que tout était possible et que, peu importe à quel point l’adversaire était coriace, nous avions une chance de gagner parce qu’il gardait le filet.

Il était l’épine dorsale d’une équipe qui a remporté six coupes Stanley pour notre ville en huit ans, mais surtout, il représentait quelque chose de plus grand : c’était le gardien de but des partisans intellectuels, un diplômé de la Faculté de droit de Cornell, un boursier de la fondation Rhodes, l’auteur du livre à succès The Game, qui est non seulement l’un des meilleurs livres jamais écrits sur le hockey, mais aussi une œuvre qui a donné aux partisans une idée de ce qui se passe dans la tête d’un athlète qui interagit étroitement avec le monde qui l’entoure. Surtout, c’était un homme qui avait cessé de jouer au hockey alors qu’il était au sommet de son art — non pas à cause d’une blessure ou d’une défaite, mais pour poser des questions complexes au sujet de la vie, de sa raison d’être et du service public. Plus tard, il a apporté cette détermination réfléchie à la Chambre des communes.

En tant que député et ministre du Développement social, Ken Dryden a défendu sans relâche les familles et les enfants canadiens. Il croyait au pouvoir d’une bonne politique publique qui améliorerait le sort des gens, et il s’est efforcé d’élever la conversation nationale et d’inspirer la compassion.

Ken Dryden n’est peut-être pas né à Montréal, mais il est devenu Montréalais à tous les égards. Il s’est inséré dans le tissu social de notre ville et de notre pays. Il nous a donné des souvenirs qui resteront à jamais gravés dans notre mémoire. Je ne parle pas seulement des arrêts et des championnats, mais aussi de la façon dont il a pratiqué son sport, avec calme, intelligence et respect. Il était le héros de beaucoup de gens et un modèle pour tous. Son décès se fait sentir partout au Canada, en particulier dans ma ville, Montréal, où son héritage se perpétue à travers tous les jeunes partisans qui arborent un chandail du Canadien et qui rêvent de grandeur.

Nous offrons nos plus sincères condoléances à sa famille, à ses coéquipiers et à toutes les personnes qu’il a inspirées dans notre grand pays. À Ken Dryden, nous disons : merci. Reposez en paix, numéro 29.

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