PÉRIODE DES QUESTIONS — Les affaires mondiales
Le conflit israélo-palestinien
20 novembre 2025
Monsieur le leader du gouvernement, la semaine dernière, nous avons appris que Service Canada a informé une citoyenne canadienne qu’elle ne pouvait pas inscrire Israël comme pays de naissance sur son passeport, mais la Palestine, oui. Le gouvernement affirme aujourd’hui qu’il s’agit d’une erreur de la part des employés de première ligne; or, c’est loin d’être un cas isolé. Dernièrement, Affaires mondiales Canada a en effet indiqué sur son site Web que l’ambassade du Canada en Israël était située en Palestine, erreur qui a été corrigée seulement en raison du tollé qu’elle a soulevé.
Pendant ce temps, de nombreuses municipalités de partout au pays font flotter le drapeau de l’État de Palestine, qui n’existe même pas, ce qui constitue une manœuvre ultraciblée destinée à la diaspora palestinienne et qui ne fait que donner des munitions aux gens hostiles à la communauté juive.
C’est encore une fois le même scénario qui se répète. En reconnaissant imprudemment l’État de Palestine, le gouvernement libéral, aujourd’hui dirigé par Mark Carney, a semé l’ambiguïté et suscité la confusion au sein de la bureaucratie, des municipalités et de la société canadienne en général.
Monsieur le leader, admettrez-vous que ces dérives risquées découlent directement de la reconnaissance par le gouvernement de l’État de Palestine pour des motifs purement politiques, alors que celui-ci n’a ni frontières ni gouvernement?
Vous parlez de la position du Canada au sujet de la solution à deux États et de la reconnaissance de la Palestine. Cette politique n’est pas celle de Mark Carney. C’est celle du gouvernement du Canada depuis 1947. Le pays a aussi été gouverné par quelques gouvernements conservateurs de 1947 à aujourd’hui, et tous, quelle que soit leur allégeance, ont appuyé la solution à deux États.
Dans les circonstances actuelles, le Canada a reconnu l’État de Palestine et il a offert son aide pour tâcher de bâtir un avenir pacifique pour l’État de Palestine et pour celui d’Israël. La reconnaissance de l’État de Palestine par le Canada reflète la conviction que notre pays entretient depuis longtemps, selon laquelle la création de deux États est le seul moyen d’assurer la paix dans la région israélo-palestinienne. Le Canada ne se fait pas d’illusions et sait qu’il ne s’agit pas d’une panacée, sauf que cette reconnaissance est dans le droit fil...
Je vous remercie, sénateur Moreau.
Monsieur le leader du gouvernement, je ne parle pas d’une solution à deux États. Je parle de la reconnaissance d’un État de Palestine. Ce sont deux choses distinctes. Par le passé, d’autres gouvernements — le gouvernement Harper et le gouvernement Chrétien — se sont montrés favorables à la solution à deux États. Nous le sommes toujours. Votre gouvernement est allé beaucoup plus loin et a reconnu un État palestinien sans en reconnaître les frontières ou le gouvernement. La seule chose qu’on sait sur cet État est qu’il est actuellement dirigé par le Hamas et que Gaza est sous l’emprise du Hamas. Est-ce l’État que votre gouvernement reconnaît?
Je suppose que je n’ai pas à répondre à cette question, car vous savez exactement ce que je dirais.