DÉCLARATIONS DE SÉNATEURS — L'histoire des Premières Nations, des Métis et des Indiens non inscrits
17 février 2021
Honorables sénateurs, tout comme j’ai reçu à la fois une éducation fondée sur le territoire et une éducation occidentale et comme j’ai alterné entre deux mondes, j’aimerais vous inviter à étudier la réalité et l’histoire des Premières Nations, des Métis et des Indiens non inscrits. Je vous invite à le faire afin d’apprendre le double regard, un mode de savoir mi’kmaq qui nous aidera dans notre cheminement vers la réconciliation.
Dans son livre The Fourth World: An Indian Reality corédigé avec Michael Posluns et publié en 1974, George Manuel déclare, à la page 2 :
Au cours de ma vie, j’ai observé mon peuple, la nation des Shuswap, passer d’un fier état d’indépendance — une époque où nous n’avions besoin de la générosité de nul homme de l’extérieur de notre propre territoire et où notre survie dépendait uniquement de nos propres forces, de nos propres compétences et des matières premières dont nous avions la chance de jouir — à un état de dégénérescence, de servitude et de dépendance des plus honteux. J’ai également vu mon peuple amorcer la longue et dure bataille pour regagner le plateau qui constitue la place qui nous revient dans le monde.
Honorables sénateurs, je ferai une déclaration chaque mercredi pour vous parler de l’histoire et de la vie des Premières Nations, des Métis et des Inuits concernant leur longue et difficile bataille pour retrouver la place qui leur est due au Canada. Dans notre remontée du cours de l’histoire des communautés des Premières Nations, des communautés métisses et des communautés inuites aujourd’hui, nous aborderons le dur labeur des femmes. Les femmes ont toujours été à l’avant-plan des luttes difficiles et elles ont dû surmonter des obstacles pour récupérer leur esprit, leur pouvoir et leur autonomie.
Je suis allé à Kahnawake en 2003 lorsque je commençais ma maîtrise en études communautaires. Une des aînées mohawks m’a dit : « Je vois la fatigue dans ton visage, mais tu ne peux pas t’arrêter. C’est pour cela que nous faisons ce que nous faisons. » Elle tenait une photographie de ses petits-enfants. « Tu dois apprendre à être patiente, parce que c’est ce qui nous a permis de surmonter les politiques et les lois gouvernementales au cours de notre histoire. Nos enfants et nos petits-enfants se hisseront sur nos épaules, comme nous nous sommes nous-mêmes hissés sur celles de nos ancêtres. »
Je vais donc commencer par 197 femmes autochtones qui ont été les premières dans leur domaine. Je veux rendre hommage à Sally Simpson du Collège Mohawk pour son travail acharné et son dévouement en vue de faire connaître ces pionnières autochtones qui ont surmonté des obstacles considérables. Nous rendrons plus tard hommage aux aînés, aux jeunes, aux dirigeants et à ceux qui sont passés dans le monde des esprits.
Merci.