PÉRIODE DES QUESTIONS — Le ministère des Relations Couronne-Autochtones et des Affaires du Nord
Le traitement des Autochtones au sein du système de santé québécois
22 septembre 2022
Monsieur le ministre, je veux revenir sur les suites de la mort atroce de Joyce Echaquan il y a deux ans à l’hôpital de Joliette. C’était une mort accidentelle, soit, mais à laquelle le racisme et les préjugés ont contribué, a conclu la coroner. Le décès de cette mère atikamekw de sept enfants et ses conséquences ont resurgi pendant la campagne électorale avec un manque de sensibilité évident.
Au-delà de cette controverse, j’aimerais vous entendre sur le fossé qui persiste entre les Autochtones et le gouvernement du Québec quant à la reconnaissance du racisme systémique. Sur le terrain, comme vous êtes Québécois et ministre responsable de cet enjeu, comment évaluez-vous les progrès dans l’accueil des Autochtones dans le système de santé québécois? Êtes-vous inquiet ou non?
Je suis très inquiet, pas seulement en tant que Québécois ou Canadien, mais en tant qu’être humain. Je n’aime pas trop en parler publiquement, mais je vais enfreindre la règle.
Je parle assez souvent à M. Carol Dubé, le mari de Joyce Echaquan. J’ai vu une personne très blessée durant la campagne électorale, un homme blessé profondément comme être humain. Cela me fait beaucoup de peine de voir ce genre de réaction. Évidemment parce qu’elle lui manque, mais aussi en raison du déni de la réalité qu’appréhendent tous les Autochtones.
C’est quelque chose que je n’ai jamais appréhendé en entrant dans un hôpital, c’est-à-dire une peur froide, la peur de la discrimination et même de la mort, dans ce cas. Il y a du travail à faire, et la responsabilité incombe au gouvernement fédéral de continuer à faire des investissements dans le système de santé pour combattre le racisme systémique. Ce n’est pas en niant le problème qu’il va disparaître. En fait, il va se reproduire. Il se reproduit partout au Canada.
Le problème existe même dans les provinces où les choses se passent un peu mieux, comme la Colombie-Britannique. Reconnaître qu’il y a un problème est un premier pas; l’enrayer en est un autre. On n’a qu’à examiner le rapport de la Commission Viens et le rapport de la coroner pour voir que le problème persiste. Ce n’est pas une campagne électorale qui changera les choses.