Aller au contenu

PÉRIODE DES QUESTIONS — Le ministère des Ressources naturelles

Les émissions de carbone

14 décembre 2022


L’honorable Julie Miville-Dechêne

Chaque année, le Programme des Nations unies pour l’environnement (PNUE) publie son Production Gap Report, qui mesure l’écart entre la production prévue de combustibles fossiles et les niveaux de production compatibles avec une limitation du réchauffement des températures de 1,5 degré à 2 degrés Celsius. Le PNUE écrit que, pour limiter le réchauffement à 1,5 degré Celsius, les gouvernements du monde entier devraient réduire de moitié la production de combustibles fossiles d’ici 2030. Pourtant, le Canada prévoit d’augmenter de près de 18 % sa production de pétrole et de gaz entre 2019 et 2040.

Monsieur le ministre, l’approche du Canada en matière de changement climatique n’est-elle pas contradictoire? Nous nous engageons à réduire nos émissions au pays, tout en augmentant le pétrole et le gaz que nous exportons.

L’honorable Jonathan Wilkinson, c.p., député, ministre des Ressources naturelles [ - ]

Je vous remercie de la question. Pour être très clair, je vais répondre en anglais.

Je crois que c’est une question très importante. Prenons un peu de recul et examinons, par exemple, le scénario d’un réchauffement planétaire de 1,5 degré Celsius selon l’Agence internationale de l’énergie. Le monde n’en est pas encore là; les engagements de tous les pays ne sont pas encore au rendez-vous. Cependant, en supposant que l’on parvienne à limiter à 1,5 degré l’augmentation de la température au cours des prochaines décennies, il nous faudra tout de même utiliser des quantités considérables d’hydrocarbures. Même en 2015, en supposant que l’on parvienne à limiter à 1,5 degré l’augmentation de la température, il nous faudra toujours utiliser une quantité considérable d’hydrocarbures, sans toutefois nous en servir comme combustible. Nous nous en servirons pour fabriquer des solvants, des cires, des produits pétrochimiques et de l’hydrogène. Même dans un tel scénario, il nous faudra toujours consommer 25 millions de barils de pétrole, soit un quart de notre production actuelle, et environ la moitié de la quantité de gaz naturel que nous utilisons aujourd’hui.

Dans ce cas, il faut pouvoir en assurer la production en générant des émissions quasi nulles. Il faut distinguer les émissions issues de la combustion et les émissions issues de la production. Même si on élimine toutes les émissions issues de la combustion parce qu’on utilise ces hydrocarbures dans des applications sans combustion, il faut tout de même en assurer la production en ne générant aucune émission ou presque. C’est là-dessus que nous nous concentrons actuellement, afin de réduire les émissions de tous les secteurs pétroliers et gaziers du pays — non seulement en Alberta et en Saskatchewan, mais aussi à Terre-Neuve-et-Labrador — pour en arriver à produire des hydrocarbures avec des émissions de carbone pratiquement nulles.

Il n’y a actuellement aucune prévision qui dit que la consommation de pétrole diminuera avant 2030 ou 2035, ou à peu près. Elle diminuera à ce moment-là, car nous déploierons davantage de véhicules. Le Canada veut évidemment tirer profit de ses ressources, mais il veut le faire d’une manière compatible avec un monde carboneutre.

Haut de page